coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13281 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: La surdité intérieure est pire que la surdité physique, car c’est la surdité du cœur Ven 24 Sep - 23:15 | |
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L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui montre Jésus qui guérit un sourd-muet. Dans ce récit, nous sommes frappés par la manière dont le Seigneur accomplit ce signe prodigieux. Et il le fait ainsi: il prend le sourd-muet à part, place ses doigts dans ses oreilles et touche sa langue avec de la salive, puis il regarde vers le ciel, soupire et dit: «Effatà», c’est-à-dire «Ouvre-toi!» (Mc 7, 33-34). Au cours d’autres guérisons, pour des infirmités tout aussi graves, comme la paralysie ou la lèpre, Jésus ne fait pas tant de gestes. Pourquoi fait-il tout cela maintenant, alors qu’on lui demande seulement d’imposer la main sur le malade ( Mc 7,32)? Pourquoi fait-il ces gestes? Peut-être parce que la condition de cette personne revêt une valeur symbolique particulière. Etre sourd-muet est une maladie, mais c’est aussi un symbole. Et ce symbole a quelque chose à nous dire à tous. De quoi s’agit-il? Il s’agit de la surdité. Cet homme ne pouvait pas parler parce qu’il ne pouvait pas entendre. En effet, pour guérir la cause de son malaise, Jésus place d’abord ses doigts dans ses oreilles, puis dans sa bouche, mais d’abord dans ses oreilles.
Nous avons tous des oreilles, mais souvent, nous n’arrivons pas à écouter. Pourquoi? Frères et sœurs, il y a en effet une surdité intérieure, qu’aujourd’hui, nous pouvons demander à Jésus de toucher et de guérir. Et cette surdité intérieure est pire que la surdité physique, car c’est la surdité du cœur. Pris par la hâte, par mille choses à dire et à faire, nous ne trouvons pas le temps de nous arrêter et d’écouter ceux qui nous parlent. Nous risquons de devenir imperméables à tout et de ne pas laisser de place à ceux qui ont besoin d’écoute: je pense aux enfants, aux jeunes, aux personnes âgées, beaucoup qui n’ont pas tant besoin de paroles et de prédications, mais d’écoute. Demandons-nous: comment est mon écoute? Est-ce que je me laisse toucher par la vie des gens, est-ce que je sais consacrer du temps à ceux qui m’entourent pour les écouter? Cela vaut pour nous tous, mais d’une manière particulière pour les prêtres. Le prêtre doit écouter les gens, ne pas se dépêcher, écouter…, et voir comment il peut aider, mais après avoir entendu. Et nous tous: écouter d’abord, puis répondre. Pensons à la vie de famille: combien de fois parlons-nous sans d’abord écouter, en répétant nos refrains qui sont toujours les mêmes! Incapables d’écouter, nous disons toujours les mêmes choses, ou nous n’attendons pas que l’autre ait fini de parler, de s’exprimer, et nous l’interrompons. La renaissance d’un dialogue passe souvent non pas par des mots, mais par le silence, ne pas rester sur ses positions, recommencer avec patience à écouter l’autre, à écouter ses efforts, ce qu’il porte en lui. La guérison du cœur commence par l’écoute. Ecouter. Et cela guérit le cœur. «Mais père, il y a des gens ennuyeux qui disent toujours les mêmes choses…». Ecoute-les. Et puis, quand ils ont fini de parler, dites votre mot, mais écoutez tout. Et il en est de même avec le Seigneur. Nous avons raison de l’inonder de demandes, mais nous ferions mieux de l’écouter d’abord. Jésus le demande. Dans l’Evangile, lorsqu’on lui demande quel est le premier commandement, il répond: «Ecoute, Israël. Puis il ajoute le premier commandement: «Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur […] et ton prochain comme toi-même» (Mc 12, 28-31). Mais avant tout: «Ecoute, Israël». Ecoute, toi. Nous souvenons-nous d’écouter le Seigneur? Nous sommes chrétiens mais peut-être, parmi les milliers de paroles que nous entendons chaque jour, ne trouvons-nous pas quelques secondes pour faire résonner en nous quelques paroles de l’Evangile. Jésus est la Parole: si nous ne nous arrêtons pas pour l’écouter, il passe son chemin. Si nous ne nous arrêtons pas pour écouter Jésus, il passe son chemin. Saint Augustin disait: «J’ai peur du Seigneur quand il passe». Et sa peur, c’était de le laisser passer sans l’écouter. Mais si nous consacrons du temps à l’Evangile, nous découvrirons un secret pour notre santé spirituelle. Voici le remède: chaque jour, un peu de silence et d’écoute, quelques mots inutiles en moins et un peu plus de Parole de Dieu. Toujours avec l’Evangile en poche, ce qui aide beaucoup. Nous entendons cette parole de Jésus s’adresser à nous aujourd’hui, comme au jour du baptême: «Effatà, ouvre-toi»! Ouvre tes oreilles. Jésus, je désire m’ouvrir à ta Parole; Jésus, ouvre-moi à ton écoute; Jésus, guéris mon cœur de la fermeture, guéris mon cœur de la hâte, guéris mon cœur de l’impatience. Que la Vierge Marie, ouverte à l’écoute de la Parole qui s’est faite chair en elle, nous aide chaque jour à écouter son Fils dans l’Evangile et nos frères et sœurs avec un cœur docile, un cœur patient et un cœur attentif. | |
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