coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: C’est la racine de la prière chrétienne: dire «Père»/ Jeu 30 Sep - 22:23 | |
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Chers frères et sœurs, bonjour!
Nous concluons aujourd’hui le cycle de catéchèses sur le «Notre Père». Nous pouvons dire que la prière chrétienne naît de l’audace d’appeler Dieu du nom de «Père». C’est la racine de la prière chrétienne: dire «Père» à Dieu. Mais il faut du courage! Il ne s’agit pas tellement d’une formule, mais plutôt d’une intimité filiale dans laquelle nous sommes introduits par la grâce: Jésus est le révélateur du Père et fait de nous ses proches. «Jésus ne nous laisse pas une formule à répéter machinalement. Comme pour toute prière vocale, c’est par la Parole de Dieu que l’Esprit Saint apprend aux enfants de Dieu à prier leur Père» (Catéchisme de l’Église catholique, n. 2766). Jésus lui-même a utilisé différentes expressions pour prier le Père. Si nous lisons avec attention les Évangiles, nous découvrons que ces expressions de prière qui se dessinent sur les lèvres de Jésus rappellent le texte du «Notre Père». Par exemple, pendant la nuit du Gethsémani, Jésus prie de cette manière: «Abba Père! tout t’est possible: éloigne de moi cette coupe; pourtant, pas ce que je veux, mais ce que tu veux!» (Mc 14, 36). Nous avons déjà rappelé ce texte de l’Évangile de Marc. Comment ne pas reconnaître dans cette prière, bien que brève, une trace du «Notre Père»? Au milieu des ténèbres, Jésus invoque Dieu par le nom d’«Abba», avec une confiance filiale et, bien que ressentant la peur et l’angoisse, il demande que sa volonté soit faite.
Dans d’autres passages de l’Évangile, Jésus insiste avec ses disciples, pour qu’ils cultivent un esprit de prière. La prière doit être insistante, et surtout elle doit contenir le souvenir de nos frères, en particulier quand nous vivons des rapports difficiles avec eux. Jésus dit: «Et quand vous êtes debout en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, remettez-lui, afin que votre Père qui est aux cieux vous remette aussi vos offenses» (Mc 11, 25). Comment ne pas reconnaître dans ces expressions l’assonance avec le «Notre Père»? Et les exemples pourraient être nombreux, pour nous aussi.Dans les écrits de saint Paul, nous ne trouvons pas le texte du «Notre Père», mais sa présence apparaît dans cette synthèse merveilleuse où l’invocation du chrétien se condense en un seul mot: «Abbà!» (Rm 8, 15; Ga 4, 6).Dans l’Évangile de Luc, Jésus satisfait pleinement à la demande des disciples qui, le voyant souvent s’isoler et se plonger dans la prière, se décident un jour à lui demander: «Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean l’a appris à ses disciples» (11, 1). Et alors le Maître leur enseigna la prière au Père. En considérant le Nouveau Testament dans son ensemble, on voit clairement que le premier protagoniste de chaque prière chrétienne est l’Esprit Saint. Mais n’oublions pas cela: le protagoniste de chaque prière chrétienne est l’Esprit Saint. Nous ne pourrions jamais prier sans la force de l’Esprit Saint. C’est lui qui prie en nous et il nous pousse à bien prier. Nous pouvons demander à l’Esprit qu’il nous enseigne à prier, parce qu’Il est le protagoniste, celui qui fait la vraie prière en nous. C’est Lui qui souffle dans le cœur de chacun de nous, qui sommes disciples de Jésus. L’Esprit nous rend capables de prier comme des enfants de Dieu, tels que nous le sommes réellement par le baptême. L’Esprit nous fait prier dans le «sillon» que Jésus a tracé pour nous. C’est le mystère de la prière chrétienne: par la grâce, nous sommes attirés dans ce dialogue d’amour de la Très Sainte Trinité.Jésus priait ainsi. Quelquefois il a utilisé des expressions qui sont certainement très éloignées du texte du «Notre Père». Pensons aux premières paroles du psaume 22, que Jésus prononce sur la croix: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné?» (Mt 27, 46). Le Père céleste peut-il abandonner son Fils? Assurément pas. Pourtant, l’amour pour nous, pécheurs, a conduit Jésus jusque là: jusqu’à faire l’expérience de l’abandon de Dieu, de son éloignement, parce qu’il a pris sur lui tous nos péchés. Mais même dans le cri d’angoisse, il reste «Mon Dieu, mon Dieu». Dans ce «mon», il y a le noyau de la relation avec le Père, il y a le noyau de la foi et de la prière.
Voilà pourquoi, à partir de ce noyau, un chrétien peut prier dans chaque situation. Il peut réciter toutes les prières de la Bible, des psaumes en particulier; mais il peut également prier avec les nombreuses expressions qui, pendant des millénaires d’histoire, ont jailli du cœur des hommes. Et ne cessons jamais de parler au Père de nos frères et sœurs en humanité, pour qu’aucun d’eux, les pauvres en particulier, ne reste sans un réconfort et une part d’amour. Au terme de cette catéchèse, nous pouvons répéter cette prière de Jésus: «Je te bénis, Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l’avoir révélé aux tout-petits» (Lc 10, 21). Pour prier nous devons nous faire petits, pour que l’Esprit Saint vienne en nous et que ce soit Lui qui nous guide dans la prière.
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