coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13253 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: 19/Que dit La Parole de Dieu sur les jeunes?Rêves et visions/192 À 197/ Sam 2 Avr - 8:16 | |
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192. Dans la prophétie de Joël nous trouvons l’annonce qui nous permet de comprendre cela d’une manière très belle. Il dit : « Je répandrai de mon Esprit sur toute chair. Alors vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions et vos vieillards des songes » (Jl 3, 1 ;Ac 2, 17). Si les jeunes et les anciens s’ouvrent à l’Esprit Saint, ils forment une association merveilleuse. Les anciens rêvent et les jeunes ont des visions. Comment se complètent ces deux choses ?193. Les anciens ont des rêves faits de souvenirs, de beaucoup de choses vécues, avec l’empreinte de l’expérience des années. Si les jeunes s’enracinent dans ces rêves des anciens, ils arrivent à voir l’avenir, ils peuvent avoir des visions qui leur ouvrent l’horizon et leur montrent de nouveaux chemins. Mais si les anciens ne rêvent pas, les jeunes ne peuvent plus voir clairement l’horizon.194. Il est beau de trouver dans ce qu’ont gardé nos parents, un souvenir qui nous permet d’imaginer ce que nos grands-pères et nos grand-mères ont rêvé pour nous. Tout être humain, même avant de naître, a reçu de ses ancêtres, en don, la bénédiction d’un rêve plein d’amour et d’espérance : celui d’une vie meilleure pour lui. Et s’il ne l’a pas reçu de ses grands-parents, un arrière-grand-parent l’a rêvé et s’est réjoui pour lui en regardant le berceau de ses enfants puis, celui de ses petits-enfants. Le rêve premier, le rêve créateur de Dieu notre Père précède et accompagne la vie de tous ses enfants. Faire mémoire de cette bénédiction qui se poursuit de génération en génération est un héritage précieux qu’il faut savoir garder vivant pour pouvoir le transmettre nous aussi.195. Pour cela, il est bon de faire en sorte que les personnes âgées racontent de longues histoires, qui semblent parfois mythiques, fantaisistes – ce sont des rêves d’anciens – mais elles sont très souvent remplies d’une riche expérience, de symboles éloquents, de messages cachés. Ces récits demandent du temps, que nous donnons gratuitement pour écouter et interpréter avec patience, car ils n’entrent pas dans un message des réseaux sociaux. Nous devons accepter que toute la sagesse dont nous avons besoin pour la vie ne puisse pas être enfermée dans les limites qu’imposent les moyens de communication actuels.196. Dans le livre La sagesse du temps,[104] j’ai exprimé certains souhaits sous forme de requêtes : « Qu’est-ce que je demande aux anciens parmi lesquels je me compte moi-même ? Je demande que nous soyons les gardiens de la mémoire. Les grands-pères et les grands-mères doivent former un chœur. Je m’imagine les anciens comme le chœur permanent d’un grand sanctuaire spirituel, dans lequel les prières de demande et les chants de louange soutiennent la communauté tout entière qui travaille et lutte sur le terrain de la vie ».[105] C’est beau que « les jeunes hommes, aussi les vierges, les vieillards avec les enfants louent le nom du Seigneur » (Ps 148, 12-13).197. Nous, les anciens, que pouvons-nous leur donner ? « Nous pouvons rappeler aux jeunes d’aujourd’hui, qui vivent leur propre mélange d’ambitions héroïques et d’insécurités, qu’une vie sans amour est une vie inféconde ».[106] Que pouvons-nous leur dire ? « Nous pouvons dire aux jeunes qui ont peur que l’anxiété face à l’avenir peut être vaincue ».[107] Que pouvons-nous leur apprendre ? « Nous pouvons apprendre aux jeunes trop préoccupés d’eux-mêmes que l’on fait l’expérience d’une plus grande joie à donner qu’à recevoir, et que l’amour ne se montre pas seulement par des paroles, mais aussi par des actes ».[108]
Risquer ensemble
198. L’amour qui se donne et qui opère se trompe souvent. Celui qui agit, celui qui risque, peut commettre des erreurs. Il peut être à présent intéressant de rapporter ici le témoignage de Maria Gabriela Perin: orpheline de père depuis sa naissance, elle réfléchit sur la manière dont une relation, qui n’a pas duré mais qui l’a rendue mère et maintenant grand-mère, a influencé sa vie : « Ce que je sais c’est que Dieu crée des histoires. Dans son génie et sa miséricorde, il prend nos victoires et nos échecs et tisse de belles tapisseries pleines d’humour. Le revers du tissage peut sembler désordonné avec ses fils emmêlés – les événements de notre vie – sûrement c’est sur ce côté que nous faisons une fixation quand nous avons des doutes. Cependant, le bon côté de la tapisserie présente une histoire magnifique, et c’est le côté que Dieu voit ».[109] Quand les personnes aînées regardent attentivement la vie, elles savent souvent de manière instinctive ce qu’il y a derrière les fils emmêlés, et elles reconnaissent ce que Dieu fait de façon créative, même avec nos erreurs.199. Si nous marchons ensemble, jeunes et vieux, nous pourrons être bien enracinés dans le présent, et, de là, fréquenter le passé et l’avenir : fréquenter le passé, pour apprendre de l’histoire et pour guérir les blessures qui parfois nous conditionnent ; fréquenter l’avenir pour nourrir l’enthousiasme, faire germer des rêves, susciter des prophéties, faire fleurir des espérances. De cette manière, nous pourrons, unis, apprendre les uns des autres, réchauffer les cœurs, éclairer nos esprits de la lumière de l’Évangile et donner de nouvelles forces à nos mains.200. Les racines ne sont pas des ancres qui nous enchaînent à d’autres époques et qui nous empêchent de nous incarner dans le monde actuel pour faire naître quelque chose de nouveau. Elles sont, au contraire, un point d’ancrage qui nous permet de nous développer et de répondre à de nouveaux défis. Il ne faut pas non plus « nous asseoir pour regretter le temps passé ; nous devons accepter avec réalisme et amour notre culture et la remplir de l’Évangile. Nous sommes envoyés aujourd’hui pour annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus aux temps nouveaux. Nous devons aimer notre temps avec ses possibilités et ses risques, avec ses joies et ses souffrances, avec ses risques et ses limites, avec ses succès et ses erreurs ».[110]201. Au Synode, l’un des jeunes auditeurs, venant des îles Samoa, a dit que l’Église est une pirogue, sur laquelle les vieux aident à maintenir la direction en interprétant la position des étoiles, et les jeunes rament avec force en imaginant ce qui les attend plus loin. Ne nous laissons entraîner ni par les jeunes qui pensent que les adultes sont un passé qui ne compte plus, déjà caduque, ni par les adultes qui croient savoir toujours comment doivent se comporter les jeunes. Il est mieux que nous montions tous dans la même pirogue et que nous cherchions ensemble un monde meilleur, sous l’impulsion toujours nouvelle de l’Esprit Saint.
Et demandons à la Vierge Marie de prier avec nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères.
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