coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: 41/Mais nous — je me pose la question — le laissons-nous monter sur la barque de notre vie ? Mer 11 Mai - 22:42 | |
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L’Évangile de la liturgie d’aujourd’hui nous emmène sur les rives du Lac de Galilée. La foule se presse autour de Jésus, tandis que quelques pêcheurs déçus, dont Simon Pierre, lavent leurs filets après une nuit de pêche qui n’a pas été bonne. Et voilà que Jésus monte directement sur la barque de Simon ; puis il l’invite à avancer en eau profonde et à jeter à nouveau ses filets (Lc 5, 1-4). Arrêtons-nous sur ces deux actions de Jésus : d’abord il monte sur la barque et ensuite il invite à prendre le large. C’est une nuit qui n’a pas été bonne, sans poissons, mais Pierre a confiance et avance en eau profonde.
Tout d’abord, Jésus monte sur la barque de Simon. Pour quoi faire ? Pour enseigner. Il choisit précisément cette barque, qui n’est pas pleine de poissons, mais qui est revenue vide sur la rive, après une nuit de labeur et de déception. C’est une belle image pour nous aussi. Chaque jour, la barque de notre vie quitte les rives de notre maison pour voguer sur la mer des activités quotidiennes ; chaque jour, nous essayons de « pêcher au large », de cultiver des rêves, de poursuivre des projets, de vivre l’amour dans nos relations. Mais souvent, comme Pierre, nous faisons l’expérience de la « nuit des filets vides » — la nuit des filets vides —, de la déception d’un engagement important qui ne porte pas les résultats désirés : « Nous avons peiné toute une nuit sans rien prendre » (v. 5), dit Simon. Combien de fois, nous aussi, nous nous retrouvons avec un sentiment de défaite, tandis que la déception et l’amertume naissent dans nos cœurs. Deux sentiments très dangereux.
Que fait alors le Seigneur ? Il choisit de monter dans notre barque. De là, il veut proclamer l’Evangile. Cette barque vide, symbole de notre incapacité, devient la « chaire » de Jésus, le pupitre d’où il proclame la Parole. C’est ce que le Seigneur aime faire — le Seigneur est le Seigneur des surprises, des miracles dans les surprises — : monter dans la barque de notre vie quand nous n’avons rien à lui offrir ; entrer dans nos vides et les remplir de sa présence ; se servir de notre pauvreté pour annoncer sa richesse, de nos misères pour proclamer sa miséricorde. Souvenons-nous de ceci : Dieu ne veut pas d’un bateau de croisière, une pauvre barque « déglinguée » lui suffit, pourvu que nous l’accueillions. Cela oui, l’accueillir, peu importe sur quelle barque, il faut l’accueillir. Mais nous — je me pose la question — le laissons-nous monter sur la barque de notre vie ? Mettons-nous à sa disposition le peu que nous avons ? Parfois, nous nous sentons indignes de Lui parce que nous sommes pécheurs. Mais c’est une excuse qui ne plait pas au Seigneur, car elle l’éloigne de nous ! Il est le Dieu de la proximité, de la compassion, de la tendresse, et il ne cherche pas le perfectionnisme, il cherche l’accueil. A toi aussi, il dit : « Laisse-moi monter sur la barque de ta vie » — « Mais Seigneur, regarde... » — « Laisse-moi monter, telle qu’elle est ». Pensons-y.
C’est ainsi que le Seigneur reconstruit la confiance de Pierre. Après être monté sur sa barque, après avoir prêché, il lui dit : « Avance en eau profonde » (v. 4). L’heure n’était pas propice à la pêche, il faisait jour, mais Pierre fait confiance à Jésus. Il ne s’appuie pas sur les stratégies des pêcheurs, qu’il connaissait bien, mais il se base sur la nouveauté de Jésus. Cet émerveillement qui le poussait à faire ce que Jésus lui disait. Il en va de même pour nous : si nous accueillons le Seigneur sur notre barque, nous pouvons avancer en eau profonde. Avec Jésus, nous naviguons sur la mer de la vie sans crainte, sans céder à la déception lorsque nous n’attrapons rien, et sans céder au « il n’y a plus rien à faire ». Toujours, dans la vie personnelle comme dans la vie de l’Eglise et de la société, il y a quelque chose de beau et de courageux que l’on peut faire, toujours. Nous pouvons toujours recommencer, le Seigneur nous invite toujours à nous remettre en jeu car il ouvre des nouvelles possibilités. Acceptons donc l’invitation : chassons le pessimisme et la méfiance et prenons le large avec Jésus ! Même notre petite barque vide participera à une prise miraculeuse.
Prions Marie qui, comme aucune autre, a accueilli le Seigneursur la barque de la vie : qu’elle nous encourage et intercède pour nous.
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