coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13252 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Page /10/ Pape François/Des jeunes dans un monde en crise / Sam 8 Juil 2023 - 19:35 | |
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71. La jeunesse n’est pas une chose qu’on peut analyser de manière abstraite. En réalité, “la jeunesse” n’existe pas ; il y a des jeunes avec leurs vies concrètes. Dans le monde actuel, marqué par les progrès, beaucoup de ces vies sont exposées à la souffrance et à la manipulation.Des jeunes dans un monde en crise72. Les Pères synodaux ont souligné avec douleur que « beaucoup de jeunes vivent dans des contextes de guerre et subissent la violence sous une innombrable variété de formes : enlèvements, extorsions, criminalité organisée, traite d’êtres humains, esclavage et exploitation sexuelle, viols de guerre, etc. D’autres jeunes, à cause de leur foi, ont du mal à trouver un emploi dans leur société et subissent différents types de persécutions, pouvant aller jusqu’à la mort. Nombreux sont les jeunes qui, par contrainte ou par manque d’alternatives, vivent en perpétrant des crimes et des violences : enfants soldats, bandes armées et criminelles, trafic de drogue, terrorisme, etc. Cette violence brise beaucoup de jeunes vies. Les abus et les dépendances, tout comme la violence et les déviances, figurent parmi les raisons qui conduisent les jeunes en prison, avec une incidence particulière dans certaines groupes ethniques et sociaux ».[29]73. De nombreux jeunes sont endoctrinés, instrumentalisés et utilisés comme chair à canon ou comme une force de choc pour détruire, intimider ou ridiculiser les autres. Et le pire, c’est que beaucoup deviennent individualistes, ennemis et méfiants envers tout le monde, si bien qu’ils deviennent la proie facile d’offres déshumanisantes et de plans destructeurs qu’élaborent des groupes politiques ou des pouvoirs économiques.74. Cependant « encore plus nombreux dans le monde sont les jeunes qui souffrent de formes de marginalisation et d’exclusion sociale, pour des raisons religieuses, ethniques ou économiques. Rappelons la situation difficile d’adolescentes et de jeunes filles qui se trouvent enceintes, la plaie de l’avortement, de même que la diffusion du VIH, les diverses formes de dépendance (drogues, jeux de hasard, pornographie, etc.) et la situation des enfants et des jeunes de la rue, qui n’ont ni maison, ni famille, ni ressources économiques ».[30] Quand, en outre, il s’agit des femmes, ces situations de marginalisation deviennent doublement douloureuses et difficiles.75. Ne soyons pas une Eglise insensible à ces drames de ses enfants jeunes. Ne nous y habituons jamais, car qui ne sait pas pleurer n’est pas mère. Nous voulons pleurer pour que la société aussi soit davantage mère, pour qu’au lieu de tuer elle apprenne à donner naissance, pour qu’elle soit porteuse de vie. Nous pleurons quand nous nous souvenons des jeunes qui sont déjà morts de la misère et de la violence et nous demandons à la société d’apprendre à être une mère solidaire. Cette souffrance ne s’estompe pas, elle marche avec nous, parce que la réalité ne peut pas être cachée. Le pire que nous puissions faire, c’est d’appliquer la recette de l’esprit du monde qui consiste à anesthésier les jeunes avec d’autres nouvelles, d’autres distractions, d’autres banalités.76. Peut-être que« nous avons une vie sans trop de besoins, nous ne savons pas pleurer. Certaines réalités de la vie se voient seulement avec des yeux lavés par les larmes. J’invite chacun de vous à se demander : ai-je appris à pleurer ? Ai-je appris à pleurer quand je vois un enfant qui a faim, un enfant drogué dans la rue, un enfant sans maison, un enfant abandonné, un enfant abusé, un enfant utilisé comme esclave par la société ? Ou bien mes pleurs sont-ils les pleurs capricieux de celui qui pleure parce qu’il voudrait avoir quelque chose de plus ? ».[31]Essaie d’apprendre à pleurer pour les jeunes qui se trouvent dans une situation pire que la tienne. La miséricorde et la compassion se manifestent aussi par des pleurs. Si tu n’y parviens pas, prie le Seigneur pour qu’il t’accorde de verser des larmes pour la souffrance des autres. Quand tu sauras pleurer, alors tu seras capable de réaliser quelque chose du fond du cœur pour les autres.77. Parfois, la souffrance de certains jeunes est vraiment déchirante ; c’est une souffrance qu’on ne peut pas exprimer par des paroles ; c’est une souffrance qui nous gifle. Seuls ces jeunes peuvent dire à Dieu qu’ils souffrent beaucoup, qu’il leur coûte trop d’aller de l’avant, qu’ils ne croient plus en personne. Mais dans cette plainte déchirante se font présentes les paroles de Jésus : « Heureux les affligés, car ils seront consolés » (Mtthieu 5, 4). Il y a des jeunes qui ont pu s’ouvrir un chemin dans la vie parce que cette promesse divine leur est parvenue. Puisse-t-il y avoir toujours auprès d’un jeune qui souffre une communauté chrétienne capable de faire résonner ces paroles par des gestes, des accolades et des aides concrètes.78. Certes, les puissants offrent certaines aides, mais souvent à un coût élevé. Dans de nombreux pays pauvres, les aides économiques de pays plus riches ou d’organismes internationaux peuvent être liées à l’acceptation de propositions occidentales ayant rapport à la sexualité, au mariage, à la vie ou à la justice sociale. Cette colonisation idéologique nuit surtout aux jeunes. En même temps, nous voyons comment une certaine publicité enseigne aux personnes à être toujours insatisfaites, et contribue à la culture du rejet où les jeunes eux-mêmes finissent par devenir du matériel jetable.79. La culture actuelle présente un modèle de personne très associé à l’image du jeune. Se sent beau celui qui a l’air jeune, qui fait des traitements pour faire disparaître les traces du temps. Les corps jeunes sont constamment utilisés dans la publicité pour vendre. Le modèle de beauté est un modèle jeune, mais faisons attention, car cela n’est pas élogieux pour les jeunes. Cela signifie seulement que les adultes veulent voler la jeunesse pour eux-mêmes ; non pas qu’ils respectent, aiment et prennent soin des jeunes.80. Certains jeunes « ressentent les traditions familiales comme opprimantes et les fuient sous l’impulsion d’une culture mondialisée qui, parfois, leur ôte tout point de référence. Dans d’autres parties du monde, en revanche, il n’y a pas de véritable conflit intergénérationnel entre jeunes et adultes, mais ceux-ci s’ignorent réciproquement. Parfois les adultes ne cherchent pas ou ne parviennent pas à transmettre les valeurs de base de l’existence ou adoptent des styles juvéniles, inversant ainsi le rapport entre les générations. De la sorte, la relation entre les jeunes et les adultes risque de s’arrêter au plan affectif, sans jamais toucher la dimension éducative et culturelle ». [32] Que de mal cela fait aux jeunes, même si certains ne s’en rendent pas compte ! Ces mêmes jeunes nous ont fait remarquer que cela complique énormément la transmission de la foi « dans certains pays où il n’y a pas de liberté d’expression et où on les empêche de participer à la vie de l’Eglise ».[33]
Et demandons à la Vierge Marie de prier avec nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères.
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