coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13252 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Page /19/ Pape François/Chemins de jeunesse/ Sam 8 Juil 2023 - 20:59 | |
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134. Comment vit-on sa jeunesse lorsqu’on se laisse éclairer par la grande nouvelle de l’Évangile ? Il est important de se poser cette question parce que la jeunesse est plus qu’une fierté, elle est un don de Dieu : « Être jeune est une grâce, une chance ».[71] C’est un don que nous pouvons gaspiller inutilement, ou bien que nous pouvons recevoir avec reconnaissance et vivre en plénitude.135. Dieu est l’auteur de la jeunesse, et il œuvre en chaque jeune. La jeunesse est un temps béni pour le jeune, et une bénédiction pour l’Église et pour le monde. Elle est une joie, un chant d’espérance et une béatitude. Apprécier la jeunesse implique de voir ce temps de la vie comme un moment précieux, et non comme un temps qui passe où les personnes jeunes se sentent poussées vers l’âge adulte.Un temps de rêves et de choix136. A l’époque de Jésus, la sortie de l’enfance était une étape très attendue dans la vie qui était célébrée et grandement appréciée. Il en résulte que Jésus, lorsqu’il redonne la vie à une “enfant” (Marc 5, 39), lui fait faire un pas, l’encourage et la change en “jeune fille” (Marc 5, 41). En lui disant « jeune fille, lève-toi » (talitá kum), il la rend en même temps plus responsable de sa vie en lui ouvrant les portes de la jeunesse.137. « La jeunesse, phase du développement de la personnalité, est marquée par des rêves qui, peu à peu, prennent corps, par des relations qui acquièrent toujours plus de consistance et d’équilibre, par des tentatives et des expériences, par des choix qui construisent progressivement un projet de vie. A cette période de la vie, les jeunes sont appelés à se projeter en avant, sans couper leurs racines, à construire leur autonomie, mais pas dans la solitude ».[72]138. L’amour de Dieu et notre relation avec le Christ vivant ne nous empêchent pas de rêver, et n’exigent pas de nous que nous rétrécissions nos horizons. Au contraire, cet amour nous pousse en avant, nous stimule, nous élance vers une vie meilleure et plus belle. Le mot “inquiétude” résume les nombreuses quêtes du cœur des jeunes. Comme le disait saint Paul VI : « Il y a un élément de lumière précisément dans les insatisfactions qui vous tourmentent ».[73] L’inquiétude qui rend insatisfait, jointe à l’étonnement pour la nouveauté qui pointe à l’horizon, ouvre un passage à l’audace qui les met en mouvement pour s’assumer eux-mêmes, devenir responsable d’une mission. Cette saine anxiété, qui s’éveille surtout dans la jeunesse, continue d’être la caractéristique de tout cœur qui reste jeune, disponible, ouvert. La véritable paix intérieure cohabite avec cette insatisfaction profonde. Saint Augustin disait : « Seigneur, tu nous a créés pour toi et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi ».[74]139. Il y a longtemps, un ami me demanda ce que je voyais quand je pensais à un jeune. Ma réponse a été : « Je vois un garçon ou une fille au pied agile qui cherche sa voie, qui entre dans le monde et qui regarde l’horizon avec les yeux pleins d’espoir, pleins de l’avenir et aussi d’illusions. Le jeune marche sur ses deux pieds comme les adultes, mais à la différence des adultes, qui les gardent bien parallèles, il en a toujours un devant l’autre, sans cesse prêt à partir, à bondir. Toujours prêt à aller de l’avant. Parler des jeunes, c’est parler de promesses, et c’est parler de joie. Ils ont une force immense, ils sont capables de regarder avec espoir. Un jeune est une promesse de vie qui possède par nature un certain degré de ténacité ; il a assez de folie pour pouvoir s’illusionner, tout en ayant aussi la capacité à guérir de la désillusion qui peut s’ensuivre ».[75]140. Certains jeunes rejettent parfois cette étape de la vie, parce qu’ils veulent rester enfants ou bien désirent « un prolongement indéfini de l’adolescence et le renvoi des décisions ; la peur du définitif engendre ainsi une sorte de paralysie décisionnelle. La jeunesse ne peut toutefois pas rester un temps suspendu : c’est l’âge des choix et c’est précisément en cela que réside sa fascination et sa tâche la plus grande. Les jeunes prennent des décisions dans le domaine professionnel, social, politique, et d’autres, plus radicales, qui donneront à leur existence une orientation déterminante ».[76] Ils prennent aussi des décisions en rapport avec l’amour, le choix du partenaire et la possibilité d’avoir les premiers enfants. Nous approfondirons ces thèmes dans les derniers chapitres qui portent sur la vocation de chacun et son discernement.141. Mais à l’encontre des rêves qui entraînent des décisions, souvent « il y a la menace de la lamentation, de la résignation. Celles-là, nous les laissons à ceux qui suivent la “déesse lamentation” […] Elle est une tromperie ; elle te fait prendre la mauvaise route. Quand tout semble immobile et stagnant, quand les problèmes personnels nous inquiètent, quand les malaises sociaux ne trouvent pas les réponses qu’ils méritent, ce n’est pas bon de partir battus. Le chemin est Jésus ; le faire monter dans notre « bateau » et avancer au large avec lui ! Il est le Seigneur ! Il change la perspective de la vie. La foi en Jésus conduit à une espérance qui va au-delà, à une certitude fondée non seulement sur nos qualités et nos dons, mais sur la Parole de Dieu, sur l’invitation qui vient de lui. Sans faire trop de calculs humains ni trop se préoccuper de vérifier si la réalité qui vous entoure coïncide avec vos sécurités. Avancez au large, sortez de vous-mêmes ».[77]142. Il faut persévérer sur le chemin des rêves. Pour cela, il faut être attentifs à une tentation qui nous joue d’habitude un mauvais tour : l’angoisse. Elle peut être une grande ennemie lorsqu’il nous arrive de baisser les bras parce que nous découvrons que les résultats ne sont pas immédiats. Les rêves les plus beaux se conquièrent avec espérance, patience et effort, en renonçant à l’empressement. En même temps il ne faut pas s’arrêter par manque d’assurance, il ne faut pas avoir peur de parier et de faire des erreurs. Il faut avoir peur de vivre paralysés, comme morts dans la vie, transformés en des personnes qui ne vivent pas, parce qu’elles ne veulent pas risquer, parce qu’elles ne persévèrent pas dans leurs engagements et parce qu’elles ont peur de se tromper. Même si tu te trompes, tu pourras toujours lever la tête et recommencer, parce que personne n’a le droit de te voler l’espérance.143. Jeunes, ne renoncez pas au meilleur de votre jeunesse, ne regardez pas la vie à partir d’un balcon. Ne confondez pas le bonheur avec un divan et ne vivez pas toute votre vie derrière un écran. Ne devenez pas le triste spectacle d’un véhicule abandonné. Ne soyez pas des voitures stationnées. Il vaut mieux que vous laissiez germer les rêves et que vous preniez des décisions. Prenez des risques, même si vous vous trompez. Ne survivez pas avec l’âme anesthésiée, et ne regardez pas le monde en touristes. Faites du bruit ! Repoussez dehors les craintes qui vous paralysent, afin de ne pas être changés en jeunes momifiés. Vivez ! Donnez-vous à ce qu’il y a de mieux dans la vie ! Ouvrez la porte de la cage et sortez voler ! S’il vous plaît, ne prenez pas votre retraite avant l’heure !
Et demandons à la Vierge Marie de prier avec nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères.
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