coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13252 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Citation réflexion Mercredi des cendres/15/ Mar 13 Fév 2024 - 14:39 | |
|
Homélie complet Citation réflexion Mercredi des cendres/15/ « Sonnez de la trompette en Sion,proclamez un jeûne... (Jean 2 :15). C’est par cette annonce que le prophète Joël parle dans la liturgie d’aujourd’hui du mercredi des Cendres, par laquelle l’Église ordonne le saint jeûne, le grand jeûne de quarante jours, comme le jeûne de quarante jours du Christ. Et c’est un jeûne qui a la valeur d’une initiation spirituelle et d’une introduction au mystère pascal. Nous nous réunissons donc, selon la coutume des stations de Carême, à Sainte-Sabine. Comme le prophète le dit plus tard, les personnes âgées, les enfants et les enfants allaités et les épouses dans la fleur de l’âge et les prêtres sortent. Et se trouvant « entre le vestibule et l’autel », ils chantent : « Parce, Domine, parce populo tuo... (Jean 2 :17). L’Église proclame le Carême. En vertu de son pouvoir législatif, il réglemente ses prescriptions. Cependant, la règle seule ne suffit pas ici. Cet appel doit atteindre chaque cœur et chaque conscience individuellement, afin que le levain du Carême y soit levé. C’est pourquoi l’Église s’adresse aujourd’hui à chaque personne individuellement. Elle ne se limite pas à la disposition générale, mais elle s’adresse à chacun d’eux avec un geste particulier et une parole spécifique rapportée dans la liturgie.Le geste consiste à imposer des cendres sur le front.Quant au mot, qui explique le geste, il y a deux formules. La première, très ancienne, est tirée du Livre de la Genèse : « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière » (Genèse 3 :19) ; elle appelle l’homme à sa fugacité, comme le dira Isaïe qui « tout homme est comme l’herbe et toute sa gloire comme une fleur des champs », qui se flétrit et se flétrit (Is 40, 6-7). La deuxième formule, en revanche, est évangélique : « Repentez-vous et croyez à l’Évangile » (Mc 1, 15) ; Elle a été suggérée par la récente réforme post-conciliaire et propose à l’homme une invitation et un engagement, lui ouvrant la perspective de la foi et de la conversion dans sa vie concrète. Proclamer le jeûne en Sion, c’est atteindre l’homme intérieur. Avec le geste liturgique du Mercredi des Cendres et la parole qui l’accompagne, toute la réalité de la miséricorde divine doit être révélée devant Lui, la vérité que « le Seigneur est jaloux de sa terre et a compassion de son peuple » ( Jol 2 :18).Comme je l’ai écrit dans l’encyclique Dives in misericordia, « la conversion à Dieu consiste toujours à découvrir sa miséricorde, c’est-à-dire cet amour patient et bon à la mesure du Créateur et Père : l’amour, auquel « Dieu, Père de notre Seigneur Jésus-Christ » (2 Co 1, 3), est fidèle jusqu’aux conséquences extrêmes de l’histoire de l’alliance avec l’homme : jusqu’à la croix, jusqu’à la mort et à la résurrection du Fils. La conversion à Dieu est toujours le fruit de la « redécouverte » de ce Père, riche en miséricorde » (Jean-Paul II, Dives in Misericordia, numéro 13). N’est-ce pas précisément l’amour « jaloux » du Seigneur pour sa terre que nous méditerons tout au long du Carême ? Ce sera aussi le cas lorsque la croix, c’est-à-dire l’amour enflammé jusqu’à la fin, se révélera aux yeux de notre âme, mieux que dans d’autres circonstances. Proclamer le jeûne, c’est se souvenir de cet Amour de toutes nos forces ! Se souvenir de la croix.Accepter le jeûne, c’est accepter la révélation de cet amour : se retrouver dans les dimensions de cet amour-miséricorde.C’est précisément ce dont parle l’Apôtre dans la deuxième lecture, tirée de la deuxième Lettre aux Corinthiens :« Je vous en conjure, au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Dieu a traité celui qui n’a pas connu le péché comme péché pour nous, afin que, par lui, nous devenions justice de Dieu » (2 Co 5, 20-21). Ainsi, accueillir l’appel du Carême, c’est accepter l’appel à une collaboration spéciale avec le Christ : « Et puisque nous sommes ses collaborateurs, nous vous exhortons à ne pas prendre en vain la grâce de Dieu. Car il dit : « Je vous ai exaucés au bon moment, et au jour du salut je vous ai secourus » » (2 Co 6, 1-2).Accueillir l’appel du Carême, c’est accepter l’appel à une coopération particulière avec la Grâce. Cet appel est prononcé avec la parole de la liturgie. Mais elle doit résonner profondément dans le cœur et la conscience de chacun d’entre nous. La collaboration avec le Christ, la coopération avec la grâce, nous incitent à des œuvres particulières, dont parle l’Évangile d’aujourd’hui. Dans le Sermon sur la montagne, en effet, Jésus fait référence à l’aumône, à la prière et au jeûne, qui sont déjà considérés dans son environnement comme des actes fondamentaux de l’homme religieux. Mais il insiste sur la manière dont ils s’accomplissent, ce qui doit éviter toute ostentation et hypocrisie. Ces œuvres doivent s’accompagner d’un esprit d’adhésion intérieure, d’autant plus fort et sincère qu’elles s’accomplissent « en secret » (Mt 6, 6.18), dans une relation intime avec le Père céleste, car, si « l’homme regarde à l’apparence, le Seigneur regarde au cœur » (1 S 16, 7),le Carême ne peut passer inaperçu. Il ne peut s’empêcher de se démarquer du reste des jours et des semaines. Il doit s’agir d’un « moment fort ». Il doit s’agir d’une réponse à l’appel (au défi). Il doit être consciemment abordé de cette manière et ainsi réalisé. Il doit s’agir d’un programme. À une certaine époque, c’était le programme qui découlait des préceptes détaillés de l’Église. Aujourd’hui, il doit s’agir d’un programme pleinement accepté, personnellement, et réalisé dans l’esprit de l’Église. C’est pourquoi, aujourd’hui, ici, en ce lieu, moi, l’Evêque de Rome, je décrète le « Saint Carême » et tous les Evêques et Pasteurs de l’Eglise le font avec moi.Le Temps Saint commence.Acceptez-le avec votre conscience, votre cœur et votre comportement !Ainsi parle le Seigneur : « Revenez à moi de tout votre cœur, jeûnant, pleurant et criant » (Joël 2 :12).Mais déchirons nos cœurs et non nos vêtements (Joël 2, 13), afin que notre jeûne et notre conversion puisent au plus profond de notre personne, et que le Notre Père, qui voit dans le secret, nous récompense ( Mt 6, 3).Amen!
prier avec nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères.
| |
|