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| | Fête de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus | |
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Fanny Admin
Nombre de messages : 2120 Age : 77 Réputation : 21 Date d'inscription : 11/05/2007
| Sujet: Fête de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus Mer 1 Oct - 14:38 | |
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| | | Fanny Admin
Nombre de messages : 2120 Age : 77 Réputation : 21 Date d'inscription : 11/05/2007
| Sujet: Re: Fête de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus Mer 1 Oct - 16:48 | |
| "En 1897 mourait une jeune carmélite qui allait devenir en quelques années « la plus grande sainte des temps modernes » (Pie X). Pourtant, la « petite » Thérèse eut une vie des plus obscures et sa sainteté s'inscrit dans le cadre nouveau pour l'époque, du secret, du caché. Sa vie peut se résumer en quelques phrases : cadette de cinq filles (toutes religieuses), orpheline de mère, Thérèse Martin entre au carmel de Lisieux à l'âge de 15 ans ; atteinte de tuberculose, elle y meurt neuf ans plus tard après avoir rédigé son autobiographie."
"Même les promoteurs du culte et ses plus fidèles dévots restèrent quelque peu décontenancés par le manque de preuves visibles de la sainteté de Thérèse lorsqu'ils eurent accès aux documents authentiques : « Il faut bien avouer que lorsqu'on découvre, après Vatican II, les dépositions des témoins, on est généralement déçu [...]. Si elle a été héroïque, c'est en ne le paraissant pas. Chez elle tout est caché, intérieur. De son vivant, elle n'a jamais fait de miracle » (Mgr Gaucher 1972 : 340-41). De fait, les fidèles avides de spectaculaire, ceux qui s'attendent à de divines manifestations restent sur leur faim : aucun miracle, aucune extase, aucun stigmate... Il y a en effet un paradoxe à la célébrité extrême – et toujours grandissante – de sainte Thérèse : comment a-t-elle pu se faire connaître tout en représentant les vertus chrétiennes de la petitesse, de l'humilité, de l'indignité ? « Tous les saints font figure de saints construits en ce sens qu'étant nécessairement saints par suite d'une réputation faite par d'autres et du rôle que les autres attendent d'eux ils se trouvent remodelés au niveau des représentations mentales collectives » (Delooz 1969 : 7-. La « fabrication » de Thérèse est d'autant plus exemplaire que sa sainteté ne recèle et ne révèle rien d'extraordinaire ; rien ne permet de la distinguer de ses consœurs mystiques inconnues. Pour révéler cette sainteté imperceptible, on va la construire, et ce d'autant plus que sa visibilité est moindre. Ces remodelages passeront autant par l'écrit que par l'image." | |
| | | Fanny Admin
Nombre de messages : 2120 Age : 77 Réputation : 21 Date d'inscription : 11/05/2007
| Sujet: Re: Fête de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus Jeu 2 Oct - 5:01 | |
| "Lorsque Céline (sœur Geneviève), la quatrième fille Martin, l'artiste de la famille, rejoint ses sœurs de sang au carmel, elle obtient de la prieure (qui est alors mère Agnès de Jésus, la propre sœur de Céline) la permission spéciale d'emporter dans ses bagages un objet pour le moins inattendu dans une maison religieuse réputée pour son austérité : un appareil photographique. Il franchit la clôture du couvent en 1894 et servira à immortaliser l'image de sœur Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte Face, déjà bien affaiblie par la tuberculose. Grâce à lui nous pouvons examiner une quarantaine de clichés des trois dernières années de la sainte.
Il est vrai que l'on n'est saint que pour un groupe ; dans le cas de Thérèse, il s'agit d'abord du « clan » Martin1 puis, par élargissement relatif, du groupe de parenté spirituelle composé par les sœurs carmélites. Dans cet univers exclusivement féminin, les relations entre Thérèse et ses sœurs (de sang ou de religion) se transforment en véritables rapports de fille à mères : son extrême jeunesse2 et sa maladie la désignent d'abord comme objet de l'affection générale. Ces éléments combinés à une pieuse attitude amèneront progressivement les carmélites à la considérer comme une sainte potentielle. Il faut imaginer l'incroyable pression dont elle est l'objet pendant les derniers mois de sa vie : ses sœurs notent sur des petits bouts de papier tout ce que dit la jeune mourante (cela deviendra les Novissima verba), glanent des reliques (pétales de rose effleurés, rognures d'ongles...). Cette singulière ambiance la poussera à dire : « Vous savez bien que vous soignez une petite sainte » (Thérèse de Lisieux 1971 : 650-652).
Si la perfection de « leur » mystique leur paraît totale, il n'en reste pas moins que les carmélites jugent pertinent de la mettre en scène en raison du caractère intérieur de ses vertus. Mère Agnès ordonne donc à sa cadette de rédiger son autobiographie et, parallèlement, sœur Geneviève la contraint à des séances de pose photographique. Elle écrit ou pose par obéissance et est souvent présentée comme une martyre que, dira le jésuite Paul Doncœur, « ses sœurs acharnées feront poser à genoux dans le jardin, tenant en ses mains tremblantes l'image de la Sainte Face » (Schamani 1955 : 16).
Le présupposé de la demande d'écriture est évident : ceux qui l'ordonnent prévoient une promotion posthume. Toutes les religieuses ne rédigent pas leur autobiographie, loin de là, seules quelques-unes sont soumises à ce régime particulier3. C'est dire que de son vivant Thérèse est « marquée » comme sainte potentielle. Il n'y a qu'à observer les photos de la communauté dans son ensemble pour s'en assurer : élevée au-dessus de ses sœurs pour bien montrer que c'est elle que Dieu préfère, Thérèse enlace la croix en déposant une fleur de lis aux pieds du crucifié (voir ci-dessus). C'est bien sur elle que se cristallisent les possibilités de sainteté de ce carmel... Au fur et à mesure que Thérèse avance vers la mort, le rythme des séances de pose s'accélère. Trois clichés savamment mis en scène pendant les derniers mois de sa vie nous la montrent à genoux, présentant en ses mains un chapelet, un lis, ou encore les images de la Sainte Face et de l'Enfant-Jésus (juin 1897) qui explicitent son nom de religion et sa doctrine. Recourir à des objets sacralisés est une autre façon de désigner la sainteté.
D'une vie de sainte sans aucun signe objectif de sainteté, l'autobiographie et la photographie par obéissance se révèlent les meilleures façons de témoigner. En écrivant sa sainteté de l'intérieur (en faisant appel au « je ») le saint la réifie et la rend évidente au lecteur ; de façon similaire, le passage par l'objectif Darlot objective la sainteté." | |
| | | Fanny Admin
Nombre de messages : 2120 Age : 77 Réputation : 21 Date d'inscription : 11/05/2007
| Sujet: Re: Fête de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus Sam 4 Oct - 5:46 | |
| La petite Thérèse a promis de passer son ciel à faire du bien sur la terre, à envoyer une pluie de roses... Bénie soit cette grande Sainte!! Une parenthèse, chers amis, si vous me le permettez, dans cette évocation de la grande Sainte qu'est Thérèse de l'Enfant-Jésus et de la Sainte-Face... Il y a un an ou deux, j'entrai dans l'église saint Jean-Baptiste d'Ambert, en Auvergne, afin de prier le Seigneur un moment. Dans la chapelle dédiée à sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, on pouvait lire quelques belles paroles de la sainte petite Soeur, et faire connaissance avec son portrait... Quel merveilleux visage, chers amis, quel sourire extraordinaire!! Je n'ai jamais réussi à retrouver ce sourire incomparable, pas même sur Internet ! Apparemment, le portrait a été remplacé par un autre. Peu de temps après, il m'est revenu à l'esprit un passage des derniers entretiens de sainte Thérèse avec ses Sœurs religieuses, peu avant sa mort ; le voici : De Sœur Aimée de Jésus :
Dans les derniers jours de septembre 1897, alors que la faiblesse de notre chère Sainte l’empêchait de se mouvoir, il devint nécessaire de la déposer quelques instants sur un lit provisoire, pour refaire son lit de malade. Voyant l’embarras des infirmières qui craignaient de la blesser, elle dit :
« Je crois que ma Sœur Aimée de Jésus me prendrait facilement dans ses bras ; elle est grande et forte, et très douce autour des malades. »
On appela donc notre bonne Sœur, qui enleva comme un léger fardeau la sainte petite malade, sans lui donner la moindre secousse. À ce moment, les bras passés autour de son cou, cet ange la remercia avec un tel sourire de gratitude affectueuse, que jamais elle n’oublia cet idéal sourire. Il lui devint même comme un dédommagement à ses regrets d’avoir été la seule à ne pas entendre la cloche de l’infirmerie, qui convoquait les Sœurs, au moment suprême de la plus belle mort qu’on ait jamais vue au Carmel de Lisieux.
(Circulaire de sœur aimée de Jésus, 17 janvier 1930 ; cf. PO, 2222 et PA, 2455 (DE, p. 561).)
N.B. PO : Procès de l’Ordinaire, 1910-11. PA : Procès apostolique, 1915-16. DE : Derniers Entretiens.
D’un(e) Anonyme :
On lui demandait sous quel nom on devrait la prier quand elle serait au ciel.
« Vous m’appellerez petite Thérèse », répondit-elle humblement. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Fête de Ste Thérèse de l'Enfant-Jésus Sam 4 Oct - 12:12 | |
| Ben, tiens, c'est une bonne idée de demander à Thérèse qu'elle s'occupe de mon amie, et son bébé de 6mois.
Merci, chère docteur de l'Eglise. |
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