doucecolombe
Nombre de messages : 25808 Age : 67 Réputation : 13 Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Carême/conférence/+ Ven 22 Fév 2013 - 12:02 | |
| Citations Carême 1ALa procession pénitentielle, par laquelle nous avons commencé la célébration d'aujourd'hui, nous a aidés à entrer dans le climat typique du Carême, qui est un pèlerinage personnel et communautaire de conversion et de renouvellement spirituel. Selon la très antique tradition romaine des stationes quadragésimales, au cours de ce temps, les fidèles, avec les pèlerins, se réunissent chaque jour et s'arrêtent - statio - devant l'une des nombreuses "mémoires" des Martyrs, qui constituent les fondements de l'Eglise de Rome. Dans les Basiliques, où sont exposées leurs reliques, est célébrée la Messe, précédée par une procession, au cours de laquelle on chante les litanies des Saints. On fait ainsi mémoire de tous ceux qui, à travers leur sang, ont rendu témoignage au Christ, et leur évocation devient un encouragement pour chaque chrétien à renouveler son adhésion à l'Evangile. En dépit des siècles écoulés, ces rites conservent leur valeur, car ils rappellent combien il est important, notamment à notre époque, d'accueillir sans compromis les paroles de Jésus: "Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix chaque jour, et qu'il me suive" (Lc 9, 23).
Citations Carême 1 B Un autre rite symbolique, geste caractéristique et exclusif du premier jour du Carême, est l'imposition des Cendres. Quelle est sa signification la plus profonde? Il ne s'agit certes pas d'un simple rituel, mais de quelque chose de très profond, qui touche notre coeur. Celui-ci nous fait comprendre l'actualité de l'avertissement du prophète Joël, qui a retenti au cours de la première lecture, un avertissement qui conserve sa valeur salutaire également pour nous: aux gestes extérieurs doit toujours correspondre la sincérité de l'âme et la cohérence des oeuvres. A quoi sert en effet - se demande l'auteur inspiré - de déchirer ses vêtements, si le coeur demeure éloigné du Seigneur, c'est-à-dire du bien et de la justice? Voilà ce qui compte véritablement: retourner à Dieu, avec une âme sincèrement repentie, pour obtenir sa miséricorde (cf. Jl 2, 12-18). Un coeur nouveau et un esprit nouveau: c'est ce que nous demandons à travers le Psaume pénitentiel par excellence, le Miserere, dont nous chantons aujourd'hui le refrain: "Aie pitié de nous Seigneur, car nous avons péché". Le vrai croyant, conscient d'être pécheur, aspire de tout son être - esprit, âme et corps - au pardon divin, comme à une nouvelle création, en mesure de lui redonner joie et espérance (cf. Ps 50, 3.5.12.14).
Citations Carême 1 C Un autre aspect de la spiritualité quadragésimale est celui que nous pourrions définir de "compétition", et qui ressort de la prière de la "collecte" d'aujourd'hui, où il est question d'"armes" de la pénitence et de "lutte" contre l'esprit du mal. Chaque jour, mais en particulier au cours du Carême, le chrétien doit affronter une lutte comme celle que le Christ a soutenue dans le désert de Judée, où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable, puis au Gethsémani, lorsqu'il repoussa la tentation extrême en acceptant jusqu'au bout la volonté du Père. Il s'agit d'une lutte spirituelle, qui est dirigée contre le péché, et, en ultime analyse, contre satan. C'est une lutte qui engage la personne tout entière, et qui exige une vigilance attentive et constante. Saint Augustin observe que celui qui veut marcher dans l'amour de Dieu et dans sa miséricorde ne peut se contenter de se libérer des péchés graves et mortels, mais "accomplit la vérité en reconnaissant également les péchés que l'on considère moins graves... et vient à la lumière en accomplissant des oeuvres dignes. Même les péchés moins graves, s'ils sont négligés, prolifèrent et conduisent à la mort" (In Io. evang. 12, 13, 35).
Citations Carême 1 D Le Carême nous rappelle donc que l'existence chrétienne est une lutte sans relâche, au cours de laquelle sont utilisées les "armes" de la prière, du jeûne et de la pénitence. Lutter contre le mal, contre toute forme d'égoïsme et de haine, et mourir à soi-même pour vivre en Dieu représente l'itinéraire ascétique que tout disciple de Jésus est appelé à parcourir avec humilité et patience, avec générosité et persévérance. L'obéissance docile au Maître divin fait des chrétiens des témoins et des apôtres de paix. Nous pourrions dire que cette attitude intérieure nous aide à mieux mettre en évidence également quelle doit être la réponse chrétienne à la violence qui menace la paix dans le monde. Certainement pas la vengeance, ni la haine, ni même la fuite vers un faux spiritualisme. La réponse de la personne qui suit le Christ est plutôt celle qui consiste à parcourir la voie choisie par Celui qui, devant les maux de son temps et de tous les temps, a embrassé de façon décidée la Croix, en suivant le chemin plus long mais efficace de l'amour. Sur ses traces et unis à Lui, nous devons tous nous engager en vue de lutter contre le mal par le bien, contre le mensonge par la vérité, contre la haine par l'amour. Dans l'Encyclique Deus caritas est, j'ai voulu présenter cet amour comme le secret de notre conversion personnelle et ecclésiale. En me référant aux paroles de Paul aux Corinthiens, "l'amour du Christ nous presse" (2 Co 5, 14), j'ai souligné que "la conscience qu'en Lui Dieu lui-même s'est donné pour nous jusqu'à la mort doit nous amener à ne plus vivre pour nous-mêmes, mais pour Lui et avec Lui pour les autres" (n. 33).
Citations Carême 1 E "le Père qui est dans les cieux", qui "voit dans le secret" et "récompensera" ceux qui font le bien de façon humble et désintéressée (cf. Mt 6, 1.4.6.18).
L'amour, comme le souligne Jésus aujourd'hui dans l'Evangile, doit ensuite se traduire par des gestes concrets envers le prochain, en particulier envers les pauvres et les personnes dans le besoin, en subordonnant toujours la valeur des "bonnes actions" à la sincérité du rapport avec "le Père qui est dans les cieux", qui "voit dans le secret" et "récompensera" ceux qui font le bien de façon humble et désintéressée (cf. Mt 6, 1.4.6.18). Le caractère concret de l'amour constitue l'un des éléments essentiels de la vie des chrétiens, qui sont encouragés par Jésus à être la lumière du monde, afin que les hommes, en voyant leurs "bonnes oeuvres", rendent gloire à Dieu (cf. Mt 5, 16). Cette recommandation nous apparaît très opportune au début du Carême, car nous comprenons toujours plus que "la charité n'est pas pour l'Eglise une sorte d'activité d'assistance sociale [...] mais elle appartient à sa nature, elle est une expression de son essence elle-même, à laquelle elle ne peut renoncer" (Deus caritas est, n. 25.a). L'amour véritable se traduit en gestes qui n'excluent personne, à l'exemple du Bon Samaritain, qui, avec une grande ouverture d'esprit, aida un inconnu en difficulté, rencontré "par hasard" le long du chemin (cf. Lc 10, 31). Au cours du Carême, nous entendrons souvent retentir l'invitation à nous convertir et à croire à l'Evangile, et nous serons constamment encouragés à ouvrir notre esprit à la puissance de la grâce divine. Tirons profit de ces enseignements que l'Eglise nous offrira en abondance au cours de ces semaines. Animés par un profond engagement de prière, décidés à accomplir un effort plus grand de pénitence, de jeûne et d'attention d'amour envers nos frères, mettons-nous en marche vers Pâques, accompagnés de la Vierge Marie, Mère de l'Eglise et modèle de tout disciple authentique du Christ.
Citations Carême 2 A C'est une joie réelle: celle de voir tant de bons pasteurs au service du "Bon Pasteur"
Je prends la parole immédiatement, sinon mon monologue risque de devenir trop long, si j'attends la fin de toutes les interventions. Je voudrais avant tout exprimer ma joie d'être ici avec vous, chers prêtres de Rome. C'est une joie réelle: celle de voir tant de bons pasteurs au service du "Bon Pasteur" ici, au premier Siège de la chrétienté, dans l'Eglise qui "préside à la charité" et qui doit être le modèle des autres Eglises locales. Merci pour votre service! Nous avons l'exemple lumineux de dom Andrea, qui nous indique ce que signifie "être" prêtre jusqu'au bout: mourir pour le Christ au moment de la prière et ainsi, témoigner, d'un côté, de l'intériorité de sa propre vie dans le Christ et, de l'autre, donner son témoignage pour les hommes dans un lieu réellement "panpériphérique" du monde, entouré de la haine et du fanatisme des autres. Il s'agit d'un témoignage qui inspire chacun à suivre le Christ, à donner sa vie pour les autres et à trouver, précisément ainsi, la Vie.
En ce qui concerne la première intervention, je voudrais avant tout adresser un grand merci pour cette merveilleuse poésie! On trouve également des poètes et des artistes dans l'Eglise de Rome, parmi les prêtres de Rome, et j'aurai encore la possibilité de méditer et d'intérioriser ces belles paroles et de garder à l'esprit le fait que cette "fenêtre" est toujours "ouverte". Sans doute est-ce l'occasion de rappeler l'héritage fondamental du grand Pape Jean-Paul II, pour continuer d'assimiler toujours plus cet héritage.
Hier, nous sommes entrés en Carême. La liturgie d'aujourd'hui nous offre une profonde indication de la signification essentielle du Carême: il s'agit d'un indicateur sur le chemin de notre vie. C'est pourquoi il me semble - je parle en me référant au Pape Jean-Paul II - que nous devons insister un peu sur la première Lecture de la journée d'aujourd'hui. Le grand discours de Moïse au seuil de la Terre Sainte, après un pèlerinage de quarante ans dans le désert, est un résumé de toute la Torah, de toute la Loi. Nous trouvons ici l'essentiel non seulement pour le peuple juif, mais également pour nous. Cet élément essentiel est la parole de Dieu: "Je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction; choisis donc la vie" (Dt 30, 19). Cette parole fondamentale du Carême est également la parole fondamentale de l'héritage de notre grand Pape Jean-Paul II: choisir la vie. Telle est notre vocation sacerdotale: choisir nous aussi la vie et aider les autres à choisir la vie. Il s'agit de renouveler pendant le Carême notre "option fondamentale", pour ainsi dire, l'option pour la vie.
Citations Carême 2 B Mais une question se pose immédiatement: comment choisit-on la vie? Comment fait-on?
En réfléchissant, il m'est venu à l'esprit que la grande défection du christianisme qu'a vécue l'Occident au cours des cent dernières années a été réalisée précisément au nom de l'option pour la vie. Il a été dit - je pense à Nietzsche, mais également à tant d'autres - que le christianisme est une option contre la vie. A travers la Croix, à travers tous les commandements, à travers tous les "Non" qu'il nous propose, il nous ferme la porte de la vie. Mais nous, nous voulons avoir la vie, et nous choisissons, nous optons, finalement, pour la vie en nous libérant de la Croix, en nous libérant de tous ces commandements et de tous ces "non". Nous voulons avoir la vie en abondance, rien d'autre que la vie. Ici vient immédiatement en mémoire la parole de l'Evangile d'aujourd'hui: "Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi, celui-là la sauvera" (Lc 9, 24). Tel est le paradoxe que nous devons avant tout garder en mémoire dans l'option pour la vie. Ce n'est pas en nous arrogeant la vie pour nous-mêmes, mais seulement en donnant la vie, ce n'est pas en la possédant et en la prenant, mais en la donnant, que nous pouvons la trouver. Tel est le sens ultime de la Croix: ne pas garder pour soi, mais donner la vie.
Citations Carême 2 C "Si tu écoutes les commandements de Yahvé ton Dieu, que je te prescris aujourd'hui, et que tu aimes Yahvé ton Dieu, que tu marches dans ses voies, que tu gardes ses commandements, ses lois et ses coutumes, tu vivras" (30, 16).
Ainsi, Nouveau et Ancien Testament vont de pair. Dans la première Lecture du Deutéronome, la réponse de Dieu est: "Si tu écoutes les commandements de Yahvé ton Dieu, que je te prescris aujourd'hui, et que tu aimes Yahvé ton Dieu, que tu marches dans ses voies, que tu gardes ses commandements, ses lois et ses coutumes, tu vivras" (30, 16). A première vue, cela ne nous plaît pas, mais telle est la voie: l'option pour la vie et l'option pour Dieu sont identiques. Le Seigneur le dit dans l'Evangile de saint Jean: "La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent" (Jn 17, 3). La vie humaine est une relation. Ce n'est qu'au sein d'une relation, et non pas fermés sur nous-mêmes, que nous pouvons avoir la vie. Et la relation fondamentale est la relation avec le Créateur, sinon les autres relations sont fragiles. Choisir Dieu, donc: tel est l'essentiel. Un monde vide de Dieu, un monde qui a oublié Dieu, perd la vie et tombe dans une culture de la mort. Choisir la vie, faire le choix de la vie, signifie donc avant tout choisir l'option-relation avec Dieu. Mais ici, naît aussitôt la question: avec quel Dieu? Ici, à nouveau, l'Evangile nous vient en aide: avec ce Dieu qui nous a montré son visage dans le Christ, avec le Dieu qui a vaincu la haine sur la Croix, c'est-à-dire dans l'amour jusqu'à la fin. Ainsi, en choisissant ce Dieu, nous choisissons la vie.
Citations Carême 2 D ...il apparaît de façon visible qu'une société qui oublie Dieu, qui exclut Dieu, précisément pour avoir la vie, tombe dans une culture de la mort.
Le Pape Jean-Paul II nous a donné la grande Encyclique Evangelium vitae. Dans celle-ci - qui est en quelque sorte un tour d'horizon des problèmes de la culture actuelle, de ses espérances et de ses dangers - il apparaît de façon visible qu'une société qui oublie Dieu, qui exclut Dieu, précisément pour avoir la vie, tombe dans une culture de la mort. C'est précisément en voulant avoir la vie que l'on dit "non" à l'enfant, car il ôte quelque chose à ma vie; on dit "non" à l'avenir, pour avoir tout le présent; on dit "non" tant à la vie qui naît qu'à la vie qui souffre, qui va vers la mort. Cette apparente culture de la vie devient l'anti-culture de la mort, dans laquelle Dieu est absent, dans laquelle est absent le Dieu qui n'ordonne pas la haine, mais qui vainc la haine. Ici, nous faisons le choix véritable de la vie. Tout est alors lié: l'option la plus profonde pour le Christ crucifié avec l'option la plus totale pour la vie, du premier au dernier moment.
Citations Carême 2 E Le Carême, pour nous aussi, devrait être un temps pour renouveler notre connaissance de Dieu, notre amitié avec Jésus, pour être ainsi capables de guider les autres de façon convaincante à l'option pour la vie, qui est avant tout une option pour Dieu.
Cela me semble, d'une certaine façon, également le centre de notre pastorale: aider à faire un véritable choix pour la vie, renouveler la relation avec Dieu comme la relation qui nous donne la vie et nous indique la voie vers la vie. Et ainsi, aimer à nouveau le Christ qui, de l'Etre le plus inconnu auquel nous n'arrivions pas et qui demeurait énigmatique, est devenu un Dieu connu, un Dieu au visage humain, un Dieu qui est amour. Nous gardons précisément à l'esprit ce point fondamental pour la vie et nous considérons que dans ce programme est présent tout l'Evangile, de l'Ancien au Nouveau Testament, qui a comme centre le Christ. Le Carême, pour nous aussi, devrait être un temps pour renouveler notre connaissance de Dieu, notre amitié avec Jésus, pour être ainsi capables de guider les autres de façon convaincante à l'option pour la vie, qui est avant tout une option pour Dieu. Il faut qu'il nous apparaisse clairement qu'en choisissant le Christ, nous n'avons pas choisi la négation de la vie, mais nous avons réellement choisi la vie en abondance.
Citations Carême 2 F L'option chrétienne est, au fond, très simple: il s'agit de l'option du "oui" à la vie. Mais ce "oui" ne se réalise qu'avec un Dieu qui n'est pas inconnu, avec un Dieu au visage humain.
Il se réalise en suivant ce Dieu dans la communion de l'amour. Ce que j'ai dit jusqu'à présent veut être une façon de renouveler notre souvenir à l'égard du grand Pape Jean-Paul II. Venons-en à présent à la deuxième intervention, si sympathique, à propos des mères de famille. Je dirais qu'à présent, je n'ai pas de grands programmes, de paroles que vous puissiez transmettre aux mères. Dites simplement: le Pape vous remercie! Il vous remercie, car vous avez donné la vie, car vous voulez aider cette vie qui croît et vous voulez ainsi construire un monde humain, contribuant à un avenir humain. Et vous le faites non seulement en donnant la vie biologique, mais en communiquant le centre de la vie, en voulant faire connaître Jésus, en introduisant vos enfants à la connaissance de Jésus, à l'amitié avec Jésus. Tel est le fondement de toute catéchèse. Il faut donc remercier les mères, surtout car elles ont eu le courage de donner la vie. Et il faut prier les mères de compléter ce don de la vie par le don de l'amitié avec Jésus.
¸Citations Carême 2 G l'adoration consiste à entrer, au plus profond de notre coeur, en communion avec le Seigneur, qui est présent de façon corporelle dans l'Eucharistie.
Dans l'Ostensoir, il se donne toujours entre nos mains, et nous invite à nous unir à sa Présence, à son Corps ressuscité. La troisième intervention était du recteur de l'église Sainte-Anastasie. Je voudrais dire ici, entre parenthèses, que l'église Sainte-Anasthasie m'était déjà chère avant d'y rendre visite, car c'était l'église titulaire de notre cher Cardinal de Faulhaber. Il nous a toujours dit qu'à Rome, il avait une église, celle de Sainte-Anasthasie. Nous nous sommes toujours rencontrés avec cette communauté à l'occasion de la deuxième Messe de Noël, consacrée à la "station" de sainte Anasthasie. Les historiens disent que c'est là que le Pape devait rendre visite au gouverneur byzantin, qui y avait son siège. L'église nous fait penser également à cette sainte, et également à l'"Anastasis": à Noël, nous pensons également à la Résurrection. Je ne savais pas, et je suis content d'en avoir été informé, qu'à présent, cette église est le siège de l'"Adoration perpétuelle"; il s'agit donc d'un point central de la vie de foi à Rome. Je place avec confiance entre les mains du Cardinal-Vicaire cette proposition de créer, dans les cinq secteurs du diocèse de Rome, cinq lieux d'adoration perpétuelle. Je voudrais simplement dire que je rends grâce à Dieu, car après le Concile, après une période où le sens de l'adoration eucharistique manquait quelque peu, a été redécouverte la joie de cette adoration partout dans l'Eglise, comme nous l'avons vu et entendu au cours du Synode sur l'Eucharistie. Certes, à travers la Constitution conciliaire sur la Liturgie, a été redécouverte surtout toute la richesse de l'Eucharistie célébrée, dans laquelle se réalise le testament du Seigneur: Il se donne à nous et nous répondons en nous donnant à Lui. Mais à présent, nous avons redécouvert que cet aspect central que nous a donné le Seigneur en pouvant célébrer son sacrifice et entrer ainsi en communion sacramentelle, presque corporelle, avec Lui, perd de sa profondeur et également de sa richesse humaine s'il manque l'Adoration, comme acte découlant de la communion reçue: l'adoration consiste à entrer, au plus profond de notre coeur, en communion avec le Seigneur, qui est présent de façon corporelle dans l'Eucharistie. Dans l'Ostensoir, il se donne toujours entre nos mains, et nous invite à nous unir à sa Présence, à son Corps ressuscité.
Citations Carême 2 H "Comment parvenir à une foi vivante, à une foi réellement catholique, à une foi concrète, vive et efficace?".
A présent, venons-en à la quatrième question. Si j'ai bien compris, mais je n'en suis pas sûr, c'était la suivante: "Comment parvenir à une foi vivante, à une foi réellement catholique, à une foi concrète, vive et efficace?". La foi, en ultime analyse, est un don. La première condition consiste donc à se laisser donner quelque chose, ne pas être auto-suffisants, ne pas tout faire tout seul, car cela n'est pas possible, mais nous ouvrir dans la conscience que le Seigneur donne réellement. Il me semble que ce geste d'ouverture est également le premier geste de la prière: être ouvert à la présence du Seigneur et à son don. Il s'agit également du premier pas en vue de recevoir une chose que nous ne faisons pas nous-mêmes et que nous ne pouvons avoir si nous avons l'intention de la réaliser nous-mêmes. Ce geste d'ouverture, de prière - donne-moi la foi, Seigneur! - doit être réalisé de tout notre être. Nous devons entrer dans cette disponibilité d'accepter ce don et de laisser ce don imprégner notre pensée, nos sentiments, notre volonté. Il me semble très important ici de souligner un point essentiel: personne ne croit seul par lui-même. Nous croyons toujours dans et avec l'Eglise. Le credo est toujours un acte partagé, qui nous introduit dans une communion de chemin, de vie, de parole, de pensée. Nous n'"accomplissons" pas la foi, car c'est avant tout Dieu qui la donne. Mais nous ne l'"accomplissons" pas également au sens où elle ne doit pas être inventée par nous. Nous devons nous laisser entraîner, pour ainsi dire, dans la communion de la foi, de l'Eglise.
Citations Carême 2 I Croire est un acte catholique en soi. C'est une participation à cette grande certitude, qui est présente dans le sujet vivant de l'Eglise.
Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons également comprendre l'Ecriture Sainte dans la diversité d'une lecture qui se développe depuis mille ans. Il s'agit d'une Ecriture, car c'est l'élément, l'expression de l'unique sujet - le Peuple de Dieu - qui, au cours de son pèlerinage, est toujours le même sujet. Naturellement, il s'agit d'un sujet qui ne parle pas en soi, mais c'est un sujet créé par Dieu - l'expression classique est "inspiré" -, un sujet qui reçoit, puis qui traduit et transmet cette parole. Cette synergie est très importante. Nous savons que le Coran, selon la foi islamique, est une parole donnée oralement par Dieu, sans médiation humaine. Le Prophète n'y est pour rien. Il l'a uniquement écrite et transmise. C'est la pure parole de Dieu. Tandis que pour nous, Dieu entre en communion avec nous, il nous fait coopérer, il crée ce sujet et c'est dans ce sujet que croît et se développe sa parole. Cette part humaine est essentielle, et nous donne également la possibilité de voir que les paroles individuelles ne deviennent réellement Parole de Dieu que dans l'unité de toute l'Ecriture dans le sujet vivant du Peuple de Dieu. Le premier élément est donc le don de Dieu; le second est la participation dans la foi du peuple en pèlerinage, la communion dans la Sainte Eglise, qui, pour sa part, reçoit le Verbe de Dieu, qui est le Corps du Christ, animé par la Parole vivante, par le Logos divin. Nous devons approfondir, jour après jour, notre communion avec la Sainte Eglise et ainsi avec la Parole de Dieu. Il ne s'agit pas de deux choses opposées, de telle sorte que je puisse dire: je préfère l'Eglise ou je préfère la Parole de Dieu. Ce n'est que de façon unie que l'on fait partie de l'Eglise, que l'on devient membre de l'Eglise, que l'on vit de la Parole de Dieu, qui est la force de vie de l'Eglise. Et celui qui vit de la Parole de Dieu ne peut la vivre que parce qu'elle est vivante et vitale dans l'Eglise vivante.
Citations Carême 2 J ''La cinquième intervention concernait Pie XII.''
Merci pour cette intervention. C'était le Pape de ma jeunesse. Nous l'avons tous vénéré. Comme il a été dit à juste titre, il a beaucoup aimé le peuple allemand, il l'a défendu également au cours de la grande catastrophe après la guerre. Et je dois ajouter qu'avant d'être Nonce à Berlin, il était Nonce à Munich, car au début, Berlin n'avait pas encore de représentation pontificale. Il était même très proche de nous. Cela me semble une occasion propice d'exprimer ma gratitude à tous les grands Papes du siècle dernier. Le siècle s'est ouvert avec saint Pie X, puis Benoît XV, puis Pie XI, Pie XII, Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul I et Jean-Paul II. Il me semble que cela représente un don spécial dans un siècle aussi difficile, avec deux Guerres mondiales, avec deux idéologies destructrices: le fascisme-nazisme et le communisme. C'est précisément au cours de ce siècle, qui s'est opposé à la foi de l'Eglise, que le Seigneur nous a donné une chaîne de grands Papes, et ainsi, un héritage spirituel qui a confirmé, dirais-je, historiquement la vérité du primat du Successeur de Pierre.
Citations Carême 2 K Le mariage est menacé également en Amérique latine pour d'autres raisons, et il est fortement menacé, comme nous le savons, en Occident.
Alors qu'en Occident, la peur de l'enfant est motivée par la crainte de perdre quelque chose de la vie, là-bas, c'est le contraire: jusqu'à ce qu'il soit prouvé que la femme aura également des enfants, on ne peut oser le mariage définitif. C'est pourquoi le nombre de mariages religieux demeure relativement bas, et de nombreux "bons" chrétiens aussi, tout en ayant une très grande volonté d'être chrétiens, ne franchissent pas ce dernier pas. Le mariage est menacé également en Amérique latine pour d'autres raisons, et il est fortement menacé, comme nous le savons, en Occident. C'est pourquoi nous devons d'autant plus aider, en tant qu'Eglise, les familles qui représentent la cellule fondamentale de toute société saine. Ce n'est qu'ainsi que peut se créer dans la famille une communion des générations, dans laquelle la mémoire du passé vit dans le présent et s'ouvre à l'avenir. Ainsi, la vie se poursuit, se développe et va réellement de l'avant. Aucun véritable progrès n'est possible sans cette continuité de vie, et, de même, sans l'élément religieux. Sans la confiance en Dieu, sans la confiance dans le Christ qui nous donne également la capacité de la foi et de la vie, la famille ne peut survivre. Nous le voyons aujourd'hui. Seule la foi dans le Christ et seul le partage de la foi de l'Eglise sauve la famille et, d'autre part, ce n'est que si la famille est sauvée que l'Eglise peut vivre. Présentement, je ne possède pas la recette pour y parvenir. Mais il me semble que nous devons toujours le garder à l'esprit. C'est pourquoi nous devons faire tout ce qui est possible pour sauvegarder la famille: cercles familiaux, catéchèses familiales, enseigner la prière en famille. Cela me semble très important: là où l'on prie ensemble, là où est présent le Seigneur, est présente cette force qui peut également rompre la "sclérocardie", la dureté du coeur qui, selon le Seigneur, est le véritable motif du divorce. Rien d'autre, si ce n'est la présence du Seigneur, ne nous aide à vivre réellement ce qui était voulu dès le début par le Créateur et renouvelé par le Rédempteur. Enseigner la prière familiale et ainsi, inviter à la prière avec l'Eglise. Et trouver ensuite toutes les autres façons.
Citations Carême 2 L Dans cette prière pour les prêtres, et seulement dans celle-ci, apparaissent sept femmes qui entourent le prêtre. Celles-ci se présentent précisément comme les femmes croyantes qui nous aident sur notre chemin.
Je réponds à présent au vice-curé de Saint-Jérôme - je constate également qu'il est très jeune - qui nous parle de ce qu'accomplissent les femmes dans l'Eglise, également pour les prêtres. Je ne peux que souligner que je suis toujours très impressionné, dans le premier Canon, le Canon romain, par la prière spéciale pour les prêtres: "Nobis quoque peccatoribus". Voilà, dans cette humble réalité des prêtres, nous, précisément en tant que pécheurs, nous prions le Seigneur pour qu'il nous aide à être ses serviteurs. Dans cette prière pour les prêtres, et seulement dans celle-ci, apparaissent sept femmes qui entourent le prêtre. Celles-ci se présentent précisément comme les femmes croyantes qui nous aident sur notre chemin. Chacun a certainement vécu cette expérience. Et ainsi, l'Eglise a une grande dette de reconnaissance à l'égard des femmes.
Et vous avez justement souligné que, au niveau charismatique, les femmes font beaucoup, j'oserais dire, pour le gouvernement de l'Eglise, à commencer par les religieuses, par les soeurs des grands Pères de l'Eglise, comme saint Ambroise, jusqu'aux grands noms du moyen-âge - sainte Hildegarde, sainte Catherine de Sienne, puis sainte Thérèse d'Avila - et jusqu'à Mère Teresa. Je dirais que ce secteur charismatique se distingue assurément du secteur ministériel au sens strict du terme, mais il s'agit d'une participation véritable et profonde au gouvernement de l'Eglise. Comment pourrait-on imaginer le gouvernement de l'Eglise sans cette contribution, qui devient parfois très visible, comme lorsque sainte Hildegarde critique les Evêques ou lorsque sainte Brigitte et sainte Catherine de Sienne lancent des admonestations et obtiennent le retour des Papes à Rome? Il s'agit toujours d'un facteur déterminant, sans lequel l'Eglise ne peut pas vivre. Toutefois, vous dites à juste titre: nous voulons voir de manière plus visible, également de façon ministérielle, les femmes dans le gouvernement de l'Eglise. Disons que la question est la suivante. Le ministère sacerdotal du Seigneur est, comme nous le savons, réservé aux hommes, dans la mesure où le ministère sacerdotal est un gouvernement au sens profond qui, en définitive, est le Sacrement qui gouverne l'Eglise. Voilà le point décisif. Ce n'est pas l'homme qui fait quelque chose, mais le prêtre fidèle à sa mission qui gouverne, dans le sens où il est le Sacrement; c'est-à-dire, qu'à travers le Sacrement, c'est le Christ lui-même qui gouverne, que ce soit à travers l'Eucharistie ou les autres Sacrements, et ainsi le Christ préside toujours. Toutefois, il est juste de se demander si, dans le service ministériel aussi - malgré le fait que le Sacrement et le charisme sont ici la voie unique par laquelle se réalise l'Eglise -, on ne peut pas offrir plus de postes, plus de positions de responsabilité aux femmes.
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