doucecolombe
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| Sujet: La joie de l’Évangile/Citation/122<>126 Sam 13 Déc 2014 - 17:45 | |
| ''La force évangélisatrice de la piété populaire'' De la sorte, nous pouvons penser que les divers peuples, chez qui l’Évangile a été inculturé, sont des sujets collectifs actifs, agents de l'évangélisation. Ceci se vérifie parce que chaque peuple est le créateur de sa culture et le protagoniste de son histoire. La culture est quelque chose de dynamique, qu’un peuple recrée constamment, et chaque génération transmet à la suivante un ensemble de comportements relatifs aux diverses situations existentielles, qu’elle doit élaborer de nouveau face à ses propres défis. L’être humain « est à la fois fils et père de la culture dans laquelle il est immergé ». Quand un peuple a inculturé l’Évangile, dans son processus de transmission culturelle, il transmet aussi la foi de manières toujours nouvelles ; d’où l’importance de l’évangélisation comprise comme inculturation. Chaque portion du Peuple de Dieu, en traduisant dans sa vie le don de Dieu selon son génie propre, rend témoignage à la foi reçue et l’enrichit de nouvelles expressions qui sont éloquentes. On peut dire que « le peuple s’évangélise continuellement lui-même ». D’où l’importance particulière de la piété populaire, expression authentique de l’action missionnaire spontanée du Peuple de Dieu. Il s’agit d’une réalité en développement permanent où l’Esprit Saint est l’agent premier. Dans la piété populaire, on peut comprendre comment la foi reçue s’est incarnée dans une culture et continue à se transmettre. Regardée avec méfiance pendant un temps, elle a été l’objet d’une revalorisation dans les décennies postérieures au Concile. Ce fut Paul VI, dans son Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi qui donna une impulsion décisive en ce sens. Il y explique que la piété populaire « traduit une soif de Dieu que seuls les simples et les pauvres peuvent connaître » et qu’elle « rend capable de générosité et de sacrifice jusqu’à l’héroïsme lorsqu’il s’agit de manifester la foi ». Plus près de nous, Benoît XVI, en Amérique latine, a signalé qu’il s’agit « d’un précieux trésor de l’Église catholique » et qu’en elle « apparaît l’âme des peuples latino-américains ». sont décrites les richesses que l’Esprit Saint déploie dans la piété populaire avec ses initiatives gratuites. En ce continent bien-aimé, où un grand nombre de chrétiens expriment leur foi à travers la piété populaire, les évêques l’appellent aussi « spiritualité populaire » ou « mystique populaire ». Il s’agit d’une véritable « spiritualité incarnée dans la culture des simples ». Elle n’est pas vide de contenus, mais elle les révèle et les exprime plus par voie symbolique que par l’usage de la raison instrumentale, et, dans l’acte de foi, elle accentue davantage le credere in Deum que le credere Deum. « C’est une manière légitime de vivre la foi, une façon de se sentir partie prenante de l’Église, et une manière d’être missionnaire » ; elle porte en elle la grâce de la mission, du sortir de soi et d’être pèlerins : « le fait de marcher ensemble vers les sanctuaires, et de participer à d’autres manifestations de la piété populaire, en amenant aussi les enfants ou en invitant d’autres personnes, est en soi un acte d’évangélisation ».Ne contraignons pas et ne prétendons pas contrôler cette force missionnaire ! Pour comprendre cette réalité, il faut s’en approcher avec le regard du Bon Pasteur, qui ne cherche pas à juger mais à aimer. C’est seulement à partir d’une connaturalité affective que donne l’amour que nous pouvons apprécier la vie théologale présente dans la piété des peuples chrétiens, spécialement dans les pauvres. Je pense à la foi solide de ces mères au pied du lit de leur enfant malade qui s’appliquent au Rosaire bien qu’elles ne sachent pas ébaucher les phrases du Credo ; ou à tous ces actes chargés d’espérance manifestés par une bougie que l’on allume dans un humble foyer pour demander l’aide de Marie, ou à ces regards d’amour profond vers le Christ crucifié. Celui qui aime le saint peuple fidèle de Dieu ne peut pas regarder ces actions seulement comme une recherche naturelle de la divinité. Ce sont les manifestations d’une vie théologale animée par l’action de l’Esprit Saint qui a été répandu dans nos cœurs (Romains 5, 5). Dans la piété populaire, puisqu’elle est fruit de l’Évangile inculturé, se trouve une force activement évangélisatrice que nous ne pouvons pas sous-estimer : ce serait comme méconnaître l’œuvre de l'Esprit-Saint. Nous sommes plutôt appelés à l’encourager et à la fortifier pour approfondir le processus d’inculturation qui est une réalité jamais achevée. Les expressions de la piété populaire ont beaucoup à nous apprendre, et, pour qui sait les lire, elles sont un lieu théologique auquel nous devons prêter attention, en particulier au moment où nous pensons à la nouvelle évangélisation. | |
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