Les symboles de la foi
Qui dit " Je crois ", dit " J’adhère à ce que nous croyons ". La communion dans la foi a besoin d’un langage commun de la foi, normatif pour tous et unissant dans la même confession de foi.
Dès l’origine, l’Église apostolique a exprimé et transmis sa propre foi en des formules brèves et normatives pour tous ( Rm 10, 9 ; 1 Co 15, 3-5 ; etc.). Mais très tôt déjà, l’Église a aussi voulu recueillir l’essentiel de sa foi en des résumés organiques et articulés, destinés surtout aux candidats au Baptême :Cette synthèse de la foi n’a pas été faite selon les opinions humaines ; mais de toute l’Écriture a été recueilli ce qu’il y a de plus important, pour donner au complet l’unique enseignement de la foi. Et comme la semence de sénevé contient dans une toute petite graine un grand nombre de branches, de même ce résumé de la foi renferme-t-il en quelques paroles toute la connaissance de la vraie piété contenue dans l’Ancien et le Nouveau Testament (Saint-Cyrille de Jérusalem).
On appelle ces synthèses de la foi " professions de foi " puisqu’elles résument la foi que professent les chrétiens. On les appelle " Credo " en raison de ce qui en est normalement la première parole : " Je crois ". On les appelle également " Symboles de la foi ".
Le mot grec symbolon signifiait la moitié d’un objet brisé (par exemple un sceau) que l’on présentait comme un signe de reconnaissance. Les parties brisées étaient mises ensemble pour vérifier l’identité du porteur. Le " symbole de la foi " est donc un signe de reconnaissance et de communion entre les croyants. Symbolon signifie ensuite recueil, collection ou sommaire. Le " symbole de la foi " est le recueil des principales vérités de la foi. D’où le fait qu’il sert de point de référence premier et fondamental de la catéchèse.
La première " profession de foi " se fait lors du Baptême. Le " symbole de la foi " est d’abord le symbole baptismal. Puisque le Baptême est donné " au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit " (Mt 28, 19), les vérités de foi professées lors du Baptême sont articulées selon leur référence aux trois personnes de la Sainte Trinité.
Le Symbole est donc divisé en trois parties : " d’abord il est question de la première Personne divine et de l’œuvre admirable de la création ; ensuite, de la seconde Personne divine et du mystère de la Rédemption des hommes ; enfin de la troisième Personne divine, source et principe de notre sanctification ". Ce sont là " les trois chapitres de notre sceau (baptismal) " (Saint-Irénée).
" Ces trois parties sont distinctes quoique liées entre elles. D’après une comparaison souvent employée par les Pères, nous les appelons articles. De même, en effet, que dans nos membres, il y a certaines articulations qui les distinguent et les séparent, de même, dans cette profession de foi, on a donné avec justesse et raison le nom d’articles aux vérités que nous devons croire en particulier et d’une manière distincte " (Catech. R. 1, 1, 4). Selon une antique tradition, attestée déjà par S. Ambroise, on a aussi coutume de compter douze articles du Credo, symbolisant par le nombre des apôtres l’ensemble de la foi apostolique.
Nombreux ont été, tout au long des siècles, en réponse aux besoins des différentes époques, les professions ou symboles de la foi : les symboles des différentes Églises apostoliques et anciennes, le Symbole " Quicumque ", dit de Saint-Athanase , les professions de foi de certains Conciles (Tolède,Latran : Lyon ou de certains papes, tels la " Fides Damasi " ou le " Credo du Peuple de Dieu " de Paul VI (1968).
Aucun des symboles des différentes étapes de la vie de l’Église ne peut être considéré comme dépassé et inutile. Ils nous aident à atteindre et à approfondir aujourd’hui la foi de toujours à travers les divers résumés qui en ont été faits.Parmi tous les symboles de la foi, deux tiennent une place toute particulière dans la vie de l’Église :Le Symbole des apôtres, appelé ainsi parce qu’il est considéré à juste titre comme le résumé fidèle de la foi des apôtres. Il est l’ancien symbole baptismal de l’Église de Rome. Sa grande autorité lui vient de ce fait : " Il est le symbole que garde l’Église romaine, celle où a siégé Pierre, le premier des apôtres, et où il a apporté la sentence commune "(Saint- Ambroise).
Le Symbole dit de Nicée-Constantinople tient sa grande autorité du fait qu’il est issu des deux premiers Conciles œcuméniques (325 et 381). Il demeure commun, aujourd’hui encore, à toutes les grandes Églises de l’Orient et de l’Occident.Notre exposé de la foi suivra le Symbole des apôtres qui constitue, pour ainsi dire, " le plus ancien catéchisme romain ". L’exposé sera cependant complété par des références constantes au Symbole de Nicée-Constantinople, souvent plus explicite et plus détaillé.
Comme au jour de notre Baptême, lorsque toute notre vie a été confiée " à la règle de doctrine " (Rm 6, 17), accueillons le Symbole de notre foi qui donne la vie. Réciter avec foi le Credo, c’est entrer en communion avec Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit, c’est entrer aussi en communion avec l’Église toute entière qui nous transmet la foi et au sein de laquelle nous croyons :Ce Symbole est le sceau spirituel, il est la méditation de notre cœur et la garde toujours présente, il est, à coup sûr, le trésor de notre âme (Saint-Ambroise).