Le Symbole de la foi ne parle, concernant la vie du Christ, que des mystères de l’Incarnation (conception et naissance) et de la Pâque (passion, crucifixion, mort, sépulture, descente aux enfers, résurrection, ascension). Il ne dit rien, explicitement, des mystères de la vie cachée et publique de Jésus, mais les articles de la foi concernant l’Incarnation et la Pâque de Jésus éclairent toute la vie terrestre du Christ. " Tout ce que Jésus a fait et enseigné, depuis le commencement jusqu’au jour où (...) Il fut enlevé au ciel " (Actes des Apôtres 1,verset 1,2) est à voir à la lumière des mystères de Noël et de Pâques.
La Catéchèse, selon les circonstances, déploiera toute la richesse des mystères de Jésus. Ici il suffit d’indiquer quelques éléments communs à tous les mystères de la vie du Christ (I), pour esquisser ensuite les principaux mystères de la vie cachée (II) et publique (III) de Jésus.
Beaucoup de choses qui intéressent la curiosité humaine au sujet de Jésus ne figurent pas dans les Évangiles. Presque rien n’est dit sur sa vie à Nazareth, et même une grande part de sa vie publique n’est pas relatée ( Jean verset 20, 30). Ce qui a été écrit dans les Évangiles, l’a été " pour que vous croyez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant vous ayez la vie en son nom " (Jean 20, verset, 31).
Les Évangiles sont écrits par des hommes qui ont été parmi les premiers à avoir la foi (Marc 1, verset, 1 ; Jn 21, 24) et qui veulent la faire partager à d’autres. Ayant connu dans la foi qui est Jésus, ils ont pu voir et faire voir les traces de son mystère dans toute sa vie terrestre. Des langes de sa Nativité (Luc 2, verset, 7) jusqu’au vinaigre de sa passion (Mt 27, 48) et au suaire de sa Résurrection (Jean 20, verset, 7), tout dans la vie de Jésus est signe de son mystère. A travers ses gestes, ses miracles, ses paroles, il a été révélé qu’" en Lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité" (Colossiens 2, verset, 9). Son humanité apparaît ainsi comme le " sacrement ", c’est-à-dire le signe et l’instrument de sa divinité et du salut qu’il apporte : ce qu’il y avait de visible dans sa vie terrestre conduisit au mystère invisible de sa filiation divine et de sa mission rédemptrice. Les traits communs des mystères de Jésus
Toute la vie du Christ est Révélation du Père : ses paroles et ses actes, ses silences et ses souffrances, sa manière d’être et de parler. Jésus peut dire : " Qui me voit, voit le Père " (Jean 14, verset 9), et le Père : " Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le " (Lc 9, 35). Notre Seigneur s’étant fait homme pour accomplir la volonté du Père (He 10, 5-7), les moindres traits de ses mystères nous manifestent " l’amour de Dieu pour nous " (1 Jean 4, verset, 9).
Toute la vie du Christ est mystère de Rédemption. La Rédemption nous vient avant tout par le sang de la Croix (Ephésiens 1, verset,7 ; Colossiens 1, verset, 13-14 ; 1 Pierre 1, verset,18,19), mais ce mystère est à l’œuvre dans toute la vie du Christ : dans son Incarnation déjà, par laquelle, en se faisant pauvre, il nous enrichit par sa pauvreté ( 2 Colossiens 8, verset, 9) ; dans sa vie cachée qui, par sa soumission (Lc 2, verset 51), répare notre insoumission ; dans sa parole qui purifie ses auditeurs (Jean 15, verset, 3) ; dans ses guérisons et ses exorcismes, par lesquels " il a pris nos infirmités et s’est chargé de nos maladies " (Matthieu 8, 17 ; Isaïe 53, verset 4) ; dans sa Résurrection, par laquelle il nous justifie ( Romains 4, verset, 25).
Toute la vie du Christ est mystère de Récapitulation. Tout ce que Jésus a fait, dit et souffert, avait pour but de rétablir l’homme déchu dans sa vocation première :Lorsqu’il s’est incarné et s’est fait homme, il a récapitulé en lui-même la longue histoire des hommes et nous a procuré le salut en raccourci, de sorte que ce que nous avions perdu en Adam, c’est-à-dire d’être à l’image et à la ressemblance de Dieu, nous le recouvrions dans le Christ Jésus (Saint- Irénée. C’est d’ailleurs pourquoi le Christ est passé par tous les âges de la vie, rendant par là à tous les hommes la communion avec Dieu .
Notre communion aux mystères de Jésus
Toute la richesse du Christ " est destinée à tout homme et constitue le bien de chacun " . Le Christ n’a pas vécu sa vie pour lui-même, mais pour nous, de son Incarnation " pour nous les hommes et pour notre salut " jusqu’à sa mort " pour nos péchés " (1 Colossiens 15, verset, 3) et à sa Résurrection " pour notre justification " (Romains 4, verset, 25). Maintenant encore, il est " notre avocat auprès du Père " (1 Jean 2, verset 1), " étant toujours vivant pour intercéder en notre faveur " (Hébreux 7, verset, 25). Avec tout ce qu’il a vécu et souffert pour nous une fois pour toutes, il reste présent pour toujours " devant la face de Dieu en notre faveur " (Hébreux 9, verset, 24).
En toute sa vie, Jésus se montre comme notre modèle (Romains 15, verset,5 ; Philippiens 2, verset 5) : il est " l’homme parfait " qui nous invite à devenir ses disciples et à le suivre : par son abaissement, il nous a donné un exemple à imiter (Jean 13, verset, 15), par sa prière, il attire à la prière (Luc 11, verset,1), par sa pauvreté, il appelle à accepter librement le dénuement et les persécutions (Matthieu 5,verset, 11,12).
Tout ce que le Christ a vécu, il fait que nous puissions le vivre en Lui et qu’il le vive en nous. " Par son Incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme " . Nous sommes appelés à ne faire plus qu’un avec lui ; ce qu’il a vécu dans sa chair pour nous et comme notre modèle, il nous y fait communier comme les membres de son Corps :Nous devons continuer et accomplir en nous les états et mystères de Jésus, et le prier souvent qu’il les consomme et accomplisse en nous et en toute son Église (...). Car le Fils de Dieu a dessein de mettre une participation, et de faire comme une extension et continuation de ses mystères en nous et en toute son Église, par les grâces qu’il veut nous communiquer, et par les effets qu’il veut opérer en nous par ces mystères. Et par ce moyen il veut les accomplir en nous (Saint- Jean Eudes, Le royaume de Jésus.
Les mystères de l’enfance et de la vie
cachée de Jésus.
Les préparations
La venue du Fils de Dieu sur la terre est un événement si immense que Dieu a voulu le préparer pendant des siècles. Rites et sacrifices, figures et symboles de la Première alliance (Hébreux 9, verset, 15), Il fait tout converger vers le Christ ; Il l’annonce par la bouche des prophètes qui se succèdent en Israël. Il éveille par ailleurs dans le cœur des païens l’obscure attente de cette venue.
Saint Jean le Baptiste est le précurseur (Actes des Apôtres 13, verset, 24) immédiat du Seigneur, envoyé pour Lui préparer le chemin (Mattthieu 3, verset, 3). " Prophète du Très-Haut " (Luc 1, verset, 76), il dépasse tous les prophètes (Luc 7, verset, 26), il en est le dernier (Matthieu 11,13), il inaugure l’Évangile ( Actes des Apôtres 1, verset 22 ; Luc 16, verset, 16) ; il salue la venue du Christ dès le sein de sa mère (Luc 1,verset, 41) et il trouve sa joie à être " l’ami de l’époux " (Jn 3, 29) qu’il désigne comme " l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde " (Jean 1, verset, 29). Précédant Jésus " avec l’esprit et la puissance d’Elie " (Luc 1, verset 17), il lui rend témoignage par sa prédication, son baptême de conversion et finalement son martyre (Marc 6, verset,17,29).
En célébrant chaque année la liturgie de l’Avent, l’Église actualise cette attente du Messie : en communiant à la longue préparation de la première venue du Sauveur, les fidèles renouvellent l’ardent désir de son second Avènement (Apocalypse 22, verset, 17). Par la célébration de la Nativité et du martyre du Précurseur, l’Église s’unit à son désir : " Il faut que Lui grandisse et que moi je décroisse " (Jean 3, verset, 30). Citation/Parole de Dieu/Nativité/1-2-3-/