coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: 6/Dispensateur et témoin/ Mar 18 Juin 2019 - 20:59 | |
| La vie sacerdotale est construite sur le fondement du sacrement de l’Ordre, qui imprime dans notre âme le signe d’un caractère indélébile. Ce signe, imprimé au plus profond de notre être humain, a sa dynamique "personnalisante". La personnalité sacerdotale doit être pour les autres un signe et une indication clairs et limpides. Telle est la première condition de notre service pastoral. Les hommes, parmi lesquels nous sommes choisis et pour lesquels nous sommes établis , veulent surtout voir en nous ce signe et cette indication, et ils en ont le droit. Il peut nous sembler parfois qu’ils ne le veulent pas, ou qu’ils désirent que nous soyons en tout "comme eux" ; il peut arriver qu’ils semblent même l’exiger de nous. C’est ici que sont nécessaires un profond "sens de la foi" et "le don de discernement". Il est très facile, en effet, de se laisser guider dans les apparences et de devenir les victimes d’une illusion fondamentale. Ceux qui réclament la laïcisation de la vie sacerdotale et qui applaudissent à ses différentes manifestations nous abandonneront certainement quand nous succomberons à la tentation. Nous cesserons alors d’être nécessaires et populaires. Notre époque est caractérisée par diverses formes de "manipulation" et d’"utilisation" de l’homme, mais nous, nous ne pouvons céder à aucune d’entre elles . En définitive, seul s’avérera toujours nécessaire aux hommes le prêtre qui est conscient du sens plénier de son sacerdoce : le prêtre qui croit profondément, qui professe sa foi avec courage, qui prie avec ferveur, qui enseigne avec une profonde conviction, qui sert, qui réalise dans sa vie le programme des Béatitudes, qui sait aimer de manière désintéressée, qui est proche de tous et, en particulier, des plus nécessiteux. Notre activité pastorale exige que nous soyons proches des hommes et de tous leurs problèmes, aussi bien de leurs problèmes personnels et familiaux que de leurs problèmes sociaux, mais elle exige aussi que nous soyons proches de tous ces problèmes "en prêtres". C’est seulement ainsi qu’au milieu de tous ces problèmes nous restons nous-mêmes. Si donc nous sommes vraiment au service de ces problèmes humains, parfois très difficiles, nous conservons alors notre identité et nous sommes vraiment fidèles à notre vocation. Il nous faut mettre une grande perspicacité à rechercher, avec tous les hommes, la vérité et la justice, dont nous ne pouvons trouver la dimension véritable et définitive que dans l’Évangile, bien plus, dans le Christ, lui-même. Notre tâche est de servir la vérité et la justice dans les dimensions de la "temporalité", humaine, mais toujours dans une perspective qui soit celle du salut éternel. Celui-ci tient compte des conquêtes temporelles de l’esprit humain dans le domaine de la connaissance et de la morale, comme l’a rappelé de façon admirable le Concile Vatican II , mais il ne s’identifie pas avec elles et, en réalité, il les dépasse : "Ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu.... c’est ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment. " Nos frères dans la foi, et aussi les non-croyants, attendent de vous que nous soyons toujours en mesure de leur indiquer cette perspective, que nous en devenions des témoins authentiques, que nous soyons des dispensateurs de la grâce, des serviteurs de la Parole de Dieu. Ils attendent que nous soyons des hommes de prière. Parmi nous, il y a aussi ceux qui ont uni leur vocation sacerdotale, d’une manière spéciale, à une vie intense de prière et de pénitence, dans la forme strictement contemplative de leurs Ordres religieux. Que ceux-là se rappellent que leur ministère sacerdotal, même sous cette forme, est ordonné - d’une façon particulière - à la grande sollicitude du Bon Pasteur, qui est la sollicitude pour le salut de tout homme ! Nous devons tous nous en souvenir : il n’est permis à aucun d’entre nous de mériter le nom de "mercenaire", c’est-à-dire de celui "à qui les brebis n’appartiennent pas", celui qui, "s’il voit venir le loup, laisse les brebis et s’enfuit, et le loup s’en empare et les disperse. C’est qu’il est mercenaire et ne se soucie pas des brebis" . La sollicitude de tout bon pasteur est que les hommes "aient la vie et l’aient en abondance", afin qu’aucun d’eux ne soit perdu mais ait la vie éternelle. Faisons en sorte que cette sollicitude pénètre profondément dans nos âmes : essayons de la vivre. Qu’elle caractérise notre personnalité et qu’elle soit à la base de notre identité sacerdotale. | |
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