coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: 15/«Il n'existe pas d'Eucharistie sans Sacerdoce, de même qu'il n'existe pas de Sacerdoce sans Eucharistie»/ Mar 18 Juin - 22:23 | |
| Nous sommes nés de l'Eucharistie. Quand nous affirmons de l'Église entière qu'elle vit de l'Eucharistie («de Eucharistia vivit»), comme j'ai tenu à le rappeler dans ma récente Encyclique (Ecclesia de Eucharistia), nous pouvons aussi bien le dire du Sacerdoce ministériel: il tire son origine, il vit, il agit et il porte du fruit «de Eucharistia» , Doctrine sur le sacrement de l'Ordre, can.2: DS 1752; La Foi catholique, numéro 777; Conc. œcum. Vat. II, Décret sur la vie et le ministère des prêtres Presbyterorum Ordinis/NUMÉRO 2, ; (Saint-Jean-Paul II, Lettre Dominicæ Cenæ, numéro 2). « Il n'existe pas d'Eucharistie sans Sacerdoce, de même qu'il n'existe pas de Sacerdoce sans Eucharistie » (Jean-Paul II, Ma vocation, don et mystère, Paris 1996, p.91). Le ministère ordonné, qui ne peut jamais se réduire au seul aspect fonctionnel parce qu'il se situe au niveau de «l'être», confère au prêtre la possibilité d'agir in persona Christi et il culmine au moment où le prêtre consacre le pain et le vin, refaisant les gestes et redisant les paroles de Jésus lors de la dernière Cène. Face à cette réalité extraordinaire, nous demeurons étonnés et éblouis: comme est grande l'humilité d'un Dieu qui se penche vers l'homme et qui a voulu ainsi se lier à lui! Si nous sommes saisis d'émotion devant la Crèche en contemplant l'incarnation du Verbe, que pouvons-nous éprouver devant l'autel où, par les pauvres mains du prêtre, le Christ rend présent dans le temps son Sacrifice ? Il ne nous reste qu'à nous agenouiller et à adorer en silence ce grand mystère de la foi. «Mysterium fidei», proclame le prêtre après la consécration. Le Mystère de la foi est l'Eucharistie, mais, de la même manière, le mystère de la foi est aussi le Sacerdoce lui-même (Ma vocation, don et mystère, p.92). Ce même mystère de sanctification et d'amour, œuvre de l'Esprit Saint, par lequel le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ, agit dans la personne du ministre au moment de l'Ordination sacerdotale. Il existe donc une réciprocité spécifique entre l'Eucharistie et le Sacerdoce, réciprocité qui remonte au Cénacle: il s'agit de deux sacrements nés ensemble, dont le sort est indissolublement lié jusqu'à la fin du monde. Nous touchons ici à ce que j'ai appelé l'«apostolicité de l'Eucharistie»( Ecclesia de Eucharistia, numéro, 26-33). Le Sacrement de l'Eucharistie —comme celui de la Réconciliation— a été confié par le Christ aux Apôtres et s'est transmis, par eux et par leurs successeurs, de génération en génération. Au commencement de sa vie publique, le Messie appela les Douze, les institua «pour qu'ils soient avec lui» et pour les envoyer en mission (Mc 3,14-15). Au cours du dernier repas, «demeurer avec» Jésus constitue la chose la plus importante pour les Apôtres. En célébrant le Repas pascal et en instituant l'Eucharistie, le divin Maître porta à son achèvement leur vocation. En disant: «Vous ferez cela en mémoire de moi», il mit le sceau eucharistique sur leur mission et, s'unissant à eux dans la communion sacramentelle, il les chargea de perpétuer ce très saint geste. Tandis qu'il prononçait ces paroles: «Vous ferez cela...», sa pensée s'étendait aux successeurs des Apôtres, à ceux à qui il donnerait de prolonger leur mission, distribuant le Pain de vie jusqu'aux extrémités de la terre. Ainsi, en un sens, chers Frères dans le Sacerdoce, nous avons été conviés nous aussi au Cénacle, chacun personnellement, l'un après l'autre, par le Christ, «dans son amour pour ses frères» (Préface de la Messe chrismale), pour recevoir des mains saintes et vénérables du Seigneur le Pain eucharistique, afin de le rompre pour la nourriture du Peuple de Dieu en marche sur les routes du temps vers la patrie. Comme le Sacerdoce, l'Eucharistie est un don de Dieu «qui dépasse radicalement le pouvoir de l'assemblée» et que celle-ci «reçoit à travers la succession épiscopale qui remonte jusqu'aux Apôtres» (Ecclesia de Eucharistia, numéro, 29). Le Concile Vatican II enseigne que «celui qui a reçu le sacerdoce ministériel, en vertu du pouvoir sacré dont il jouit, [...] célèbre le sacrifice eucharistique en la personne du Christ et l'offre à Dieu au nom de tout le peuple» (Lumen gentium, numéro 10). Une dans la foi et dans l'Esprit, et enrichie de multiples dons, tout en constituant le lieu dans lequel «le Christ est toujours présent à son Église, surtout dans les actions liturgiques» (Sacrosanctum Concilium, numéro 7), l'assemblée des fidèles, n'est pas en mesure de «faire» à elle seule l'Eucharistie, ni de «se donner» un ministre ordonné.
À juste titre donc, le peuple chrétien, d'une part, remercie Dieu pour le don de l'Eucharistie et du Sacerdoce, et, d'autre part, ne cesse de prier pour que les prêtres ne manquent jamais dans l'Église. Le nombre de prêtres n'est jamais suffisant pour faire face aux exigences croissantes de l'évangélisation et de la charge pastorale des fidèles. Dans certaines régions du monde, la raréfaction des prêtres se fait aujourd'hui sentir avec une très grande urgence, car leur nombre s'amenuise sans qu'il y ait une relève suffisante d'une génération à l'autre. En d'autres lieux, grâce à Dieu, on assiste à un printemps prometteur de vocations. Cependant, on observe dans le Peuple de Dieu la conscience croissante qu'il faut prier et agir activement en faveur des vocations au Sacerdoce et à la Vie consacrée. | |
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