coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: 37/L’écoute de la Parole de Dieu doit tenir la première place dans vos Maisons/ Mer 19 Juin - 13:54 | |
| La qualité spirituelle et apostolique des prêtres de demain se prépare aujourd’hui, et je ne peux omettre d’évoquer cette formation. Chers séminaristes, quelle joie pour moi de vous voir tous réunis ici! Je salue en vous la relève du clergé de France. Même si vous êtes encore le petit troupeau de l’Evangile, je suis plein d’espérance en vous voyant. Et je compte sur votre joie de consacrer votre vie à l’Église pour susciter beaucoup d’autres candidats. Je crois que vous êtes prêts à accepter aussi les exigences de ce service.Beaucoup parmi vous entrent au séminaire à un âge plus mûr que par le passé, après une expérience de travail ou d’études. Mais, très souvent – une enquête récente l’a montré –, vous avez pensé au sacerdoce dès avant l’âge de 13 ans. Acceptez les conditions de discernement et de maturité de votre vocation. Si Dieu vous appelle, si l’Église en juge ainsi, ne vous laissez pas décourager par les difficultés innombrables rencontrées par le jeune Jean-Marie Vianney pour être prêtre: manque d’instruction et de contact avec les gens cultivés, retard à cause de la Révolution française, nécessité de travailler à la ferme, aventure étrange sur le chemin du service militaire, surtout difficulté de se familiariser avec le latin, manque de mémoire, hésitations des responsables du Séminaire, ordination tardive, dans la solitude, en pays occupé... Bien sûr, il a bénéficié de grâces: un climat familial chrétien, l’aide affectueuse et tenace de l’Abbé Balley, d’Ecully. Mais son cheminement pour arriver au sacerdoce encouragera tous ceux qui connaissent l’épreuve pour la maturation de leur vocation. Vos Séminaires doivent pouvoir accueillir des sensibilités différentes, dans un grand respect mutuel; les âmes généreuses ne doivent pas être entravées par la crainte des autres, et ne doivent pas non plus les juger a priori. Le lien avec l’Evêque est primordial, l’accompagnement d’un directeur spirituel personnel et le jugement d’une équipe éducative sont la garantie de la vocation. On ne conquiert pas le sacerdoce, on y est appelé par ceux qui vous jugent aptes, au nom de l’Evêque. Je souhaite que vos Séminaires vous préparent au mieux à la vie sacerdotale qui a été sans cesse devant nos yeux aujourd’hui. Aux évêques de cette région Centre-Est, que je recevais lors de la visite “ad limina” en 1982, je disais que vous devez poursuivre une réflexion philosophique profonde, jusqu’au plan métaphysique, sans en rester à un “flou impressionniste”¡ la théologie doit être abordée dans l’attitude, à la fois intellectuelle, scientifique et spirituelle, d’une initiation la plus complète possible au mystère du salut; l’écoute de la Parole de Dieu doit tenir la première place dans vos Maisons; la formation à la vie spirituelle, avec les entretiens adéquats et la fréquentation des auteurs, est évidemment indispensable. En même temps, vous devez faire l’expérience d’une vie communautaire fraternelle et d’une prière liturgique et personnelle approfondie, comme je le disais à propos de la reprise spirituelle. Il y a place aussi pour un certain apprentissage du ministère: comment connaître le monde d’aujourd’hui, tel qu’il est, comment l’aborder dans un dialogue pastoral, un dialogue de salut. Au seuil de la vie sacerdotale, vous devez être ouverts à la diversité des tâches sacerdotales nécessaires à un diocèse, et disponibles à celle qui vous sera confiée. Toutes ces exigences de la vie des Séminaires – qu’heureusement beaucoup d’étudiants, actuellement, semblent désirer – représentent aussi une grande responsabilité pour les directeurs et professeurs. Je prie le Seigneur de les assister dans ce service capital de l’Église. Quant à vous prêtres, vous avez aussi besoin de ressourcement intellectuel et de soutien communautaire. Vous comprenez bien la nécessité du travail intellectuel, d’une sorte de formation permanente, de nature à approfondir votre réflexion théologique, pastorale et spirituelle. N’est-il pas impressionnant de noter que le Curé d’Ars, malgré ses journées harassantes, essayait chaque jour de lire, en choisissant parmi les 400 volumes restés dans sa bibliothèque! D’autre part, je souhaite qu’une vrai fraternité vous unisse par dessus toutes les différences, une fraternité sacramentelle et affective. Le Père Chevrier voulait s’associer d’autres prêtres et des laïcs. Les prêtres religieux trouvent un soutien parmi leurs frères. Les prêtres séculiers vivent une plus grande solitude, et je pense que les prêtres des jeunes générations auront du mal à vivre seuls comme le Curé d’Ars. Il est certain que beaucoup trouveraient dans les associations sacerdotales un grand appui fraternel et un stimulant pour leur réflexion et leur prière. Je sais qu’elles ont en France un regain de vitalité et je les encourage. Certaines personnes ou associations de laïcs s’appliquent aussi à aider les prêtres isolés et pauvres, comme l’Œuvre des campagnes. C’est très louable. Mais, ce que je veux souligner, c’est la collaboration de plus en plus intense entre prêtres et laïcs dans le ministère. Il y a 1à une grande espérance pour l’apostolat, et je dirais un grand stimulant pour le prêtre lui-même, s’il sait faire confiance aux laïcs dans leurs initiatives, les aider à discerner ce qui convient et se situer lui-même en prêtre. Même dans ce domaine, le Curé d’Ars savait susciter la collaboration de ses paroissiens et les rendre plus responsables. Et vous, chers diacres, mes entretiens de ce matin vous concernent de près, puisque vous êtes les collaborateurs de l’ordre sacerdotal. Je ne puis évoquer votre charge sans penser à l’attitude de Jésus le Jeudi Saint: il se lève de table, lave les pieds de ses disciples, et, au moment où il institue l’Eucharistie, il indique le service des autres comme la voie royale. Diacres permanents, l’évêque vous associe aux prêtres par une ordination qui vous met pour toujours au service du peuple de Dieu d’une façon qui vous est propre. L’Église compte beaucoup sur vous, notamment pour annoncer la Parole et catéchiser, pour préparer aux sacrements, pour administrer le baptême et donner la sainte communion, pour présider à la prière de la communauté en certains circonstances, pour assurer d’autres services d’Église et surtout porter le témoignage de la charité en maints secteurs de la vie sociale. Je suis heureux de vous bénir et de bénir vos familles. | |
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