coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: 38/Ne séparez jamais mission et contemplation, mission et culte, mission et Eglise/ Mer 19 Juin - 13:57 | |
| Au terme de cette longue méditation, je reviens à l’aspect missionnaire de notre sacerdoce. Il s’agit, comme un bon Pasteur, de rejoindre les gens 1à où ils sont. Pour cela, il y a beaucoup d’approches apostoliques: présence discrète et patiente dans la proximité amicale, dans le partage des conditions de vie, parfois même du travail, dans le monde ouvrier, dans le monde des travailleurs intellectuels, ou en d’autres milieux lorsque ceux-ci semblent coupés de l’Église et ont besoin du dialogue quotidien et crédible d’un prêtre, solidaire de leur recherche d’un monde plus juste et plus fraternel. Dans ce cas, les prêtres sont moins à même d’exercer les ministères ordinaires de leurs confrères curés ou aumônier. Dans la mesure où leur motivation est apostolique, leur ressourcement spirituel régulier, et où cela correspond à une mission reçue de l’évêque, qu’ils ont l’estime de l’Église! Puissent-ils rendre toujours un témoignage authentique à l’Evangile, en le considérant comme une fonction sacerdotale, une préparation à une évangélisation plus complète! Que leur appartenance à un seul et même presbyterium, avec lequel ils auront à cœur d’entretenir des liens étroits et fréquents, leur permettre de maintenir en eux la responsabilité d’intendants des mystère du Christ, et que tous les prêtres se sentent solidaires de leur ministère au service de l’évangélisation! Par ailleurs, les changements que l’Evangile doit susciter dans la société sont normalement l’œuvre des laïcs chrétiens, en lien avec les prêtres.
Il reste vrai que tous les efforts pastoraux des prêtres doivent converger, comme chez le Curé d’Ars, vers l’annonce explicite de la foi, vers le pardon, vers l’Eucharistie. Surtout, Paul VI le disait à vos Evêques en 1977, ne séparez jamais mission et contemplation, mission et culte, mission et Église. Comme s’il y avait d’un côté ceux qui exercent une activité missionnaire auprès de ceux qui sont en marge de l’Église et, de l’autre, ceux qui préparent aux sacrements, à la prière, en fortifiant l’institution chrétienne. La mission est l’œuvre de toute l’Église; elle prend son souffle dans la prière, et sa force dans la sainteté. La mission ne saurait non plus se limiter aux besoins de votre pays, si grands soient-ils. Elle est ouverte aux autres Église, à l’Église universelle qui continue à compter sur l’entraide des prêtres français, dans le sillage de la générosité missionnaire admirable qui s’est maintenue depuis un siècle et demi. Les diocèses français qui, même dans leur pauvreté actuelle, poursuivent cet effort de solidarité, retrouvent pour eux-mêmes un dynamisme missionnaire. Mais je ne veux pas limiter mon appel à la France. Il y a ici des prêtres et des évêques venus de plus de soixante pays du monde. Ils se sentent chez eux à Ars, 1à où le sacerdoce a brillé d’un éclat tout particulier. L’exemple de saint Jean-Marie Vianney continue à donner un élan aux curés du monde entier, et à tous les prêtres engagés dans les tâches apostoliques les plus diverses. De ce haut lieu qui contraste avec la modestie du village primitif, je rends grâce à Jésus-Christ pour ce don inouï du sacerdoce, celui du Curé d’Ars, et celui de tous les prêtres d’hier et d’aujourd’hui. Ils prolongent à travers le monde entier le saint ministère de Jésus-Christ, dans les communautés chrétiennes comme aux avant-postes de la mission; ils travaillent, souvent dans des conditions difficiles, cachées, ingrates, au salut des âmes et au renouveau spirituel du monde qui tantôt les honore, tantôt les ignore, les méconnaît ou les persécute. Aujourd’hui, en union avec tous les évêques du monde, mes Frères dans l’épiscopat, dont les prêtres sont les coopérateurs immédiats, je leur rends l’hommage qu’ils méritent, en priant Dieu de les soutenir et de les récompenser. Et j’invite tout le peuple chrétien à s’y associer. Et à mon remerciement, je joins un appel pressant à tous les prêtres: quelles que soient vos difficultés intérieures ou extérieures que le Seigneur miséricordieux connaît, demeurez fidèles à votre sublime vocation, aux divers engagements sacerdotaux qui font de vous des hommes totalement disponibles au service de l’Evangile. Aux temps critiques, pensez qu’aucune tentation d’abandon n’est fatale devant le Seigneur qui vous a appelés, sachez que vous pouvez compter sur le soutien de vos frères dans le sacerdoce et de vos évêques. La seule question décisive que Jésus pose à chacun d’entre nous, à chaque pasteur, est celle posée à Pierre: “M’aimes-tu, m’aimes-tu vraiment?” (Jn 21, 15). Alors chers Frères, n’ayez pas peur! Si le Seigneur nous a appelés dans son champ, il est avec nous par son Esprit. Laissons-nous entraîner par l’Esprit Saint, en Église. À chacun de vous, séminaristes, prêtres, diacres, et à tous ceux que vous représentez, je donne mon affectueuse Bénédiction Apostolique. Nous allons maintenant prier Marie dans l’Angélus. Le Curé d’Ars avait consacré sa paroisse à Marie conçue sans péché. Qu’elle nous aide à coopérer au mieux à la mission de son Fils Sauveur! | |
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