coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: 43/Aimer les jeunes de façon désintéressée/ Mer 19 Juin - 15:47 | |
| Dans la conversation du Christ avec le jeune homme, telle que l’Évangile nous la rapporte, il y a une expression que nous devons particulièrement assimiler. L’Évangéliste dit que Jésus " fixa son regard sur lui et l’aima " . Nous touchons ici le point véritablement névralgique. Si nous interrogions ceux qui, parmi les générations de prêtres, ont fait le plus pour les jeunes, garçons et filles, ceux qui ont fait porter les fruits les plus durables à leur travail auprès des jeunes, nous arriverions à la conviction que la source première et la plus profonde de leur efficacité a été ce " regard d’amour " du Christ. Il nous faut bien préciser de quel amour il s’agit dans notre âme de prêtres. C’est tout simplement l’amour du " prochain " l’amour de l’homme dans le Christ, qui a pour objet chacun de nos frères et chacune de nos sœurs, qui les concerne tous. Cet amour n’est pas exclusif par rapport aux jeunes, comme s’il ne devait pas s’adresser aux autres, par exemple aux adultes, aux personnes âgées ou aux malades. Certes, l’amour pour les jeunes ne revêt son caractère évangélique que lorsqu’il découle de l’amour porté à chacun et à tous. En même temps, il revêt, en tant qu’amour, un caractère spécifique et, peut-on dire, de charisme. Cet amour découle du fait que l’on prend particulièrement à cœur ce qu’est la jeunesse dans la vie de l’homme. Indubitablement, les jeunes ont beaucoup de côtés attrayants, ce qui est propre à leur âge ; mais ils ont aussi parfois bien des faiblesses et des défauts. Le jeune homme de l’Évangile avec qui parle le Christ se présente d’un côté comme un Israélite fidèle aux commandements de Dieu, mais ensuite il apparaît comme un homme trop tributaire de ses richesses et trop attaché à ses biens. L’amour pour les jeunes — cet amour que doit nécessairement éprouver tout éducateur droit et tout bon pasteur — est pleinement conscient tant des qualités que des défauts propres à la jeunesse et aux jeunes. En même temps, cet amour — comme l’amour du Christ — rejoint la personne elle-même à travers ses qualités et ses défauts : il rejoint une personne qui se trouve dans une phase extrêmement importante de sa vie. II y a vraiment beaucoup de choses qui se conçoivent ou se décident au cours de cette phase (parfois d’une manière irréversible). De la façon dont est vécue la jeunesse dépend dans une large mesure l’avenir de l’être humain, c’est-à-dire l’avenir d’une personne humaine concrète et absolument unique. La jeunesse est donc, dans la vie de tout homme, une phase de particulière responsabilité. L’amour pour les jeunes est avant tout prise de conscience de cette responsabilité et disponibilité à la partager. Un tel amour est vraiment désintéressé. Il inspire confiance aux jeunes. Ceux-ci en ont même un immense besoin dans la phase de leur vie qu’ils traversent. Chacun de nous, prêtres, devrait être particulièrement préparé à un tel amour gratuit. On peut dire que toute l’ascèse de la vie sacerdotale, l’effort de chaque jour pour y parvenir, l’esprit de prière, l’union avec le Christ, la consécration à sa Mère, trouvent précisément là leur confirmation quotidienne. Les jeunes sont particulièrement sensibles. Ils ont parfois l’esprit très critique. C’est pourquoi la préparation intellectuelle du prêtre est importante. Mais en même temps l’expérience confirme que plus importantes encore sont la bonté, la fidélité à sa tâche et aussi la fermeté, autrement dit les qualités du caractère et du cœur. Chers frères, je pense que chacun de nous devrait demander avec insistance au Seigneur Jésus que notre contact avec les jeunes participe essentiellement au regard qu’il " porta " sur son jeune interlocuteur de l’Évangile, et participe aussi à l’amour dont il " l’aima ". On doit aussi prier avec insistance pour que cet amour sacerdotal, désintéressé, réponde concrètement à ce qu’attend toute la jeunesse, masculine ou féminine, les garçons et les filles. On sait, en effet, quelle diversité présente la richesse de la masculinité et de la féminité pour le développement de leur personnalité concrète et absolument unique. A l’égard de chacun et de chacune d’entre eux, il nous faut apprendre du Christ l’amour dont lui-même " aima ". | |
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