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 Abécédaire/Citation spirituelle vie des saints(es)/Lettre T 2/

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coeurtendre
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MessageSujet: Abécédaire/Citation spirituelle vie des saints(es)/Lettre T 2/   Abécédaire/Citation spirituelle vie des saints(es)/Lettre T 2/ Icon_minitimeSam 3 Aoû 2019 - 19:29

Abécédaire/Citation spirituelle vie des saints(es)/Lettre T 2/ Lettre40
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coeurtendre
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MessageSujet: Re: Abécédaire/Citation spirituelle vie des saints(es)/Lettre T 2/   Abécédaire/Citation spirituelle vie des saints(es)/Lettre T 2/ Icon_minitimeDim 4 Aoû 2019 - 15:42

sunny
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MessageSujet: Re: Abécédaire/Citation spirituelle vie des saints(es)/Lettre T 2/   Abécédaire/Citation spirituelle vie des saints(es)/Lettre T 2/ Icon_minitimeDim 4 Aoû 2019 - 15:59

Vous dites : "Je n'ai pas mérité cela, je suis innocent", et Jésus vous répond : "Et moi!..."

"Ce qui importe avant tout, c'est d'entrer en nous-même pour y rester seul avec Dieu."

"Mort qui fait toucher la vie, - ne t'attarde pas, je t'attends !"  

"Ne précipitez rien, cela suffit à tout gâcher."

Sainte-Thérèse D'Avila

"Tout se fait par amour. J'ai compris que seul l'amour guérit."

Sainte-Thérèse D'Avila

"Ne laisse pas la tristesse t'éteindre et d'absurdes soucis troubler tes jours."

Sainte-Thérèse D'Avila

Un jour que je me plaignais d’être obligée de manger de la viande et de ne pas faire pénitence, j’ai entendu qu’on disait qu’il y avait parfois plus d’amour du moi que de désir de pénitence dans un semblable chagrin.

On peut aussi comparer cet amour à un grand feu qui, pour s'entretenir, a sans cesse besoin d'un nouvel aliment.

Mais prenez garde, si vous ne tenez à rien, c’est peut-être que vous n’avez rien reçu.

On m'a donné ordre d'exposer par écrit ma méthode d'oraison et les grâces dont le Seigneur m'a favorisée. On me laisse en même temps pleine latitude pour cette relation. J'aurais bien voulu avoir la même liberté pour raconter dans tous leurs détails et avec clarté mes grands péchés et ma triste vie, et j'en eusse éprouvé une vive consolation. Mais on ne l'a pas voulu ; on m'a plutôt commandé d'être très réservée sur ce point. Aussi, je conjure, pour l'amour de Dieu, celui qui lira cet écrit, de ne point perdre de vue que ma vie a été très infidèle, et que, parmi les saints qui se sont convertis au Seigneur, je n'en ai trouvé aucun qui puisse me servir de consolation.

Pourrais-je me plaindre de mes parents? Non. Ils ne m'offraient que l'exemple de toutes les vertus, et ils veillaient avec une tendre sollicitude au bien de mon âme.

À l'intérieur de mes entrailles,
j'ai ressenti un coup soudain :
le mouvement était divin
car son exploit y fut de taille.
Ce coup me blessa et ainsi,
bien que je sois blessé à mort,
et bien que j'en souffre si fort,
c'est une mort qui donne vie.

Quand ma mère mourut, j'avais, je m'en souviens, près de douze ans . J'entrevis la grandeur de la perte que je venais de faire. Dans ma douleur, je m'en allai à un sanctuaire de Notre-Dame, et me jetant au pied de son image, je la conjurai avec beaucoup de larmes de me servir désormais de ma mère. Ce cri d'un cœur simple fut entendu. Depuis ce moment, jamais je ne me suis recommandée à cette Vierge souveraine, que je n'aie éprouvé d'une manière visible son secours; enfin, c'est elle qui m'a rappelée de mes égarements. Une amère tristesse s'empare en ce moment de mon âme, quand ma pensée se reporte aux causes qui me rendirent infidèle aux bons désirs de mes jeunes années. O mon Seigneur, puisque vous semblez avoir résolu de me sauver (plaise à votre Majesté qu'il en soit ainsi!), puisque les grâces que vous m'avez accordées sont si grandes, n'auriez-vous pas trouvé juste, non dans mon intérêt, mais dans le vôtre, de ne pas voir profanée par tant de souillures une demeure où vous deviez habiter d'une manière si continue? Je ne puis même prononcer ces paroles sans douleur, parce que je sais que toute la faute retombe sur moi. Quant à vous, Seigneur, vous n'avez rien omis, je le reconnais, pour m'enchaîner tout entière dès cet âge à votre service. Pourrais-je me plaindre de mes parents? Non. Ils ne m'offraient que l'exemple de toutes les vertus, et ils veillaient avec une tendre sollicitude au bien de mon âme.

Je savais trouver des heures de solitude pour mes exercices de piété, qui étaient nombreux: je me plaisais surtout à réciter le rosaire; c'était une dévotion que ma mère avait extrêmement à cœur, et elle avait su nous l'inspirer. En jouant avec des compagnes du même âge que moi, mon grand plaisir était de construire de petits monastères et d'imiter les religieuses. J'avais, ce me semble, quelque désir de l'être, mais ce désir était moins vif que celui de vivre dans le désert et de donner ma vie pour Dieu.

Nous étions trois sœurs et neuf frères. Grâce à la bonté divine, tous, par la vertu, ont ressemblé à leurs parents, excepté moi. J'étais cependant la plus chérie de, mon père; et, tant que je n'avais pas encore offensé Dieu, sa prédilection pour moi n'était pas, ce me semble, sans quelque fondement. Aussi, lorsque je me rappelle les bonnes inclinations que le Seigneur m'avait données, et le triste usage que j'en ai fait, mon âme se brise de douleur. J'étais d'autant plus coupable que, pour être toute à Dieu, je ne trouvais aucun obstacle dans la société de mes frères.

Dieu avait également orné Ma mère de nombreuses vertus. Elle passa ses jours dans de grandes infirmités. Sa modestie était parfaite: douée d'une beauté rare, jamais elle ne parut en faire la moindre estime; comptant à peine trente-trois ans quand elle mourut, elle avait adopté déjà la mise des personnes âgées. Elle charmait par la douceur de son caractère, comme par les grandes qualités de son esprit. Sa vie tout entière s'était écoulée au sein d'extrêmes souffrances, et sa mort fut des plus chrétiennes.

Le bonheur d'avoir des parents vertueux  et craignant Dieu, ainsi que les grâces dont le Seigneur me favorisait, auraient dû suffire, si je n'avais été si infidèle, pour me fixer dans le bien. Mon père se plaisait à la lecture des bons livres, et il voulait en avoir en castillan, afin que ses enfants pussent les lire. Cette industrie, le soin avec lequel ma mère nous faisait prier Dieu et nous inspirait de la dévotion envers Notre-Dame ainsi qu'envers quelques saints, éveillèrent ma Piété, à l’âge, ce me semble, de six à sept ans. J'étais soutenue par l'exemple de mes parents, qui n'accordaient leur faveur qu'à la vertu et en étaient eux-mêmes largement doués.

Nous pouvons dire de l’amour et de l’humilité qu’ils sont les véritables fleurs de la croissance spirituelle : elles libèrent un merveilleux parfum qui profite à tous ceux qui s’en approchent. Le but de la prière extatique est de permettre à ces fleurs de fleurir : dans une prière extatique, sans un seul effort. Le Seigneur soulève l’âme de la terre et la lève au ciel.

Je veux maintenant parler de deux sortes d'amour : L'un est purement spirituel, parce qu'il semble dégagé de nos sens et des mouvements de notre nature ; L'autre est spirituel, mais nos sens et notre faiblesse y ont leur part. Ce qui importe, c'est qu'aucune passion n'entache ces deux manières de nous aimer, car dès que la passion intervient elle détruit toute harmonie ; mais si nous pratiquons l'amour dont j'ai parlé avec modération et discrétion, tout deviendra méritoire, car ce qui nous semble mouvement de nature se transformera en vertu ; pourtant, le spirituel et le naturel sont tellement entremêlés qu'il est parfois impossible de les distinguer, surtout si un confesseur est en jeu ; en effet, si les personnes qui s'adonnent à l'oraison voient en lui un homme saint, et si elles sentent qu'il comprend leur cheminement spirituel, elles s'attacheront beaucoup à lui.

Se soucier des revenus des autres serait, me semble-t-il, penser à ce dont ils jouissent ; soyez-en sûres, votre préoccupation ne les fera pas changer d'idée et ne leur inspirera pas le désir de vous faire l'aumône. Laissez ce soin à celui qui peut tous les mouvoir, au Seigneur des rentes et des rentiers ; c'est par son ordre que nous sommes venues ici : ses paroles sont vraies, elles ne passeront pas, le ciel et la terre passeraient plutôt. Ne lui manquez pas, et n'ayez crainte qu'il vous manque ; et si un jour il vous manquait, ce serait pour un plus grand bien ; c'est ainsi que les saints perdaient leur vie et qu'on leur coupait la tête, mais c'était pour leur donner davantage et en faire des martyrs. Quel heureux échange ce serait que d'en finir vite avec tout, et de jouir de la plénitude éternelle !

Dieu avait également orné Ma mère de nombreuses vertus. Elle passa ses jours dans de grandes infirmités. Sa modestie était parfaite : douée d’une beauté rare, jamais elle ne parut en faire la moindre estime ; comptant à peine trente-trois ans quand elle mourut, elle avait adopté déjà la mise des personnes âgées. Elle charmait par la douceur de son caractère, comme par les grandes qualités de son esprit. Sa vie tout entière s’était écoulée au sein d’extrêmes souffrances, et sa mort fut des plus chrétiennes.

Nous étions trois sœurs et neuf frères. Grâce à la bonté divine, tous, par la vertu, ont ressemblé à leurs parents, excepté moi. J’étais cependant la plus chérie de, mon père ; et, tant que je n’avais pas encore offensé Dieu, sa prédilection pour moi n’était pas, ce me semble, sans quelque fondement. Aussi, lorsque je me rappelle les bonnes inclinations que le Seigneur m’avait données, et le triste usage que j’en ai fait, mon âme se brise de douleur. J’étais d’autant plus coupable que, pour être toute à Dieu, je ne trouvais aucun obstacle dans la société de mes frères.

Je les chérissais tous de l’affection la plus tendre, et ils me payaient de retour. Toutefois il y en avait un, à peu près de mon âge, que. j’aimais plus que les autres . Nous nous réunissions pour lire ensemble les vies des saints. En voyant les supplices que les saintes enduraient pour Dieu je trouvais qu’elles achetaient à bon compte le bonheur d’aller jouir de lui, et j’aspirais, à une mort si belle de toute l’ardeur de mes désirs. Ce n’était par l’amour de Dieu qui m’entraînait ainsi ; du moins je n’y faisais pas réflexion ; je voulais seulement me voir au plus tôt au ciel, en possession de cette ineffable félicité dont les livres nous offraient la peinture.

Ici, bien que toutes nos puissances soient endormies, et bien endormies aux choses du monde et à nous-mêmes, (car, en fait, on se trouve comme privée de sens pendant le peu de temps que dure cette union, dans l'incapacité de penser, quand même on le voudrait), ici, donc, il n'est pas nécessaire d'user d'artifices pour suspendre la pensée. […]. Et c'est une mort savoureuse, l'âme s'arrache à toutes les opérations qu’elle peut avoir, tout en restant dans le corps : délectable, car l'âme semble vraiment se séparer du corps pour mieux se trouver en Dieu, de telle sorte que je ne sais même pas s'il lui reste assez de vie pour respirer. J'y pensais à l'instant, et il m'a semblé que non. Du moins, si on respire, on ne s'en rend pas compte.

Je commençai à prendre goût à la parure et à désirer plaire en paraissant bien. Je m'occupais de la blancheur de mes mains et du soin de mes cheveux; je n'épargnais ni parfums, ni aucune de ces industries de la vanité pour lesquelles j'étais fort ingénieuse. Je n'avais nulle mauvaise intention, et je n'aurais voulu, pour rien au monde, faire naître en qui que ce fût la moindre pensée d'offenser Dieu. Pendant plusieurs années, je gardai ce goût d'une propreté excessive et d'autres encore, où je ne découvrais pas l'ombre de péché; maintenant je vois quel mal ce devait être.

Si je ne me trompe, voici les premières causes le mon infidélité. Plus d'une fois elles ont provoqué en moi cette réflexion: combien coupables sont les parents qui ne cherchent pas à offrir sans cesse à leurs enfants l'exemple et les leçons de la vertu. J'avais, comme je l'ai dit, une mère d'un rare mérite; néanmoins, parvenue à l'âge de raison, je ne prenais presque rien de ce qu'il y avait de bon en elle; et ce qui ne l'était pas me fut très nuisible. Elle aimait à lire les livres de chevalerie Pour elle, ce n'était qu'un délassement après l'accomplissement de tous ses devoirs; il n'en était pas ainsi pour mes frères et pour moi, car nous précipitions notre travail pour nous adonner à ces lectures. Peut-être même, n'y cherchant pour sa part qu'une diversion à ses grandes peines, ma mère avait-elle en vue d'occuper ainsi ses enfants, afin de les soustraire à d'autres dangers qui auraient pu les perdre. Cependant mon père le voyait avec déplaisir, et il fallait avec soin nous dérober à ses regards. Je contractai peu à peu l'habitude de ces lectures. Cette petite faute, que je vis commettre à ma mère, refroidit insensiblement mes bons désirs, et commença à me faire manquer à mes devoirs. Je ne trouvais point de mal à passer plusieurs heures du jour et de la nuit dans une occupation si vaine, même en me cachant de mon père. Je m'y livrais avec entraînement, et pour être contente, il me fallait un livre nouveau.

Ô mon Seigneur, puisque vous semblez avoir résolu de me sauver (plaise à votre Majesté qu'il en soit ainsi!), puisque les grâces que vous m'avez accordées sont si grandes, n'auriez-vous pas trouvé juste, non dans mon intérêt, mais dans le vôtre, de ne pas voir profanée par tant de souillures une demeure où vous deviez habiter d'une manière si continue? Je ne puis même prononcer ces paroles sans douleur, parce que je sais que toute la faute retombe sur moi.Pourrais-je me plaindre de mes parents? Non. Ils ne m'offraient que l'exemple de toutes les vertus, et ils veillaient avec une tendre sollicitude au bien de mon âme.

Quand ma mère mourut, j'avais, je m'en souviens, près de douze ans. J'entrevis la grandeur de la perte que je venais de faire.

L’union dont il s’agit peut-être comparée à celle de deux cierges de cire qui sont si bien unis que leur lumière n’en est plus qu’une ; ou bien à la mèche, à la lumière et à la cire qui ne sont qu’un seul cierge.

Aussitôt, l'entendement accourt lui faire entendre […] que le monde entier est plein de fausseté et ses plaisirs pleins de peines, de soucis, et de contrariétés. Elle comprend qu'elle est certaine de ne trouver ni sécurité, ni paix hors de ce château. Elle doit donc cesser d'aller dans des maisons étrangères puisque la sienne regorge de biens, si elle veut bien en jouir. Qui donc pourrait trouver comme elle tout ce dont elle a besoin dans sa maison, en particulier un pareil hôte [Dieu]. 

Ceux qui ont déjà commencé à faire oraison ont compris l'importances pour eux, de ne pas en rester aux premières Demeures. Mais, souvent, ils ne sont pas encore assez déterminés à ne pas y rester, ils ne s'éloignent pas encore des occasions, ce qui est fort dangereux.

Ô mon âme, considère la grande joie et le grand amour qu'éprouve le Père à connaître son Fils, et le Fils à connaître son Père, et l'ardeur avec laquelle le Saint-Esprit s'unit à eux, et comment aucune de ces trois Personnes ne peut se départir de cet amour ni de cette connaissance, parce qu'elles sont toutes les trois une même chose. Ces souveraines personnes se connaissent, elles s'aiment et elles sont les délices les unes des autres. De quelle utilité peut donc être mon amour ? Pourquoi le voulez-vous, ô mon Dieu, quel gain y trouvez-vous ? 0, Vous, soyez béni, soyez béni, vous, ô mon Dieu, pour toujours. Que toutes les choses chantent vos louanges, Seigneur, éternellement, car vous êtes éternel. 

Mais, ô mon Dieu, serait-il possible de trouver une âme qui, après avoir reçu de vous des faveurs si élevées, des joies si, intimes, et compris que vous mettiez en elle vos délices, vous ait offensé de nouveau, et ait oublié tant de faveurs et tant de marques de votre amour dont elle ne pouvait douter puisqu'elle en voyait les effets merveilleux ? Oui, cela est possible, je l'affirme. Il y a une âme qui vous a offensé, non pas une fois seulement, mais souvent, et cette coupable, c'est moi, ô mon Dieu. Plaise à votre Bonté, Seigneur que je sois la seule âme de cette sorte, la seule qui soit tombée dans une malice si profonde et qui ait manifesté un tel excès d'ingratitude ! Sans doute, vous avez daigné dans votre infinie Bonté en tirer quelque bien et plus ma misère a été profonde, plus aussi elle fait resplendir le trésor incomparable de vos miséricordes. Et avec combien de raison ne puis-je pas les chanter éternellement ! Je vous en supplie, ô mon Dieu, qu'il en soit ainsi, que je puisse les chanter et les chanter sans fin ! Vous avez daigné me les prodiguer avec tant de magnificence ! Ceux qui le voient en sont étonnés. Moi-même j'en suis souvent ravie, et je puis mieux alors vous adresser mes louanges ! Si une fois revenue à moi je me trouvais sans vous, ô Seigneur, je ne pourrais rien. … Ne le permettez pas, Seigneur. Ne laissez pas se perdre une âme que vous avez achetée au prix de tant de souffrances. 

Souveraine Majesté, Éternelle Sagesse, 
Bonté douce à mon âme,
Dieu, mon Seigneur, 
Qu'ordonnez-vous qu'il soit fait de moi ?
Je suis vôtre puisque vous m'avez créée,
Vôtre, puisque vous m'avez rachetée,
Vôtre, puisque vous m'avez supportée,
Vôtre, puisque vous m'avez appelée,
Vôtre, puisque vous m'avez attendue,
Vôtre, puisque je ne me suis pas perdue..
Voici mon cœur, Je le remets entre vos mains
Voici mon corps, ma vie, mon âme, 
Ma tendresse et mon amour…
Si vous me voulez dans la joie, 
Par amour pour vous je veux me réjouir
Si vous me commandez des travaux, 
Je veux mourir à l'ouvrage.
Dites-moi seulement où, comment et quand.
Parlez, ô doux Amour, parlez.
Je suis vôtre, pour vous je suis née,
Que voulez-vous faire de moi ? 

Il arrive que Notre Seigneur accorde à l'âme une jubilation, une oraison étrange, que l'âme ne comprend pas […] C'est, ce me semble, une union profonde des puissances, mais Notre Seigneur les laisse, avec les sens, libres de jouir de cette joie. Ils ne comprennent toutefois ni ce dont ils jouissent ni comment ils en jouissent. […]. Le bonheur de l'âme est si excessif qu'elle ne voudrait pas être seule à en jouir, mais le dire à tout le monde pour qu'elle l'aide à louer Notre Seigneur ; elle ne tend qu'à cela. Oh ! que de fêtes elle célébrerait, que de démonstrations, si elle le pouvait, pour que le monde entier conçoive sa joie ! Il lui semble s'être enfin trouvée, et comme le père de l'enfant prodigue ( Lc,15-22), elle voudrait convier tout le monde à de grandes fêtes, … car tant de joie intérieure, au plus profond de l'âme, tant de paix, et de contentement ne tendent qu'à provoquer la louange de Dieu. 

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