Michel blogue avec Marie Poitras/Sujet avortement/Marie a écrit:La religion gouverne vraiment vos vies

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Marie Poitras a écrit sur Facebook : La religion

gouverne vraiment vos vies. Voici donc la preuve

que votre opinion sur l'avortement n'est basée que

sur du vent. Vous vous décrédibilisez tout seul,

c'est fascinant.

Bonjour Marie, si je me guide sur votre réponse (c'est votre opinion personnelle), vous remarquerez que je n'ai pas abordé la religion dans mon commentaire sur l'avortement. Si on fait une analyse générale sur le sujet de l'avortement, nous n'avons pas besoin d'aborder le sujet religieux - d'aucune religion - pour démontrer l'aspect problématique et mondial de l'avortement.

Mais entre moi et vous, y compris tous les autres, la sexualité est souvent découplée de la procréation d’un être humain et apparaît donc au service non pas de la continuité de la société, mais beaucoup plus d'une recherche excessive par l’homme et de la femme d'un plaisir sexuel, en rejetant le sens de la responsabilité concernant la naissance d'un enfant. Je n'ai pas besoin de vous dire qu'il y a un lien incontournable entre la grossesse vécue comme faisant justement obstacle à cette quête du plaisir sexuel entre l'homme et la femme, qui très souvent ne se connaissent pas ou encore croient se connaître.

Je me souviendrai toujours d'un couple athée qui était mon voisin. Un jour la dame se retrouve seule avec moi et voici qu'elle me raconte toute son histoire. Elle était migrante et elle n'avait aucun travail. Elle partageait sa vie avec un homme athée qu'elle croyait connaître parce qu'il l'avait accueillie, alors elle croyait qu'il l'aimait pour former un couple, ce qui veut dire fonder une famille. Le jour où elle lui apprend qu'elle est enceinte, il lui dit : Il faut que tu te fasses avorter, sinon tu dois quitter, tu as compris? Elle poursuivit son dialogue en me disant qu'elle désirait donner naissance à cet enfant, mais comme elle n'avait aucune ressource, elle a subi l'avortement malgré elle.

Dans les mois qui suivirent, elle se trouva un emploi, et plusieurs mois après elle tomba enceinte pour la seconde fois. Quand elle apprit la nouvelle à son conjoint, il voulut, comme la première fois, l'obliger à avorter. Mais cette fois-ci, le conjoint se retrouva devant un obstacle. Sa conjointe lui dit : Maintenant que j'ai un travail, si tu n'acceptes pas notre enfant, alors je vais mettre en pratique ton premier conseil, je vais te quitter.

Alors le pauvre homme accepta l'enfant parce qu'il n'avait pas le choix comme les pro-choix, parce que lui, il ne voulait pas d'enfant, il voulait seulement une femme pour avoir du sexe. Très souvent le couple m'invitait à prendre le repas avec eux. J'ai beaucoup aimé vivre cette expérience sur le terrain de la vie, parce qu'elle m'a permis de découvrir cette immense tristesse que vivent plusieurs femmes que l'on oblige à avorter. Chère Marie, si pour vous l'avortement est juste une question de religion, pour moi c'est beaucoup plus une question de respect et de passion que j'ai pour la vie. Pour moi la vie, comme c'est beau, comme c'est grand la vie,surtout pour les petits qui sont en attente d'un oui à la vie dans le sein maternel.

Chose certaine, il y a une très grande différence quand on aborde le sujet de l'avortement assis devant un écran, et quand on vit une écoute attentive des femmes pendant plusieurs années, où elles nous racontent leur triste histoire qui les a obligées à avorter malgré elles.

L'avortement n'est pas une question de religion mais beaucoup plus une question de responsabilisation (avant), (pendant) et (après) l'acte sexuel entre un homme et une femme. Entre moi et vous, Marie, avant de traiter des sujets sensibles comme celui de l'avortement, l'inceste, la pédophilie, la maltraitance ,la violence conjugale, le suicide, nous devons vivre plusieurs expériences d'écoute sur le terrain avant d'aborder ces sujets sensibles. Sinon on risque de maltraiter les sujets par ignorance au lieu de les traiter avec compétence.

Deux remarques importantes concernant l'histoire du couple.

1/Un jour je passe dire bonjour au conjoint ; il me fait entrer, il m'invite au sous-sol pour me montrer son activité de passe-temps sur internet, c'était des jeux de guerre auxquels je suis allergique mais je suis resté proche une heure à le regarder. Son bébé était assis juste à côté de lui, dans une bassinette, mais juste à le voir jouer on avait l'impression que l'enfant n'était pas présent, même quand il pleurait.

2/Un autre jour le couple m'invite à prendre le repas avec eux. Quand le repas est prêt, la femme lance un petit cri à son mari pour lui dire que le repas est prêt. L'homme lui répond : Je vais venir dans quelques minutes ; mais il n'est jamais venu pour prendre le repas.

Concernant la dame, elle a vraiment été traumatisée par l'avortement de son premier bébé, imposé par son conjoint, surtout qu'elle désirait de tout son coeur avoir son enfant. Elle voyait son premier enfant dans son deuxième enfant, c'est elle qui me le disait avec le visage plein de tristesse et d'angoisse. Quand elle lui donnait à manger sur sa chaise haute pour bébé, il ne voulait pas manger, alors la maman se sentait obligée de le prendre dans ses bras pour lui donner à manger. Quand elle préparait le repas, quand elle faisait le ménage, il fallait toujours qu'elle garde son enfant dans ses bras.

Quand le conjoint arrivait, il prenait son enfant au bout de ses bras, maladroitement, ce qui provoquait des pleurs chez l'enfant. Le conjoint le remettait dans les bras de sa conjointe pour aller s'asseoir devant internet et jouer à ses jeux de guerre. Quelques années plus tard, le couple s'est séparé. Personnellement, j'étais convaincu que le couple aboutirait à la séparation, en voici les trois raisons. 1/Le fait que le conjoint vivait une cyberdépendance sur internet, 2/qu'il avait imposé l'avortement à deux reprises à sa conjointe, 3/qu'il se servait de sa conjointe comme d'un objet sexuel.

Tout pour vous écrire, chère Marie, ainsi qu'à tous les autres, que derrière chaque avortement il y a plusieurs histoires tristes que nous ne connaissons pas. Si on se guide sur l'histoire de cette femme, c'est l'avortement de son premier enfant, imposé par son conjoint alors qu'elle désirait de tout son coeur donner vie à son premier enfant. On peut comprendre que cette expérience l'ait traumatisée et déstabilisée, surtout qu'il lui a fallu combattre une deuxième fois avec son conjoint qui voulait lui imposer l'avortement. Voilà, chère Marie, je réagis toujours à partir d'un fait vécu sur plusieurs sujets sensibles ; j'ai vu, j'ai entendu, et ensuite je raconte. Ne soyez pas surprise, Marie, car juste à écrire cette histoire, ma mémoire me fait revoir le visage plein de tristesse de cette pauvre femme.

Entre moi et vous, donner son opinion sur le sujet sensible de l'avortement sans avoir entendu plusieurs témoignages de femmes qui ont subi l'avortement, quel sens cela a-t-il?

Ne soyez pas surprise, Marie, car moi je n'ai pas été avorté mais j'ai subi la maltraitance pendant 15 ans 1/2. Quand je subissais la maltraitance, j'ai fait une erreur, mais différente de la vôtre quand vous écrivez : "La religion gouverne vraiment vos vies."

Moi, au contraire de vous, je pensais que la pauvreté était la seule et unique cause qui faisait que tous les enfants pauvres subissaient la maltraitance. Feu mon pauvre père n'avait pas le droit d'entrer dans une église parce qu'il était alcoolique. Quand il se rendait à l'église, il avait beaucoup consommé, alors pas besoin de vous dire qu'il devenait un obstacle dès qu'il franchissait les portes de l'église.

Personnellement je voulais devenir le protecteur des enfants qui subissaient la maltraitance ou toute autre forme d'abus. Cest en travaillant auprès des enfants de la rue que j'ai compris que la maltraitance n'était pas subie juste auprès des familles pauvres, mais qu'elle existait autant auprès des familles riches. Il m'a fallu me rendre sur le terrain pour le comprendre.

Marie a écrit : La religion gouverne vraiment vos vies.

Feu mon pauvre père était un homme pervers narcissique, en plus d'être alcoolique. Il était tellement un alcoolique régulier, qu'il est mort en sortant d'un Bar pour se rendre à un autre bar. J'ai eu deux cuisses, une jambe et un bras de cassés par mon père alors que je n'avais seulement que 2 à 3 ans. Ensuite j'ai eu le nez de cassé en plus de perdre à 100% l'audition de l'oreille gauche, et il me reste un petit 30 % d'instabilité auditive à l'oreille droite à cause d'acouphènes sévères. Le fait d'avoir vécu cette expérience de la maltraitance aussi jeune, cela a fait de moi l'enfant du silence, jusqu'à mon départ de chez moi à 15 ans 1/2.

Vers mes 9 ans, une de nos professeures de catéchèse nous a dit qu'il était très facile pour un enfant de connaître Dieu. Elle nous a dit : Dieu, c'est Quelqu'un qui ressemble à votre père de sang. Dès que j'ai entendu cette phrase sortir de la bouche de ma professeure, la peur et la panique se sont emparées de moi, et vous comprendrez, chère Marie, que je ne voulais rien savoir de ce Dieu qui ressemblait à mon père.

Alors si je me guide sur votre phrase ci-dessus, selon moi ce n'est pas la religion qui a fait de moi le défenseur des enfants de la rue, c'est le fait d'être devenu un survivant de la maltraitance. Aimer ceux et celles qui souffrent, quelles que soient les catégories que leur imposent les multiples souffrances de la vie, alors pour moi, contrairement à vous, ce n'est pas une question de religion mais beaucoup plus une question d'amour et de compassion pour la vie.

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Un

c'est plein de vie dedans. Qu'en pense Marie Question

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