coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13279 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Question 2/Je m'appelle dom Mauro Mar 15 Oct - 13:26 | |
| Question2 Je m'appelle dom Mauro. Votre Sainteté, dans l'accomplissement de notre ministère sacerdotal, nous portons le poids toujours plus lourd de nombreuses tâches. Les engagements de la gestion administrative des paroisses, de l'organisation pastorale et de l'accueil des personnes dans des situations difficiles s'accroissent. Je vous demande vers quelles priorités orienter aujourd'hui notre ministère de prêtres et de curés, afin d'éviter, d'un côté, la fragmentation et de l'autre, la dispersion. Merci. Réponse du Pape Benoît XV1 Voilà une question très réaliste, c'est vrai. Je connais moi aussi un peu ce problème, avec tant de dossiers qui arrivent chaque jour, tant d'audiences nécessaires, tant de choses à faire. Toutefois, il faut trouver les justes priorités et ne pas oublier l'essentiel: l'annonce du Royaume de Dieu. En entendant cette question, il m'est venu à l'esprit l'Évangile d'il y a deux semaines sur la mission des soixante-dix disciples. Pour cette première grande mission que Jésus fait accomplir à ces soixante-dix disciples, le Seigneur donne trois impératifs, qui me semblent substantiellement exprimer aujourd'hui aussi les grandes priorités du travail d'un disciple du Christ, d'un prêtre. Les trois impératifs sont: priez, prenez soin et annoncez. Je pense que nous devons trouver l'équilibre entre ces trois impératifs essentiels, les garder toujours ensemble comme le centre de notre travail. Priez: en effet, sans relation personnelle avec Dieu tout le reste ne peut pas fonctionner, car nous ne pouvons pas réellement apporter Dieu, la réalité divine et la vraie vie humaine aux personnes, si nous ne vivons pas nous-mêmes dans une relation profonde, véritable, d'amitié avec Dieu, en Jésus Christ. D'où la célébration, chaque jour, de la Sainte Eucharistie comme rencontre fondamentale, où le Seigneur me parle et je parle avec le Seigneur, qui se donne entre mes mains.
Sans la prière des Heures, dans laquelle nous entrons dans la grande prière de tout le Peuple de Dieu, en commençant par les Psaumes du peuple antique renouvelé dans la foi de l'Eglise, et sans la prière personnelle, nous ne pouvons pas être de bons prêtres, nous perdons la substance de notre ministère. Etre un homme de Dieu, au sens d'un homme qui a une relation d'amitié avec le Christ et avec ses saints, est donc le premier impératif. Il y a ensuite le deuxième. Jésus a dit: soignez les malades, ceux qui se sont égarés, ceux qui en ont besoin. C'est l'amour de l'Eglise pour ceux qui sont exclus, pour ceux qui souffrent. Les personnes riches peuvent être elles aussi intérieurement exclues et souffrir. "Soignez" se réfère à tous les besoins humains, qui sont toujours des besoins qui vont en profondeur vers Dieu. Il est donc nécessaire, comme on dit, de connaître les brebis, d'avoir des relations humaines avec les personnes qui nous sont confiées, d'avoir un contact humain et ne pas perdre l'humanité, car Dieu s'est fait homme et a ainsi confirmé toutes les dimensions de notre être humain. Mais, comme je l'ai dit, l'humain et le divin vont toujours de pair. A ce terme de "soigner" sous ses multiples formes, appartient également, me semble-t-il, le ministère sacramentel. Le ministère de la réconciliation est un acte de soin extraordinaire, dont l'homme a besoin pour être totalement sain. Il y a donc besoin de ces soins sacramentels, en commençant par le Baptême, qui est le renouvellement fondamental de notre existence, en passant par le sacrement de la réconciliation et par l'onction des malades. Dans tous les autres sacrements, également dans l'Eucharistie, il y a naturellement un grand soin des âmes. Nous devons soigner les corps, mais surtout - tel est notre mandat - les âmes. Nous devons penser aux nombreuses maladies, aux besoins moraux, spirituels qui existent et que nous devons affronter, en guidant les personnes à la rencontre du Christ dans le sacrement, en les aidant à découvrir la prière, la méditation, le fait d'être dans l'Eglise en silence avec cette présence de Dieu. Et ensuite annoncer. Qu'annonçons-nous? Nous annonçons le Royaume de Dieu. Mais le Royaume de Dieu n'est pas une lointaine utopie d'un monde meilleur, qui se réalisera peut-être dans cinquante ans ou qui sait quand. Le Royaume de Dieu est Dieu lui-même, Dieu qui s'est approché et qui est devenu très proche dans le Christ. Tel est le Royaume de Dieu: Dieu lui-même est proche et nous devons nous rapprocher de ce Dieu qui est proche, car il s'est fait homme, il demeure homme et il est toujours avec nous à travers sa Parole, dans la Très Sainte Eucharistie et dans tous les croyants. Annoncer le Royaume de Dieu signifie donc parler de Dieu aujourd'hui, rendre présente la Parole de Dieu, l'Évangile qui est présence de Dieu et, naturellement, rendre présent le Dieu qui s'est fait présent dans la sainte Eucharistie. Dans l'association de ces trois priorités et, naturellement, en tenant compte de tous les aspects humains, de nos limites que nous devons reconnaître, nous pouvons accomplir comme il se doit notre sacerdoce. Cette humilité, qui reconnaît également les limites de notre force, est également importante. Ce que nous ne pouvons pas faire, le Seigneur doit le faire. Et également la capacité de déléguer, de collaborer. Tout cela doit toujours être fait avec les impératifs fondamentaux de prier, de soigner et d'annoncer.
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