Question 5
Je m'appelle dom Saverio et ma question
porte donc bien sûr sur les missions. Nous
célébrons cette année le 50 anniversaire de
l'Encyclique "Fidei donum". En répondant à
l'invitation du Pape, de nombreux prêtres,
également de notre diocèse, et moi-même
avons vécu, et vivons actuellement
l'expérience de la mission "ad gentes". Une
expérience sans aucun doute extraordinaire,
et que, à mon modeste avis, pourraient vivre
de nombreux prêtres dans le cadre de
l'échange entre Églises-sœurs. Toutefois,
étant donné la diminution du nombre de
prêtres dans nos pays, dans quelle mesure
l'indication de l'Encyclique est-elle encore
actuelle aujourd'hui et dans quel esprit
pouvons-nous l'accueillir et la vivre, tant de
la part des prêtres envoyés que de la part du
diocèse tout entier? Merci.
Merci. Je voudrais avant tout remercier tous les prêtres fidei donum, ainsi que les diocèses. Comme je l'ai déjà mentionné, j'ai reçu récemment de nombreuses visites ad limina tant des Évêques d'Asie, que d'Afrique et d'Amérique latine et tous me demandent: "Nous avons tant besoin de prêtres fidei donum et nous sommes très reconnaissants pour le travail qu'ils accomplissent, en manifestant, souvent dans des situations très difficiles, la catholicité de l'Eglise, et en rendant visible le fait que nous sommes une grande communion universelle, et qu'il existe un amour du prochain éloigné qui devient prochain dans la situation du prêtre fidei donum. Ce grand don qui a réellement été fait au cours de ces cinquante années, je l'ai senti et vu de façon presque palpable dans tous mes dialogues avec les prêtres, qui nous disent: "Ne pensez pas que nous, Africains, nous suffisions simplement à nous-mêmes; nous avons toujours besoin de la manifestation de la grande communion de l'Église universelle". Je dirais que nous avons tous besoin de cette visibilité de l'identité de catholiques, d'un amour du prochain qui vient de loin et trouve ainsi le prochain.
Aujourd'hui, la situation a changé dans la mesure où nous aussi recevons en Europe des prêtres provenant d'Afrique, d'Amérique latine et d'autres parties de l'Europe elle-même et cela nous permet de voir la beauté de cet échange de dons, de ce don de l'un à l'autre, car nous avons tous besoin de tous: c'est précisément ainsi que croît le Corps du Christ. Pour résumer, je voudrais dire que ce don était et demeure un grand don, perçu comme tel dans l'Église: dans de nombreuses situations que je ne peux pas décrire à présent, dans lesquelles il y a des problèmes sociaux, des problèmes de développement, des problèmes d'annonce de la foi, des problèmes d'isolement, de besoin de la présence des autres, ces prêtres représentent un don dans lequel les diocèses et les Églises particulières reconnaissent la présence du Christ qui se donne pour nous et reconnaissent dans le même temps que la Communion eucharistique n'est pas seulement une Communion surnaturelle, mais qu'elle devient communion concrète dans ce don de prêtres diocésains, qui sont présents dans les autres diocèses et que le réseau des Églises particulières devient ainsi un véritable réseau d'amour. Merci à tous ceux qui ont fait ce don. Je ne peux qu'encourager les Évêques et les prêtres à poursuivre ce don.
Je sais qu'à présent, étant donné le manque de vocations, en Europe, il devient toujours plus difficile de faire ce don: mais nous avons déjà l'expérience que les autres continents, comme l'Inde et l'Afrique surtout, nous donnent également des prêtres. La réciprocité demeure toujours très importante et précisément l'expérience selon laquelle nous sommes une Eglise envoyée au monde et que tous connaissent tous et aiment tous, est véritablement nécessaire et représente également la force de l'annonce. Ainsi, il devient visible que le grain de sénevé porte du fruit et devient toujours à nouveau un grand arbre dans lequel les oiseaux du monde trouvent repos. Merci et bon courage.