doucecolombe
Nombre de messages : 25779 Age : 67 Réputation : 13 Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Citation/Réflexion/20/Sujet/Méditation de l'Avent avec Saint-Augustin/ Jeu 14 Nov - 21:27 | |
| Dieu a voulu naître, afin de pouvoir mourir et de nous sauver de l'enfer par sa mort Il a été fait comme l'Evangéliste l'a attesté: la force a brillé par la faiblesse. Dieu, en revêtant la nature humaine dans le sein d'une vierge, n'a rien voulu devoir à la chair et tout à l'action divine et à l'union du Verbe; voulant, par un excès d'amour, réparer l'homme déchu, il a réformé l'homme dans l'homme et a pris une chair vierge dans une vierge. L'Homme-Dieu vous a aimé, et Dieu s'est fait homme pour vous. Il s'est humilié pour vous recevoir, selon cette parole de L'Apôtre: «Il s'est anéanti lui-même, prenant la forme d'esclave, se constituant dans la ressemblance de l'homme et portant tous les traits extérieurs de l'homme. Voilà pourquoi Dieu l'a exalté et lui a donné un nom qui est au-dessus de tout nom ». Il s'est anéanti, et il vous a comblé de biens; il s'est enseveli dans la plus profonde obscurité, et il vous a inondé de gloire. Il s'est abaissé et il vous a élevé. De là ces paroles inspirées par le Saint-Esprit au roi-prophète: «Seigneur, inclinez les cieux et descendez ». Il est descendu vers vous, afin de vous faire monter vers lui; il s'est tellement abaissé que celui qui, par sa nature, ne devait pas mourir, est mort pour vous, et cela par sa libre volonté, parce que, s'il n'avait pas voulu mourir, la mort n'aurait eu sur lui aucun empire; et de même, s'il n'avait pas voulu naître, il était infiniment au-dessus de la condition charnelle. Il a donc voulu naître, afin de vouloir mourir. S'il n'avait pas d'abord subi volontairement la chair, il n'aurait pu souffrir dans la suite, et la mort n'aurait pu l'atteindre, s'il n'avait voulu revêtir notre chair comme condition pour pouvoir mourir. Bien plus, sa chair elle-même ne pouvait mourir, si lui-même ne l'avait voulu, conformément à cette parole: «Je donne ma vie de moi-même, et personne ne me l'ôtera, car je l'abandonne librement. J'ai le pouvoir de me dépouiller de la vie, et j'ai aussi celui de la reprendre ». Sa mort nous eût été inutile, si elle n'avait pas été volontaire de sa part; car s'il n'eût voulu mourir, l'homme n'agirait pas recouvré ses droits à l'éternité bienheureuse.
Il est donc mort parce qu'il l'a voulu, et par sa mort il a rendu à l'immortalité l'homme qui était mort. «Il a incliné les cieux et il est descendu». Il a brisé la captivité des limbes, et il est monté, selon cette parole de l'Apôtre: «Il a conduit la captivité captive ». L'Apôtre ne parle pas de l'auteur de la captivité, mais de la captivité elle-même, quoique, en détruisant l'empire de la captivité, il ait par cela même détruit l'auteur de cet empire. Et quelle captivité? La mort. Il a tué la lettre, et le maître du mal a perdu son pouvoir. Il a désarmé le fort armé, il lui a arraché son glaive et l'a conduit captif de cette même captivité.
C'est là ce que nous atteste l'Ecriture: «La mort ira et sortira, et le démon se tint debout à ses pieds ». Or, celui qui s'est tenu vaincu devant les pieds du vainqueur, quelle peut être sa contenance, si ce n'est celle d'un captif? «Il a incliné les cieux, et il est descendu» vers le monde. Il a fait captif le démon et il est monté au ciel, afin que celui qui par nature est le Roi suprême du ciel, fût établi par son corps le roi de la terre, et par sa mort le triomphateur des enfers, selon cette parole de l'Apôtre: «Afin que tout genou fléchisse au ciel, sur la terre et dans les enfers ». Et «Jésus-Christ est mort et ressuscité, afin qu'il devînt le roi des morts et des vivants ».
Ph 2,7-9 - 2. Ps 143,15
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