coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13281 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: — «les puissances des enfers ne prévaudront» pas sur l'Eglise —/Pape Benoît XV1/ Mar 27 Juil - 15:18 | |
| Citation réflexion à méditer: Cette thématique traverse toute la liturgie de la Parole d’aujourd’hui. La première et la deuxième lecture parlent respectivement de saint Pierre et de saint Paul en soulignant précisément l'action libératrice de Dieu à leur égard. Le texte des Actes des Apôtres en particulier décrit avec une abondance de détails l'intervention de l'ange du Seigneur, qui libère Pierre de ses chaînes et le conduit hors de la prison de Jérusalem où l'avait fait enfermer, sous étroite surveillance, le roi Hérode (cf. Ac 12, 1-11). Paul en revanche, en écrivant à Timothée alors qu'il sent désormais s'approcher la fin de sa vie terrestre, en fait un bilan conclusif dont il ressort que le Seigneur a toujours été proche de lui, l'a libéré de tant de dangers et le libérera encore en l'introduisant dans son Royaume éternel (cf. 2 Tm 4, 6-8.17-18). Le thème est renforcé par le Psaume responsorial (Ps 33), et trouve un développement particulier également dans le passage évangélique de la confession de Pierre, là où le Christ promet que les puissances des enfers ne prévaudront pas sur l'Eglise (cf. Mt 16, 18). En observant bien on remarque, dans cette thématique, une certaine progression. Dans la première Lecture nous est raconté un épisode spécifique qui montre l'intervention du Seigneur pour libérer Pierre de la prison; dans la deuxième, Paul, sur la base de son extraordinaire expérience apostolique, se dit convaincu que le Seigneur, qui l'a déjà libéré «de la gueule du lion», le libérera «de toute entreprise perverse» en lui ouvrant les portes du Ciel; dans l'Évangile en revanche on ne parle plus individuellement des apôtres, mais de l'Église dans son ensemble et de sa sécurité vis-à-vis des forces du mal, entendues au sens large et profond. De cette manière nous voyons que la promesse de Jésus — «les puissances des enfers ne prévaudront» pas sur l'Église — comprend à la fois les expériences historiques de persécutions subies par Pierre et Paul et par les autres témoins de l'Évangile, mais va au-delà, en voulant assurer la protection surtout contre les menaces d'ordre spirituel; selon ce que Paul lui-même écrit dans la Lettre aux Ephésiens: «Car ce n'est pas contre des adversaires de sang et de chair que nous avons à lutter, mais contre les Principautés, contre les Puissances, contre les Régisseurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits du mal qui habitent les espaces célestes» (Ep 6, 12). En effet, si nous pensons aux deux millénaires d'histoire de l'Église, nous pouvons observer que — comme l'avait pré-annoncé le Seigneur Jésus (cf. Mt 10, 16-33) — les épreuves n’ont jamais été épargnées aux chrétiens, qui à certaines périodes et dans certains lieux ont pris la forme de véritables persécutions. Mais celles-ci, malgré les souffrances qu'elles provoquent, ne constituent pas le danger le plus grand pour l'Église. Le plus grand dommage, en effet, elle le subit de ce qui pollue la foi et la vie chrétienne de ses membres et de ses communautés, en touchant à l'intégrité du Corps mystique, en affaiblissant sa capacité prophétique et de témoignage, en voilant la beauté de son visage. Cette réalité est déjà attestée dans la correspondance paulinienne. La Première Lettre aux Corinthiens, par exemple, répond précisément à certains problèmes de division, d'incohérence, d'infidélité à l'Evangile qui menacent sérieusement l'Eglise. Mais la Seconde Lettre à Timothée aussi — dont nous avons écouté un passage — parle des dangers des «derniers jours», en les identifiant comme des attitudes négatives qui appartiennent au monde et qui peuvent contaminer la communauté chrétienne: égoïsme, vanité, orgueil, cupidité, etc. (cf. 3, 1-5). La conclusion de l'Apôtre est rassurante: les hommes qui font le mal — écrit-il — «n'iront pas plus loin, car leur folie sera démasquée aux yeux de tous» (3, 9). Il existe donc une garantie de liberté assurée par Dieu à l'Église, une liberté à la fois vis-à-vis des liens matériels qui essaient d'en empêcher ou d'en contraindre la mission, et des maux spirituels et moraux, qui peuvent en entacher l'authenticité et la crédibilité. | |
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