coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13276 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: 25/Que dit La Parole de Dieu sur les jeunes?/L’appel de l’Ami/287 À 299/ Sam 2 Avr - 10:56 | |
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287. Pour discerner sa propre vocation, il faut reconnaître que cette vocation est l’appel d’un ami : Jésus. A ses amis, si on leur offre quelque chose, on leur offre le meilleur. Et ce meilleur n’est pas nécessairement la chose la plus coûteuse ou la plus difficile à obtenir, mais celle dont on sait qu’elle donnera de la joie à l’autre. Un ami perçoit cela avec tant de clarté qu’il peut visualiser dans son imagination le sourire de son ami quand il ouvre son cadeau. Ce discernement d’amitié est ce que je propose aux jeunes comme modèle s’ils cherchent à trouver quelle est la volonté de Dieu pour leur vie.288. Je voudrais qu’ils sachent que lorsque le Seigneur pense à chacun, dans ce qu’il souhaiterait lui offrir, il pense à lui comme à son ami personnel. Et s’il a prévu de t’offrir une grâce, un charisme qui te fera vivre ta vie à plein et te transformera en une personne utile pour les autres, en quelqu’un qui laissera une trace dans l’histoire, ce sera sûrement quelque chose qui te réjouira au plus profond de toi et qui t’enthousiasmera plus que toute chose au monde. Non pas parce qu’il va te donner un charisme extraordinaire ou rare, mais parce qu’il sera juste à ta mesure, à la mesure de ta vie entière.289. Le don de la vocation sera sans aucun doute un don exigeant. Les dons de Dieu sont interactifs et pour en profiter tu dois mettre beaucoup en jeu, tu dois risquer. Mais ce ne sera pas l’exigence d’un devoir imposé par un autre de l’extérieur, mais quelque chose qui te stimulera à grandir et à choisir que ce don mûrisse et devienne un don pour les autres. Quand le Seigneur suscite une vocation, il ne pense pas seulement à ce que tu es, mais à tout ce que tu pourras parvenir à être avec lui et avec les autres.290. La puissance de la vie et la force de sa propre personnalité se nourrissent mutuellement à l’intérieur de chaque jeune et le poussent à aller au-delà de toutes limites. L’inexpérience permet que cela arrive, même si rapidement cela se transforme en expérience, très souvent douloureuse. Il est important de mettre en contact ce désir de « l’infini du commencement pas encore mis à l’épreuve »[160] avec l’amitié inconditionnelle que nous offre Jésus. Avant toute loi et tout devoir, ce que Jésus nous propose pour choisir est le fait de suivre, comme le font des amis qui se suivent et se cherchent et se trouvent par pure amitié. Tout le reste vient après, et même les échecs de la vie peuvent être une expérience inestimable de cette amitié qui jamais ne se brise.
Écoute et accompagnement
291. Il y a des prêtres, des religieux, des religieuses, des laïcs, des professionnels, et même des jeunes formés, qui peuvent accompagner les jeunes dans leur discernement vocationnel. Quand il nous incombe d’aider l’autre à discerner le chemin de sa vie, la première chose est d’écouter. Et cette écoute suppose trois sensibilités ou attentions distinctes et complémentaires:292. La première sensibilité ou attention est à la personne. Il s’agit d’écouter l’autre qui se donne lui-même à nous dans ses paroles. Le signe de cette écoute est le temps que je consacre à l’autre. Ce n’est pas une question de quantité, mais que l’autre sente que mon temps est à lui: celui dont il a besoin pour m’exprimer ce qu’il veut. Il doit sentir que je l’écoute inconditionnellement, sans m’offenser, sans me scandaliser, sans m’ennuyer, sans me fatiguer. Cette écoute est celle que le Seigneur exerce quand il se met à marcher à côté des disciples d’Emmaüs et qu’il les accompagne un long moment par un chemin qui allait dans la direction opposée à la bonne direction (Lc 24, 13-35). Quand Jésus fait le mouvement d’aller de l’avant parce qu’ils sont arrivés à leur maison, là ils comprennent qu’il leur a offert son temps, et alors ils lui offrent le leur, en lui donnant l’hébergement. Cette écoute attentive et désintéressée indique la valeur que l’autre personne a pour nous, au-delà de ses idées et de ses choix de vie.293. La seconde sensibilité ou attention est celle de discerner. Il s’agit d’épingler le moment précis où l’on discerne la grâce ou la tentation. Parce que parfois les choses qui traversent notre imagination ne sont que des tentations qui nous détournent de notre véritable chemin. Ici, je dois me demander ce que cette personne me dit exactement, ce qu’elle veut me dire, ce qu’elle désire que je comprenne de ce qui se passe. Ce sont des questions qui aident à comprendre où s’enchainent les arguments qui meuvent l’autre et à sentir le poids et le rythme de ses affections influencées par cette logique. Cette écoute vise à discerner les paroles salvatrices du bon Esprit, qui nous propose la vérité du Seigneur, mais également les pièges du mauvais esprit – ses erreurs et ses séductions –. Il faut avoir le courage, la tendresse et la délicatesse nécessaires pour aider l’autre à reconnaître la vérité et les mensonges ou les prétextes.294. La troisième sensibilité ou attention vise à écouter les impulsions que l’autre expérimente “en avant”. C’est l’écoute profonde de “ce vers quoi l’autre veut vraiment aller”. Au-delà de ce qu’il sent et pense dans le présent, de ce qu’il a fait dans le passé, l’attention vise ce qu’il voudrait être. Parfois cela implique que la personne ne regarde pas tant ce qui lui plaît, ses désirs superficiels, mais ce qui plaît plus au Seigneur, son projet pour sa propre vie qui s’exprime dans une inclination du cœur, au-delà de l’enveloppe des goûts et des sentiments. Cette écoute est attention à l’intention ultime, celle qui en définitive décide de la vie, parce qu’il existe Quelqu’un comme Jésus qui entend et évalue cette intention ultime du cœur. C’est pourquoi il est toujours disposé à aider chacun pour qu’il la reconnaisse, et pour cela il suffit que quelqu’un lui dise : “Seigneur, sauve-moi ! Aie pitié de moi !”.295. Alors oui, le discernement devient un instrument de lutte pour mieux suivre le Seigneur.]161] De cette manière, le désir de reconnaître sa propre vocation acquiert une intensité suprême, une qualité différente et un niveau supérieur, qui répond beaucoup mieux à la dignité de sa propre vie. Parce qu’en définitive un bon discernement est un chemin de liberté qui fait apparaître ce que chaque personne a d’unique, ce qui est vraiment soi, vraiment personnel, que Dieu seul connaît. Les autres ne peuvent ni pleinement comprendre ni anticiper de l’extérieur comment cela se développera.296. C’est pourquoi, quand on écoute l’autre de cette manière, à un moment donné, on doit disparaître pour le laisser poursuivre ce chemin qu’il a découvert. C’est disparaître comme le Seigneur disparaît à la vue de ses disciples et les laisse seuls avec la brûlure du cœur qui devient un élan irrésistible de se mettre en chemin. (Lc 24, 31-33). Au retour dans la communauté, les disciples d’Emmaüs recevront la confirmation que vraiment le Seigneur est ressuscité (Lc 24, 34).297. Etant donné que « le temps est supérieur à l’espace »,[162] il est nécessaire de susciter et d’accompagner des processus, et non pas d’imposer des parcours. Et ce sont des processus de personnes qui sont toujours uniques et libres. C’est pourquoi il est difficile d’établir des règles, même lorsque tous les signes sont positifs, parce qu’« il importe de soumettre ces mêmes facteurs positifs à un discernement attentif, pour ne pas les isoler l'un de l'autre et ne pas les mettre en opposition entre eux, comme s'ils étaient des absolus en opposition. Il en est de même pour les facteurs négatifs : il ne faut pas les rejeter en bloc et sans distinction, parce qu'en chacun d'eux peut se cacher une valeur qui attend d'être libérée et rendue à sa vérité totale ».[163]298. Mais pour accompagner les autres sur ce chemin, tu as d’abord besoin d’avoir l’habitude de le parcourir toi-même. Marie l’a fait, en affrontant ses questions et ses propres difficultés quand elle était très jeune. Qu’elle renouvelle ta jeunesse avec la force de sa prière et qu’elle t’accompagne toujours avec sa présence de Mère.
Et pour conclure... un désir
299. Chers jeunes, je serai heureux en vous voyant courir plus vite qu’en vous voyant lents et peureux. Courez, « attirés par ce Visage tant aimé, que nous adorons dans la sainte Eucharistie et que nous reconnaissons dans la chair de notre frère qui souffre. Que l’Esprit Saint vous pousse dans cette course en avant. L’Eglise a besoin de votre élan, de vos intuitions, de votre foi. Nous en avons besoin! Et quand vous arriverez là où nous ne sommes pas encore arrivés, ayez la patience de nous attendre ».[164] Donné à Lorette, près du Sanctuaire de la Sainte Maison,le 25 mars, Solennité de l’Annonciation du Seigneur de l’année 2019,la septième de mon Pontificat. François
Et demandons à la Vierge Marie de prier avec nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères.
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