coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: 3/Pape François/Sujet/ Parmi les chefs et les pharisiens, quelqu’un a-t-il cru en lui?/ Mar 25 Oct 2022 - 17:56 | |
| « Et chacun retourna chez soi » (Jn 7,53): après la discussion et tout ce qui suivit, chacun retourna à ses convictions. Il y a une fracture dans le peuple: les gens qui suivent Jésus l'écoutent – ils ne se rendent pas compte du temps qu’ils passent en l'écoutant, car la Parole de Jésus pénètre le cœur – et le groupe des docteurs de la Loi rejettent a priori Jésus parce qu'il n’agit pas selon la loi, selon eux. Ce sont deux groupes de personnes. Les gens qui aiment Jésus et le suivent et le groupe d'intellectuels de la Loi, les chefs d'Israël, les chefs du peuple. C'est clair : "Quand les gardes revinrent auprès des chefs des prêtres qui leur demandent:" Pourquoi ne l'avez-vous pas amené ici? ", les gardes répondirent : " Jamais un homme n'a parlé ainsi. " Mais les pharisiens leur répliquèrent : « Vous vous êtes donc laissés égarer vous aussi? Parmi les chefs et les pharisiens, quelqu’un a-t-il cru en lui? Mais ces gens qui ne connaissent pas la loi sont des maudits » (Jn 7,45-49). Ce groupe de docteurs de la loi, l'élite, ressent du mépris pour Jésus. Mais «il éprouve aussi du mépris pour le peuple, “ces gens” qui sont ignorants, qui ne savent rien ». Le saint peuple fidèle de Dieu croit en Jésus, le suit » tandis que ce petit groupe d'élite, les docteurs de la Loi, se détache du peuple et ne reçoit pas Jésus. Mais pourquoi, puisqu'il étaient puissants, intelligents, qu'ils avaient étudié? Cependant, ils avaient un gros défaut : ils avaient perdu la mémoire de leur appartenance à un peuple.
Le peuple de Dieu suit Jésus... il ne sait pas expliquer pourquoi, mais il le suit et arrive au cœur, et il ne se lasse pas. Pensons au jour de la multiplication des pains: ces gens ont passé toute la journée avec Jésus, au point que les apôtres disent à Jésus: "Renvoie-les, afin qu'ils s'en aillent s’acheter à manger" ( Mc 6, 36). Les apôtres aussi prenaient leurs distances, ils ne le méprisaient pas, mais n'avaient pas de considération pour le peuple de Dieu: "Qu'ils aillent manger". La réponse de Jésus est: "Donnez-leur vous-mêmes à manger" ( Mc 6,37). Il les remet au sein du peuple. Cette fracture entre l'élite des chefs religieux et le peuple est un drame qui vient de loin. Pensons également dans l'Ancien Testament à l'attitude des fils d'Eli dans le temple: ils se servaient du peuple de Dieu; et si l'un d'eux un peu athée venait accomplir la Loi, ils disaient: "Ils sont superstitieux". Le mépris du peuple. Le mépris des gens "qui ne sont pas aussi instruits que nous qui avons étudié, qui savons ...". Au lieu de cela, le peuple de Dieu a une grande grâce: le flair. Le flair de savoir où est l'Esprit. Il est pécheur, comme nous: il est pécheur. Mais il a ce flair de connaître les voies du salut.
Le problème avec les élites, avec des clercs d'élite comme ceux-ci, c'est qu'ils avaient perdu la mémoire de leur appartenance au peuple de Dieu; ils sont devenus sophistiqués, ils sont passés à une autre classe sociale, ils se sentent leaders. C'est le cléricalisme qui déjà se faisait sentir. "Mais comment – ai-je entendu ces jours-ci – comment se fait-il que ces religieuses, ces prêtres en bonne santé se rendent chez les pauvres pour leur donner à manger, alors qu'ils peuvent attraper le coronavirus? Mais dites à la mère supérieure de ne pas laisser les religieuses sortir, dites à l'évêque de ne pas laisser les prêtres sortir! Ils servent pour les sacrements! Mais pour donner à manger, que le gouvernement s’en occupe! ". C'est ce dont on parle ces jours-ci: le même sujet. "Ce sont des personnes de seconde classe: nous sommes la classe dirigeante, nous ne devons pas nous salir les mains avec les pauvres".
Souvent, je pense: il y a de bonnes personnes – des prêtres, des religieuses – qui n'ont pas le courage d'aller servir les pauvres. Quelque chose manque. Ce qui manquaient à ces gens, aux docteurs de la loi. Ils ont perdu la mémoire, ils ont perdu ce que Jésus ressentait dans son cœur: qu'il était membre à part entière de son peuple. Ils ont perdu la mémoire de ce que Dieu a dit à David: "Je t'ai pris du troupeau." Ils ont perdu la mémoire de leur appartenance au troupeau. Et chacun retourna chez lui (Jn 7,53). Une fracture. Nicodème, qui voulait faire quelque chose – c'était un homme inquiet, peut-être pas très courageux, trop diplomate, mais inquiet – est pourtant allé voir Jésus, mais il était fidèle avec ce qu’il pouvait; il essaie de faire une médiation et s’appuie sur la loi: « Notre Loi juge-t-elle un homme avant de l'avoir écouté et de savoir ce qu'il fait? » (Jn 7, 51). Ils lui répondirent, mais ils ne répondirent pas à la question sur la Loi, et dirent: « Serais-tu toi aussi de Galilée? Etudie. Tu es un ignorant, et tu verras qu'un prophète ne sort pas de Galilée " (Jn 7, 52). Et ainsi, ils ont mis fin à l'histoire.
Pensons aujourd'hui aussi à tant d'hommes et de femmes qualifiés au service de Dieu qui sont bons et vont servir le peuple; beaucoup de prêtres qui ne se désolidarisent pas du peuple. L’autre jour, j'ai reçu la photographie d'un prêtre, un curé de montagne, qui sert dans de nombreux villages, dans un endroit où il neige et, dans la neige, il portait l'ostensoir dans les petits villages pour donner la bénédiction. Il ne se souciait pas de la neige, il ne se souciait pas de la brûlure que le froid lui faisait ressentir dans les mains, au contact du métal de l'ostensoir: il se souciait seulement d'apporter Jésus aux gens. Que chacun de nous réfléchisse pour savoir de quel côté nous sommes, si nous sommes au milieu, un peu indécis, si nous éprouvons le sentiment du peuple de Dieu, du peuple fidèle de Dieu qui ne peut pas faillir: ils a cette infallibilitas in credendo. Et pensons à l'élite qui se sépare du peuple de Dieu, à ce cléricalisme. Il se peut que le conseil que Paul donne à son disciple, à l'évêque, au jeune évêque Timothée, nous fasse du bien à tous: "Souviens-toi de ta mère et de ta grand-mère" ( 2 Tim. 1,5). Souviens-toi de ta mère et de ta grand-mère. Si Paul conseillait cela, c'était parce qu'il connaissait bien le danger auquel conduisait ce sentiment d'être une élite chez nos dirigeants.
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