coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Sujet /11/Mariage/L'Amour dans la famille/Dans certaines sociétés subsiste encore la pratique de la polygamie et, dans d’autres contextes, celle. . ./ Ven 13 Jan - 10:54 | |
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53/ « Dans certaines sociétés subsiste encore la pratique de la polygamie, et, dans d’autres contextes, celle des mariages arrangés [...]. Dans de nombreux contextes, et pas seulement en Occident, se diffuse largement la pratique de la vie en commun avant le mariage ou même de la cohabitation sans aspirer à un lien institutionnel ». En différents pays, la législation facilite l’accroissement d’une multiplicité d’alternatives, de sorte qu’un mariage avec ses notes d’exclusivité, d’indissolubilité et d’ouverture à la vie finit par apparaître comme une offre obsolète parmi beaucoup d’autres. En de nombreux pays, une destruction juridique de la famille progresse, tendant à adopter des formes basées quasi exclusivement sur le paradigme de l’autonomie de la volonté. S’il est juste et légitime de rejeter de vieilles formes de la famille ‘‘traditionnelle’’, caractérisées par l’autoritarisme, y compris par la violence, cela ne devrait pas conduire à la dépréciation du mariage mais à la redécouverte de son véritable sens et à sa rénovation. La force de la famille « réside essentiellement dans sa capacité d’aimer et d’enseigner à aimer. Aussi blessée soit-elle, une famille pourra toujours grandir en s’appuyant sur l’amour ».
54. Par cet bref panorama de la réalité, je désire souligner que, bien que de notables améliorations aient eu lieu dans la reconnaissance des droits des femmes à intervenir dans l’espace public, il y a encore beaucoup de chemin à parcourir dans certains pays. On n’a pas fini d’éradiquer des coutumes inacceptables. Je souligne la violence honteuse qui parfois s’exerce sur les femmes, les abus dans le cercle familial et diverses formes d’esclavage, qui ne constituent pas une démonstration de force masculine, mais une lâche dégradation. La violence verbale, physique et sexuelle qui s’exerce sur les femmes dans certaines familles contredit la nature même de l’union conjugale. Je pense à la grave mutilation génitale de la femme dans certaines cultures, mais aussi à l’inégalité d’accès à des postes de travail dignes et aux lieux où se prennent les décisions. L’histoire porte les marques des excès des cultures patriarcales où la femme était considérée comme de seconde classe ; mais rappelons aussi le phénomène des mères porteuses, ou « l’instrumentalisation et la marchandisation du corps féminin dans la culture médiatique actuelle ». Certains considèrent que beaucoup de problèmes actuels sont apparus à partir de l’émancipation de la femme. Mais cet argument n’est pas valide, « cela est faux, ce n’est pas vrai ! C’est une forme de machisme ». L’égale dignité entre l’homme et la femme nous pousse à nous réjouir que les vieilles formes de discrimination soient dépassées, et qu’au sein des familles un effort de réciprocité se réalise. Même si des formes de féminisme, qu’on ne peut juger adéquates, apparaissent, nous admirons cependant une œuvre de l’Esprit dans la reconnaissance plus claire de la dignité de la femme et de ses droits.
55/ « L’homme revêt un rôle tout aussi décisif dans la vie de la famille, en se référant plus particulièrement à la protection et au soutien de l’épouse et des enfants. Beaucoup d’hommes sont conscients de l’importance de leur rôle dans la famille et le vivent avec les qualités spécifiques du caractère masculin. L’absence du père marque gravement la vie familiale, l’éducation des enfants et leur insertion dans la société. Son absence peut être physique, affective, cognitive et spirituelle. Cette carence prive les enfants d’un modèle de référence du comportement paternel ».
56/ Un autre défi apparaît sous diverses formes d’une idéologie, généralement appelée ‘‘gender’’, qui « nie la différence et la réciprocité naturelle entre un homme et une femme. Elle laisse envisager une société sans différence de sexe et sape la base anthropologique de la famille. Cette idéologie induit des projets éducatifs et des orientations législatives qui encouragent une identité personnelle et une intimité affective radicalement coupées de la diversité biologique entre masculin et féminin. L’identité humaine est laissée à une option individualiste, qui peut même évoluer dans le temps ». Il est inquiétant que certaines idéologies de ce type, qui prétendent répondre à des aspirations parfois compréhensibles, veulent s’imposer comme une pensée unique qui détermine même l’éducation des enfants. Il ne faut pas ignorer que « le sexe biologique (sex) et le rôle socioculturel du sexe (gender), peuvent être distingués, mais non séparés ». D’autre part, « la révolution biotechnologique dans le domaine de la procréation humaine a introduit la possibilité de manipuler l’acte d’engendrer, en le rendant indépendant de la relation sexuelle entre un homme et une femme. De la sorte, la vie humaine et la parentalité sont devenues des réalités qu’il est possible de faire ou de défaire, principalement sujettes aux désirs des individus ou des couples, qui ne sont pas nécessairement hétérosexuels ou mariés ». Une chose est de comprendre la fragilité humaine ou la complexité de la vie, autre chose est d’accepter des idéologies qui prétendent diviser les deux aspects inséparables de la réalité. Ne tombons pas dans le péché de prétendre nous substituer au Créateur. Nous sommes des créatures, nous ne sommes pas tout-puissants. La création nous précède et doit être reçue comme un don. En même temps, nous sommes appelés à sauvegarder notre humanité, et cela signifie avant tout l’accepter et la respecter comme elle a été créée.
57/ Je rends grâce à Dieu du fait que beaucoup de familles, qui sont loin de se considérer comme parfaites, vivent dans l’amour, réalisent leur vocation et vont de l’avant, même si elles tombent souvent en chemin. Un stéréotype de la famille idéale ne résulte pas des réflexions synodales, mais il s’en dégage un collage qui interpelle, constitué de nombreuses réalités différentes, remplies de joies, de drames, et de rêves. Les réalités qui nous préoccupent sont des défis. Ne tombons pas dans le piège de nous épuiser en lamentations auto-défensives, au lieu de réveiller une créativité missionnaire. Dans toutes les situations « l’Église ressent la nécessité de dire une parole de vérité et d’espérance [...]. Les grandes valeurs du mariage et de la famille chrétienne correspondent à la recherche qui traverse l’existence humaine ». Si nous voyons beaucoup de difficultés, elles sont – comme l’ont dit les Évêques de Colombie – un appel à « libérer en nous les énergies de l’espérance, en les traduisant en rêves prophétiques, en actions qui transforment et en imagination de la charité ». Le regard posé sur Jésus : La vocation de la famille 58/ Face aux familles et au milieu d’elles, doit toujours et encore résonner la première annonce, qui constitue ce qui « est plus beau, plus grand, plus attirant et en même temps plus nécessaire » et qui « doit être au centre de l’activité évangélisatrice ». C’est le principal message « que l’on doit toujours écouter de nouveau de différentes façons et que l’on doit toujours annoncer de nouveau durant la catéchèse sous une forme ou une autre ». Car « il n’y a rien de plus solide, de plus profond, de plus sûr, de plus consistant et de plus sage que cette annonce » et « toute la formation chrétienne est avant tout l’approfondissement du kérygme ».
59. Notre enseignement sur le mariage et la famille ne peut cesser de s’inspirer et de se transfigurer à la lumière de ce message d’amour et de tendresse, pour ne pas devenir pure défense d’une doctrine froide et sans vie. Car le mystère de la famille chrétienne ne peut pas non plus se comprendre pleinement si ce n’est à la lumière de l’amour infini du Père manifesté dans le Christ qui s’est donné jusqu’au bout et qui est vivant parmi nous. C’est pourquoi je voudrais contempler le Christ vivant présent dans tant d’histoires d’amour, et invoquer le feu de l’Esprit sur toutes les familles du monde.
60. Dans ce cadre, ce bref chapitre recueille une synthèse de l’enseignement de l’Église sur le mariage et la famille. Je citerai également ici divers apports présentés par les Pères synodaux dans leurs réflexions sur la lumière que nous offre la foi. Ils ont commencé par le regard de Jésus et ont indiqué qu’il « a regardé avec amour et tendresse les femmes et les hommes qu’il a rencontrés, en accompagnant leurs pas avec vérité, patience et miséricorde, tout en annonçant les exigences du Royaume de Dieu ». De la même manière, le Seigneur nous accompagne aujourd’hui dans notre souci de vivre et de transmettre l’Évangile de la famille.
Jésus reprend et conduit à sa plénitude le projet divin 61. Face à ceux qui interdisaient le mariage, le Nouveau Testament enseigne que « tout ce que Dieu a créé est bon et aucun aliment n'est à proscrire » (1Tm 4, 4). Le mariage est un ‘‘don’’ du Seigneur (1 Co 7, 7). En même temps, grâce à cette évaluation positive, un accent fort est mis sur la protection de ce don divin : « Que le mariage soit honoré de tous et le lit nuptial sans souillure » (He 13, 4). Ce don de Dieu inclut la sexualité : « Ne vous refusez pas l'un à l'autre » (1 Co 7, 5).
Et demandons à la Vierge Marie de prier avec nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères. | |
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