coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Sujet /20/Mariage/1/L'Amour dans la famille/2/Se marier par amour/3/L’amour qui se manifeste et qui grandit/ Sam 14 Jan - 23:10 | |
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Se marier par amour 131/Je voudrais dire aux jeunes que rien de tout cela n’est compromis lorsque l’amour emprunte la voie de l’institution matrimoniale. L’union trouve dans cette institution la manière d’orienter sa stabilité et sa croissance réelle et concrète. Certes, l’amour est beaucoup plus qu’un consentement externe, ou une sorte de contrat matrimonial ; mais il est certain aussi que la décision de donner au mariage une configuration visible dans la société, par certains engagements, a son importance : cela montre le sérieux de l’identification avec l’autre, indique une victoire sur l’individualisme de l’adolescence, et exprime la ferme décision de s’appartenir l’un l’autre. Se marier est un moyen d’exprimer qu’on a réellement quitté le nid maternel pour tisser d’autres liens solides et assumer une nouvelle responsabilité envers une autre personne. Cela vaut beaucoup plus qu’une simple association spontanée en vue d’une gratification mutuelle, qui serait une privatisation du mariage. Le mariage, en tant qu’institution sociale, est une protection et le fondement de l’engagement mutuel, de la maturation de l’amour, afin que l’option pour l’autre grandisse en solidité, dans le concret et en profondeur, et pour qu’il puisse, en retour, accomplir sa mission dans la société. C’est pourquoi le mariage va au-delà de toutes les modes passagères et perdure. Son essence est enracinée dans la nature même de la personne humaine et de son caractère social. Il implique une série d’obligations, mais qui jaillissent de l’amour même, un amour si déterminé et si généreux qu’il est capable de risquer l’avenir.
132/ Choisir le mariage de cette manière, exprime la décision réelle et effective de faire converger deux chemins en un unique chemin, quoiqu’il arrive et face à n’importe quel défi. En raison du sérieux de cet engagement public de l’amour, il ne peut pas être une décision précipitée ; mais pour cette même raison, on ne peut pas non plus le reporter indéfiniment. S’engager avec l’autre de manière exclusive et définitive comporte toujours une part de risque et de pari audacieux. Le refus d’assumer cet engagement est égoïste, intéressé, mesquin, il s’éternise dans la reconnaissance des droits de l’autre et n’en finit pas de le présenter à la société comme digne d’être aimé inconditionnellement. Par contre, ceux qui sont vraiment amoureux tendent à le manifester aux autres. L’amour concrétisé dans le mariage contracté devant les autres, avec tous les engagements qui dérivent de cette institutionnalisation, est la manifestation et le gage d’un « oui » qui se dit sans réserves et sans restrictions. Ce oui signifie assurer l’autre qu’il pourra toujours avoir confiance, qu’il ne sera pas abandonné quand il perdra son attrait, quand il aura des difficultés ou quand se présenteront de nouvelles occasions de plaisirs ou d’intérêts égoïstes.
L’amour qui se manifeste et qui grandit 133/L’amour d’amitié unifie tous les aspects de la vie matrimoniale, et il aide les membres de la famille à aller de l’avant à toutes les étapes. C’est pourquoi les gestes qui expriment cet amour doivent être cultivés constamment, sans mesquinerie, accompagnés par des paroles d’affection. En famille « il est nécessaire d’utiliser trois mots. Je veux le répéter, trois mots : permission, merci, excuse, Trois mots clés ! ». « Quand, dans une famille, on n’est pas envahissant et que l’on demande “s’il te plaît”, quand, dans une famille, on n’est pas égoïste et que l’on apprend à dire “merci”, quand, dans une famille, quelqu’un s’aperçoit qu’il a fait quelque chose de mal et sait dire “excuse-moi”, dans cette famille il y a la paix et la joie ». Ne soyons pas avares de ces mots, soyons généreux à les répéter jour après jour, parce qu’« ils sont pénibles certains silences, parfois en famille, entre mari et femme, entre parents et enfants, entre frères». En revanche, les mots adéquats, dits au bon moment, protègent et alimentent l’amour, jour après jour.
134. Tout ceci se réalise dans un parcours de croissance permanente. Cette forme si particulière de l’amour qu’est le mariage est appelée à une constante maturation, parce qu’il faut toujours lui appliquer ce que saint Thomas d’Aquin disait de la charité : « En effet, la charité, considérée dans sa nature spécifique propre, n'a rien qui limite son accroissement, car elle est une participation de la charité infinie qui est l'Esprit Saint […]. Du côté du sujet, on ne saurait non plus fixer de terme à l'accroissement de la charité ; car, toujours, la charité augmentant, l'aptitude à augmenter encore s'accroît d'autant plus ». Saint Paul exhortait avec force : « Que le Seigneur vous fasse croître et abonder dans l'amour que vous avez les uns envers les autres » (1Thimothée 3, 12) ; et il ajoute : « Sur l'amour fraternel […], nous vous engageons, frères, à faire encore des progrès » (1Thimotée 4, 9-10). Encore des progrès. L’amour matrimonial ne se préserve pas avant tout en parlant de l’indissolubilité comme une obligation, ou en répétant une doctrine, mais en le consolidant grâce à un accroissement constant sous l’impulsion de la grâce. L’amour qui ne grandit pas commence à courir des risques, et nous ne pouvons grandir qu’en répondant à la grâce divine par davantage de gestes d’amour, par des gestes de tendresse plus fréquents, plus intenses, plus généreux, plus tendres, plus joyeux. Le mari et la femme « prennent conscience de leur unité et l’approfondissent sans cesse davantage». Le don de l’amour divin qui se répand sur les époux est en même temps un appel à un développement constant de ce bienfait de la grâce.
135. Certaines illusions sur un amour idyllique et parfait, privé ainsi de toute stimulation pour grandir, ne font pas de bien. Un idéal céleste de l’amour terrestre oublie que le mieux c’est ce qui n’est pas encore atteint, le vin bonifié avec le temps. Comme l’ont rappelé les Évêques du Chili, « les familles parfaites que nous propose une propagande mensongère et consumériste, n’existent pas. Dans ces familles, les années ne passent pas, la maladie, la douleur et la mort n’existent pas […]. La propagande consumériste présente une illusion qui n’a rien à voir avec la réalité que doivent affronter jour après jour les hommes et les femmes en charge d’une famille ». Il est plus sain d’accepter, avec réalisme, les limites, les défis ainsi que les imperfections, et d’écouter l’appel à grandir ensemble, à faire mûrir l’amour et à cultiver la solidité de l’union quoi qu’il arrive.
nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères.
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