coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Sujet /21/Mariage/L'Amour dans la famille/Souvent, l’un des conjoints n’a pas besoin d’une solution à ses problèmes, mais il a besoin d’être écouté./ Sam 14 Jan - 23:50 | |
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Le dialogue dans le couple
136. Le dialogue est une manière privilégiée et indispensable de vivre, d’exprimer et de faire mûrir l’amour, dans la vie matrimoniale et familiale. Mais il suppose un apprentissage long et difficile. Hommes et femmes, adultes et jeunes, ont des manières différentes de communiquer, utilisent un langage différent, agissent selon des codes distincts. La manière de poser les questions, la manière de répondre, le ton utilisé, le moment, et beaucoup d’autres facteurs peuvent conditionner la communication. De plus, il est toujours nécessaire de cultiver certaines attitudes qui expriment l’amour et permettent un dialogue authentique.
137. Se donner du temps, du temps de qualité, qui consiste à écouter avec patience et attention, jusqu’à ce que l’autre ait exprimé tout ce qu’il a sur le cœur, demande l’ascèse de ne pas commencer à parler avant le moment opportun. Au lieu de commencer à donner des avis ou des conseils, il faut s’assurer d’avoir écouté tout ce que l’autre avait besoin d’extérioriser. Cela implique de faire le silence intérieur pour écouter sans bruit dans le cœur, ou dans l’esprit : se défaire de toute hâte, laisser de côté ses propres besoins et ses urgences, faire de la place. Souvent, l’un des conjoints n’a pas besoin d’une solution à ses problèmes, mais il a besoin d’être écouté. Il veut sentir qu’ont été pris en compte sa peine, sa désillusion, sa crainte, sa colère, son espérance, son rêve. Mais ces plaintes sont fréquentes : “Il ne m’écoute pas. Quand il semble le faire, en réalité il pense à autre chose”. “Je lui parle et je sens qu’il espère que j’en finisse le plus vite possible”. “Quand je lui parle, elle essaye de changer de sujet, ou elle me donne des réponses expéditives pour clore la conversation”.
138. Cultiver l’habitude d’accorder une réelle importance à l’autre. Il s’agit de valoriser sa personne, de reconnaître qu’il a le droit d’exister, de penser de manière autonome et d’être heureux. Il ne faut jamais sous-estimer l’importance de ce qu’il dit ou demande, bien qu’il soit nécessaire d’exprimer son propre point de vue. La conviction que chacun a quelque chose à apporter est ici sous-jacente, parce que chacun a une expérience différente de la vie, parce que chacun regarde d’un point de vue différent, a des inquiétudes différentes et a des aptitudes ainsi que des intuitions différentes. Il est possible de reconnaître la vérité de l’autre, l’importance de ses préoccupations les plus profondes, et l’arrière-plan de ce qu’il dit, y compris au-delà des paroles agressives. Pour y parvenir, il faut essayer de se mettre à sa place et interpréter ce qu’il y a au fond de son cœur, déceler ce qui le passionne, et prendre cette passion comme point de départ pour approfondir le dialogue.
139. Il faut de l’ouverture d’esprit pour ne pas s’enfermer avec obsession dans quelques idées, et il faut de la souplesse afin de pouvoir modifier ou compléter ses propres opinions. Il est possible qu’à partir de ma pensée et de celle de l’autre, puisse surgir une nouvelle synthèse qui nous enrichit tous deux. L’unité à laquelle il faut aspirer n’est pas uniformité, mais une ‘‘unité dans la diversité’’ ou une ‘‘diversité réconciliée’’. Dans ce type enrichissant de communion fraternelle, les différences se croisent, se respectent et se valorisent, mais en conservant différentes notes et différents accents qui enrichissent le bien commun. Il faut se libérer de l’obligation d’être égaux. Il faut également du flair pour se rendre compte à temps des ‘‘interférences’’ qui peuvent apparaître, pour qu’elles ne détruisent pas un processus de dialogue. Par exemple, reconnaître les mauvais sentiments qui apparaissent et les relativiser pour qu’ils ne portent pas préjudice à la communication. La capacité d’exprimer ce qu’on ressent sans blesser est importante ; utiliser un langage et une manière de parler qui peuvent être plus facilement acceptés et tolérés par l’autre, bien que le contenu soit exigeant ; faire part de ses propres reproches mais sans déverser sa colère comme une forme de vengeance, et éviter un langage moralisant qui cherche seulement à agresser, ironiser, culpabiliser, blesser. Beaucoup de discussions dans le couple ne portent pas sur des questions très graves. Parfois il s’agit de petites choses, de peu d’importance, mais ce qui altère les esprits, c’est la manière de les dire ou l’attitude adoptée dans le dialogue.
140. Il faut des gestes de prévenance envers l’autre et des marques d’affection. L’amour surpasse les pires barrières. Quand nous aimons quelqu’un, ou quand nous nous sentons aimés par lui, nous arrivons à mieux comprendre ce qu’il veut exprimer et à nous faire comprendre. Il faut surmonter la fragilité qui nous porte à avoir peur de l’autre comme s’il était un ‘‘concurrent’’. Il est très important de fonder sa propre sécurité sur des options profondes, des convictions ou des valeurs, et non pas sur le fait de l’emporter dans la discussion ou qu’on nous donne raison.
141. Finalement, reconnaissons que pour que le dialogue en vaille la peine, il faut avoir quelque chose à dire, et ceci demande une richesse intérieure qui soit alimentée par la lecture, la réflexion personnelle, la prière et l’ouverture à la société. Autrement, les conversations deviennent ennuyeuses et inconsistantes. Quand chacun des conjoints ne se cultive pas, et quand il n’existe pas une variété de relations avec d’autres personnes, la vie familiale devient un cercle fermé et le dialogue s’appauvrit.
Et demandons à la Vierge Marie de prier avec nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères. | |
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