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  Connaitre Pape François/Question 3/Que signifie être Pape pour un jésuite ?/

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coeurtendre
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 Connaitre Pape François/Question 3/Que signifie être Pape pour un jésuite  ?/ Empty
MessageSujet: Connaitre Pape François/Question 3/Que signifie être Pape pour un jésuite ?/    Connaitre Pape François/Question 3/Que signifie être Pape pour un jésuite  ?/ Icon_minitimeJeu 16 Fév - 9:47

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Que signifie être Pape pour un jésuite  Question 

Je veux poursuivre dans cette voie et lui pose une question sur le fait qu’il est le premier jésuite à être élu évêque de Rome : « A la lumière de la spiritualité ignatienne, comment voyez-vous le service de l’Église universelle auquel vous avez été appelé ? Que signifie pour un jésuite d’être élu Pape ? Quel point de la spiritualité ignatienne vous aide le mieux à vivre votre ministère ? ».

« Le discernement », me répond le Pape François. « C’est l’une des choses qui a le plus travaillé intérieurement saint Ignace. Pour lui c’est une arme (instrumento di lotta) pour mieux connaître le Seigneur et le suivre de plus près. J’ai toujours été frappé par la maxime décrivant la vision d’Ignace : Non coerceri a maximo, sed contineri a minimo divinum est (ne pas être enfermé par le plus grand, mais être contenu par le plus petit, c’est cela qui est divin). J’ai beaucoup réfléchi sur cette phrase pour l’exercice du gouvernement en tant que supérieur : ne pas être limité par l’espace le plus grand, mais être en mesure de demeurer dans l’espace le plus limité. Cette vertu du grand et du petit, c’est ce que j’appelle la magnanimité. A partir de l’espace où nous sommes, elle nous fait toujours regarder l’horizon. C’est faire les petites choses de tous les jours avec un cœur grand ouvert à Dieu et aux autres. C’est valoriser les petites choses à l’intérieur de grands horizons, ceux du Royaume de Dieu.

Cette maxime donne les critères nécessaires pour se disposer correctement en vue d’un discernement, pour sentir les choses de Dieu à partir de son “point de vue”. Pour saint Ignace les grands principes doivent être incarnés en prenant en compte les circonstances de lieu et de temps ainsi que les personnes. Jean XXIII, à sa manière, gouvernait avec une telle disposition intérieure, répétant la maxime Omnia videre, multa dissimulare, pauca corrigere (tout voir, passer sur beaucoup des choses, en corriger quelques-unes) parce que, tout en voyant omnia (tout), l’horizon le plus grand, il choisissait d’agir sur pauca, sur les choses les plus petites. On peut avoir de grands projets et les réaliser en agissant sur des choses minimes. Ou on peut utiliser de faibles moyens qui s’avèrent plus efficaces que des plus forts, comme le dit aussi Saint Paul dans la Première Lettre aux Corinthiens.

Ce discernement requiert du temps. Nombreux sont ceux qui pensent que les changements et les réformes peuvent advenir dans un temps bref. Je crois au contraire qu’il y a toujours besoin de temps pour poser les bases d’un changement vrai et efficace. Ce temps est celui du discernement. Parfois au contraire le discernement demande de faire tout de suite ce que l’on pensait faire plus tard. C’est ce qui m’est arrivé ces derniers mois. Le discernement se réalise toujours en présence du Seigneur, en regardant les signes, en étant attentif à ce qui arrive, au ressenti des personnes, spécialement des pauvres. Mes choix, même ceux de la vie quotidienne, comme l’utilisation d’une voiture modeste, sont liés à un discernement spirituel répondant à une exigence qui naît de ce qui arrive, des personnes, de la lecture des signes des temps. Le discernement dans le Seigneur me guide dans ma manière de gouverner.

Je me méfie en revanche des décisions prises de manière improvisée. Je me méfie toujours de la première décision, c’est-à-dire de la première chose qui me vient à l’esprit lorsque je dois prendre une décision. En général elle est erronée. Je dois attendre, évaluer intérieurement, en prenant le temps nécessaire. La sagesse du discernement compense la nécessaire ambiguïté de la vie et fait trouver les moyens les plus opportuns, qui ne s’identifient pas toujours avec ce qui semble grand ou fort ».

La Compagnie de Jésus

Le discernement est donc un pilier de la spiritualité du Pape. Il le caractérise comme jésuite. Je lui demande comment la Compagnie de Jésus peut être au service de l’Église aujourd’hui, quelle est sa spécificité, ainsi que les risques qu’elle court.

« La Compagnie est une institution en tension, toujours radicalement en tension. Le jésuite est un homme décentré. La Compagnie est en elle-même décentrée : son centre est le Christ et son Église. Par conséquent, si la Compagnie maintient le Christ et l’Église au centre, elle a deux points fondamentaux d’équilibre lui permettant de vivre en périphérie. En revanche, si elle est trop tournée vers elle-même, si elle se met elle-même au centre en se considérant comme une structure solide, très bien “armée”, elle court alors le risque de se sentir sûre d’elle-même et auto-suffisante. La Compagnie doit toujours avoir devant elle le Deus semper maior, la recherche de la gloire de Dieu toujours plus grande, l’Église, Vraie Epouse du Christ notre Seigneur, le Christ Roi qui nous conquiert et auquel nous offrons toute notre personne et toute notre fatigue, même si nous sommes des vases d’argiles, inadéquats. Cette tension nous porte continuellement hors de nous-mêmes. Le “compte de conscience” est le moyen, à la fois paternel et fraternel, qui force la Compagnie à se décentrer, justement parce qu’il l’aide à mieux sortir d’elle-même pour la mission ».

Le Pape fait ici référence à un point spécifique des Constitutions de la Compagnie de Jésus où on lit que le jésuite doit « manifester sa conscience », c’est-à-dire la situation intérieure qu’il est en train de vivre, de telle manière que le supérieur puisse être plus conscient et plus prudent dans son envoi en mission.

« Mais il est difficile de parler de la Compagnie, poursuit le Pape François. Si nous sommes trop explicites, nous courons le risque d’être équivoques. La Compagnie peut se dire seulement sous une forme narrative. Nous pouvons discerner seulement dans la trame d’un récit et pas dans une explication philosophique ou théologique, lesquelles, en revanche, peuvent être discutées. Le style de la Compagnie n’est pas la discussion mais le discernement, qui, évidemment, dans sa mise en œuvre, suppose la discussion. L’aura mystique ne définit jamais ses bords, ne clôt jamais la pensée. Le jésuite doit être une personne à la pensée incomplète, à la pensée ouverte. Il y a eu des époques dans la Compagnie durant lesquelles la pensée était fermée, rigide, plus instructive et ascétique que mystique : cette déformation a généré l’Epitome Instituti ».

Le Pape se réfère ici à une synthèse pratique des Constitutions. Formulée au XXe siècle, elle s’est peu à peu substituée à ces dernières. Pendant un temps, la formation des jésuites sur la Compagnie fut modelée par ce texte à tel point que quelques-uns ne lisaient jamais les Constitutions, texte fondateur de la Compagnie. Pour le Pape, les jésuites ont alors fait primer les règles sur l’esprit, cédant à la tentation de trop expliciter et de trop clarifier le charisme de leur ordre.

Il poursuit : « Le jésuite pense toujours, continuellement, en regardant l’horizon vers lequel il doit aller et en mettant le Christ au centre. C’est sa véritable force. Et cela pousse la Compagnie à être en recherche, créative, généreuse. Elle doit donc, aujourd’hui plus que jamais, être contemplative dans l’action; elle doit vivre une proximité profonde avec toute l’Église, entendue comme le Peuple de Dieu et notre Sainte Mère l’Église hiérarchique. Cela requiert beaucoup d’humilité, de sacrifice, de courage, spécialement quand on vit des incompréhensions ou que l’on est objet d’équivoques et de calomnies, mais c’est l’attitude la plus féconde. Pensons aux tensions du passé sur les rites chinois, sur les rites malabars, dans les réductions du Paraguay.

J’ai été moi-même témoin d’incompréhensions et de problèmes que la Compagnie a vécus récemment. Ce furent des temps difficiles, spécialement quand il s’est agi d’étendre le “quatrième vœu” d’obéissance au Pape à tous les jésuites et que cela ne s’est pas fait. Ce qui me rassurait au temps du père Arrupe, c’est qu’il était un homme de prière. Il passait beaucoup de temps en prière. Je me souviens de lui priant assis par terre, en tailleur, comme le font les Japonais. C’est pour cela qu’il avait une attitude juste et qu’il a pris les bonnes décisions ».

Le modèle : Pierre Favre, « prêtre réformé »

A ce moment de l’interview je me demande si, parmi les jésuites, des origines de la Compagnie à aujourd’hui, certains l’ont particulièrement marqué. J’interroge donc le Saint-Père et lui demande qui ils sont et en quoi ils l’ont marqué. Le Pape commence par me citer Ignace et François-Xavier puis insiste sur une figure connue surtout des jésuites, le bienheureux Pierre Favre (1506-1546), un Savoyard. C’est l’un des premiers compagnons de Saint Ignace, à dire vrai le premier, avec lequel il partagea la même chambre alors qu’ils étaient tous les deux étudiants à la Sorbonne, rejoints par un troisième étudiant, François-Xavier. Pierre Favre a été déclaré bienheureux le 5 septembre 1872 par Pie ix et son procès de canonisation est actuellement en cours.

Il évoque l’édition [espagnole] du Mémorial de Pierre Favre dont il confia la réalisation à deux jésuites spécialistes, Miguel A. Fiorito et Jaime H. Amadeo, alors qu’il était supérieur provincial, tout en me disant aimer particulièrement celle réalisée par Michel de Certeau. Je lui demande alors pourquoi il est marqué par Favre et quels traits de sa figure l’impressionnent.

« Le dialogue avec tous, même avec les plus lointains et les adversaires de la Compagnie; la piété simple, une certaine ingénuité peut-être, la disponibilité immédiate, son discernement intérieur attentif, le fait d’être un homme de grandes et fortes décisions, capable en même temps d’être si doux... ».

Pendant que le Pape François énumère cette liste de caractéristiques personnelles de son jésuite préféré, je comprends combien cette figure a été pour lui un modèle de vie. Michel de Certeau définit Favre comme le « prêtre réformé » pour lequel l’expérience intérieure, l’expression dogmatique et la réforme structurelle sont intimement liées. Il me semble comprendre que le Pape François s’inspire de cette manière de réformer.

Le Pape continue avec une réflexion sur le vrai visage du fundador (fondateur).

« Ignace est un mystique, pas un ascète. Je m’énerve beaucoup quand j’entends dire que les Exercices spirituels sont ignatiens seulement parce qu’ils sont faits dans le silence. En réalité les Exercices peuvent être aussi parfaitement ignatiens dans la vie courante et en dehors du silence. Le fait de souligner l’ascétisme, le silence et la pénitence est une déformation qui s’est diffusée dans la Compagnie, spécialement dans le milieu espagnol. Pour ma part, je suis proche du courant mystique, celui de Louis Lallemant et de Jean-Joseph Surin. Favre était un mystique ».

L’expérience de gouvernement

Quelle a été l’expérience de gouvernement du père Bergoglio, qui a été supérieur puis provincial dans la Compagnie de Jésus ? Le style de gouvernement de la Compagnie implique la décision de la part du supérieur, mais aussi la confrontation avec ses « consulteurs ». Je demande donc au Pape : « Pensez-vous que votre expérience de gouvernement dans le passé puisse servir votre action actuelle de gouvernement de l’Église universelle ? ». Le Pape François, après un court moment de réflexion, se fait plus sérieux, tout en restant serein.

« A dire vrai, dans mon expérience de supérieur dans la Compagnie je ne me suis pas toujours comporté ainsi. Je n’ai pas toujours fait les consultations nécessaires. Et cela n’a pas été une bonne chose. Au départ, ma manière de gouverner comme jésuite comportait beaucoup de défauts. C’était un temps difficile pour la Compagnie : une génération entière de jésuites avait disparu. C’est ainsi que je me suis retrouvé Provincial très jeune. J’avais 36 ans : une folie ! Il fallait affronter des situations difficiles et je prenais mes décisions de manière brusque et individuelle. Mais je dois ajouter une chose : quand je confie une tâche à une personne, je me fie totalement à elle; elle doit vraiment faire une grosse erreur pour que je reprenne ma confiance. Cela étant, les gens se lassent de l’autoritarisme. Ma manière autoritaire et rapide de prendre des décisions m’a conduit à avoir de sérieux problèmes et à être accusé d’ultra-conservatisme. J’ai vécu un temps de profondes crises intérieures quand j’étais à Córdoba. Voilà, non, je n’ai certes pas été une Bienheureuse Imelda, mais je n’ai jamais été conservateur. C’est ma manière autoritaire de prendre les décisions qui a créé des problèmes.

Je partage cette expérience de vie pour faire comprendre quels sont les dangers du gouvernement. Avec le temps, j’ai appris beaucoup de choses. Le Seigneur m’a enseigné à gouverner aussi à travers mes défauts et mes péchés. C’est ainsi que, comme archevêque de Buenos Aires, je réu- nissais tous les quinze jours les six évêques auxiliaires et, plusieurs fois par an, le Conseil presbytéral. Les questions étaient posées, un espace de discussion était ouvert. Cela m’a beaucoup aidé à prendre les meilleures décisions. Maintenant j’entends quelques personnes me dire “Ne consultez pas trop, décidez”. Au contraire, je crois que la consultation est essentielle. Les consistoires, les synodes sont, par exemple, des lieux importants pour rendre vraie et active cette consultation. Il est cependant nécessaire de les rendre moins rigides dans leur forme. Je veux des consultations réelles, pas formelles. La consulte des huit cardinaux, ce groupe consultatif outsider, n’est pas seulement une décision personnelle, mais le fruit de la volonté des cardinaux, ainsi qu’ils l’ont exprimée dans les Congrégations générales avant le Conclave. Et je veux que ce soit une consultation réelle, et non pas formelle ».

« Sentir avec l’Église »

Je demeure sur le thème de l’Église et essaye de comprendre ce que signifie exactement pour le Pape François le sentir avec l’Église dont parle saint Ignace dans ses Exercices Spirituels. Le Pape répond sans hésitation en partant d’une image.

« L’image de l’Église qui me plaît est celle du peuple de Dieu, saint et fidèle. C’est la définition que j’utilise souvent, et c’est celle de Lumen gentium au numéro 12. L’appartenance à un peuple a une forte valeur théologique : Dieu dans l’histoire du salut a sauvé un peuple. Il n’y a pas d’identité pleine et entière sans appartenance à un peuple. Personne ne se sauve tout seul, en individu isolé, mais Dieu nous attire en considérant la trame complexe des relations interpersonnelles qui se réalisent dans la communauté humaine. Dieu entre dans cette dynamique populaire.

Le peuple est sujet. Et l’Église est le peuple de Dieu cheminant dans l’histoire, avec joies et douleurs. Sentire cum Ecclesia (sentir avec l’Église), c’est, pour moi, être au milieu de ce peuple. L’ensemble des fidèles est infaillible dans le croire, et il manifeste son infallibilitas in credendo à travers le sens surnaturel de la foi de tout le peuple en marche. Voilà pour moi le sentir avec l’Église dont parle saint Ignace. Quand le dialogue entre les personnes, les évêques et le Pape va dans cette direction et est loyal, alors il est assisté par l’Esprit Saint. Ce n’est donc pas un sentir faisant référence aux théologiens.

C’est comme avec Marie : si nous voulons savoir qui elle est, nous nous adressons aux théologiens; si nous voulons savoir comment l’aimer, il faut le demander au peuple. Marie elle-même aima Jésus avec le cœur du peuple, comme nous le lisons dans le Magnificat. Il ne faut donc pas penser que la compréhension du sentir avec l’Église ne soit référée qu’à sa dimension hiérarchique ».

Après un moment de pause, le Pape précise pour éviter tout malentendu : « Evidemment, il faut rester bien attentif et ne pas penser que cette infallibilitas de tous les fidèles, dont je suis en train de parler à la lumière du Concile, soit une forme de populisme. Non, c’est l’expérience de notre Sainte Mère l’Église hiérarchique, comme l’appelait saint Ignace, de l’Église comme peuple de Dieu, pasteurs et peuple tous ensemble. L’Église est la totalité du peuple de Dieu. Je vois la sainteté du peuple de Dieu, sa sainteté quotidienne. C’est une “classe moyenne de la sainteté” dont tous peuvent faire partie, celle dont parlait Malègue ».

Le Pape se réfère ici à Joseph Malègue (1876-1940), un écrivain français qui lui est cher, en particulier à sa trilogie incomplète Pierres noires. Les Classes moyennes du Salut. Certains critiques français l’appelèrent le « Proust catholique ».

« Je vois la sainteté du peuple de Dieu dans sa patience : une femme qui fait grandir ses enfants, un homme qui travaille pour apporter le pain à la maison, les malades, les vieux prêtres qui ont tant de blessures mais qui ont le sourire parce qu’ils ont servi le Seigneur, les sœurs qui travaillent tellement et qui vivent une sainteté cachée. Cela est pour moi la sainteté commune. J’associe souvent la sainteté à la patience : pas seulement la patience comme hypomonè (supporter le poids des événements et des circonstances de la vie), mais aussi comme constance dans le fait d’aller de l’avant, jour après jour. C’est cela la sainteté de l’Iglesia militante (Église militante) dont parle aussi saint Ignace. Cela a été celle de mes parents : de mon père, de ma mère, de ma grand-mère Rosa qui a beaucoup compté pour moi. Dans mon bréviaire j’ai son testament et je le lis souvent : pour moi c’est comme une prière. C’est une sainte qui a tant souffert, moralement aussi, et elle est toujours allée de l’avant avec courage.

Cette Église avec laquelle nous devons sentir, c’est la maison de tous, pas une petite chapelle qui peut contenir seulement un petit groupe de personnes choisies. Nous ne devons pas réduire le sein de l’Église universelle à un nid protecteur de notre médiocrité. Et l’Église est Mère. L’Église est féconde. Elle doit l’être ! Quand je me rends compte de comportements négatifs des ministres de l’Église, de personnes consacrées, hommes ou femmes, la première chose qui me vient à l’esprit c’est : “voici un célibataire endurci” ou “voici une vieille fille”. Ils ne sont ni père, ni mère. Ils n’ont pas été capables de donner la vie. En revanche, lorsque je lis la vie des missionnaires salésiens qui sont allés en Patagonie, je lis une histoire de vie, de fécondité.

Un autre exemple récent : les journalistes ont beaucoup parlé du coup de téléphone que j’ai donné à un jeune homme qui m’avait écrit une lettre. Je l’ai fait parce que sa lettre était si belle, si simple. Lui téléphoner a été pour moi un acte de fécondité. Je me suis rendu compte que c’est un jeune qui est en train de grandir, qui a reconnu un père, et alors je lui ai dit quelque chose de sa vie. Le père ne peut pas dire “je m’en moque”. Cette fécondité me fait tellement de bien ! ».

Églises jeunes et églises anciennes

Restant sur le thème de l’Église, je pose une question au Pape à la lumière des récentes Journées mondiales de la jeunesse : « Ce grand événement a attiré l’attention des penseurs sur les jeunes, mais aussi sur ces “poumons spirituels” que sont les Églises d’institution plus récente. Quelles espérances pour l’Église universelle lui semblent provenir de ces Églises ? ».

« Les jeunes Églises développent une synthèse de foi, de culture et de vie en devenir, et donc différente de celle développée par les Églises plus anciennes. Pour moi, le rapport entre les Églises d’institution plus ancienne et celles plus récentes est semblable au rapport entre jeunes et anciens dans une société : ils construisent le futur, mais les uns avec leur force et les autres avec leur sagesse. Nous courons toujours des risques, évidemment; les Églises plus jeunes celui de se sentir auto-suffisantes, les plus anciennes de vouloir imposer aux plus jeunes leur modèle culturel. Mais le futur se construit ensemble ».

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