coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Connaitre Pape François/Question 11/Prier Je pose une dernière question au Pape au sujet de sa manière préférée de prier. Jeu 16 Fév - 10:41 | |
| « Je prie l’Office chaque matin. J’aime prier avec les psaumes. Je célèbre ensuite la messe. Et je prie le rosaire. Ce que je préfère vraiment, c’est l’Adoration du soir, même quand je suis distrait, que je pense à autre chose, voire quand je sommeille dans ma prière. Entre sept et huit heures du soir, je me tiens devant le saint sacrement pour une heure d’adoration. Mais je prie aussi mentalement quand j’attends chez le dentiste ou à d’autres moments de la journée.
La prière est toujours pour moi une prière “mémorieuse” (memoriosa), pleine de mémoire, de souvenirs, la mémoire de mon histoire ou de ce que le Seigneur a fait dans son Église ou dans une paroisse particulière. C’est la mémoire dont saint Ignace parle dans la Première semaine des Exercices spirituels lors de la rencontre miséricordieuse du Christ crucifié. Je me demande : “Qu’ai-je fait pour le Christ ? Qu’est-ce que je fais pour le Christ ? Que dois-je faire pour le Christ ?”. C’est la même mémoire dont il parle dans la Contemplatio ad amorem (Contemplation pour obtenir l’amour), lorsqu’il demande de faire revenir à la mémoire les biens reçus. Par-dessus tout, je sais que le Seigneur se souvient de moi. Je peux L’oublier, mais je sais que Lui, jamais. Jamais Il ne m’oublie. La mémoire fonde radicalement le cœur d’un jésuite : c’est la mémoire de la grâce, la mémoire dont il est question dans le Deutéronome, la mémoire des œuvres de Dieu qui sont au fondement de l’alliance entre Dieu et son peuple. C’est la mémoire qui me fait fils et c’est elle qui me fait aussi père ».
Je me rends compte que ce dialogue pourrait se prolonger encore longtemps. Mais, comme le disait le Pape, il ne faut pas « maltraiter les limites ». En tout, nous avons dialo- gué six heures, réparties en trois rencontres, les 19, 23 et 29 août. J’ai préféré mettre en ordre le propos sans indiquer les sauts pour ne pas perdre la continuité. En vérité, ce fut plus une conversation qu’une interview : les questions se sont enchaînées sans se limiter à des paramètres prédéfinis de manière rigide. Sur le plan linguistique, nous passions sans rupture de l’italien à l’espagnol. Il n’y avait rien de mécanique. Les réponses naissaient du dialogue au sein d’un enchaînement que j’ai ici tenté de rendre de manière synthé- tique, autant que j’ai pu.
(de L'Osservatore Romano, ed. hebdomadaire française du 26/09/2013)
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