coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13281 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Citation réflexion /1/Cardinal Cantalamessa/Sujet /Sujet frère Ven 15 Déc - 0:09 | |
| Citation réflexion père Cantalamessa/Sujet frère
Le mystère de la croix que nous célébrons nous contraint à nous concentrer précisément sur ce fondement christologique de la fraternité qui fut inauguré sur le Calvaire.Dans le Nouveau Testament, « frère » signifie – au sens premier du terme – la personne née du même père et de la même mère. Deuxièmement, on dit que les « frères » sont ceux qui appartiennent au même peuple et à la même nation. Ainsi Paul se dit-il prêt à devenir anathème, séparé du Christ, pour ses frères selon la chair, qui sont les Israélites (Rm 9, 3). Il est clair que dans ces contextes comme dans d’autres, le terme « frères » désigne des hommes et des femmes, des frères et des sœurs. En élargissant l’horizon, on en vient à appeler frère chaque personne humaine, par le fait d’en être un. Le frère est ce que la Bible appelle le « prochain ». « Celui qui a de la haine contre son frère … » (1 Jn 2, 9) signifie : celui qui a de la haine contre son prochain. Quand Jésus dit : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40), il désigne toute personne humaine ayant besoin d’aide. Mais à côté de toutes ces significations, dans le Nouveau Testament, le mot « frère » désigne de plus en plus clairement une catégorie particulière de personnes. Les disciples de Jésus sont entre eux des frères, ceux qui accueillent ses enseignements. « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? […] Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère. » (Mt 12, 48-50) Dans cette ligne, la Pâque marque une étape nouvelle et décisive. Grâce à elle, le Christ devient « le premier-né d’une multitude de frères » (Rm 8, 29). Les disciples deviennent frères dans un sens nouveau et très profond ; non seulement ils partagent l’enseignement de Jésus, mais aussi son Esprit, sa vie nouvelle de ressuscité. Il est significatif que ce n’est qu’après sa résurrection, que pour la première fois, Jésus appelle ses disciples « frères » : « Va trouver mes frères – dit-il à Marie de Magdala – pour leur dire que je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu ». (Jn 20, 17) Dans le même sens, l’auteur de la Lettre aux Hébreux écrit : « Celui qui sanctifie, et ceux qui sont sanctifiés, doivent tous avoir même origine ; pour cette raison, Jésus n’a pas honte de les appeler ses frères » (He 2, 11). Après Pâques, c’est là l’usage le plus courant du terme frère ; il désigne le frère dans la foi, membre de la communauté chrétienne. Des frères « de sang » également dans ce cas, mais du sang du Christ ! Cela fait de la fraternité du Christ quelque chose d’unique et de transcendant, par rapport à tout autre type de fraternité, et est dû au fait que le Christ est aussi Dieu. Elle ne remplace pas les autres types de fraternité basés sur la famille, la nation ou la race, mais les couronne. Tous les êtres humains sont frères dans la mesure où ils sont des créatures du même Dieu et Père. A cela, la foi chrétienne ajoute une deuxième raison décisive. Nous sommes frères non seulement à titre de création, mais aussi de rédemption ; non seulement parce que nous avons tous le même Père, mais parce que nous avons tous le même frère, le Christ, « le premier-né d’une multitude de frères ». | |
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