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  Retour carême/citations/Benoît XVI

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doucecolombe

doucecolombe

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MessageSujet: Retour carême/citations/Benoît XVI    Retour carême/citations/Benoît XVI Icon_minitimeLun 27 Fév - 17:58

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Citations Carême 1A
La procession pénitentielle, par laquelle nous avons commencé la célébration d'aujourd'hui, nous a aidés à entrer dans le climat typique du Carême, qui est un pèlerinage personnel et communautaire de conversion et de renouvellement spirituel.

Selon la très antique tradition romaine des stationes quadragésimales, au cours de ce temps, les fidèles, avec les pèlerins, se réunissent chaque jour et s'arrêtent - statio - devant l'une des nombreuses "mémoires" des Martyrs, qui constituent les fondements de l'Eglise de Rome. Dans les Basiliques, où sont exposées leurs reliques, est célébrée la Messe, précédée par une procession, au cours de laquelle on chante les litanies des Saints. On fait ainsi mémoire de tous ceux qui, à travers leur sang, ont rendu témoignage au Christ, et leur évocation devient un encouragement pour chaque chrétien à renouveler son adhésion à l'Evangile. En dépit des siècles écoulés, ces rites conservent leur valeur, car ils rappellent combien il est important, notamment à notre époque, d'accueillir sans compromis les paroles de Jésus: "Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix chaque jour, et qu'il me suive" (Lc 9, 23). 

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Citations Carême 1 B
Un autre rite symbolique, geste caractéristique et exclusif du premier jour du Carême, est l'imposition des Cendres.


Quelle est sa signification la plus profonde? Il ne s'agit certes pas d'un simple rituel, mais de quelque chose de très profond, qui touche notre coeur. Celui-ci nous fait comprendre l'actualité de l'avertissement du prophète Joël, qui a retenti au cours de la première lecture, un avertissement qui conserve sa valeur salutaire également pour nous: aux gestes extérieurs doit toujours correspondre la sincérité de l'âme et la cohérence des oeuvres. A quoi sert en effet - se demande l'auteur inspiré - de déchirer ses vêtements, si le coeur demeure éloigné du Seigneur, c'est-à-dire du bien et de la justice? Voilà ce qui compte véritablement: retourner à Dieu, avec une âme sincèrement repentie, pour obtenir sa miséricorde (cf. Jl 2, 12-18). Un coeur nouveau et un esprit nouveau: c'est ce que nous demandons à travers le Psaume pénitentiel par excellence, le Miserere, dont nous chantons aujourd'hui le refrain: "Aie pitié de nous Seigneur, car nous avons péché". Le vrai croyant, conscient d'être pécheur, aspire de tout son être - esprit, âme et corps - au pardon divin, comme à une nouvelle création, en mesure de lui redonner joie et espérance (cf. Ps 50, 3.5.12.14). 

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Citations Carême 1 C
Un autre aspect de la spiritualité quadragésimale est celui que nous pourrions définir de "compétition", et qui ressort de la prière de la "collecte" d'aujourd'hui, où il est question d'"armes" de la pénitence et de "lutte" contre l'esprit du mal.


Chaque jour, mais en particulier au cours du Carême, le chrétien doit affronter une lutte comme celle que le Christ a soutenue dans le désert de Judée, où, pendant quarante jours, il fut tenté par le diable, puis au Gethsémani, lorsqu'il repoussa la tentation extrême en acceptant jusqu'au bout la volonté du Père. Il s'agit d'une lutte spirituelle, qui est dirigée contre le péché, et, en ultime analyse, contre satan. C'est une lutte qui engage la personne tout entière, et qui exige une vigilance attentive et constante. Saint Augustin observe que celui qui veut marcher dans l'amour de Dieu et dans sa miséricorde ne peut se contenter de se libérer des péchés graves et mortels, mais "accomplit la vérité en reconnaissant également les péchés que l'on considère moins graves... et vient à la lumière en accomplissant des oeuvres dignes. Même les péchés moins graves, s'ils sont négligés, prolifèrent et conduisent à la mort" (In Io. evang. 12, 13, 35).

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Citations Carême 1 D
Le Carême nous rappelle donc que l'existence chrétienne est une lutte sans relâche, au cours de laquelle sont utilisées les "armes" de la prière, du jeûne et de la pénitence.


Lutter contre le mal, contre toute forme d'égoïsme et de haine, et mourir à soi-même pour vivre en Dieu représente l'itinéraire ascétique que tout disciple de Jésus est appelé à parcourir avec humilité et patience, avec générosité et persévérance. L'obéissance docile au Maître divin fait des chrétiens des témoins et des apôtres de paix. Nous pourrions dire que cette attitude intérieure nous aide à mieux mettre en évidence également quelle doit être la réponse chrétienne à la violence qui menace la paix dans le monde. Certainement pas la vengeance, ni la haine, ni même la fuite vers un faux spiritualisme. La réponse de la personne qui suit le Christ est plutôt celle qui consiste à parcourir la voie choisie par Celui qui, devant les maux de son temps et de tous les temps, a embrassé de façon décidée la Croix, en suivant le chemin plus long mais efficace de l'amour. Sur ses traces et unis à Lui, nous devons tous nous engager en vue de lutter contre le mal par le bien, contre le mensonge par la vérité, contre la haine par l'amour. Dans l'Encyclique Deus caritas est, j'ai voulu présenter cet amour comme le secret de notre conversion personnelle et ecclésiale. En me référant aux paroles de Paul aux Corinthiens, "l'amour du Christ nous presse" (2 Co 5, 14), j'ai souligné que "la conscience qu'en Lui Dieu lui-même s'est donné pour nous jusqu'à la mort doit nous amener à ne plus vivre pour nous-mêmes, mais pour Lui et avec Lui pour les autres" (n. 33).

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Citations Carême 1 E
"le Père qui est dans les cieux", qui "voit dans le secret" et "récompensera" ceux qui font le bien de façon humble et désintéressée (cf. Mt 6, 1.4.6.18).

L'amour, comme le souligne Jésus aujourd'hui dans l'Evangile, doit ensuite se traduire par des gestes concrets envers le prochain, en particulier envers les pauvres et les personnes dans le besoin, en subordonnant toujours la valeur des "bonnes actions" à la sincérité du rapport avec "le Père qui est dans les cieux", qui "voit dans le secret" et "récompensera" ceux qui font le bien de façon humble et désintéressée (cf. Mt 6, 1.4.6.18). Le caractère concret de l'amour constitue l'un des éléments essentiels de la vie des chrétiens, qui sont encouragés par Jésus à être la lumière du monde, afin que les hommes, en voyant leurs "bonnes oeuvres", rendent gloire à Dieu (cf. Mt 5, 16). Cette recommandation nous apparaît très opportune au début du Carême, car nous comprenons toujours plus que "la charité n'est pas pour l'Eglise une sorte d'activité d'assistance sociale [...] mais elle appartient à sa nature, elle est une expression de son essence elle-même, à laquelle elle ne peut renoncer" (Deus caritas est, n. 25.a). L'amour véritable se traduit en gestes qui n'excluent personne, à l'exemple du Bon Samaritain, qui, avec une grande ouverture d'esprit, aida un inconnu en difficulté, rencontré "par hasard" le long du chemin (cf. Lc 10, 31).
Au cours du Carême, nous entendrons souvent retentir l'invitation à nous convertir et à croire à l'Evangile, et nous serons constamment encouragés à ouvrir notre esprit à la puissance de la grâce divine. Tirons profit de ces enseignements que l'Eglise nous offrira en abondance au cours de ces semaines. Animés par un profond engagement de prière, décidés à accomplir un effort plus grand de pénitence, de jeûne et d'attention d'amour envers nos frères, mettons-nous en marche vers Pâques, accompagnés de la Vierge Marie, Mère de l'Eglise et modèle de tout disciple authentique du Christ.

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Citations Carême 2 A
C'est une joie réelle: celle de voir tant de bons pasteurs au service du "Bon Pasteur"


Je prends la parole immédiatement, sinon mon monologue risque de devenir trop long, si j'attends la fin de toutes les interventions. Je voudrais avant tout exprimer ma joie d'être ici avec vous, chers prêtres de Rome. C'est une joie réelle: celle de voir tant de bons pasteurs au service du "Bon Pasteur" ici, au premier Siège de la chrétienté, dans l'Eglise qui "préside à la charité" et qui doit être le modèle des autres Eglises locales. Merci pour votre service!
Nous avons l'exemple lumineux de dom Andrea, qui nous indique ce que signifie "être" prêtre jusqu'au bout: mourir pour le Christ au moment de la prière et ainsi, témoigner, d'un côté, de l'intériorité de sa propre vie dans le Christ et, de l'autre, donner son témoignage pour les hommes dans un lieu réellement "panpériphérique" du monde, entouré de la haine et du fanatisme des autres. Il s'agit d'un témoignage qui inspire chacun à suivre le Christ, à donner sa vie pour les autres et à trouver, précisément ainsi, la Vie.

En ce qui concerne la première intervention, je voudrais avant tout adresser un grand merci pour cette merveilleuse poésie! On trouve également des poètes et des artistes dans l'Eglise de Rome, parmi les prêtres de Rome, et j'aurai encore la possibilité de méditer et d'intérioriser ces belles paroles et de garder à l'esprit le fait que cette "fenêtre" est toujours "ouverte". Sans doute est-ce l'occasion de rappeler l'héritage fondamental du grand Pape Jean-Paul II, pour continuer d'assimiler toujours plus cet héritage.

Hier, nous sommes entrés en Carême. La liturgie d'aujourd'hui nous offre une profonde indication de la signification essentielle du Carême: il s'agit d'un indicateur sur le chemin de notre vie. C'est pourquoi il me semble - je parle en me référant au Pape Jean-Paul II - que nous devons insister un peu sur la première Lecture de la journée d'aujourd'hui. Le grand discours de Moïse au seuil de la Terre Sainte, après un pèlerinage de quarante ans dans le désert, est un résumé de toute la Torah, de toute la Loi. Nous trouvons ici l'essentiel non seulement pour le peuple juif, mais également pour nous. Cet élément essentiel est la parole de Dieu: "Je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction; choisis donc la vie" (Dt 30, 19). Cette parole fondamentale du Carême est également la parole fondamentale de l'héritage de notre grand Pape Jean-Paul II: choisir la vie. Telle est notre vocation sacerdotale: choisir nous aussi la vie et aider les autres à choisir la vie. Il s'agit de renouveler pendant le Carême notre "option fondamentale", pour ainsi dire, l'option pour la vie.

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Citations Carême 2 B
Mais une question se pose immédiatement: comment choisit-on la vie?
Comment fait-on?


En réfléchissant, il m'est venu à l'esprit que la grande défection du christianisme qu'a vécue l'Occident au cours des cent dernières années a été réalisée précisément au nom de l'option pour la vie. Il a été dit - je pense à Nietzsche, mais également à tant d'autres - que le christianisme est une option contre la vie. A travers la Croix, à travers tous les commandements, à travers tous les "Non" qu'il nous propose, il nous ferme la porte de la vie. Mais nous, nous voulons avoir la vie, et nous choisissons, nous optons, finalement, pour la vie en nous libérant de la Croix, en nous libérant de tous ces commandements et de tous ces "non". Nous voulons avoir la vie en abondance, rien d'autre que la vie. Ici vient immédiatement en mémoire la parole de l'Evangile d'aujourd'hui: "Qui veut en effet sauver sa vie la perdra, mais qui perdra sa vie à cause de moi, celui-là la sauvera" (Lc 9, 24). Tel est le paradoxe que nous devons avant tout garder en mémoire dans l'option pour la vie. Ce n'est pas en nous arrogeant la vie pour nous-mêmes, mais seulement en donnant la vie, ce n'est pas en la possédant et en la prenant, mais en la donnant, que nous pouvons la trouver. Tel est le sens ultime de la Croix: ne pas garder pour soi, mais donner la vie.

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Citations Carême 2 C
"Si tu écoutes les commandements de Yahvé ton Dieu, que je te prescris aujourd'hui, et que tu aimes Yahvé ton Dieu, que tu marches dans ses voies, que tu gardes ses commandements, ses lois et ses coutumes, tu vivras" (30, 16).

Ainsi, Nouveau et Ancien Testament vont de pair. Dans la première Lecture du Deutéronome, la réponse de Dieu est: "Si tu écoutes les commandements de Yahvé ton Dieu, que je te prescris aujourd'hui, et que tu aimes Yahvé ton Dieu, que tu marches dans ses voies, que tu gardes ses commandements, ses lois et ses coutumes, tu vivras" (30, 16). A première vue, cela ne nous plaît pas, mais telle est la voie: l'option pour la vie et l'option pour Dieu sont identiques. Le Seigneur le dit dans l'Evangile de saint Jean: "La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent" (Jn 17, 3). La vie humaine est une relation. Ce n'est qu'au sein d'une relation, et non pas fermés sur nous-mêmes, que nous pouvons avoir la vie. Et la relation fondamentale est la relation avec le Créateur, sinon les autres relations sont fragiles. Choisir Dieu, donc: tel est l'essentiel. Un monde vide de Dieu, un monde qui a oublié Dieu, perd la vie et tombe dans une culture de la mort. Choisir la vie, faire le choix de la vie, signifie donc avant tout choisir l'option-relation avec Dieu. Mais ici, naît aussitôt la question: avec quel Dieu? Ici, à nouveau, l'Evangile nous vient en aide: avec ce Dieu qui nous a montré son visage dans le Christ, avec le Dieu qui a vaincu la haine sur la Croix, c'est-à-dire dans l'amour jusqu'à la fin. Ainsi, en choisissant ce Dieu, nous choisissons la vie.

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Citations Carême 2 D
...il apparaît de façon visible qu'une société qui oublie Dieu, qui exclut Dieu, précisément pour avoir la vie, tombe dans une culture de la mort.

Le Pape Jean-Paul II nous a donné la grande Encyclique Evangelium vitae. Dans celle-ci - qui est en quelque sorte un tour d'horizon des problèmes de la culture actuelle, de ses espérances et de ses dangers - il apparaît de façon visible qu'une société qui oublie Dieu, qui exclut Dieu, précisément pour avoir la vie, tombe dans une culture de la mort. C'est précisément en voulant avoir la vie que l'on dit "non" à l'enfant, car il ôte quelque chose à ma vie; on dit "non" à l'avenir, pour avoir tout le présent; on dit "non" tant à la vie qui naît qu'à la vie qui souffre, qui va vers la mort. Cette apparente culture de la vie devient l'anti-culture de la mort, dans laquelle Dieu est absent, dans laquelle est absent le Dieu qui n'ordonne pas la haine, mais qui vainc la haine. Ici, nous faisons le choix véritable de la vie. Tout est alors lié: l'option la plus profonde pour le Christ crucifié avec l'option la plus totale pour la vie, du premier au dernier moment.

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Citations Carême 2 E
Le Carême, pour nous aussi, devrait être un temps pour renouveler notre connaissance de Dieu, notre amitié avec Jésus, pour être ainsi capables de guider les autres de façon convaincante à l'option pour la vie, qui est avant tout une option pour Dieu.


Cela me semble, d'une certaine façon, également le centre de notre pastorale: aider à faire un véritable choix pour la vie, renouveler la relation avec Dieu comme la relation qui nous donne la vie et nous indique la voie vers la vie. Et ainsi, aimer à nouveau le Christ qui, de l'Etre le plus inconnu auquel nous n'arrivions pas et qui demeurait énigmatique, est devenu un Dieu connu, un Dieu au visage humain, un Dieu qui est amour. Nous gardons précisément à l'esprit ce point fondamental pour la vie et nous considérons que dans ce programme est présent tout l'Evangile, de l'Ancien au Nouveau Testament, qui a comme centre le Christ. Le Carême, pour nous aussi, devrait être un temps pour renouveler notre connaissance de Dieu, notre amitié avec Jésus, pour être ainsi capables de guider les autres de façon convaincante à l'option pour la vie, qui est avant tout une option pour Dieu. Il faut qu'il nous apparaisse clairement qu'en choisissant le Christ, nous n'avons pas choisi la négation de la vie, mais nous avons réellement choisi la vie en abondance.

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Citations Carême 2 F
L'option chrétienne est, au fond, très simple: il s'agit de l'option du "oui" à la vie. Mais ce "oui" ne se réalise qu'avec un Dieu qui n'est pas inconnu, avec un Dieu au visage humain.



Il se réalise en suivant ce Dieu dans la communion de l'amour. Ce que j'ai dit jusqu'à présent veut être une façon de renouveler notre souvenir à l'égard du grand Pape Jean-Paul II.
Venons-en à présent à la deuxième intervention, si sympathique, à propos des mères de famille. Je dirais qu'à présent, je n'ai pas de grands programmes, de paroles que vous puissiez transmettre aux mères. Dites simplement: le Pape vous remercie! Il vous remercie, car vous avez donné la vie, car vous voulez aider cette vie qui croît et vous voulez ainsi construire un monde humain, contribuant à un avenir humain. Et vous le faites non seulement en donnant la vie biologique, mais en communiquant le centre de la vie, en voulant faire connaître Jésus, en introduisant vos enfants à la connaissance de Jésus, à l'amitié avec Jésus. Tel est le fondement de toute catéchèse. Il faut donc remercier les mères, surtout car elles ont eu le courage de donner la vie. Et il faut prier les mères de compléter ce don de la vie par le don de l'amitié avec Jésus.
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Citations Carême 2 G
l'adoration consiste à entrer, au plus profond de notre coeur, en communion avec le Seigneur, qui est présent de façon corporelle dans l'Eucharistie.


Dans l'Ostensoir, il se donne toujours entre nos mains, et nous invite à nous unir à sa Présence, à son Corps ressuscité.
La troisième intervention était du recteur de l'église Sainte-Anastasie. Je voudrais dire ici, entre parenthèses, que l'église Sainte-Anasthasie m'était déjà chère avant d'y rendre visite, car c'était l'église titulaire de notre cher Cardinal de Faulhaber. Il nous a toujours dit qu'à Rome, il avait une église, celle de Sainte-Anasthasie. Nous nous sommes toujours rencontrés avec cette communauté à l'occasion de la deuxième Messe de Noël, consacrée à la "station" de sainte Anasthasie. Les historiens disent que c'est là que le Pape devait rendre visite au gouverneur byzantin, qui y avait son siège. L'église nous fait penser également à cette sainte, et également à l'"Anastasis": à Noël, nous pensons également à la Résurrection. Je ne savais pas, et je suis content d'en avoir été informé, qu'à présent, cette église est le siège de l'"Adoration perpétuelle"; il s'agit donc d'un point central de la vie de foi à Rome. Je place avec confiance entre les mains du Cardinal-Vicaire cette proposition de créer, dans les cinq secteurs du diocèse de Rome, cinq lieux d'adoration perpétuelle. Je voudrais simplement dire que je rends grâce à Dieu, car après le Concile, après une période où le sens de l'adoration eucharistique manquait quelque peu, a été redécouverte la joie de cette adoration partout dans l'Eglise, comme nous l'avons vu et entendu au cours du Synode sur l'Eucharistie. Certes, à travers la Constitution conciliaire sur la Liturgie, a été redécouverte surtout toute la richesse de l'Eucharistie célébrée, dans laquelle se réalise le testament du Seigneur: Il se donne à nous et nous répondons en nous donnant à Lui. Mais à présent, nous avons redécouvert que cet aspect central que nous a donné le Seigneur en pouvant célébrer son sacrifice et entrer ainsi en communion sacramentelle, presque corporelle, avec Lui, perd de sa profondeur et également de sa richesse humaine s'il manque l'Adoration, comme acte découlant de la communion reçue: l'adoration consiste à entrer, au plus profond de notre coeur, en communion avec le Seigneur, qui est présent de façon corporelle dans l'Eucharistie. Dans l'Ostensoir, il se donne toujours entre nos mains, et nous invite à nous unir à sa Présence, à son Corps ressuscité.

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Citations Carême 2 H
"Comment parvenir à une foi vivante, à une foi réellement catholique, à une foi concrète, vive et efficace?".


A présent, venons-en à la quatrième question. Si j'ai bien compris, mais je n'en suis pas sûr, c'était la suivante: "Comment parvenir à une foi vivante, à une foi réellement catholique, à une foi concrète, vive et efficace?". La foi, en ultime analyse, est un don. La première condition consiste donc à se laisser donner quelque chose, ne pas être auto-suffisants, ne pas tout faire tout seul, car cela n'est pas possible, mais nous ouvrir dans la conscience que le Seigneur donne réellement. Il me semble que ce geste d'ouverture est également le premier geste de la prière: être ouvert à la présence du Seigneur et à son don. Il s'agit également du premier pas en vue de recevoir une chose que nous ne faisons pas nous-mêmes et que nous ne pouvons avoir si nous avons l'intention de la réaliser nous-mêmes. Ce geste d'ouverture, de prière - donne-moi la foi, Seigneur! - doit être réalisé de tout notre être. Nous devons entrer dans cette disponibilité d'accepter ce don et de laisser ce don imprégner notre pensée, nos sentiments, notre volonté. Il me semble très important ici de souligner un point essentiel: personne ne croit seul par lui-même. Nous croyons toujours dans et avec l'Eglise. Le credo est toujours un acte partagé, qui nous introduit dans une communion de chemin, de vie, de parole, de pensée. Nous n'"accomplissons" pas la foi, car c'est avant tout Dieu qui la donne. Mais nous ne l'"accomplissons" pas également au sens où elle ne doit pas être inventée par nous. Nous devons nous laisser entraîner, pour ainsi dire, dans la communion de la foi, de l'Eglise.

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Citations Carême 2 I
Croire est un acte catholique en soi.
C'est une participation à cette grande certitude, qui est présente dans le sujet vivant de l'Eglise.


Ce n'est qu'ainsi que nous pouvons également comprendre l'Ecriture Sainte dans la diversité d'une lecture qui se développe depuis mille ans. Il s'agit d'une Ecriture, car c'est l'élément, l'expression de l'unique sujet - le Peuple de Dieu - qui, au cours de son pèlerinage, est toujours le même sujet. Naturellement, il s'agit d'un sujet qui ne parle pas en soi, mais c'est un sujet créé par Dieu - l'expression classique est "inspiré" -, un sujet qui reçoit, puis qui traduit et transmet cette parole. Cette synergie est très importante. Nous savons que le Coran, selon la foi islamique, est une parole donnée oralement par Dieu, sans médiation humaine. Le Prophète n'y est pour rien. Il l'a uniquement écrite et transmise. C'est la pure parole de Dieu. Tandis que pour nous, Dieu entre en communion avec nous, il nous fait coopérer, il crée ce sujet et c'est dans ce sujet que croît et se développe sa parole. Cette part humaine est essentielle, et nous donne également la possibilité de voir que les paroles individuelles ne deviennent réellement Parole de Dieu que dans l'unité de toute l'Ecriture dans le sujet vivant du Peuple de Dieu. Le premier élément est donc le don de Dieu; le second est la participation dans la foi du peuple en pèlerinage, la communion dans la Sainte Eglise, qui, pour sa part, reçoit le Verbe de Dieu, qui est le Corps du Christ, animé par la Parole vivante, par le Logos divin. Nous devons approfondir, jour après jour, notre communion avec la Sainte Eglise et ainsi avec la Parole de Dieu. Il ne s'agit pas de deux choses opposées, de telle sorte que je puisse dire: je préfère l'Eglise ou je préfère la Parole de Dieu. Ce n'est que de façon unie que l'on fait partie de l'Eglise, que l'on devient membre de l'Eglise, que l'on vit de la Parole de Dieu, qui est la force de vie de l'Eglise. Et celui qui vit de la Parole de Dieu ne peut la vivre que parce qu'elle est vivante et vitale dans l'Eglise vivante.

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Citations Carême 2 J
''La cinquième intervention concernait Pie XII.''


Merci pour cette intervention. C'était le Pape de ma jeunesse. Nous l'avons tous vénéré. Comme il a été dit à juste titre, il a beaucoup aimé le peuple allemand, il l'a défendu également au cours de la grande catastrophe après la guerre. Et je dois ajouter qu'avant d'être Nonce à Berlin, il était Nonce à Munich, car au début, Berlin n'avait pas encore de représentation pontificale. Il était même très proche de nous. Cela me semble une occasion propice d'exprimer ma gratitude à tous les grands Papes du siècle dernier. Le siècle s'est ouvert avec saint Pie X, puis Benoît XV, puis Pie XI, Pie XII, Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul I et Jean-Paul II. Il me semble que cela représente un don spécial dans un siècle aussi difficile, avec deux Guerres mondiales, avec deux idéologies destructrices: le fascisme-nazisme et le communisme. C'est précisément au cours de ce siècle, qui s'est opposé à la foi de l'Eglise, que le Seigneur nous a donné une chaîne de grands Papes, et ainsi, un héritage spirituel qui a confirmé, dirais-je, historiquement la vérité du primat du Successeur de Pierre.

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Citations Carême 2 K
Le mariage est menacé également en Amérique latine pour d'autres raisons, et il est fortement menacé, comme nous le savons, en Occident.

Alors qu'en Occident, la peur de l'enfant est motivée par la crainte de perdre quelque chose de la vie, là-bas, c'est le contraire: jusqu'à ce qu'il soit prouvé que la femme aura également des enfants, on ne peut oser le mariage définitif. C'est pourquoi le nombre de mariages religieux demeure relativement bas, et de nombreux "bons" chrétiens aussi, tout en ayant une très grande volonté d'être chrétiens, ne franchissent pas ce dernier pas. Le mariage est menacé également en Amérique latine pour d'autres raisons, et il est fortement menacé, comme nous le savons, en Occident. C'est pourquoi nous devons d'autant plus aider, en tant qu'Eglise, les familles qui représentent la cellule fondamentale de toute société saine. Ce n'est qu'ainsi que peut se créer dans la famille une communion des générations, dans laquelle la mémoire du passé vit dans le présent et s'ouvre à l'avenir. Ainsi, la vie se poursuit, se développe et va réellement de l'avant. Aucun véritable progrès n'est possible sans cette continuité de vie, et, de même, sans l'élément religieux. Sans la confiance en Dieu, sans la confiance dans le Christ qui nous donne également la capacité de la foi et de la vie, la famille ne peut survivre. Nous le voyons aujourd'hui. Seule la foi dans le Christ et seul le partage de la foi de l'Eglise sauve la famille et, d'autre part, ce n'est que si la famille est sauvée que l'Eglise peut vivre. Présentement, je ne possède pas la recette pour y parvenir. Mais il me semble que nous devons toujours le garder à l'esprit. C'est pourquoi nous devons faire tout ce qui est possible pour sauvegarder la famille: cercles familiaux, catéchèses familiales, enseigner la prière en famille. Cela me semble très important: là où l'on prie ensemble, là où est présent le Seigneur, est présente cette force qui peut également rompre la "sclérocardie", la dureté du coeur qui, selon le Seigneur, est le véritable motif du divorce. Rien d'autre, si ce n'est la présence du Seigneur, ne nous aide à vivre réellement ce qui était voulu dès le début par le Créateur et renouvelé par le Rédempteur. Enseigner la prière familiale et ainsi, inviter à la prière avec l'Eglise. Et trouver ensuite toutes les autres façons.

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Citations Carême 2 L
Dans cette prière pour les prêtres, et seulement dans celle-ci, apparaissent sept femmes qui entourent le prêtre. Celles-ci se présentent précisément comme les femmes croyantes qui nous aident sur notre chemin.


Je réponds à présent au vice-curé de Saint-Jérôme - je constate également qu'il est très jeune - qui nous parle de ce qu'accomplissent les femmes dans l'Eglise, également pour les prêtres. Je ne peux que souligner que je suis toujours très impressionné, dans le premier Canon, le Canon romain, par la prière spéciale pour les prêtres: "Nobis quoque peccatoribus". Voilà, dans cette humble réalité des prêtres, nous, précisément en tant que pécheurs, nous prions le Seigneur pour qu'il nous aide à être ses serviteurs. Dans cette prière pour les prêtres, et seulement dans celle-ci, apparaissent sept femmes qui entourent le prêtre. Celles-ci se présentent précisément comme les femmes croyantes qui nous aident sur notre chemin. Chacun a certainement vécu cette expérience. Et ainsi, l'Eglise a une grande dette de reconnaissance à l'égard des femmes.

Et vous avez justement souligné que, au niveau charismatique, les femmes font beaucoup, j'oserais dire, pour le gouvernement de l'Eglise, à commencer par les religieuses, par les soeurs des grands Pères de l'Eglise, comme saint Ambroise, jusqu'aux grands noms du moyen-âge - sainte Hildegarde, sainte Catherine de Sienne, puis sainte Thérèse d'Avila - et jusqu'à Mère Teresa. Je dirais que ce secteur charismatique se distingue assurément du secteur ministériel au sens strict du terme, mais il s'agit d'une participation véritable et profonde au gouvernement de l'Eglise. Comment pourrait-on imaginer le gouvernement de l'Eglise sans cette contribution, qui devient parfois très visible, comme lorsque sainte Hildegarde critique les Evêques ou lorsque sainte Brigitte et sainte Catherine de Sienne lancent des admonestations et obtiennent le retour des Papes à Rome? Il s'agit toujours d'un facteur déterminant, sans lequel l'Eglise ne peut pas vivre. Toutefois, vous dites à juste titre: nous voulons voir de manière plus visible, également de façon ministérielle, les femmes dans le gouvernement de l'Eglise. Disons que la question est la suivante. Le ministère sacerdotal du Seigneur est, comme nous le savons, réservé aux hommes, dans la mesure où le ministère sacerdotal est un gouvernement au sens profond qui, en définitive, est le Sacrement qui gouverne l'Eglise. Voilà le point décisif. Ce n'est pas l'homme qui fait quelque chose, mais le prêtre fidèle à sa mission qui gouverne, dans le sens où il est le Sacrement; c'est-à-dire, qu'à travers le Sacrement, c'est le Christ lui-même qui gouverne, que ce soit à travers l'Eucharistie ou les autres Sacrements, et ainsi le Christ préside toujours. Toutefois, il est juste de se demander si, dans le service ministériel aussi - malgré le fait que le Sacrement et le charisme sont ici la voie unique par laquelle se réalise l'Eglise -, on ne peut pas offrir plus de postes, plus de positions de responsabilité aux femmes.


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doucecolombe

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 Retour carême/citations/Benoît XVI Barre_11

Citations Carême 
Le dernier point était celui abordé par le vice-curé, de l'ordre des Carmes de Sainte-Thérèse d'Avila, qui nous a révélé à juste titre ses préoccupations. 

Un simple optimisme superficiel, qui ne tiendrait pas compte des grandes menaces à l'égard des jeunes d'aujourd'hui, des enfants, des familles, serait certainement erroné. Nous devons percevoir avec un grand réalisme ces menaces qui naissent là où Dieu est absent. Nous devons sentir toujours davantage notre responsabilité, afin que Dieu soit présent, et ainsi, l'espérance et la capacité d'avancer avec confiance vers l'avenir. 

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Citations Carême 
Ce que vous avez dit sur le problème des adolescents, sur leur solitude et sur l'incompréhension de la part des adultes, trouve en nous un écho concret aujourd'hui.


Il est intéressant de voir que cette jeunesse, qui cherche une très grande proximité dans les discothèques, souffre en réalité d'une grande solitude, et naturellement aussi d'incompréhension. Cela me semble, d'une certaine façon, l'expression du fait que les pères, comme on l'a dit, sont en grande partie absents de la formation de la famille. Mais les mères aussi doivent travailler en dehors du foyer. La communion entre eux est très fragile. Chacun vit dans son monde: ce sont des îlots de la pensée, du sentiment, qui ne s'unissent pas. Le grand problème propre à notre époque - dans lequel chacun, en voulant avoir sa vie pour soi, la perd parce qu'il s'isole et isole l'autre de lui - est de retrouver la profonde communion qui, à la fin, ne peut venir que d'un fonds commun à toutes les âmes, de la présence divine qui nous unit tous. Il me semble que la condition est de surmonter la solitude et également de surmonter l'incompréhension, car celle-ci est aussi le résultat du fait que la pensée est aujourd'hui fragmentée. Chacun cherche sa façon de penser, de vivre, et il n'y a pas de communication dans une vision profonde de la vie. La jeunesse se sent exposée à de nouveaux horizons qui n'ont pas été transmis par la génération précédente, car il manque la continuité de la vision du monde, pris dans une séquence toujours plus rapide de nouvelles inventions. En dix ans ont été réalisés des changements qui, par le passé, ne s'étaient pas même produits en cent ans. C'est ainsi que se séparent réellement deux mondes.


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Citations Carême 
Nous voyons que le monde change toujours plus rapidement, si bien qu'il se fragmente également à cause de ces changements.


Je pense à ma jeunesse et à l'ingénuité, si je puis dire, dans laquelle nous avons vécu, dans une société entièrement agricole, par rapport à la société d'aujourd'hui. Nous voyons que le monde change toujours plus rapidement, si bien qu'il se fragmente également à cause de ces changements. C'est pourquoi, dans un moment de renouveau et de changement, l'élément de la permanence devient plus important. Je me souviens lorsque la Constitution conciliaire "Gaudium et spes" a été discutée. D'une part, il y avait la reconnaissance de l'aspect nouveau, de la nouveauté, le "oui" de l'Eglise à l'époque nouvelle avec ses innovations, le "non" au romantisme du passé, un "non" juste et nécessaire. Mais ensuite, les Pères - on en trouve également la preuve dans le texte - ont également dit que malgré cela, malgré la disponibilité nécessaire à aller de l'avant, à abandonner d'autres choses qui nous étaient chères, il existe quelque chose qui ne change pas: c'est ce qui est humain, lié à l'état de créature. L'homme n'est pas entièrement historique. Donner à l'histoire un caractère absolutiste, au sens où l'homme ne serait toujours qu'une créature fruit d'une certaine période, ne correspond pas à la vérité. Il y a la condition de créature et celle-ci nous donne précisément la possibilité de vivre dans le changement ou de rester identiques à nous-mêmes. Il ne s'agit pas d'une réponse immédiate à ce que nous devons faire, mais il me semble que le premier pas est d'établir un diagnostic. Pourquoi cette solitude dans une société qui, d'autre part, apparaît comme une société de masse? Pourquoi cette incompréhension dans une société dans laquelle tous cherchent à se comprendre, où la communication signifie tout et où la transparence de tout à tous est la loi suprême?


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Citations Carême 
l'histoire du Christ, qui n'est pas contre la condition de créature, mais qui restitue ce qui était voulu par le Créateur, comme le dit le Seigneur à propos du mariage.


La réponse se trouve dans le fait que nous voyons le changement dans notre propre monde, et que nous ne vivons pas suffisamment l'élément qui nous relie tous, l'élément de notre condition de créature, qui devient accessible et qui devient réalité dans une certaine histoire: l'histoire du Christ, qui n'est pas contre la condition de créature, mais qui restitue ce qui était voulu par le Créateur, comme le dit le Seigneur à propos du mariage. Le christianisme, précisément en soulignant l'histoire et la religion comme une donnée historique, donnée dans une histoire, à commencer par Abraham, et donc comme une foi historique, ayant ouvert sa porte à la modernité avec son sens du progrès, de la marche constante en avant, est aussi, dans le même temps, une foi qui se base sur le Créateur, qui se révèle et se rend présente dans une histoire à laquelle il donne sa continuité, et donc la possibilité de communication entre les âmes. Je pense donc, ici aussi, qu'une foi vécue en profondeur et avec toute l'ouverture à l'égard du moment actuel, mais aussi avec toute l'ouverture à l'égard de Dieu, unit les deux choses: le respect de l'altérité et de la nouveauté, et la continuité de notre être, la communicabilité entre les personnes et les temps.



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Citations Carême 
L'autre point était: comment pouvons-nous vivre la vie comme un don?


C'est une question que nous nous posons surtout à présent, pendant le Carême. Nous voulons renouveler l'option pour la vie qui est, comme je l'ai dit, une option non pour se posséder soi-même, mais pour se donner soi-même. Il me semble que nous ne pouvons le faire que grâce à un dialogue permanent avec le Seigneur et à un dialogue entre nous. Avec la "correctio fraterna" aussi, il est nécessaire de mûrir toujours plus face à une capacité de vivre le don de soi-même toujours insuffisante. Mais il me semble que, ici aussi, nous devons unir les deux choses. D'une part, nous devons accepter nos insuffisances avec humilité, accepter ce "Moi" qui n'est jamais parfait, mais qui tend toujours vers le Seigneur pour arriver à la communion avec le Seigneur et avec tous.
Cette humilité d'accepter également ses propres limites est très importante. Ce n'est qu'ainsi, d'autre part, que nous pouvons croître, mûrir et prier le Seigneur pour qu'il nous aide à ne pas nous fatiguer sur le chemin, tout en acceptant avec humilité que nous ne serons jamais parfaits, en acceptant aussi l'imperfection, surtout de l'autre. En acceptant la sienne, on peut accepter plus facilement celle de l'autre, en nous laissant former et réformer, toujours à nouveau, par le Seigneur.

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J'ai toujours pensé que le service premier du prêtre est de servir les malades, les personnes qui souffrent, car le Seigneur est surtout venu pour être avec les malades.


A présent les hôpitaux. Merci pour le salut qui vient des hôpitaux. Je ne connaissais pas la mentalité selon laquelle un prêtre se retrouve dans la situation d'exercer son ministère dans un hôpital parce qu'il a fait quelque chose de mal... J'ai toujours pensé que le service premier du prêtre est de servir les malades, les personnes qui souffrent, car le Seigneur est surtout venu pour être avec les malades. Il est venu pour partager nos souffrances et pour nous guérir. A l'occasion de leur visite "ad limina", je dis toujours aux Evêques africains que les deux piliers de notre travail sont l'éducation - c'est-à-dire la formation de l'homme, qui implique de nombreuses dimensions comme l'éducation pour apprendre, le professionnalisme, l'éducation à l'intimité de la personne - et la guérison. Le service fondamental, essentiel de l'Eglise est donc celui de guérir. C'est précisément dans les pays africains que se réalise tout cela: l'Eglise offre la guérison. Elle présente les personnes qui aident les malades, qui aident à guérir dans le corps et dans l'âme. Il me semble donc que nous devons voir précisément dans le Seigneur, notre modèle de prêtre pour guérir, pour aider, pour assister, pour accompagner vers la guérison. Cela est fondamental pour l'engagement de l'Eglise; cela est la forme fondamentale de l'amour et cela est donc l'expression fondamentale de la foi. En conséquence, cela est aussi le point central du sacerdoce.

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Mais, dans le même temps, nous sommes obligés d'aller vers l'unité et aller vers l'unité est déjà une forme d'unité.


Je réponds ensuite au vice-curé des Saints-Patrons d'Italie, qui nous a parlé du dialogue avec les orthodoxes et du dialogue oecuménique en général. Dans la situation mondiale actuelle, nous voyons que le dialogue est fondamental à tous les niveaux. Il est encore plus important que les chrétiens ne soient pas renfermés sur eux-mêmes, mais ouverts, et précisément dans les rapports avec les orthodoxes, je vois à quel point les relations personnelles sont fondamentales. Du point de vue de la doctrine, nous sommes en grande partie unis sur tous les points fondamentaux, toutefois, toujours dans ce domaine, il semble très difficile d'accomplir des progrès. Mais se rapprocher dans la communion, dans l'expérience commune de la vie de la foi, constitue la façon de se reconnaître réciproquement comme fils de Dieu et disciples du Christ. Telle est mon expérience depuis au moins quarante ans, presque cinquante ans: cette expérience de partager la condition de disciples, que nous vivons finalement dans la même foi, dans la même succession apostolique, avec les mêmes sacrements et donc aussi avec la même grande tradition de prière; cette diversité et cette multiplicité des cultures religieuses, des cultures de foi est très belle. Avoir vécu cette expérience est fondamental et il me semble que la conviction de certains, d'une partie des moines du Mont Athos contre l'oecuménisme, découle aussi du fait de l'absence de cette expérience dans laquelle on voit et on se rend compte concrètement que l'autre aussi appartient au même Christ, appartient à la même communion avec le Christ dans l'Eucharistie. Cela est donc d'une grande importance: nous devons supporter la séparation qui existe. Saint Paul dit que les schismes sont nécessaires pendant un certain temps et que le Seigneur sait pourquoi: pour nous mettre à l'épreuve, pour nous exercer, pour nous faire mûrir, pour nous rendre plus humbles. Mais, dans le même temps, nous sommes obligés d'aller vers l'unité et aller vers l'unité est déjà une forme d'unité.

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Citations Carême 
"Choisis la vie" et celle de l'Evangile:


L'autre point était centré sur le fait que la formation sacerdotale entre générations, même proches, semble être un peu différente pour de nombreuses personnes, et cela complique l'engagement commun pour la transmission de la foi. J'ai noté cela lorsque j'étais Archevêque de Munich. Quand nous sommes entrés au séminaire, nous avons tous eu une spiritualité catholique commune, plus ou moins mûre. Disons que le fondement spirituel était commun. A présent, les prêtres viennent d'expériences spirituelles très différentes. J'ai constaté dans mon séminaire qu'ils vivaient dans différentes "îlots" de spiritualité qui communiquaient difficilement. Nous en rendons d'autant plus grâce au Seigneur, car il a donné de nombreux et nouveaux élans à l'Eglise et aussi de nombreuses et formes de vie spirituelle, de découverte de la richesse de la foi. Il ne faut surtout pas négliger la spiritualité catholique commune, qui s'exprime dans la Liturgie et dans la grande Tradition de la foi. Cela me semble très important. Ce point est important également par rapport au Concile. Il ne faut pas vivre - comme je l'ai dit avant Noël à la Curie romaine - l'herméneutique de la discontinuité, mais vivre l'herméneutique du renouveau, qui est la spiritualité de la continuité, du mouvement en avant dans la continuité. Cela me semble très important. Ce point est important également par rapport à la Liturgie. Je prends un exemple concret, qui m'est venu précisément aujourd'hui avec la brève méditation de ce jour.


La "Statio" de ce jour, le jeudi qui suit le Mercredi des Cendres, est la saint Georges. Il y avait autrefois deux lectures sur deux saints soldats correspondant à ce saint soldat. La première parle du roi Ezéchiel qui, malade, est condamné à mort et prie le Seigneur en pleurant: Donne-moi encore un peu de vie! Et le Seigneur est bon et lui accorde encore dix-sept ans de vie. C'est donc une belle guérison et ce soldat peut à nouveau reprendre en main son activité. La deuxième lecture est l'épisode de l'Evangile qui rapporte l'histoire de l'officier de Capharnaüm avec son serviteur malade. Nous avons ainsi deux motifs: celui de la guérison et celui de la "milice" du Christ, de la grande lutte. A présent, dans la liturgie actuelle, nous avons deux lectures totalement opposées. Nous avons celle du Deutéronome: "Choisis la vie" et celle de l'Evangile: "Suivre le Christ et prendre la croix avec soi", qui veut dire ne pas chercher sa propre vie, mais donner la vie, et c'est une interprétation de ce que signifie "choisis la vie". Je dois dire que j'ai toujours beaucoup aimé la liturgie. J'aimais vraiment le chemin quadragésimal de l'Eglise, avec ces "églises stations" et les lectures liées à ces églises: une géographie de la foi qui devient une géographie spirituelle du pèlerinage avec le Seigneur. Et j'avais été un peu déçu du fait que l'on nous ait enlevé ce lien entre la "station" et les lectures. Aujourd'hui, je vois que ces lectures sont vraiment très belles et expriment le programme du Carême: choisir la vie, c'est-à-dire renouveler le "oui" du Baptême, qui est précisément le choix de la vie. Dans ce sens, il existe une intime continuité et il me semble que nous devons l'apprendre de cela, qui n'est qu'un très petit exemple entre discontinuité et continuité. Nous devons accepter la nouveauté, mais également aimer la continuité et voir le Concile dans cette optique de la continuité. Cela nous aidera également à servir de médiateurs entre les générations dans leur façon de transmettre la foi.


Pour finir, le prêtre du Vicariat de Rome a terminé par un mot que je reprends entièrement, de façon à pouvoir conclure avec celui-ci: devenir plus simples. Cela me semble un très beau programme. Cherchons à le mettre en pratique et ainsi, nous serons plus ouverts au Seigneur et aux personnes. Merci!

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En suivant leur Maître et Seigneur, les chrétiens eux aussi entrent spirituellement dans le désert du Carême pour affronter avec Lui "la lutte contre l'esprit du mal".


Mercredi dernier, nous avons commencé le Carême, et aujourd'hui, nous célébrons le premier dimanche de ce temps liturgique, qui pousse les chrétiens à entreprendre un chemin de préparation à Pâques. Aujourd'hui, l'Evangile nous rappelle que Jésus, après avoir été baptisé dans le fleuve Jourdain, poussé par l'Esprit Saint, qui était descendu sur Lui, le révélant comme étant le Christ, se retira pendant quarante jours dans le désert de Judée, où il surmonta les tentations de satan (cf. Mc 1, 12-13). En suivant leur Maître et Seigneur, les chrétiens eux aussi entrent spirituellement dans le désert du Carême pour affronter avec Lui "la lutte contre l'esprit du mal".
L'image du désert est une métaphore très éloquente de la condition humaine. Le Livre de l'Exode rapporte l'expérience du peuple d'Israël qui, sorti d'Egypte, accomplit un pèlerinage dans le désert du Sinaï pendant quarante ans avant de parvenir à la terre promise. Au cours de ce long voyage, les juifs ressentirent toute la force et l'insistance du tentateur, qui les poussait à perdre confiance dans le Seigneur et à revenir en arrière; mais, dans le même temps, grâce à la médiation de Moïse, ils apprirent à écouter la voix de Dieu, qui les appelait à devenir son peuple saint. En méditant sur cette page biblique, nous comprenons que pour réaliser pleinement la vie dans la liberté, il faut surmonter l'épreuve que la liberté elle-même comporte, c'est-à-dire la tentation. Ce n'est que libérée de l'esclavage du mensonge et du péché que la personne humaine, grâce à l'obéissance de la foi qui l'ouvre à la vérité, trouve le véritable sens de son existence et atteint la paix, l'amour et la joie.
C'est précisément pour cela que le Carême constitue un temps favorable pour un examen attentif de la vie dans le recueillement, la prière et la pénitence. Les Exercices spirituels qui, selon la tradition, se tiendront à partir de ce soir jusqu'à samedi prochain ici, dans le Palais apostolique, m'aideront, ainsi que mes collaborateurs de la Curie romaine, à entrer avec une plus grande conscience dans ce climat quadragésimal caractéristique.

Chers frères et soeurs, tandis que je vous demande de m'accompagner par vos prières, je vous assure de mon souvenir dans le Seigneur afin que le Carême soit pour tous les chrétiens une occasion de conversion et d'élan plus courageux vers la sainteté. Nous invoquons pour cela l'intercession maternelle de la Vierge Marie.


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Nous ne pouvons pas apporter au monde la joyeuse annonce, qui est le Christ en personne, si nous ne demeurons pas nous-mêmes en une profonde unité avec le Christ, si nous ne le connaissons pas profondément, personnellement, si nous ne vivons pas de sa Parole.


Dès le début, vous nous avez immédiatement fait comprendre le caractère profondément ecclésial de ce "sacramentum exercitii". Vous nous avez fait comprendre qu'il ne s'agissait pas d'une retraite individuelle, privée. A travers le "sacramentum exercitii", nous réalisons notre solidarité avec l'Eglise dans l'"exercitium" sacramentel commun et, ainsi, nous répondons à notre responsabilité de pasteurs. Nous ne pouvons pas apporter au monde la joyeuse annonce, qui est le Christ en personne, si nous ne demeurons pas nous-mêmes en une profonde unité avec le Christ, si nous ne le connaissons pas profondément, personnellement, si nous ne vivons pas de sa Parole.
En plus du caractère ecclésiastique et ecclésial de ces Exercices, vous nous en avez montré également le caractère christologique. Vous nous avez rendus attentifs au Maître intérieur; vous nous avez aidés à écouter le Maître qui parle avec nous et en nous; vous nous avez aidés à répondre, à parler avec le Seigneur, en écoutant sa Parole. Vous nous avez guidés sur cette route "catéchuménale" qu'est l'Evangile de Marc, en un pèlerinage commun avec les disciples, vers Jérusalem, et vous nous avez donné à nouveau la certitude que dans notre barque - malgré toutes les tempêtes de l'histoire - se trouve le Christ. Vous nous avez enseigné à nouveau à voir sur le visage souffrant du Christ, sur le visage couronné d'épines la gloire du Ressuscité. Nous vous sommes reconnaissants, Monsieur le Cardinal, et nous pouvons avec une force nouvelle et une joie nouvelle nous mettre en pèlerinage avec le Christ et avec les disciples vers la Pâque.


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Citations Carême 
Au cours de toutes ces journées, mon regard a inévitablement été tourné vers cette représentation de l'annonce faite à Marie.


J'ai été fasciné par la chose suivante: l'Archange Gabriel tient à la main un rouleau, dont je pense qu'il symbolise l'Ecriture, la Parole de Dieu. Et Marie est agenouillée à l'intérieur du rouleau. Marie est dans le rouleau, c'est-à-dire qu'elle vit dans la Parole de Dieu, à travers toute son existence, elle vit au sein même de la Parole. Et elle est comme pénétrée par la Parole. Ainsi, toute sa pensée, sa volonté, son action sont pénétrées et façonnées par la Parole. En demeurant elle-même dans la Parole, elle peut également devenir la "Demeure" nouvelle de la Parole dans le monde.


En fin de compte, uniquement par ces indications, vous nous avez guidés silencieusement, Monsieur le Cardinal, sur un chemin marial. Ce chemin marial nous appelle à nous inscrire dans la Parole de Dieu, à placer notre vie à l'intérieur de la Parole de Dieu et à laisser notre existence être pénétrée par cette Parole, afin de pouvoir être des témoins de la Parole vivante, du Christ lui-même dans notre temps. Ainsi, avec un courage nouveau, avec une joie nouvelle, nous nous acheminons vers la Pâque, vers la célébration du Mystère du Christ, qui est toujours davantage qu'une célébration ou un rite: elle est Présence et Vérité. Et nous prions le Seigneur afin qu'il nous aide à Le suivre et à être ainsi également des guides et des pasteurs du troupeau qui nous est confié.

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Citations Carême 
"Je suis Yahvé, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude" (Ex 20, 2).


Nous avons écouté ensemble une page célèbre et belle du Livre de l'Exode, celle dans laquelle l'auteur sacré raconte la remise à Israël du Décalogue de la part de Dieu. Un détail nous frappe immédiatement: l'énonciation des dix commandements est introduite par une référence significative à la libération du peuple d'Israël. Le texte dit: "Je suis Yahvé, ton Dieu, qui t'ai fait sortir du pays d'Egypte, de la maison de servitude" (Ex 20, 2). Le Décalogue se veut donc une confirmation de la liberté conquise. En effet, les commandements, si on les regarde en profondeur, sont le moyen que le Seigneur nous donne pour défendre notre liberté aussi bien des conditionnements internes des passions que des abus externes de personnes malintentionnées. Les "non" des commandements sont autant de "oui" à la croissance d'une liberté authentique. Il existe une deuxième dimension du Décalogue qu'il faut également souligner: à travers la loi donnée par la main de Moïse, le Seigneur révèle qu'il souhaite passer avec Israël un pacte d'alliance. Plus qu'un ordre, la loi est par conséquent un don. Plus que commander ce que l'homme doit faire, elle veut manifester à tous le choix de Dieu: il est du côté du peuple élu; il l'a libéré de l'esclavage et il l'entoure de sa bonté miséricordieuse. Le Décalogue est le témoignage d'un amour préférentiel.


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Citations Carême 
Jésus chasse du temple les marchands et les changeurs.


La Liturgie d'aujourd'hui nous offre un deuxième message: la Loi mosaïque a trouvé son plein accomplissement en Jésus, qui a révélé la sagesse et l'amour de Dieu à travers le mystère de la Croix, "scandale pour les Juifs, folie pour les païens - comme nous l'a dit saint Paul dans la seconde lecture -, mais pour ceux qui sont appelés, Juifs et Grecs... puissance de Dieu et sagesse de Dieu" (1 Co 1, 23, 24). C'est précisément à ce mystère que fait référence la page évangélique qui vient d'être proclamée: Jésus chasse du temple les marchands et les changeurs. L'évangéliste fournit la clé de lecture de cet épisode significatif à travers le verset d'un Psaume: "Car le zèle de ta maison me dévore" (cf. Ps 69, 10). Jésus est bien "dévoré" par ce "zèle" pour la "maison de Dieu", utilisée dans des buts différents de ceux auxquels elle devrait être destinée. Face à la demande des responsables religieux, qui prétendent un signe de son autorité, à la stupéfaction des personnes présentes, il affirme: "Détruisez ce sanctuaire et en trois jours je le relèverai" (Jn 2, 19). Une parole mystérieuse, incompréhensible à ce moment-là, mais que Jean reformule pour ses lecteurs chrétiens, en observant que: "Lui parlait du sanctuaire de son corps" (Jn 2, 21). Ce "sanctuaire", ses adversaires allaient le détruire, mais après trois jours, il l'aurait reconstruit à travers la résurrection. La douloureuse et "scandaleuse" mort du Christ allait être couronnée par le triomphe de sa glorieuse résurrection. Alors qu'en ce temps de Carême, nous nous préparons à revivre dans le triduum pascal cet événement central de notre salut, notre regard est déjà tourné vers le Crucifié, en entrevoyant en Lui le rayonnement du Ressuscité.


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Citations Carême
Lorsque le Créateur façonna l'homme à son image et ressemblance, il l'invita à travailler la terre (cf. Gn 2, 5.6).


Chers frères et soeurs, la Célébration eucharistique d'aujourd'hui, qui unit à la méditation des textes liturgiques du troisième dimanche de Carême, le souvenir de saint Joseph, nous offre l'opportunité de considérer, à la lumière du mystère pascal, un autre aspect important de l'existence humaine. Je veux parler de la réalité du travail, placée aujourd'hui au centre de changements rapides et complexes. La Bible, en de nombreuses pages, montre que le travail appartient à la condition originelle de l'homme. Lorsque le Créateur façonna l'homme à son image et ressemblance, il l'invita à travailler la terre (cf. Gn 2, 5.6). Ce fut à cause du péché de nos premiers ancêtres que le travail devint effort et peine (cf. Gn 3, 6-7, mais dans le projet divin, il conserve intacte toute sa valeur. Le Fils de Dieu lui-même, en se faisant en toute chose semblable à nous, se consacra pendant de nombreuses années à des activités manuelles, au point d'être connu comme le "fils du charpentier" (cf. Mt 13, 55). L'Eglise a toujours fait preuve, en particulier au cours du dernier siècle, d'attention et de sollicitude pour cette dimension de la société, ainsi qu'en témoignent les nombreuses interventions sociales du Magistère et l'action de multiples associations d'inspiration chrétienne dont certaines sont venues ici aujourd'hui représenter le monde des travailleurs dans son ensemble. Je suis heureux de vous accueillir, chers amis, et je présente à chacun de vous mon salut cordial. J'adresse une pensée particulière à Mgr Arrigo Miglio, Evêque d'Ivrea et Président de la Commission épiscopale italienne pour les Questions sociales et le Travail, la Justice et la Paix, qui s'est fait l'interprète des sentiments communs et m'a adressé de courtoises paroles de voeux pour ma fête. Je lui en suis vivement reconnaissant.

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"Tu te souviendras du jour du sabbat pour le sanctifier. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage; mais le septième jour est un sabbat pour Yahvé ton Dieu" (Ex 20, 8-9).


Le sabbat est le jour sanctifié, c'est-à-dire consacré à Dieu, pendant lequel l'homme comprend mieux le sens de son existence comme de son activité professionnelle. Le travail revêt une importance primordiale pour la réalisation de l'homme et pour le développement de la société, et c'est pourquoi il faut qu'il soit toujours organisé et accompli dans le plein respect de la dignité humaine et au service du bien commun. Dans le même temps, il est indispensable que l'homme ne se laisse pas asservir par le travail, qu'il ne l'idolâtre pas, en prétendant trouver en celui-ci le sens ultime et définitif de la vie. A ce propos, l'invitation contenue dans la première Lecture est tout à fait riche de sens: "Tu te souviendras du jour du sabbat pour le sanctifier. Pendant six jours tu travailleras et tu feras tout ton ouvrage; mais le septième jour est un sabbat pour Yahvé ton Dieu" (Ex 20, 8-9). Le sabbat est le jour sanctifié, c'est-à-dire consacré à Dieu, pendant lequel l'homme comprend mieux le sens de son existence comme de son activité professionnelle. L'on peut par conséquent affirmer que l'enseignement biblique sur le travail trouve son couronnement dans le commandement du repos. Le Compendium de la doctrine sociale de l'Eglise souligne justement à ce propos que: "A l'homme, lié à la nécessité du travail, le repos ouvre la perspective d'une liberté plus complète, celle du sabbat éternel (cf. He 4, 9-10). Le repos permet aux hommes de rappeler et de revivre les oeuvres de Dieu, depuis la Création jusqu'à la Rédemption, de se reconnaître eux-mêmes comme Son oeuvre (cf. Ep 2, 10), de lui rendre grâce de leur vie et de leur subsistance, car il en est l'auteur" (n. 258).

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Il faut vivre une spiritualité qui aide les chrétiens à se sanctifier à travers le travail, en imitant saint Joseph qui, chaque jour, a dû pourvoir aux besoins de la Sainte Famille de ses propres mains et que, pour cette raison, l'Eglise indique comme Patron des travailleurs.


L'activité professionnelle doit servir au vrai bien de l'humanité, en permettant "à l'homme, considéré comme individu ou comme membre de la société, de s'épanouir selon la plénitude de sa vocation" (Gaudium et spes, n. 35). Pour que cela advienne, la qualification technique et professionnelle, même si elle est nécessaire, ne suffit pas; la création d'un ordre social juste et attentif au bien de tous n'est pas non plus suffisante. Il faut vivre une spiritualité qui aide les chrétiens à se sanctifier à travers le travail, en imitant saint Joseph qui, chaque jour, a dû pourvoir aux besoins de la Sainte Famille de ses propres mains et que, pour cette raison, l'Eglise indique comme Patron des travailleurs. Son témoignage montre que l'homme est le sujet et l'acteur du travail. Je voudrais lui confier les jeunes qui parviennent avec difficulté à s'insérer dans le monde du travail, les chômeurs et ceux qui souffrent des problèmes dus à l'importante crise de l'emploi. Qu'avec Marie, son Epouse, saint Joseph veille sur tous les travailleurs et obtienne pour les familles et pour toute l'humanité, sérénité et paix. Qu'en tournant le regard vers ce grand saint, les chrétiens apprennent à témoigner dans tous les milieux professionnels de l'amour du Christ, source de solidarité véritable et de paix stable. Amen!


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doucecolombe

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MessageSujet: Re: Retour carême/citations/Benoît XVI    Retour carême/citations/Benoît XVI Icon_minitimeLun 27 Fév - 18:24

Citation Carême 4 A
‘’L’imposition des cendres’’


Nous entamons aujourd’hui le temps liturgique du carême avec le rite suggestif de l’imposition des cendres, à travers lequel nous voulons prendre l’engagement de convertir notre cœur vers les horizons de la Grâce. En général, dans l’opinion commune, ce temps a parfois une connotation de tristesse, de grisaille de la vie. 


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En revanche, il est un don précieux de Dieu, c’est un temps fort et dense de significations sur le chemin de l’Eglise, c’est l’itinéraire vers la Pâque du Seigneur. Les lectures bibliques de la célébration de ce jour nous offrent des indications pour vivre en plénitude cette expérience spirituelle.

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Citation Carême 4 B
«Revenez à moi de tout votre cœur» (Jl 2,12).


Dans la première lecture, tirée du livre du prophète Joël, nous avons entendu ces paroles par lesquelles Dieu invite le peuple juif à une repentance sincère et non de pure forme. Il ne s’agit pas d’une conversion superficielle et passagère, mais bien d’un itinéraire spirituel qui concerne en profondeur les attitudes de la conscience et suppose une intention sincère de repentir. Le prophète s’inspire de la plaie de l’invasion des sauterelles qui s’était abattue sur le peuple en détruisant les récoltes, pour inviter à une pénitence intérieure, à se lacérer le cœur et non les vêtements (cf. 2, 13). Il s’agit donc de mettre en œuvre une attitude de conversion authentique à Dieu — revenir à Lui —, en reconnaissant sa sainteté, sa puissance, sa majesté. Et cette conversion est possible parce que Dieu est riche en miséricorde et grand dans l’amour. Sa miséricorde est régénératrice, elle crée en nous un cœur pur, renouvelle intimement un esprit ferme, en nous restituant la joie du salut (cf. Ps 50, 14). Dieu, en effet, — comme dit le prophète — ne veut pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et vive (cf. Ez 33, 11). Le prophète Joël ordonne, au nom du Seigneur, que se crée une atmosphère pénitentielle propice: il faut sonner du cor, convoquer l’assemblée, réveiller les consciences. Le temps quadragésimal nous propose ce contexte liturgique et pénitentiel, un chemin de quarante jours au cours desquels faire l’expérience de manière concrète de l’amour miséricordieux de Dieu. Aujourd’hui retentit pour nous l’appel «Revenez à moi de tout votre cœur»; aujourd’hui, c’est nous qui sommes appelés à convertir notre cœur à Dieu, toujours conscients de ne pas pouvoir réaliser notre conversion seuls, avec nos forces, parce que c’est Dieu qui nous convertit. Il nous offre encore son pardon, en nous invitant à revenir à Lui pour nous donner un cœur nouveau, purifié du mal qui l’opprime, pour nous faire prendre part à sa joie. Notre monde a besoin d’être converti par Dieu, il a besoin de son pardon, de son amour, il a besoin d’un cœur nouveau.


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Citation Carême 4 C
«Laissez-vous réconcilier avec Dieu» (2 Co 5, 20). Dans la deuxième lecture, saint Paul nous offre un autre élément sur le chemin de la conversion.


L’apôtre nous invite à détourner notre regard de lui et à tourner en revanche notre attention sur celui qui l’a envoyé et sur le contenu du message qu’il apporte: «Nous sommes donc les ambassadeurs du Christ, et par nous c’est Dieu lui-même qui, en fait, vous adresse un appel. Au nom du Christ, nous vous le demandons, laissez-vous réconcilier avec Dieu» (ibid.). Un ambassadeur répète ce qu’il a entendu prononcer par son Seigneur et parle avec l’autorité qu’il a reçue et dans ses limites. Celui qui exerce la fonction d’ambassadeur ne doit pas attirer l’intérêt sur lui-même, mais il doit se mettre au service du message à transmettre et de celui qui l’a envoyé. C’est ainsi qu’agit saint Paul en exerçant son ministère de prédicateur de la Parole de Dieu et d’apôtre de Jésus Christ. Il ne recule pas devant la tâche reçue, mais il l’accomplit avec un dévouement total, en invitant à s’ouvrir à la grâce, à laisser Dieu nous convertir: «Et puisque nous travaillons avec lui — écrit-il — nous vous invitons à ne pas laisser sans effets la grâce reçue de Dieu» (2 Co 6, 1).

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Citation Carême 4 D
‘’L’appel du Christ à la conversion’’


«Or l’appel du Christ à la conversion — nous dit le Catéch
isme de l’Eglise catholique — continue à retentir dans la vie des chrétiens. [...] C’est une tâche ininterrompue pour toute l’Eglise qui “enferme des pécheurs dans son propre sein” et qui “est donc à la fois sainte et appelée à se purifier, et qui poursuit constamment son effort de pénitence et de renouvellement”. Cet effort de conversion n’est pas seulement une œuvre humaine. Il est le mouvement du “cœur contrit” (Ps 51, 19) attiré et mû par la grâce à répondre à l’amour miséricordieux de Dieu qui nous aimés le premier» (n. 1428). Saint Paul s’adresse aux chrétiens de Corinthe mais, à travers eux, il entend s’adresser à tous les hommes. Tous ont en effet besoin de la grâce de Dieu, qui illumine l’esprit et le cœur. Et l’apôtre presse: «Or, c’est maintenant le moment favorable, c’est maintenant le jour du salut» (2 Co 6, 2). Tous peuvent s’ouvrir à l’action de Dieu, à son amour; à travers notre témoignage évangélique, nous, chrétiens, devons être un message vivant; dans de nombreux cas, nous sommes même l’unique Evangile que les hommes d’aujourd’hui lisent encore. Voilà notre responsabilité sur les traces de saint Paul, voilà un motif de plus pour bien vivre le carême: offrir le témoignage de la foi vécue à un monde en difficulté qui a besoin de revenir à Dieu, qui a besoin de conversion.

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Citation Carême 4 E
«Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d'eux» (Mt 6, 1).


Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus relit les trois œuvres fondamentales de piété prévues par la loi de Moïse. L’aumône, la prière et le jeûne caractérisent le juif qui observe la loi. Au fil du temps, ces prescriptions avaient été érodées par la rouille du formalisme extérieur, ou encore, elles s’étaient transformées en un signe de supériorité. Jésus met en évidence dans ces trois œuvres de piété une tentation commune. Lorsque l’on accomplit quelque chose de bon, presque instinctivement naît le désir d’être estimé et admiré pour la bonne action, c’est-à-dire d’avoir une satisfaction. Et cela, d’une part, conduit au repli sur soi, et, de l’autre, à aller au dehors de soi, car l’on vit projeté vers ce que les autres pensent de nous et admirent en nous. En reproposant ces prescriptions, le Seigneur Jésus ne demande pas le respect formel d’une loi étrangère à l’homme, imposée par un législateur sévère comme un lourd fardeau, mais invite à redécouvrir ces trois œuvres de piété en les vivant de façon plus profonde, non pas par amour propre, mais par amour de Dieu, comme moyens sur le chemin de conversion à Lui. Aumône, prière et jeûne: tel est l’itinéraire de la pédagogie divine qui nous accompagne, non seulement au cours du carême, vers la rencontre avec le Seigneur Ressuscité; un itinéraire qu’il faut parcourir sans ostentation, dans la certitude que le Père céleste sait lire et voir égal lement dans le secret de notre cœur.Chers frères et sœurs, commençons confiants et joyeux l’itinéraire du carême. Quarante jours nous séparent de Pâques; ce temps «fort» de l’année liturgique est un temps propice qui nous est donné pour parvenir, avec un engagé accru, à notre conversion, pour intensifier l’écoute de la Parole de Dieu, la prière et la pénitence, en ouvrant le cœur à l’accueil docile de la volonté divine, en vue d’une pratique plus généreuse du sacrifice qui permet de porter toujours plus son aide au prochain dans le besoin: un itinéraire spirituel qui nous prépare à revivre le Mystère pascal.
Que Marie, notre guide sur le chemin quadragésimal, nous conduise à une connaissance toujours plus profonde du Christ, mort et ressuscité, qu’elle nous aide dans le combat spirituel contre le péché, qu’elle nous soutienne pour invoquer avec force: «Converte nos, Deus salutaris noster», — Convertis-nous à Toi, ô Dieu, notre salut». Amen!


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Citation Carême 5 A
‘’C'est pour moi une grande joie de vous retrouver, chaque année, au début du Carême’’


Nous avons écouté ce passage des Actes des Apôtres (20, 17-38), dans lequel saint Paul parle aux prêtres d'Ephèse, raconté volontairement par saint Luc comme un testament de l’Apôtre, comme un discours destiné non seulement aux prêtres d’Ephèse, mais aux prêtres de tous les temps. Saint Paul parle non seulement avec eux qui étaient présents en ce lieu, mais il parle réellement avec nous. Cherchons donc à comprendre un peu ce qu'il nous dit en ce moment. Je commence: «Vous savez vous-mêmes de quelle façon... je n'ai cessé de me comporter avec vous» (v. 18) et à propos de ce comportement qu'il n'a cessé d'avoir, saint Paul dit en fin de compte: «nuit et jour, je n'ai cessé de reprendre… chacun d'entre vous» (v. 31). Cela veut dire que pendant tout ce temps il était l'annonciateur, le messager, l'ambassadeur du Christ pour eux; il était prêtre pour eux. En un certain sens, on pourrait dire qu'il était un prêtre travailleur, parce que — comme il le dit aussi dans ce passage — il a travaillé avec ses mains comme tisseur de tentes pour ne pas peser sur leurs biens, pour être libre, pour les laisser libres. Mais bien qu'il ait travaillé avec ses mains, toutefois pendant tout ce temps, il était prêtre, pendant tout ce temps, il les a avertis. En d'autres mots, même s'il n'était pas tout le temps extérieurement à disposition de la prédication, son cœur et son âme étaient toujours présents pour eux; il était pénétré de la Parole de Dieu, de sa mission. Cela me semble un point très important: l'on n'est pas prêtre à temps partiel; on l'est toujours, de toute son âme, de tout notre cœur. Cet être avec le Christ et cet être ambassadeur du Christ, cet être pour les autres, est une mission qui pénètre notre être et doit pénétrer toujours davantage dans la totalité de notre être.


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Citation Carême 5 B
‘’Je ne suis pas venu pour dominer, mais pour servir (cf. Mt 20, 28).’’
Puis, saint Paul dit: «servant le Seigneur en toute humilité» (v. 19).


«Servant»: un mot clé de tout l'Evangile. Le Christ lui-même dit: Je ne suis pas venu pour dominer, mais pour servir (cf. Mt 20, 28). Il est Serviteur de Dieu, et Paul et les Apôtres continuent à être des «serviteurs»; non pas des maîtres de la foi, mais des serviteurs de votre joie, dit saint Paul dans la Seconde Lettre aux Corinthiens (cf. 1, 24). «Servir», cela doit être déterminant pour nous aussi: nous sommes des serviteurs. Et servir veut dire ne pas faire ce que je me propose, ce qui serait pour moi la chose la plus agréable; servir veut dire me laisser imposer le poids du Seigneur, le joug du Seigneur; servir veut dire ne pas suivre mes préférences, mes priorités, mais réellement me «mettre au service» de l'autre. Cela veut dire que nous aussi nous devons faire souvent des choses qui n'apparaissent pas immédiatement spirituelles et qui ne répondent pas toujours à nos choix. Nous devons tous faire, depuis le Pape jusqu'au dernier des vicaires paroissiaux, des travaux d’administration, des travaux temporels; toutefois nous le faisons comme un service, comme une partie de ce que le Seigneur nous impose dans l'Eglise et nous faisons ce que l'Eglise nous dit et ce qu'elle attend de nous. Cet aspect concret du service est important, celui que nous ne choisissons pas de faire, mais nous sommes des serviteurs du Christ dans l'Eglise et nous travaillons comme l'Eglise nous le dit, où l'Eglise nous appelle, et nous essayons d'être ainsi: des serviteurs qui ne font pas leur propre volonté, mais la volonté du Seigneur. Dans l'Eglise, nous sommes réellement des ambassadeurs du Christ et des serviteurs de l'Evangile.

«Servant le Seigneur en toute humilité». «Humilité» aussi est un mot clé de l'Evangile, de tout le Nouveau Testament. Humilité, le Seigneur nous précède. Dans la Lettre aux Philippiens, saint Paul nous rappelle que le Christ, qui était au-dessus de nous tous, était réellement divin dans la gloire de Dieu, s'est humilié, est descendu en se faisant homme, en acceptant toute la fragilité de l'être humain, en allant jusqu'à l'obéissance ultime de la Croix (cf. 2, 5-7. Humilité ne veut pas dire fausse modestie — nous sommes reconnaissants des dons que le Seigneur nous a faits —, mais indique que nous sommes conscients que tout ce que nous pouvons faire est un don de Dieu, est donné pour le Royaume de Dieu. Nous travaillons dans cette humilité, dans ce refus d'apparaître. Nous ne demandons pas de louanges, nous ne voulons pas nous «faire voir». Le critère décisif est ce que dit Dieu et non penser à ce qu'on dira de nous dans les journaux ou ailleurs. C'est cela la vraie humilité: ne pas apparaître devant les hommes, mais être sous le regard de Dieu et travailler avec humilité pour Dieu et ainsi réellement servir également l'humanité et les hommes.

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Citation Carême 5 C
‘’Humilité ne veut pas dire fausse modestie’’


«Servant le Seigneur en toute humilité». «Humilité» aussi est un mot clé de l'Evangile, de tout le Nouveau Testament. Humilité, le Seigneur nous précède. Dans la Lettre aux Philippiens, saint Paul nous rappelle que le Christ, qui était au-dessus de nous tous, était réellement divin dans la gloire de Dieu, s'est humilié, est descendu en se faisant homme, en acceptant toute la fragilité de l'être humain, en allant jusqu'à l'obéissance ultime de la Croix (cf. 2, 5-7. Humilité ne veut pas dire fausse modestie — nous sommes reconnaissants des dons que le Seigneur nous a faits —, mais indique que nous sommes conscients que tout ce que nous pouvons faire est un don de Dieu, est donné pour le Royaume de Dieu. Nous travaillons dans cette humilité, dans ce refus d'apparaître. Nous ne demandons pas de louanges, nous ne voulons pas nous «faire voir». Le critère décisif est ce que dit Dieu et non penser à ce qu'on dira de nous dans les journaux ou ailleurs. C'est cela la vraie humilité: ne pas apparaître devant les hommes, mais être sous le regard de Dieu et travailler avec humilité pour Dieu et ainsi réellement servir également l'humanité et les hommes.

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Citation Carême 5 D
‘’L'Apôtre ne prêche pas un christianisme «à la carte»’’


«En rien de ce qui vous était avantageux, je ne me suis dérobé quand il fallait vous prêcher et vous instruire» (v. 20). Saint Paul revient, après quelques phrases, à nouveau sur ce point et il dit: «Je ne me suis pas dérobé quand il fallait vous annoncer toute la volonté de Dieu» (v. 27). Cela est important, l'Apôtre ne prêche pas un christianisme «à la carte», selon ses propres goûts, il ne prêche pas un Evangile selon ses idées théologiques préférées; il ne se soustrait pas à l'engagement d'annoncer toute la volonté de Dieu, même la volonté inconfortable, même les sujets qui personnellement ne nous plaisent pas beaucoup. C'est notre mission d'annoncer toute la volonté de Dieu, dans sa totalité et son ultime simplicité. Mais le fait que nous devons enseigner et prêcher est important — comme le dit saint Paul — et proposer réellement la volonté totale de Dieu. Et je pense que le monde d’aujourd’hui est curieux de tout connaître, d'autant plus devrons-nous être curieux nous de connaître la volonté de Dieu: que pourrait-il y avoir de plus intéressant, de plus important, de plus essentiel pour nous que de connaître ce que veut Dieu, connaître la volonté de Dieu, le visage de Dieu? Cette curiosité intérieure devrait être aussi notre curiosité de connaître mieux, de manière plus complète, la volonté de Dieu.

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Citation Carême 5 E
‘’En fin de compte, c’est simple: Dieu s’est montré dans le Christ.’’


Nous devons répondre et réveiller cette curiosité chez les autres: connaître vraiment toute la volonté de Dieu et savoir ainsi comment nous pouvons et comment nous devons vivre, telle est la route de notre vie. Nous devrions donc faire connaître et comprendre — dans la mesure du possible — le contenu du Credo de l’Eglise, de la création jusqu’au retour du Seigneur, au monde nouveau. La doctrine, la liturgie, la morale, la prière — les quatre parties du Catéchisme de l’Eglise catholique — indiquent cet ensemble de la volonté de Dieu. Il est également important de ne pas nous perdre dans les détails, de ne pas donner l’idée que le christianisme est un ensemble immense de choses à apprendre. En fin de compte, c’est simple: Dieu s’est montré dans le Christ. Mais entrer dans cette simplicité — je crois en Dieu qui se montre dans le Christ et je veux voir et réaliser sa volonté — possède des contenus, et, selon les situations, nous entrons ou pas dans les détails, mais il est essentiel de faire comprendre d’une part la simplicité ultime de la foi. Croire en Dieu tel qu’il s’est montré dans le Christ est également la richesse intérieure de cette foi, les réponses qu’elle apporte à nos questions, notamment les réponses qui, au premier abord, ne nous plaisent pas mais qui représentent toutefois le chemin de la vie, le véritable chemin; dans la mesure où nous entrons dans ces choses, pour nous non plus pas très agréables, nous pouvons comprendre, nous commençons à comprendre ce qu’est réellement la vérité. Et la vérité est belle. La volonté de Dieu est bonne, c’est la bonté même.


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doucecolombe

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MessageSujet: Re: Retour carême/citations/Benoît XVI    Retour carême/citations/Benoît XVI Icon_minitimeLun 27 Fév - 18:31

Citation Carême 5 F
‘’«changement de pensée».’’

Puis l’apôtre dit: «Je ne me suis dérobé quand il fallait vous prêcher et vous instruire, en public et en privé, adjurant juifs et grecs de se repentir envers Dieu et de croire en Jésus, notre Seigneur» (v. 20-21). Ici est résumé l’essentiel: conversion à Dieu, foi en Jésus. Mais arrêtons-nous un instant sur le mot «conversion», qui est le mot central ou l’un des mots centraux du Nouveau Testament. Il est intéressant — pour connaître les dimensions de ce mot — d’être attentifs ici aux divers termes bibliques: en hébreu «šub» signifie «changer de route», prendre une nouvelle direction dans la vie: en grec, metanoia, «changement de pensée», en latin «poenitentia», «mon action pour me laisser transformer»; en français: «conversion», qui coïncide plutôt avec le terme hébreu de «nouvelle direction dans la vie». Peut-être pouvons-nous percevoir de façon particulière la raison du mot du Nouveau Testament, le terme grec «metanoia», «changement de pensée». Dans un premier temps, la pensée apparaît typiquement grecque, mais en allant en profondeur, nous voyons qu’elle exprime réellement l’essentiel de ce que les autres langues disent également: changement de pensée, c’est-à-dire changement réel de notre vision de la réalité. Etant donné que nous sommes nés dans le péché originel, pour nous, la «réalité» sont les choses que nous pouvons toucher, ce sont l’argent, ma position, les choses de chaque jour que nous voyons au journal télévisé: c’est cela la réalité. Et les choses spirituelles apparaissent un peu cachées «derrière» la réalité, «Metanoia», changement de pensée, signifie renverser cette impression.

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Citation Carême 5 G
‘’La réalité des réalités est Dieu. Cette réalité invisible, apparemment éloignée de nous, est la réalité.


Apprendre cela, et ainsi renverser notre pensée, juger véritablement que le réel qui doit orienter toute chose, c’est Dieu, ce sont les paroles, la parole de Dieu. Tel est le critère, Dieu, le critère de tout ce que je fais. Il s’agit réellement d’une conversion, si mon concept de réalité est changé, si ma pensée est changée.’’
Et cela doit ensuite imprégner chaque aspect de ma vie: pour juger chaque chose, prendre comme critère ce que Dieu dit sur cela. Telle est la chose essentielle: non pas ce que je réussis à obtenir à présent pour moi aujourd’hui, non pas le bénéfice ou l’inconvénient que j’en tirerai, mais la véritable réalité, nous orienter vers cette réalité. Au cours du Carême, qui est un chemin de conversion, nous devons véritablement — me semble-t-il — accomplir chaque année à nouveau cette inversion du concept de réalité, c’est-à-dire que Dieu est la réalité, le Christ est la réalité et le critère de mon action et de ma pensée: accomplir cette nouvelle orientation de notre vie. Et ainsi, le terme latin «poenitentia» lui aussi, qui apparaît un peu trop extérieur et sans doute activiste, devient réel: exercer cela signifie exercer la domination de moi-même, me laisser transformer, ainsi que toute ma vie, par la Parole de Dieu, par la pensée nouvelle qui vient du Seigneur et qui me montre la véritable réalité. Ainsi, il ne s’agit pas seulement de pensée, d’esprit, mais il s’agit de la totalité de mon être, de ma vision de la réalité. Ce changement de la pensée, qui est conversion, touche mon cœur et unit esprit et cœur, et met fin à cette séparation entre esprit et cœur, et intègre ma personnalité dans le cœur qui est ouvert par Dieu et qui s’ouvre à Dieu. Et ainsi je trouve la voie, la pensée devient foi, c’est-à-dire placer ma confiance dans le Seigneur, m’en remettre au Seigneur, vivre avec Lui et entreprendre son chemin en se plaçant véritablement à la suite du Christ.

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Citation Carême 5 H
‘’Nous devons certainement être attentifs à notre santé, travailler raisonnablement, mais également savoir que la valeur ultime est demeurer dans la communion avec le Christ; vivre notre service et le perfectionner mène la course à bonne fin.’’


Saint Paul poursuit: «Et maintenant voici qu'enchaîné par l'Esprit je me rends à Jérusalem, sans savoir ce qui m'y adviendra, sinon que, de ville en ville, l'Esprit Saint m'avertit que chaînes et tribulations m'attendent. Mais je n'attache aucun prix à ma propre vie, pourvu que je mène à bonne fin ma course et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus: rendre témoignage à l'Evangile de la grâce de Dieu» (v. 22-24). Saint Paul sait que ce voyage à Jérusalem lui coûtera probablement la vie: ce sera un voyage vers le martyre; ici, nous devons tenir compte de la raison de son voyage. Il se rend à Jérusalem pour remettre à cette communauté, à l’Eglise de Jérusalem, la somme pour les pauvres recueillie dans le monde des païens. Il s’agit donc d’un voyage de charité, mais bien plus: il s’agit d’une expression de la reconnaissance de l’unité de l’Eglise entre juifs et païens, il s’agit d’une reconnaissance formelle du primat de Jérusalem à cette époque, du primat des premiers apôtres, une reconnaissance de l’unité et de l’universalité de l’Eglise. Dans ce sens, le voyage possède une signification ecclésiologique et également christologique, parce que pour lui, cette reconnaissance possède une grande valeur, de même que cette expression visible de l’unicité et de l’universalité de l’Eglise, qui met en compte également le martyre. L’unité de l’Eglise vaut le martyre. Ainsi, il dit: «je n'attache aucun prix à ma propre vie, pourvu que je mène à bonne fin ma course et le ministère que j'ai reçu» (v. 24). La pure survie biologique — dit saint Paul — n’est pas la valeur primordiale pour moi; la valeur primordiale pour moi est de réaliser ce service; la valeur primordiale pour moi est d’être avec le Christ; vivre avec le Christ est la véritable vie. Même s’il perd cette vie biologique, il ne perd pas la vraie vie. En revanche, s’il perdait la communion avec le Christ pour conserver la vie biologique, il aurait perdu la vie elle-même, l’essentiel de son être. Cela aussi me semble important: savoir quelles sont les justes priorités. Nous devons certainement être attentifs à notre santé, travailler raisonnablement, mais également savoir que la valeur ultime est demeurer dans la communion avec le Christ; vivre notre service et le perfectionner mène la course à bonne fin.

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Citation Carême 5 I
‘’Jusqu’au bout, l’Apôtre veut être le serviteur de Jésus, l’ambassadeur de Jésus pour l’Evangile de Dieu. Il est important que, même dans la vieillesse, même si les années passent, nous ne perdions pas notre zèle, la joie d’être appelés par le Seigneur’’


Peut-être pouvons-nous nous arrêter encore un instant sur cette expression «pourvu que je mène ma course à bonne fin». Jusqu’au bout, l’Apôtre veut être le serviteur de Jésus, l’ambassadeur de Jésus pour l’Evangile de Dieu. Il est important que, même dans la vieillesse, même si les années passent, nous ne perdions pas notre zèle, la joie d’être appelés par le Seigneur. Il est facile, dirais-je, dans un certain sens, au début du chemin sacerdotal d’être emplis de zèle, d’espérance, de courage, d’activité, mais l’on peut ensuite facilement perdre un peu de cet enthousiasme, lorsque l’on voit la façon dont vont les choses, dont le monde demeure toujours le même, dont le service devient lourd. Revenons toujours à la Parole de Dieu, à la prière, à la communion avec le Christ dans le sacrement — cette intimité avec le Christ — et laissons que soient renouvelés notre jeunesse spirituelle, le zèle, la joie de pouvoir aller avec le Christ jusqu’à la fin, de «mener la course à son terme», toujours dans l’enthousiasme d’être appelés par le Christ pour ce grand service, pour l’Evangile de la grâce de Dieu. Et cela est important. Nous avons parlé d’humilité, de cette volonté de Dieu, qui peut être dure. A la fin, le titre de tout l’Evangile de la Grâce de Dieu est «Evangile», la «Bonne Nouvelle» que Dieu nous connaît que Dieu m’aime, et que l’Evangile, la volonté ultime de Dieu est la Grâce. Rappelons-nous que la course de l’Evangile commence à Nazareth, dans la chambre de Marie, par l’expression «Je te salue Marie», qui en grec est «Chaire kecharitomene»: «Réjouis-toi, car tu es dans la grâce!». Et cette expression demeure le fil conducteur: l’Evangile est une invitation à la joie car nous sommes dans la Grâce, et la dernière parole de Dieu est la Grâce.

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Citation Carême 5 J
«Le grand problème de notre temps, ce ne sont pas les puissances néfastes, mais la somnolence des bons».


Puis vient le passage sur le martyre imminent. Ici, il y a une phrase très importante, que je voudrais méditer avec vous: «Soyez attentifs à vous-mêmes, et à tout le troupeau dont l'Esprit Saint vous a établis gardiens pour paître l'Eglise de Dieu, qu'il s'est acquise par le sang de son propre fils» (v. 28). Commençons par le mot: «Soyez attentifs». Il y a quelques semaines, j’ai consacré une catéchèse à saint Pierre Canisius, apôtre de l’Allemagne à l’époque de la Réforme, et une phrase de ce saint m’est restée à l’esprit; une phrase qui était pour lui un cri d’angoisse à son époque historique. Il dit: «Voyez, Pierre dort, Judas veille». C’est une phrase qui nous fait réfléchir: la somnolence des bons. Le Pape Pie xi a dit: «Le grand problème de notre temps, ce ne sont pas les puissances néfastes, mais la somnolence des bons».«Soyez attentifs»: méditons cela, et pensons que le Seigneur, dans le jardin des Oliviers, répète par deux fois à ses disciples: «Soyez attentifs», alors qu’eux dorment. «Soyez attentifs», nous dit-il; efforçons-nous de ne pas dormir en ce moment, mais d’être réellement prêts pour la volonté de Dieu et pour la présence de sa Parole, de son Royaume.

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Citation Carême 5 K
‘’«Veillez sur vous-mêmes»: soyons attentifs également à notre vie spirituelle, à notre être avec le Christ.’’


«Veillez sur vous-mêmes» (v. 28): il s’agit là aussi d’une parole adressée aux prêtres de tous les temps. Il existe un activisme bien intentionné, mais dans lequel on perd son âme, sa propre vie spirituelle, son propre être avec le Christ. Saint Charles Borromée, dans la lecture du Bréviaire de sa fête liturgique, nous dit chaque année à nouveau: tu ne peux pas être un bon serviteur pour les autres si tu négliges ton âme. «Veillez sur vous-mêmes»: soyons attentifs également à notre vie spirituelle, à notre être avec le Christ. Comme je l’ai dit de nombreuses fois: prier et méditer la Parole de Dieu n’est pas du temps perdu pour le soin des âmes, mais est la condition pour que nous puissions être réellement en contact avec le Seigneur et parler ainsi de manière directe du Seigneur aux autres. «Veillez sur vous-mêmes et sur tout le troupeau où l’Esprit Saint vous a placés comme responsables, pour être les pasteurs de l’Eglise de Dieu» (v. 28) Ici, deux termes sont importants. En premier lieu: «où l’Esprit Saint vous a placés»; c’est-à-dire, le sacerdoce n’est pas une réalité dans laquelle on trouve un travail, une profession utile, belle, qui plaît et que l’on choisit. Non! Nous sommes placés par l’Esprit Saint. Seul Dieu peut faire de nous des prêtres, seul Dieu peut choisir ses prêtres et, si nous sommes choisis, nous sommes choisis par Lui. Ici apparaît clairement le caractère sacramentel de la prêtrise et du sacerdoce, qui n’est pas une profession qui doit être exercée parce que quelqu’un doit administrer les choses, doit aussi prêcher. Ce n’est pas une chose que nous faisons nous-mêmes, simplement. C’est une élection de l’Esprit Saint et dans cette volonté de l’Esprit Saint, volonté de Dieu, nous vivons et nous cherchons toujours plus à nous laisser prendre par la main par l’Esprit Saint, par le Seigneur lui-même.


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Citation Carême 5 L
». C’est-à-dire que surveiller signifie «faire paître», faire le travail du pasteur: en réalité, cela est immédiatement devenu «poimainein», «paître» l’Église de Dieu.


En deuxième lieu: «placés comme responsables, pour être les pasteurs». Le terme qui ici, dans la traduction française, retentit comme «responsables» est en grec «episkopos». Saint Paul s’adresse aux prêtres, mais ici il les appelle «episkopoi». Nous pouvons dire que, dans l’évolution de la réalité de l’Eglise, les deux ministères n’étaient pas encore clairement divisés et distincts, ils sont encore de manière évidente l’unique sacerdoce du Christ et ces derniers, les prêtres, sont également «episkopoi». Le mot «prêtre» vient surtout de la tradition juive, où régnait le système des «anciens», des «prêtres», alors que le mot «episkopos» a été créé — ou trouvé — dans le cadre de l’Eglise des païens, et vient du langage de l’administration romaine. Les «Episkopoi» sont ceux qui surveillent, qui ont une responsabilité administrative en surveillant le déroulement des choses. Les chrétiens ont choisi ce mot dans le cadre païen-chrétien pour exprimer la charge du sacerdoce, du prêtre, mais naturellement cela a immédiatement changé la signification du mot. Le mot «episkopoi» a immédiatement été identifié avec le mot «pasteurs». C’est-à-dire que surveiller signifie «faire paître», faire le travail du pasteur: en réalité, cela est imédiatement devenu «poimainein», «paître» l’Eglise de Dieu. Cela est pensé dans le sens de cette responsabilité pour les autres, de cet amour pour le troupeau de Dieu. Et n’oublions pas que, dans l’antique Orient, «pasteur» était le titre des rois: ils sont les pasteurs du troupeau, qui est le peuple. Ensuite, le roi-Christ transforme intérieurement — étant le vrai roi — ce concept. Il est le pasteur qui se fait agneau, le pasteur qui se fait tuer pour les autres, pour les défendre contre le loup; le pasteur dont la première signification est d’aimer ce troupeau et lui donner ainsi la vie, le nourrir, le protéger. Peut-être est-ce là les deux concepts centraux pour cette tâche de «pasteur»: nourrir en faisant connaître la Parole de Dieu, non seulement avec les mots, mais en la témoignant par la volonté de Dieu; et protéger avec la prière, avec tout l’engagement de sa propre vie. Pasteurs, l’autre signification qu’ont perçu les Pères dans la parole chrétienne «episkopoi» est: quelqu’un qui surveille non comme un bureaucrate, mais comme quelqu’un qui voit du point de vue de Dieu, qui marche vers la hauteur de Dieu et, dans la lumière de Dieu, voit cette petite communauté de l’Eglise. Cela est important également pour un pasteur de l’Eglise, pour un prêtre, un «episkopos»: voir du point de vue de Dieu, chercher à voir d’en haut, selon le critère de Dieu et non selon ses propres préférences, mais de la manière dont Dieu juge. Voir de cette hauteur de Dieu et aimer ainsi avec Dieu et pour Dieu.

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Citation Carême 5 M
L’Eglise n’est pas une organisation qui s’est formée peu à peu; l’Eglise est née de la Croix. Le Fils a acquis l’Église dans la Croix et pas seulement l’Église de ce moment, mais l’Église de tous les temps.


«Etre les pasteurs de l’Eglise de Dieu, qui lui appartient grâce au sang qu’a versé son propre Fils» (v. 28). Nous trouvons ici une parole centrale sur l’Eglise. L’Eglise n’est pas une organisation qui s’est formée peu à peu; l’Eglise est née de la Croix. Le Fils a acquis l’Eglise dans la Croix et pas seulement l’Eglise de ce moment, mais l’Eglise de tous les temps. Il a acquis avec son sang cette portion du peuple, du monde, pour Dieu. Et il me semble que cela doit nous faire réfléchir. Le Christ, Dieu a créé l’Eglise, la nouvelle Eve, avec son sang. Ainsi il nous aime et il nous a aimés, et cela est vrai à chaque instant. Et cela doit également nous faire comprendre que l’Eglise est un don; être heureux d’être appelés à être Eglise de Dieu; éprouver la joie d’appartenir à l’Eglise. Il y a aussi, bien sûr, toujours des aspects négatifs, difficiles, mais au fond cela doit rester comme cela: c’est un très beau don que je peux vivre dans l’Eglise de Dieu, dans l’Eglise que le Seigneur s’est acquise par son sang. Etre appelés à connaître réellement le visage de Dieu, connaître sa volonté, connaître sa Grâce, connaître cet amour suprême, cette Grâce qui nous guide et nous tient par la main. Bonheur d’être Eglise, joie d’être Eglise. Il me semble que nous devons réapprendre cela. La peur du triomphalisme nous a peut-être un peu fait oublier qu’il est beau d’être dans l’Eglise, et cela n’est pas du triomphalisme, mais c’est de l’humilité, être reconnaissants pour le don du Seigneur.

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Citation Carême 5 N
Immédiatement après, il est dit que cette Eglise est toujours non seulement un don de Dieu et divine, mais qu’elle est aussi très humaine: «des loups féroces s’introduiront» (v. 29).


L’Eglise est toujours menacée, il y a toujours du danger, l’opposition du diable qui n’accepte pas que dans l’humanité soit présent ce nouveau peuple de Dieu, qu’il y ait la présence de Dieu dans une communauté vivante. On ne doit donc pas s’étonner qu’il y ait toujours des difficultés, qu’il y ait toujours des mauvaises herbes dans le champ de l’Eglise. Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi. Mais nous devons être conscients, avec joie, que la vérité est plus forte que le mensonge, l’amour est plus fort que la haine, Dieu est plus fort que toutes les forces qui Lui sont contraires. Et avec cette joie, avec cette certitude intérieure, nous prenons notre route inter consolationes Dei et persecutiones mundi, dit le Concile Vatican ii (cf. Const. dogm. Lumen gentium, 7: entre les consolations de Dieu et les persécutions du monde.

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Citation Carême 5 O
“Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir”» (cf. v. 35)

Et à présent l’avant-dernier verset. A ce point, je ne voudrais plus entrer dans les détails: à la fin apparaît un élément important de l’Eglise, du fait d’être chrétiens. «Je vous ai toujours montré qu’il faut travailler ainsi pour secourir les faibles, en nous rappelant les paroles du Seigneur Jésus, car lui-même a dit: “Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir”» (cf. v. 35). L’option préférentielle pour les pauvres, l’amour pour les plus faibles est fondamental pour l’Eglise, est fondamental pour le service de chacun de nous: être attentifs avec un grand amour pour les plus faibles, même s’ils ne sont peut-être pas sympathiques, s’ils sont difficiles. Mais ils attendent notre charité, notre amour, et Dieu attend notre amour. En communion avec le Christ, nous sommes appelés à secourir avec notre amour, à travers nos actions, les plus faibles.

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Citation Carême 5 P
Saint Luc nous rappelle qu’au Jardin des Oliviers, le Seigneur priait aussi à genoux, et il nous dit que saint Etienne aussi, au moment du martyre, s’est agenouillé pour prier. Prier à genoux signifie adorer la grandeur de Dieu dans notre faiblesse, reconnaissants que le Seigneur nous aime précisément dans notre faiblesse.


Enfin, le dernier verset: «Quand Paul eut ainsi parlé, il se mit à genoux et il pria avec eux tous» (v. 36). A la fin, le discours devint prière et Paul s’agenouilla. Saint Luc nous rappelle qu’au Jardin des Oliviers, le Seigneur priait aussi à genoux, et il nous dit que saint Etienne aussi, au moment du martyre, s’est agenouillé pour prier. Prier à genoux signifie adorer la grandeur de Dieu dans notre faiblesse, reconnaissants que le Seigneur nous aime précisément dans notre faiblesse. Derrière cela apparaît la parole de saint Paul dans la Lettre aux Philippiens, qui est la transformation christologique d’une parole du prophète Isaïe, quand il dit, dans le chapitre 45, que le monde entier, le ciel, la terre et ce qui est sous la terre, s’agenouillera devant le Dieu d’Israël (cf. Is 45, 23). Et saint Paul précise: Le Christ est descendu du ciel à la croix, l’obéissance ultime. Et en ce moment se réalise cette parole du prophète: devant le Christ crucifié, l’univers tout entier, les cieux, la terre et ce qui est sous la terre, s’agenouille (cf. Ph 2, 10-11). Il est réellement l’expression de la véritable grandeur de Dieu. L’humilité de Dieu, l’amour jusqu’à la croix, nous démontre qui est Dieu. Devant Lui nous sommes agenouillés, en adoration. Etre agenouillés n’est plus l’expression de la servitude, mais précisément de la liberté que nous donne l’amour de Dieu, la joie d’être rachetés, de se rassembler, avec le ciel et la terre, avec tout l’univers, pour adorer le Christ, être unis au Christ et être ainsi rachetés.
Le discours de saint Paul finit dans la prière. Nous prions le Seigneur afin qu’il nous aide à être toujours davantage pénétrés par sa Parole, toujours plus des témoins et pas seulement des maîtres, à être toujours plus des prêtres, des pasteurs, «episkopoi», c’est-à-dire ceux qui voient Dieu et accomplissent le service de l’Evangile de Dieu, le service de l’Evangile de la Grâce.

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doucecolombe

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MessageSujet: Re: Retour carême/citations/Benoît XVI    Retour carême/citations/Benoît XVI Icon_minitimeLun 27 Fév - 18:34

Citations Carême 6 A
‘’Temps liturgique de quarante jours qui constitue dans l'Eglise un itinéraire spirituel de préparation à Pâques.’’
 Retour carême/citations/Benoît XVI 2400777
Il s'agit en substance de suivre Jésus qui se dirige résolument vers la Croix, sommet de sa mission de salut. Si nous nous demandons: pourquoi le Carême? pourquoi la Croix?, la réponse, en termes radicaux, est celle-ci: parce que le mal existe, ou plutôt le péché qui, selon les Ecritures, est la cause profonde de tout mal. Mais cette affirmation n'est pas tout à fait acquise, et ce mot même de «péché» n'est pas accepté par beaucoup, parce qu'il présuppose une vision religieuse du monde et de l'homme. En effet, c'est vrai: si on élimine Dieu de l'horizon du monde, on ne peut pas parler de péché. Comme quand le soleil se cache, les ombres disparaissent; l'ombre n'apparaît que s'il y a le soleil; ainsi l'éclipse de Dieu comporte nécessairement l'éclipse du péché. C'est pourquoi le sens du péché — qui est très différent du «sentiment de culpabilité» comme l'entend la psychologie — s'acquiert en retrouvant le sens de Dieu. C'est ce qu'exprime le psaume Miserere, attribué au roi David à l'occasion de son double péché d'adultère et d'homicide: «Contre toi — dit David en s'adressant à Dieu — toi seul, j'ai péché» (Ps 51, 6).

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Citations Carême 6 B
Face au mal moral, l'attitude de Dieu est celle de s'opposer au péché et de sauver le pécheur. Dieu ne tolère pas le mal parce qu'il est Amour, Justice, Fidélité; c'est justement pour cela qu'il ne veut pas la mort du pécheur, mais qu'il se convertisse et qu'il vive.


Pour sauver l'humanité, Dieu intervient: nous le voyons dans toute l'histoire du peuple juif, à partir de la libération d'Egypte. Dieu est déterminé à libérer ses fils de l'esclavage pour les conduire à la liberté. Et l'esclavage le plus grave et le plus profond est justement celui du péché. C'est pourquoi Dieu a envoyé son Fils dans le monde: pour libérer les hommes de la domination de Satan, «origine et cause de tout péché». Il l'a envoyé dans notre chair mortelle pour qu'il devienne victime d'expiation, en mourant pour nous sur la croix. Le diable s'est opposé de toutes ses forces à ce plan de salut définitif et universel, comme le démontre en particulier l'Evangile des tentations de Jésus dans le désert, qui est proclamé chaque année le premier dimanche de Carême. En effet, entrer dans ce temps liturgique signifie chaque fois se mettre du côté du Christ contre le péché, affronter — comme personne ou comme Eglise — le combat spirituel contre l'esprit du Mal (Mercredi des Cendres, Oraison Collecte).
Invoquons donc l'aide maternelle de la Très Sainte Vierge Marie pour ce chemin de carême commencé depuis peu, pour qu'il soit riche de fruits de conversion. Je demande pour moi et mes collaborateurs de la Curie romaine, alors que nous commencerons ce soir la semaine des Exercices spirituels, un souvenir spécial dans la prière.

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Citations Carême 7 C
‘’Ce deuxième dimanche de carême est appelé dimanche de la Transfiguration, parce que l'Évangile raconte ce mystère de la vie du Christ.’’

Je rends grâce au Seigneur qui m'a donné de vivre ces derniers jours les Exercices spirituels, et je suis également reconnaissant à ceux qui ont été proches de moi par la prière. Ce deuxième dimanche de carême est appelé dimanche de la Transfiguration, parce que l'Evangile raconte ce mystère de la vie du Christ. Après avoir annoncé sa passion à ses disciples, Jésus «prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l'écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière» (Mt 17, 1-2). Pour les sens, la lumière du soleil est la plus intense que l'on connaisse dans la nature, mais pour l'esprit, les disciples virent, pendant un bref moment, une splendeur encore plus intense, celle de la gloire divine de Jésus, qui éclaire toute l'histoire du salut. Saint Maxime le Confesseur affirme que «les vêtements devenus blancs portaient le symbole des paroles de l'Ecriture Sainte, qui devenaient claires et transparentes et lumineuses» (Ambiguum 10: PG 91, 1128 B).

L'Evangile dit qu'aux côtés de Jésus transfiguré, «apparurent Moïse et Elie, qui s'entretenaient avec lui» (Mt 17, 3); Moïse et Elie, figures de la Loi et des prophètes. Ce fut alors que Pierre, en extase, s'exclama: «Seigneur, il est heureux que nous soyons ici! Si tu le veux, je vais dresser ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie» (Mt 17, 4). Mais saint Augustin commente en disant que nous avons une seule demeure: le Christ; lui, «est la Parole de Dieu, Parole de Dieu dans la Loi, Parole de Dieu dans les Prophètes» (Sermo De Verbis Ev. 78, 3: PL 38, 491). En effet, le Père lui-même proclame: «Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai mis tout mon amour; écoutez-le!» (Mt 17, 5). La Transfiguration n'est pas un changement de Jésus, mais elle est la révélation de sa divinité, «l'intime compénétration de son être de Dieu, qui devient pure lumière. Dans son être un avec le Père, Jésus lui-même est Lumière née de la Lumière» (Jésus de Nazareth, 2007). En contemplant la divinité du Seigneur, Pierre, Jacques et Jean sont préparés à affronter le scandale de la Croix, comme on le chante dans un hymne ancien: «Tu t'es transfiguré sur la montagne, et, autant qu'ils en étaient capables, tes disciples ont contemplé ta Gloire, Christ Dieu afin que lorsqu'ils Te verraient crucifié, ils comprennent que ta passion était volontaire et qu'ils annoncent au monde que Tu es vraiment le rayonnement du Père» (Liturgie byzantine, Kontakion de la fête de la Transfiguration).

Chers amis, nous participons nous aussi à cette vision, et à ce don surnaturel, en faisant place à la prière et à l'écoute de la Parole de Dieu. En outre, spécialement en ce temps de carême, je vous exhorte, comme l'écrit le serviteur de Dieu Paul VI, à «répondre au précepte divin de la pénitence par quelque acte volontaire en dehors des renoncements imposés par le poids de la vie quotidienne» (Constitution apostolique Pænitemini, 17 février 1966, III, c: AAS 58 [1966]). Invoquons la Vierge Marie, afin qu'elle nous aide à écouter et à suivre toujours le Seigneur Jésus, jusqu'à la passion et la croix, pour participer aussi à sa gloire.

Chers pèlerins francophones, en ce dimanche, l'Evangile nous rapporte l'événement de la transfiguration de Jésus. Comme les disciples, quittons la rumeur du quotidien. Plongeons-nous dans la présence de Dieu Trinité qui donne sens à notre existence. Accueillons sa lumière! Elle nous éclaire pour discerner le bien et le mal. Elle nous invite à la conversion du cœur pour nous libérer de l'égoïsme et de l'orgueil. Et ainsi notre volonté de vivre selon la grâce reçue au Baptême s'affermira. Que la Vierge Marie nous apprenne à collaborer pleinement, comme elle, au mystère de la Rédemption! Je vous bénis de grand cœur ainsi que vos familles, particulièrement celles qui connaissent l'insécurité et la violence.

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Citations Carême 7 D
Ce 3ème dimanche de
carême est caractérisé par le célèbre dialogue de Jésus avec la Samaritaine, raconté par l'évangéliste Jean.

Cette femme se rendait chaque jour à un ancien puits remontant au patriarche Jacob pour y puiser de l'eau, et ce jour-là, elle y trouva Jésus, assis, «fatigué par la marche» (Jn 4, 6). Saint Augustin commente: «Ce n'est pas pour rien que Jésus se fatigue... La force du Christ t'a créé, la faiblesse du Christ t'a recréé... Par sa force il nous a créé, par sa faiblesse il est venu nous chercher...» (In Ioh. Ev., 15, 2). La fatigue de Jésus, signe de son humanité véritable, peut être vue comme un prélude de la passion, par laquelle il a mené à son accomplissement l'œuvre de notre rédemption. En particulier, dans la rencontre avec la Samaritaine au puits, apparaît le thème de la «soif» du Christ, qui culmine dans le cri sur la croix: «J'ai soif» (Jn 19, 28). Cette soif, comme la fatigue, a certainement une base physique. Mais Jésus, comme le dit encore Augustin, «avait soif de la foi de cette femme» (In Ioh. Ev. 15, 11), comme de la foi de nous tous. Dieu le Père l'a envoyé pour assouvir notre soif de vie éternelle, en nous donnant son amour, mais pour nous faire ce don, Jésus demande notre foi. La toute puissance de l'Amour respecte toujours la liberté de l'homme; elle frappe à son cœur et attend patiemment sa réponse.

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Citations Carême 7 E
Dans la rencontre avec la Samaritaine, on distingue le symbole de l'eau au premier plan, qui fait clairement allusion au sacrement du baptême, source d'une vie nouvelle pour la foi dans la Grâce de Dieu.


Cet Evangile, en effet, — comme je l'ai rappelé dans la catéchèse du mercredi des Cendres —, fait partie de l'ancien itinéraire de préparation des catéchumènes à l'initiation chrétienne qui se déroulait pendant la grande veillée de la nuit de Pâques. «Qui boira de l'eau que je lui donnerai - dit Jésus — n'aura plus jamais soif. L'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle» (Jn 4, 14). Cette eau représente l'Esprit Saint, le «don» par excellence que Jésus est venu apporter de la part de Dieu le Père. Qui renaît de l'eau et de l'Esprit Saint, c'est-à-dire dans le Baptême, entre dans une relation réelle avec Dieu, une relation filiale, et peut l'adorer «en esprit et en vérité» (Jn 4, 23.24), comme le révèle encore Jésus à la Samaritaine. Grâce à la rencontre avec Jésus Christ et au don de l'Esprit Saint, la foi de l'homme atteint son accomplissement, comme réponse à la plénitude de la révélation de Dieu.
Chacun de nous peut s'identifier à la Samaritaine: Jésus nous attend, spécialement en ce temps de carême, pour parler à notre, à mon cœur. Arrêtons-nous un moment en silence, dans notre chambre, ou dans une église, ou dans un lieu isolé. Ecoutons sa voix qui nous dit: «Si tu savais le don de Dieu...». Que la Vierge Marie nous aide à ne pas manquer ce rendez-vous dont dépend notre bonheur véritable.

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Citations Carême 8 A
‘’Quelle est la raison profonde de cette joie?’’


L'itinéraire de carême que nous sommes en train de vivre est un temps de grâce particulier au cours duquel nous pouvons faire l'expérience du don de la bienveillance du Seigneur à notre égard. La liturgie de ce dimanche, appelé Laetare, nous invite à nous réjouir, à être joyeux, comme le proclame l'antienne d'entrée de la célébration eucharistique: «Réjouis-toi, Jérusalem, et vous tous qui m'aimez, rassemblez-vous. Exultez et réjouissez-vous, vous qui étiez dans la tristesse: rassasiez-vous de l'abondance de votre consolation» (cf. Is 66, 10-11). Quelle est la raison profonde de cette joie? L'Evangile d'aujourd'hui dans lequel Jésus guérit un homme aveugle de naissance nous le dit. La question que le Seigneur Jésus adresse à celui qui a été aveugle constitue le sommet du récit: «Crois-tu au Fils de l'homme?» (Jn 9, 35). Cet homme reconnaît le signe accompli par Jésus et passe de la lumière des yeux à la lumière de la foi: «Je crois, Seigneur!» (Jn 9, 38). Il faut souligner comment une personne simple et sincère, accomplit, de façon progressive, un chemin de foi: dans un premier moment, il rencontre Jésus comme un «homme» parmi d'autres, puis il le considère comme un «prophète», et enfin, ses yeux s'ouvrent et il le proclame «Seigneur». En opposition avec la foi de l'aveugle guéri, il y a l'endurcissement du cœur des Pharisiens qui ne veulent pas accepter le miracle, parce qu'ils refusent d'accueillir Jésus comme le Messie. La foule, au contraire, s'arrête pour discuter sur l'événement et reste à distance et indifférente. Les parents de l'aveugle eux-mêmes sont vaincus par la peur du jugement des autres


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Citations Carême 8 B
‘’Nous aussi, à cause du péché d'Adam, nous sommes nés «aveugles», mais dans la source baptismale, nous avons été illuminés par la grâce du Christ.’’

Le péché avait blessé l'humanité en la destinant à l'obscurité de la mort, mais dans le Christ, resplendit la nouveauté de la vie, et l’objectif auquel nous sommes appelés. En Lui, revigorés par l'Esprit Saint, nous recevons la force pour vaincre le mal et pour faire le bien. En effet, la vie chrétienne est une conformation continuelle au Christ, image de l'homme nouveau, pour arriver à la pleine communion avec Dieu. Le Seigneur Jésus est «la lumière du monde» (Jn 8, 12), parce qu'en Lui «resplendit la connaissance de la gloire de Dieu» (2 Co 4, 6) qui continue à révéler dans la trame complexe de l'histoire quel est le sens de l'existence humaine. Dans le rite du baptême, la remise du cierge, allumé au grand cierge pascal, symbole du Christ ressuscité, est un signe qui aide à accueillir ce qui se produit dans le sacrement. Quand notre vie se laisse illuminer par le mystère du Christ, elle fait l'expérience de la joie d'être libérée de tout ce qui en menace la pleine réalisation. En ces jours, où nous nous préparons à Pâques, ravivons en nous le don reçu au baptême, cette flamme qui risque parfois d'être étouffée. Nourrissons-la de la prière et de la charité pour le prochain.
A la Vierge Marie, Mère de l'Eglise, confions ce chemin de carême, afin que nous puissions tous rencontrer le Christ, Sauveur du monde.

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Citations Carême 9 A
‘’Dans l'Evangile d'aujourd'hui — la résurrection de Lazare — nous écoutons la voix de la foi dans la bouche de Marthe, sœur de Lazare.’’


Au peuple juif, en exil loin de la Terre d'Israël, le prophète Ezéchiel annonce que Dieu ouvrira les tombeaux des déportés et les fera revenir sur leur terre, pour qu'ils y reposent en paix (cf. Ez 37, 12-14). Cette aspiration ancestrale de l'homme à être enterré avec ses ancêtres est une aspiration à une «patrie» qui l'accueille au terme des fatigues terrestres. Cette conception ne comporte pas encore l'idée d'une résurrection personnelle de la mort, qui apparaît seulement vers la fin de l'Ancien Testament, et qui n'était encore pas accueillie par tous les juifs au temps de Jésus. Du reste chez les chrétiens aussi, il n'est pas rare que la foi dans la résurrection et dans la vie éternelle s'accompagne de nombreux doutes, de beaucoup de confusion, parce qu'il s'agit toujours d'une réalité qui dépasse les limites de notre raison, et requiert un acte de foi. Dans l'Evangile d'aujourd'hui — la résurrection de Lazare — nous écoutons la voix de la foi dans la bouche de Marthe, sœur de Lazare. A Jésus qui lui dit: «Ton frère ressuscitera», elle répond: «Je sais qu'il ressuscitera au dernier jour, à la résurrection» (Jn 11, 23-24). Mais Jésus répond: «Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il meurt, vivra» (Jn 11, 25-26). Voilà la véritable nouveauté, qui surgit et franchit toutes les barrières! Le Christ abat le mur de la mort, en Lui habite toute la plénitude de Dieu, qui est la vie, la vie éternelle. C'est pourquoi la mort n'a pas eu de pouvoir sur lui: et la résurrection de Lazare est le signe de sa domination totale sur la mort physique, qui devant Dieu est comme un sommeil (cf. Jn 11, 11).

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Citations Carême 9 B
‘’Le Christ est mort pour vaincre cette mort’’


Mais il est une autre mort, qui a coûté au Christ la lutte la plus dure, et même le prix de la croix: c'est la mort spirituelle, le péché, qui menace de ruiner l'existence de chaque homme. Le Christ est mort pour vaincre cette mort, et sa résurrection n'est pas un retour à la vie précédente, mais l'ouverture d'une réalité nouvelle, une «terre nouvelle», finalement unie à nouveau au Ciel de Dieu. C'est pourquoi saint Paul écrit: «Si l'Esprit de Dieu, qui a ressuscité Jésus d'entre les morts, habite en vous, celui qui a ressuscité le Christ d'entre les morts, donnera la vie aussi à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous» (Rm 8, 11). Chers frères, adressons-nous à la Vierge Marie, qui participe déjà à cette résurrection, afin qu'elle nous aide à dire avec foi: «Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu» (Jn 11, 27), à découvrir vraiment qu’Il est notre salut.
Chers pèlerins francophones, avec l’évangile de ce dernier dimanche de Carême nous voici face au mystère ultime de notre existence: «Je suis la résurrection et la vie… Le crois-tu?» La communion avec le Christ, aujourd’hui, nous prépare à franchir l’obstacle de la mort pour vivre éternellement en Lui. Ainsi se révèle le sens ultime de notre vie terrestre et sa dimension authentique et définitive: notre vocation est unique, à savoir divine. Confions-nous à la Vierge Marie pour nous plonger comme elle dans la mort et la résurrection de son Fils et avoir la vie éternelle! Je vous bénis de grand cœur ainsi que vos familles!

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Citations Carême 10 A
‘’Ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi» (Ga 2, 20).’’


Au cours des Audiences générales de ces deux dernières années nous ont accompagnés les figures d'un grand nombre de saints et de saintes: nous avons appris à les connaître de plus près et à comprendre que toute l'histoire de l'Eglise est marquée par ces hommes et femmes qui par leur foi, par leur charité, par leur vie ont été des phares pour de si nombreuses générations, et qu’ils le sont aussi pour nous. Les saints manifestent de différentes manières la présence puissante et transformatrice du Ressuscité; ils ont laissé le Christ se saisir si pleinement de leur vie qu'ils peuvent affirmer avec saint Paul: «Ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit en moi» (Ga 2, 20). Suivre leur exemple, recourir à leur intercession, entrer en communion avec eux, «nous unit au Christ de qui découlent, comme de leur source et de leur tête, toutes grâces et la vie du Peuple de Dieu lui-même» (Conc. Œc. Vat. ii, Const. dogm. Lumen gentium, n. 50). Au terme de ce cycle de catéchèses, je voudrais alors offrir quelques pensées sur ce qu'est la sainteté.

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Citations Carême 10 B
Que veut dire être saint?


Qui est appelé à être saint? On est souvent porté encore à penser que la sainteté est une destination réservée à de rares élus. Saint Paul, en revanche, parle du grand dessein de Dieu et affirme: «C'est ainsi qu'Il (Dieu) nous a élus en lui (le Christ), dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l'amour» (Ep 1, 4). Et il parle de nous tous. Au centre du dessein divin, il y a le Christ, dans lequel Dieu montre son Visage: le Mystère caché dans les siècles s'est révélé en plénitude dans le Verbe qui s'est fait chair. Et Paul dit ensuite: «Car Dieu s'est plu à faire habiter en lui toute la plénitude» (Col 1, 19). En Christ, le Dieu vivant s'est fait proche, visible, touchable, il s’est fait entendre afin que chacun puisse puiser de sa plénitude de grâce et de vérité (cf. Jn 1, 14-16). C'est pourquoi toute l'existence chrétienne connaît une unique loi suprême, celle que saint Paul exprime dans une formule qui revient dans tous ses écrits: en Jésus Christ. La sainteté, la plénitude de la vie chrétienne ne consiste pas à accomplir des entreprises extraordinaires, mais à s'unir au Christ, à vivre ses mystères, à faire nôtres ses attitudes, ses pensées, ses comportements. La mesure de la sainteté est donnée par la stature que le Christ atteint en nous, par la mesure dans laquelle, avec la force de l'Esprit Saint, nous modelons toute notre vie sur la sienne. C'est être conformes à Jésus, comme affirme saint Paul: «Car ceux que d'avance il a discernés, il les a aussi prédestinés à reproduire l'image de son Fils» (Rm 8, 29). Et saint Augustin s'exclame: «Ma vie sera vivante toute pleine de Toi» (Confessions, 10, 28). Le Concile Vatican ii, dans la Constitution sur l'Eglise, parle avec clarté de l'appel universel à la sainteté, en affirmant que personne n'en est exclu: «A travers les formes diverses de vie et les charges différentes, il n’y a qu’une seule sainteté cultivée par tous ceux que conduit l’Esprit de Dieu et qui... marchent à la suite du Christ pauvre, humble et chargé de sa croix, pour mériter de devenir participants de sa gloire» (n. 41).


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MessageSujet: Re: Retour carême/citations/Benoît XVI    Retour carême/citations/Benoît XVI Icon_minitimeLun 27 Fév - 18:34

Citations Carême 10 B 1
‘’Comment pouvons-nous parcourir la voie de la sainteté?’’


 Retour carême/citations/Benoît XVI Popes

Mais la question demeure: comment pouvons-nous parcourir la voie de la sainteté, répondre à cet appel? Puis-je le faire avec mes propres forces? La réponse est claire : une vie sainte n’est pas principalement le fruit de notre effort, de nos actions, car c’est Dieu, le trois fois Saint (cf. Is 6, 3), qui nous rend saints, c’est l’action de l’Esprit Saint qui nous anime de l’intérieur, c’est la vie même du Christ ressuscité qui nous est communiquée et qui nous transforme. Pour le dire encore une fois avec le Concile Vatican II : «Appelés par Dieu, non au titre de leurs œuvres mais au titre de son dessein gracieux, justifiés en Jésus notre Seigneur, les disciples du Christ sont véritablement devenus par le baptême de la foi, fils de Dieu, participants de la nature divine et, par là même, réellement saints. Cette sanctification qu’ils ont reçue, il leur faut donc, avec la grâce de Dieu, la conserver et l’achever par leur vie» (ibid., n. 40). La sainteté a donc sa racine ultime dans la grâce baptismale, dans le fait d’être greffés dans le Mystère pascal du Christ, avec lequel nous est communiqué son Esprit, sa vie de Ressuscité. Saint Paul souligne de manière très puissante la transformation que la grâce baptismale accomplit dans l’homme et il arrive à créer une terminologie nouvelle, forgée avec le préfixe «co» : co-morts, co-ensevelis, co-ressuscités, co-vivifiés avec le Christ : notre destin est indissolublement lié au sien. «Si par le baptême — écrit-il — dans sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, de même que le Christ, par la toute puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts» (Rm 6, 4). Mais Dieu respecte toujours notre liberté et demande que nous acceptions ce don et vivions les exigences qu’il comporte, il demande que nous nous laissions transformer par l’action de l’Esprit Saint, en conformant notre volonté à la volonté de Dieu.

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Citations Carême 10 B 2
‘’ Quelle est l’âme de la sainteté?’’


Comment notre façon de penser et nos actions peuvent-elles devenir la manière de penser et d’agir du Christ et avec le Christ? Quelle est l’âme de la sainteté? Le Concile Vatican ii précise à nouveau: «Dieu est charité et celui qui demeure dans la charité demeure en Dieu et Dieu en lui (cf. 1 Jn 4, 16). Sa charité, Dieu l’a répandue dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné (cf. Rm 5, 5). La charité qui nous fait aimer Dieu par-dessus tout et le prochain à cause de lui est par conséquent le don premier et le plus nécessaire. Mais pour que la charité, comme un bon grain, croisse dans l’âme et fructifie, chaque fidèle doit s’ouvrir à la Parole de Dieu et, avec l’aide de sa grâce, mettre en œuvre sa volonté, participer fréquemment aux sacrements, surtout à l’Eucharistie, et aux actions sacrées, s’appliquer avec persévérance à la prière, à l’abnégation de soi-même, au service actif de ses frères et à l’exercice de toutes les vertus. La charité en effet, étant le lien de la perfection et la plénitude de la loi (cf. Col 3, 14; Rm 13, 10), oriente tous les moyens de sanctification, leur donne leur âme et les conduit à leur fin» (Lumen gentium, n. 42). Peut-être ce langage du Concile Vatican ii est-il encore un peu trop solennel pour nous, peut-être devons-nous dire les choses de manière encore plus simple. Qu’est-ce qui est essentiel? Il est essentiel de ne jamais laisser passer un dimanche sans une rencontre avec le Christ Ressuscité dans l’Eucharistie; cela n’est pas un poids en plus, mais une lumière pour toute la semaine. Il ne faut pas commencer ni finir une journée sans avoir au moins un bref contact avec Dieu. Et, sur la route de notre vie, suivre les «panneaux routiers» que Dieu nous a communiqués dans le décalogue lu avec le Christ, qui est tout simplement l’explicitation de ce qu’est la charité dans des situations déterminées. Il me semble que cela est la véritable simplicité et la grandeur de la vie de sainteté: la rencontre avec le Ressuscité le dimanche; le contact avec Dieu au début et à la fin de la journée; suivre, dans les décisions, les «panneaux routiers» que Dieu nous a communiqués, qui sont seulement des formes de charité. «C’est donc la charité envers Dieu et envers le prochain qui marque le véritable disciple du Christ» (Lumen gentium, n. 42). Telle est la véritable simplicité, grandeur et profondeur de la vie chrétienne, du fait d’être saints.


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Citations Carême 10 C
‘’«Aime et fais ce que tu veux».’’


Voilà pourquoi saint Augustin, en commentant le quatrième chapitre de la Première Lettre de saint Jean, peut affirmer une chose courageuse: «Dilige et fac quod vis», «Aime et fais ce que tu veux». Et il poursuit: «Si tu te tais, tais-toi par amour; si tu parles, parle par amour; si tu corriges, corrige par amour; si tu pardonnes, pardonne par amour; qu’en toi se trouve la racine de l’amour, car de cette racine ne peut rien procéder d’autre que le bien» (7, 8: PL 35). Celui qui est guidé par l’amour, qui vit la charité pleinement est guidé par Dieu, car Dieu est amour. C’est ce qui donne sa valeur à cette grande parole: «Dilige et fac quod vis», «Aime et fais ce que tu veux». Sans doute pourrions-nous nous demander: pouvons-nous, avec nos limites, avec notre faiblesse, tendre à des sommets si élevés? Au cours de l’Année liturgique, l’Eglise nous invite à faire mémoire d’une foule de saints, c’est-à-dire de ceux qui ont vécu pleinement la charité, qui ont su aimer et suivre le Christ dans leur vie quotidienne. Ils nous disent qu’il est possible pour tous de parcourir cette voie. A toute époque de l’histoire de l’Eglise, à toute latitude de la géographie du monde, les saints appartiennent à tous les âges et à tous les états de vie, ils ont le visage concret de chaque peuple, langue et nation. Et ils sont de types très divers. En réalité, je dois dire qu’en ce qui concerne ma foi personnelle également, de nombreux saints, pas tous, sont de véritables étoiles dans le firmament de l’histoire. Et je voudrais ajouter que pour moi, ce sont non seulement certains grands saints que j’aime et que je connais bien qui «indiquent la voie», mais précisément les saints simples également, c’est-à-dire les personnes bonnes que je vois dans ma vie, qui ne seront jamais canonisées. Ce sont des personnes normales, pour ainsi dire, sans héroïsme visible, mais dans leur bonté quotidienne, je vois la vérité de la foi. Cette bonté, qu’elles ont mûrie dans la foi de l’Eglise, est pour moi la plus sûre apologie du christianisme et le signe qui indique où se trouve la vérité.Dans la communion des saints, canonisés et non canonisés, que l’Eglise vit grâce au Christ dans tous ses membres, nous jouissons de leur présence et de leur compagnie et nous cultivons la ferme espérance de pouvoir imiter leur chemin et partager un jour la même vie bienheureuse, la vie éternelle.


Chers amis, comme la vocation chrétienne est grande et belle, et également simple, vue sous cette lumière! Nous sommes tous appelés à la sainteté: elle est la mesure même de la vie chrétienne. Encore une fois, saint Paul l’exprime avec une grande intensité, lorsqu’il écrit: «Chacun de nous a reçu sa part de la faveur divine selon que le Christ a mesuré ses dons... C'est lui encore qui “a donné” aux uns d'être apôtres, à d'autres d'être prophètes, ou encore évangélistes, ou bien pasteurs et docteurs, organisant ainsi les saints pour l'œuvre du ministère, en vue de la construction du Corps du Christ, au terme de laquelle nous devons parvenir, tous ensemble, à ne faire plus qu'un dans la foi et la connaissance du Fils de Dieu, et à constituer cet Homme parfait, dans la force de l'âge, qui réalise la plénitude du Christ» (Ep 4, 7. 11-13). Je voudrais inviter chacun à s’ouvrir à l’action de l’Esprit Saint, qui transforme notre vie, pour être nous aussi comme des pièces de la grande mosaïque de sainteté que Dieu crée dans l’histoire, afin que le visage du Christ resplendisse dans tout son éclat. N’ayons pas peur de tendre vers le haut, vers les sommets de Dieu; n’ayons pas peur que Dieu nous demande trop, mais laissons-nous guider dans chacune de nos actions quotidiennes par sa Parole, même si nous nous sentons pauvres, inadéquats, pêcheurs: c’est Lui qui nous transformera selon son amour. Merci.


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Citations Carême 11 A
‘’
Temps de carême
’’

Au cours de cette catéchèse, je voudrais m’arrêter brièvement sur le temps de carême, qui commence aujourd’hui par la liturgie du mercredi des cendres. Il s’agit d’un itinéraire de quarante jours qui conduira au Triduum pascal, mémoire de la passion, de la mort et de la résurrection du Seigneur, le cœur du mystère de notre salut. Pendant les premiers siècles de vie de l’Eglise, c’était le temps au cours duquel ceux qui avaient entendu et accueilli l’annonce du Christ commençaient, peu à peu, leur chemin de foi et de conversion pour arriver à recevoir le sacrement du Baptême. Il s’agissait d’une occasion de s’approcher du Dieu vivant, d’une initiation à la foi à accomplir graduellement, à travers un changement intérieur de la part des catéchumènes, c’est-à-dire de ceux qui désiraient devenir chrétiens et être incorporés au Christ et à l’Eglise.
Par la suite, les pénitents puis tous les fidèles furent également invités à vivre cet itinéraire de renouveau spirituel, pour conformer toujours plus leur existence à celle du Christ. La participation de la communauté tout entière aux divers passages de l’itinéraire quadragésimal souligne une dimension importante de la spiritualité chrétienne: c’est la rédemption non pas de quelques-uns, mais de tous, qui est disponible grâce à la mort et à la résurrection du Christ. C’est pourquoi, tant ceux qui parcouraient un chemin de foi comme catéchumènes pour recevoir le baptême, que ceux qui s’étaient éloignés de Dieu et de la communauté de la foi et cherchaient la réconciliation, ou encore ceux qui vivaient la foi en pleine communion avec l’Eglise, tous ensemble savaient que le temps qui précède Pâques est un temps de metanoia, c’est-à-dire de changement intérieur, de repentir; le temps qui identifie notre vie humaine et toute notre histoire comme un processus de conversion qui se met en mouvement à présent pour rencontrer le Seigneur à la fin des temps.

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Citations Carême 11 B
‘’(1)- Quarante jours’’


A travers une expression devenue typique dans la liturgie, l’Eglise appelle la période dans laquelle nous sommes entrés aujourd’hui «quadragésimale» c’est-à-dire un temps de quarante jours et, à travers une référence claire à l’Ecriture Sainte, elle nous introduit ainsi dans un contexte spirituel précis. Quarante est en effet le nombre symbolique par lequel l’Ancien et le Nouveau Testament représentent les moments les plus importants de l’expérience de la foi du Peuple de Dieu. Il s’agit d’un nombre qui exprime le temps de l’attente, de la purification, du retour au Seigneur, de la conscience que Dieu est fidèle à ses promesses. Ce nombre ne représente pas un temps chronologique exact, marqué par la somme des jours. Il indique plutôt une persévérance patiente, une longue épreuve, une période suffisante pour voir les œuvres de Dieu, un temps dans les limites duquel il faut se décider à assumer ses responsabilités sans plus de retard. C’est le temps des décisions mûres.Le nombre quarante apparaît avant tout dans l’histoire de Noé. Cet homme juste, à cause du déluge, passe quarante jours et quarante nuits dans l’arche, avec sa famille et les animaux que Dieu lui avait dit d’emporter avec lui. Il attend quarante jours, après le déluge, avant de toucher la terre ferme, sauvée de la destruction (cf. Gn 7, 4.12; 8, 6). Puis la prochaine étape: Moïse demeure sur le mont Sinaï, en présence du Seigneur, quarante jours et quarante nuits, pour recevoir la Loi. Au cours de ce temps, il jeûne (cf. Ex 24, 18). Quarante est le nombre d’années de voyage du peuple juif, d’Egypte à la Terre promise, un temps adapté pour faire l’expérience de la fidélité de Dieu. «Souviens-toi de tout le chemin que Yahvé ton Dieu t'a fait faire pendant 40 ans... Le vêtement que tu portais ne s'est pas usé et ton pied n'a pas enflé, au cours de ces 40 ans!» dit Moïse dans le Deutéronome à la fin de ces quarante ans de migration (Dt 8, 24). Les années de paix dont jouit Israël sous les juges sont quarante (cf. Jg 3, 11.30), mais, passé ce temps, commence l’oubli des dons de Dieu et le retour au péché. Le prophète Elie met quarante jours à atteindre le Horeb, le mont où il rencontre Dieu (cf. 1 R 19, 7. Quarante est également le nombre de jours au cours desquels les citoyens de Ninive font pénitence pour obtenir le pardon de Dieu (cf. Gn 3, 4). Quarante est également le nombre d’années de règne de Saül (cf. Ac 13, 21), de David (cf. 2 S 5, 4-5) et de Salomon (cf. 1 R 11, 41), les trois premiers rois d’Israël. Les psaumes réfléchissent eux aussi sur la signification biblique des quarante ans, comme par exemple le Psaume 95, dont nous avons entendu un passage: «Aujourd'hui si vous écoutiez sa voix! “N'endurcissez pas vos cœurs comme à Meriba, comme au jour de Massa dans le désert, où vos pères m'éprouvaient, me tentaient, alors qu'ils me voyaient agir! 40 ans cette génération m'a dégoûté et je dis: Toujours ces cœurs errants, ces gens-là n'ont pas connu mes voies”» (vv. 7c-10).

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Citations Carême 11 C
‘’(2)- Quarante jours’’ B


Dans le Nouveau Testament, avant de commencer sa vie publique, Jésus se retire dans le désert pendant quarante jours, sans manger ni boire (cf. Mt 4, 2): il se nourrit de la Parole de Dieu, qu’il utilise comme une arme pour vaincre le diable. Les tentations de Jésus rappellent celles que le peuple juif affronta dans le désert, mais qu’il ne sut pas vaincre. Quarante est le nombre de jours au cours desquels Jésus ressuscité instruit les siens, avant de monter au Ciel et d’envoyer l’Esprit Saint (cf. Ac 1, 3).
Avec ce chiffre récurrent de quarante est décrit un contexte spirituel qui reste actuel et valable, et l’Eglise, précisément au moyen des jours de la période quadragésimale, entend en conserver la valeur durable et la mettre à profit. La liturgie chrétienne du Carême a pour but d’encourager un chemin de renouveau spirituel, à la lumière de cette longue expérience biblique et surtout d’apprendre à imiter Jésus qui, pendant les quarante jours passés dans le désert, enseigna à vaincre la tentation avec la Parole de Dieu. Les quarante ans de la pérégrination d’Israël dans le désert présentent des attitudes et des situations ambivalentes. D’une part, ils sont la saison du premier amour avec Dieu et entre Dieu et son peuple, quand Il parlait à son cœur, en lui indiquant sans cesse la route à parcourir. Dieu avait établi, pour ainsi dire, sa demeure au milieu d’Israël, il le précédait à l’intérieur d’un nuage ou d’une colonne de feu, il pourvoyait chaque jour à sa nourriture en faisant descendre la manne et en faisant jaillir l’eau de la roche. Les années passées par Israël dans le désert peuvent donc être vues comme le temps de l’élection spéciale de Dieu et de l’adhésion du peuple à Lui: le temps du premier amour. D’autre part, la Bible montre également une autre image de la pérégrination d’Israël dans le désert: c’est aussi le temps des tentations et des dangers les plus grands, quand Israël murmure contre son Dieu et voudrait revenir au paganisme et se construit ses propres idoles, car il ressent l’exigence de vénérer un Dieu plus proche et plus tangible. C’est également le temps de la rébellion contre le Dieu grand et invisible.

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Citations Carême 11 D
‘’La tentation du retour au paganisme’’


Cette ambivalence, temps de la proximité particulière de Dieu — temps du premier amour —, et temps de la tentation — la tentation du retour au paganisme —, nous la retrouvons de manière surprenante dans le chemin terrestre de Jésus, naturellement sans aucun compromis avec le péché. Après le baptême de pénitence dans le Jourdain, lors duquel il assume le destin du Serviteur de Dieu qui renonce à lui-même et qui vit pour les autres et se place parmi les pécheurs pour prendre sur lui le péché du monde, Jésus se rend dans le désert pour y rester quarante jours en profonde union avec le Père, répétant ainsi l’histoire d’Israël, tous ces rythmes de quarante jours ou années que j’ai mentionnés. Cette dynamique est une constante dans la vie terrestre de Jésus, qui recherche toujours des moments de solitude pour prier son Père et rester en communion intime, en intime solitude avec Lui, en communion exclusive avec Lui, et ensuite revenir parmi les personnes. Mais pendant ce temps de «désert» et de rencontre spéciale avec le Père, Jésus se trouve exposé au danger et est assailli par la tentation et par la séduction du Malin, qui lui propose une vie messianique différente, éloignée du projet de Dieu, car elle passe à travers le pouvoir, le succès, la domination et non à travers le don total sur la Croix. L’alternative est la suivante: un messianisme de pouvoir, de succès, ou un messianisme d’amour, de don de soi.

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Citations Carême 11 E
‘’L’Eglise en chemin dans le «désert» du monde et de l’histoire.’’


Cette situation d’ambivalence décrit également la condition de l’Eglise en chemin dans le «désert» du monde et de l’histoire. Dans ce «désert», nous croyants avons certainement l’opportunité d’accomplir une profonde expérience de Dieu qui rend l’esprit fort, qui confirme la foi, nourrit l’espérance, anime la charité; une expérience qui nous fait participer à la victoire du Christ sur le péché et sur la mort à travers le sacrifice d’amour sur la Croix. Mais le «désert» est également l’aspect négatif de la réalité qui nous entoure: l’aridité, la pauvreté de paroles de vie et de valeurs, le sécularisme et la culture matérialiste, qui enferment la personne dans l’horizon terrestre de l’existence en l’éloignant de toute référence à la transcendance. Tel est également le milieu où le ciel au- dessus de nous est obscur, car il est assombri par les nuages de l’égoïsme, de l’incompréhension et de la tromperie. Malgré cela, pour l’Eglise d’aujourd’hui aussi, le temps du désert peut se transformer en temps de grâce, car nous avons la certitude que du roc le plus dur Dieu peut aussi faire jaillir l’eau vive qui désaltère et restaure.Chers frères et sœurs, au cours de ces quarante jours qui nous conduiront à la Pâque de résurrection, nous pouvons retrouver un nouveau courage pour accepter avec patience et avec foi chaque situation de difficulté, de tristesse et d’épreuve, dans la conscience que des ténèbres le Seigneur fera naître le jour nouveau. Et si nous avons été fidèles à Jésus, en le suivant sur la voie de la Croix, le monde clair de Dieu, le monde de la lumière, de la vérité et de la joie nous sera comme redonné: ce sera l’aube nouvelle créée par Dieu lui-même. Bon chemin de carême à vous tous.


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doucecolombe

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MessageSujet: Re: Retour carême/citations/Benoît XVI    Retour carême/citations/Benoît XVI Icon_minitimeMar 28 Fév - 23:46

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Citations Carême 12
A notre école de prière, mercredi dernier, j’ai parlé de la prière de Jésus sur la Croix tirée du psaume 22 : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? ».

Je voudrais à présent continuer de méditer sur la prière de Jésus sur la croix, à l’approche de sa mort, je voudrais m’arrêter aujourd’hui sur le récit que nous rencontrons dans l’Evangile de saint Luc. L’évangéliste nous a transmis trois paroles de Jésus sur la croix, dont deux — la première et la troisième — sont des prières adressées de façon explicite au Père. La deuxième, en revanche, est constituée par la promesse faite à celui appelé le bon larron, crucifié avec Lui; en effet, répondant à la prière du larron, Jésus le rassure : « Amen, je te le déclare : aujourd'hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (Lc 23, 43). Dans le récit de Luc, se mêlent ainsi de façon suggestive les deux prières que Jésus mourant adresse au Père et la supplique qui lui est adressée par le pécheur repenti. Jésus invoque le Père et écoute la prière de cet homme qui est souvent appelé latro poenitens, « le larron repenti ».


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Citations Carême 13
“Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu'ils font”.


Arrêtons-nous sur ces trois prières de Jésus. Il prononce la première immédiatement après avoir été cloué sur la croix, tandis que les soldats se partagent ses vêtements comme triste récompense de leur service. Dans un certain sens, c’est par ce geste que se conclut l’épisode de la crucifixion. Saint Luc écrit : « Lorsqu'on fut arrivé au lieu dit Le Crâne, ou Calvaire, on mit Jésus en croix, avec les deux malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche. Jésus disait : “Père, pardonne-leur: ils ne savent pas ce qu'ils font”. Ils partagèrent ses vêtements et les tirèrent au sort » (23, 33-34). La première prière que Jésus adresse au Père est d’intercession: il demande le pardon pour ses bourreaux. Par cela, Jésus accomplit en première personne ce qu’il avait enseigné dans le discours de la montagne, lorsqu’il avait dit : « Je vous le dis, à vous qui m'écoutez : Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent » (Lc 6, 27) et qu’il avait également promis à ceux qui savent pardonner : « Alors votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Dieu très-haut » (v. 35). A présent, sur la croix, non seulement il pardonne ses bourreaux, mais il s’adresse directement au Père en intercédant en leur faveur.


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Citations Carême 14
Cette attitude de Jésus trouve une «imitation» émouvante dans le récit de la lapidation de saint Etienne, premier martyr.

En effet, Etienne, désormais proche de la fin, « se mit à genoux et s'écria d'une voix forte : “Seigneur, ne leur compte pas ce péché”. Et, après cette parole, il s'endormit dans la mort » (Ac 7, 60) : tels ont été ses derniers mots. La comparaison entre la prière de pardon de Jésus et celle du protomartyr est significative. Saint Etienne s’adresse au Seigneur ressuscité et demande que sa mise à mort — un geste clairement défini à travers l’expression « ce péché » — ne soit pas imputée à ses lapidateurs. Jésus s’adresse au Père sur la croix et demande non seulement le pardon pour ceux qui l’ont crucifié, mais il offre également une lecture de ce qui s’est passé. En effet, selon ses paroles, les hommes qui le crucifient « ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 24). Il invoque donc l’ignorance, le fait de « ne pas savoir » comme motif de la demande de pardon au Père, car cette ignorance laisse ouvert le chemin de la conversion, comme il advient d’ailleurs dans les paroles que prononcera le centurion à la mort de Jésus : « Sûrement, cet homme, c'était un juste » (v. 47), c’était le Fils de Dieu. « Il est une consolation pour tous les temps et pour tous les hommes que, aussi bien à ceux qui ignorent — les bourreaux —, qu’à ceux qui savent — ceux qui l’avaient condamné —, le Seigneur fasse de leur ignorance la base de la demande de pardon. il la voit comme une porte qui peut nous ouvrir à la conversion » (Jésus de Nazareth, ii).

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Citations Carême 15
« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne »

La deuxième parole de Jésus sur la croix rapportée par saint Luc est une parole d’espérance, c’est la réponse à la prière d’un des deux hommes crucifiés avec Lui. Le bon larron en présence de Jésus rentre en lui-même et se repent, il se rend compte qu’il se trouve devant le Fils de Dieu, qui rend visible le Visage même de Dieu, et il le prie : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton Règne » (v. 42). La réponse du Seigneur à cette prière va bien au-delà de sa requête ; en effet il lui dit : « Amen, je te le déclare : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (v. 43). Jésus est conscient d’entrer directement dans la communion avec le Père et de rouvrir à l’homme la voie pour le Paradis de Dieu. Ainsi, à travers cette réponse il donne la ferme espérance que la bonté de Dieu peut nous toucher même au dernier instant de la vie et la prière sincère, même après une vie d’erreur, trouve les bras ouverts du Père bon qui attend le retour du fils.

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Citations Carême 16
“Père, entre tes mains je remets mon esprit”.

Mais arrêtons-nous sur les derniers mots de Jésus mourant. L’Evangéliste raconte : « Il était déjà presque midi ; l’obscurité se fit dans tout le pays jusqu’à trois heures, car le soleil s’était caché. Le rideau du Temple se déchira par le milieu. Alors, Jésus poussa un grand cri : “Père, entre tes mains je remets mon esprit”. Et après avoir dit cela, il expira » (vv. 44-46). Certains aspects de cette narration sont différents par rapport au cadre offert par Marc et par Matthieu. Les trois heures d’obscurité chez Marc ne sont pas décrites, tandis que chez Matthieu, elles sont reliées à une série d’événements apocalyptiques, comme le tremblement de terre, l’ouverture des sépulcres, les morts qui ressuscitent (cf. Mt 27, 51-53). Chez Luc, les heures d’obscurité ont pour cause l’éclipse du soleil mais, à ce moment-là, il advient aussi que le rideau du temple se déchire. Ainsi, le récit de Luc présente deux signes, d’une certaine manière parallèles, dans le ciel et dans le temple. Le ciel perd sa lumière, la terre s’effondre, tandis que dans le temple, lieu de la présence de Dieu, se déchire le voile qui protège le sanctuaire. La mort de Jésus est caractérisée explicitement comme un événement cosmique et liturgique; en particulier, elle marque le début d’un nouveau culte, dans un temple qui n’est pas construit par les hommes, parce qu’il est le Corps lui-même de Jésus mort et ressuscité, qui réunit les peuples et les unit au sacrement de son Corps et de son Sang.

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Citations Carême 17
La prière de Jésus, en ce moment de souffrance — « Père, entre tes mains je remets mon esprit » — est un cri puissant de confiance extrême et totale à Dieu.

Cette prière exprime la pleine conscience de ne pas être abandonné. L’invocation initiale — « Père » — rappelle sa première déclaration d’enfant à douze ans. Lorsque que pendant trois jours il était resté dans le temple de Jérusalem, dont le voile s’est à présent déchiré. Et lorsque ses parents lui avaient exprimé leur inquiétude, il avait répondu : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne le saviez-vous pas ? C’est chez mon Père que je dois être » (Lc 2, 49). Du début jusqu’à la fin, ce qui détermine complètement la sensibilité de Jésus, sa parole, son action, c’est la relation unique avec le Père. Sur la croix, il vit pleinement, dans l’amour, cette relation filiale avec Dieu, qui anime sa prière.

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Citations Carême 18
Ces paroles sont une prière d’« offrande »


Les paroles prononcées par Jésus, après l’invocation « Père », reprennent une expression du Psaume 31 : « En tes mains je remets mon esprit » (Ps 31, 6). Mais ces paroles ne sont pas une simple citation, elles manifestent plutôt une ferme décision : Jésus « se remet » au Père dans un acte d’abandon total. Ces paroles sont une prière d’« offrande », pleine de confiance dans l’amour de Dieu. La prière de Jésus face à la mort est dramatique comme elle l’est pour chaque homme, mais, dans le même temps, elle est parcourue par ce calme profond qui naît de la confiance dans le Père et de la volonté de se remettre totalement à Lui. A Gethsémani, alors qu’il était entré dans la lutte finale et dans la prière plus intense et qu’il allait être « livré aux mains des hommes » (Lc 9, 44), sa sueur était devenue « comme des gouttes de sang qui tombaient jusqu'à terre » (Lc 22, 44). Mais son cœur était pleinement obéissant à la volonté du Père, et c’est pourquoi « un ange du ciel » était venu le réconforter (cf. Lc 22, 42-43). A présent, pendant les derniers instants, Jésus s’adresse au Père en disant quelles sont réellement les mains auxquelles Il remet toute son existence. Avant son départ pour le voyage vers Jérusalem, Jésus avait insisté avec ses disciples : « Mettez-vous bien en tête ce que je vous dis là : le Fils de l'homme va être livré aux mains des hommes » (Lc 9, 44). Alors que la vie va le quitter, Il scelle dans la prière sa dernière décision : Jésus s’est laissé livrer « aux mains des hommes », mais c’est dans les mains du Père qu’Il remet son esprit ; ainsi — comme l’affirme l’évangéliste Jean — tout est accompli, l’acte suprême d’amour est accompli jusqu’au bout, jusqu’à la limite et au-delà de la limite.


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Citations Carême 19
« Pardonne nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés »

Les paroles de Jésus sur la croix lors des derniers instants de sa vie terrestre offrent des indications exigeantes pour notre prière, mais elles l’ouvrent également à une confiance sereine et à une ferme espérance. Jésus qui demande au Père de pardonner ceux qui le crucifient, nous invite au geste difficile de prier également pour ceux qui nous font du tort, qui nous ont porté atteinte, en sachant toujours pardonner, afin que la lumière de Dieu puisse illuminer leur cœur ; et il nous invite à vivre, dans notre prière, la même attitude de miséricorde et d’amour dont Dieu fait preuve à notre égard : « Pardonne nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés », disons-nous chaque jour dans le « Notre Père ». Dans le même temps, Jésus, qui au moment extrême de la mort se remet totalement entre les mains de Dieu le Père, nous communique la certitude que, pour autant que les épreuves soient dures, les problèmes difficiles, la souffrance lourde, nous ne tomberons jamais en-dehors des mains de Dieu, ces mains qui nous ont créés, qui nous soutiennent et qui nous accompagnent sur le chemin de l’existence, car elles sont guidées par un amour infini et fidèle. Merci

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Citations Carême 20
‘’Jésus se met en route vers le mont des Oliviers…

’’Après la Cène, tandis qu’il prie avec les disciples. L’évangéliste Marc raconte : «Après avoir chanté les psaumes, ils partirent pour le mont des Oliviers» (14, 26). Il est fait probablement allusion au chant de certains Psaumes de l’hallèl à travers lesquels on rend grâce à Dieu pour avoir libéré le peuple de l’esclavage et l’on demande son aide pour les difficultés et les menaces toujours nouvelles du présent. Le parcours jusqu’à Gethsémani est constellé d’expressions de Jésus qui expriment son destin de mort qui se prépare et annoncent l’imminente dispersion des disciples.Arrivés au domaine sur le Mont des Oliviers, cette nuit-là également, Jésus se prépare à la prière personnelle.

Mais cette fois, a lieu quelque chose de nouveau: il semble qu’il ne veuille pas rester seul. Jésus se retirait souvent à l’écart de la foule et de ses disciples eux-mêmes, s’arrêtant dans « des lieux déserts » (cf. Mc 1, 35) ou gravissant « le mont » dit saint Marc (cf. Mc 6, 46). A Gethsémani, en revanche, il invite Pierre, Jacques et Jean à être plus proches de lui. Ce sont les disciples qu’il a appelés à être avec Lui sur le mont de la Transfiguration (cf. Mc 9, 2-13). Cette proximité des trois hommes lors de la prière à Gethsémani est significative. Cette nuit-là aussi, Jésus priera le Père « seul », car sa relation avec Lui est véritablement unique et particulier : c’est la relation du Fils unique. On dirait même que, surtout cette nuit-là, personne ne puisse véritablement s’approcher du Fils, qui se présente au Père dans son identité absolument unique, exclusive. Mais Jésus, bien qu’arrivant « seul » à l’endroit où il s’arrêtera pour prier, veut que trois disciples au moins demeurent non loin, dans une relation plus étroite avec Lui. Il s’agit d’une proximité physique, d’une demande de solidarité au moment où il sent s’approcher la mort, mais il s’agit surtout d’une proximité dans la prière pour exprimer d’une certaine façon l’harmonie avec Lui, au moment où il s’apprête à accomplir jusqu’au bout la volonté du Père, et il s’agit d’une invitation pour tous les disciples à le suivre sur le chemin de la Croix. L’Evangéliste Marc raconte : « Puis il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean, et commence à ressentir frayeur et angoisse. Il leur dit : “Mon âme est triste à mourir. Demeurez ici et veillez” » (14, 33-34).

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Citations Carême 21
« Mon âme est triste »

Dans la parole qu’il adresse aux trois disciples, Jésus, une fois de plus, s’exprime à travers le langage des Psaumes : « Mon âme est triste », une expression du Psaume 43 (cf. Ps 43, 5). La ferme détermination « jusqu’à la mort » rappelle ensuite une situation vécue par un grand nombre des envoyés de Dieu dans l’Ancien Testament et exprimée dans leur prière. En, effet, suivre la mission qui leur est confiée signifie souvent se heurter à l’hostilité, au refus, et à la persécution. Moïse ressent de façon dramatique l’épreuve qu’il subit tandis qu’il guide le peuple dans le désert, et dit à Dieu : « Je ne puis, à moi seul, porter tout ce peuple: c’est un fardeau trop lourd pour moi. Si c’est ainsi que tu me traites, fais-moi plutôt mourir ! Ah! Si je pouvais trouver grâce à tes yeux et voir la fin de mon malheur !» (Nm 11, 14-15). Pour le prophète Elie non plus, il n’est pas facile d’accomplir le service à Dieu et à son peuple. Dans le premier Livre des Rois, il est écrit : « Quant à lui, il marcha toute une journée dans le désert. Il vint s’asseoir à l’ombre d’un buisson, et demanda la mort en disant : “Maintenant, Seigneur, c’en est trop! Reprends ma vie: je ne vaux pas mieux que mes pères” » (19, 4).

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Citations Carême 22
Les paroles de Jésus aux trois disciples qu’il veut près de lui au cours de sa prière à Gethsémani, révèlent qu’Il éprouve frayeur et angoisse en cette « Heure », qu’il fait l’expérience pour la dernière fois de la solitude profonde, précisément alors que le dessein de Dieu se réalise.

Et dans cette frayeur et cette angoisse de Jésus est concentrée toute l’horreur de l’homme face à sa propre mort, la certitude de son caractère inexorable et la perception du poids du mal qui pèse sur notre vie. Après l’invitation à demeurer et à veiller dans la prière adressée aux trois disciples, Jésus s’adresse « seul » au Père. L’évangéliste Marc raconte que, « s’écartant un peu, il tombait à terre et priait pour que, s’il était possible, cette heure s’éloigne de lui » (14, 35). Jésus tombe face contre terre : c’est une position de prière qui exprime l’obéissance à la volonté du Père, l’abandon confiant à Lui. C’est un geste qui se répète au début de la célébration de la Passion, le Vendredi Saint, ainsi que dans la profession monastique et dans les ordinations diaconale, sacerdotale et épiscopale, pour exprimer, dans la prière, également de façon physique, l’abandon total à Dieu, la confiance en Lui. Puis, Jésus demande au Père que, si cela était possible, cette heure s’éloigne de lui. Ce n’est pas seulement la frayeur et l’angoisse de l’homme face à la mort, mais c’est le bouleversement du Fils de Dieu qui voit le poids terrible du mal qu’il devra prendre sur Lui pour le surmonter, pour le priver de son pouvoir.

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Citations Carême 23
‘’Jésus poursuit sa prière : « Abba... ‘’

Père, tout est possible pour toi. Eloigne de moi cette coupe. Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! » (Mc 14, 36). Dans cette invocation il y a trois passages révélateurs. Au début, nous avons le redoublement du terme avec lequel Jésus s’adresse à Dieu : « Abba ! Père ! » (Mc 14, 36a). Nous savons que le mot araméen Abba est celui qui était utilisé par l’enfant pour s’adresser à son père et exprime ainsi la relation de Jésus avec Dieu le Père, une relation de tendresse, d’affection, de confiance, d’abandon. Dans la partie centrale de l’invocation, il y a un deuxième élément : la conscience de la toute-puissance du Père — « tout est possible pour toi » —, qui introduit une demande où, encore une fois, apparaît le drame de la volonté humaine de Jésus devant la mort et le mal : « Eloigne de moi cette coupe ». Mais il y a la troisième expression de la prière de Jésus et c’est elle qui est décisive, là où la volonté humaine adhère pleinement à la volonté divine. Jésus, en effet, conclut en disant avec force : « Cependant, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux ! » (Mc 14, 36c). Dans l’unité de la personne divine du Fils, la volonté humaine trouve sa pleine réalisation dans l’abandon total du Moi au Toi du Père, appelé Abba. Saint Maxime le Confesseur affirme qu’à partir du moment de la création de l’homme et de la femme, la volonté humaine est orientée par la volonté divine et c’est précisément dans le « oui » à Dieu que la volonté humaine est pleinement libre et trouve sa réalisation. Malheureusement, à cause du péché, ce « oui » à Dieu s’est transformé en opposition : Adam et Eve ont pensé que le « non » à Dieu était le sommet de la liberté, signifiait être pleinement soi-même. Jésus sur le Mont des Oliviers ramène la volonté humaine au « oui » total à Dieu ; en Lui la volonté naturelle est pleinement intégrée dans l’orientation que lui donne la Personne Divine. Jésus vit son existence selon le centre de sa Personne : le fait d’être Fils de Dieu. Sa volonté humaine est attirée dans le Moi du Fils, qui s’abandonne totalement au Père. Ainsi, Jésus nous dit que ce n’est que dans la conformation de sa propre volonté à celle de Dieu, que l’être humain arrive à sa hauteur véritable, devient « divin » ; ce n’est qu’en sortant de lui, ce n’est que dans le «oui» à Dieu que se réalise le désir d’Adam, de nous tous, celui d’être complètement libres.


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doucecolombe

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MessageSujet: Re: Retour carême/citations/Benoît XVI    Retour carême/citations/Benoît XVI Icon_minitimeMar 28 Fév - 23:58

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Citation Carême 24
‘’ C'est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai mis tout mon amour » (Mc 1, 11)..’’

Pour revenir au récit de saint Marc, devant les insultes des différentes catégories de personnes, devant l’obscurité qui tombe sur tout, au moment où il se trouve face à la mort, Jésus avec le cri de sa prière montre que, en même temps que le poids de la souffrance et de la mort dans lequel il semble qu’il y ait l’abandon, l’absence de Dieu, Il a la pleine certitude de la proximité du Père, qui approuve cet acte suprême d’amour, de don total de soi, bien que l’on n’entende pas, comme à d’autres moments, sa voix d’en-haut. En lisant les Evangiles, on s’aperçoit que dans d’autres passages importants de son existence terrestre, Jésus avait vu s’associer aux signes de la présence du Père et de l’approbation à son chemin d’amour, également la voix illuminante de Dieu. 


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Ainsi, lors de l’événement qui suit le baptême au Jourdain, lorsque les cieux se déchirent,on avait entendu la parole du Père : « C'est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j'ai mis tout mon amour » (Mc 1, 11). Ensuite, lors de la transfiguration, au signe de la nuée s’était unie la parole : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Ecoutez-le » (Mc 9, 7). En revanche, à l’approche de la mort du Crucifié, le silence descend, on n’entend aucune voix, mais le regard d’amour du Père reste fixé sur le don d’amour du Fils.

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Citation Carême 25
Mais quelle est la signification de la prière de Jésus, de ce cri qu’il lance au Père : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné », doute-t-il de sa mission, de la présence du Père ?

Dans cette prière n’y a-t-il pas, précisément, la conscience d’avoir été abandonné ? Les paroles que Jésus adresse au Père sont le début du Psaume 22, dans lequel le Psalmiste manifeste à Dieu la tension entre le sentiment d’être laissé seul et la certitude de la présence de Dieu au milieu de son peuple. Le Psalmiste prie : « Mon Dieu, j’appelle tout le jour, et tu ne réponds pas ; même la nuit, je n’ai pas de repos. Toi, pourtant, tu es saint, toi qui habites les hymnes d’Israël ! » (vv. 3-4). Le Psalmiste parle même d’un « cri » pour exprimer toute la souffrance de sa prière face à Dieu apparemment absent: dans un moment d’angoisse, la prière devient un cri.
Et cela advient aussi dans notre relation avec le Seigneur: face aux situations les plus difficiles et les plus douloureuses, lorsque Dieu semble ne pas nous entendre, nous ne devons pas craindre de Lui confier tout le poids que nous portons dans notre cœur, nous ne devons pas avoir peur de crier vers Lui notre souffrance, nous devons être convaincus que Dieu est proche, même si en apparence il se tait.

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Citation Carême 26
‘’Eloï, Eloï, lama sabactani ? » — « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27, 46),’’

en criant les paroles du Psaume, Jésus prie au moment du dernier refus des hommes, au moment de l’abandon ; mais il prie, avec le Psaume, dans la conscience de la présence de Dieu le Père même en cette heure où il sent le drame humain de la mort. Mais en nous se fait jour une question : comment est-il possible qu’un Dieu aussi puissant n’intervienne pas pour soustraire son Fils à cette terrible épreuve ? Il est important de comprendre que la prière de Jésus n’est pas le cri de celui qui va au-devant de la mort avec désespoir, ni même le cri de celui qui sait avoir été abandonné. Jésus à ce moment-là fait sien le Psaume 22 tout entier, le Psaume du peuple d’Israël qui souffre, et de cette manière, il prend sur Lui non seulement la douleur de son peuple, mais aussi celle de tous les hommes qui souffrent en raison de l’oppression du mal et, dans le même temps, porte tout cela dans le cœur de Dieu lui-même dans la certitude que son cri sera exaucé dans la Résurrection : « Le cri dans l’extrême tourment est, en même temps, certitude de la réponse divine, certitude du salut – non seulement pour Jésus lui-même, mais pour les “multitudes” » (Jésus de Nazareth ii, p. 245). Dans cette prière de Jésus sont contenus l’extrême confiance et l’abandon entre les mains de Dieu, même lorsqu’il semble absent, même lorsqu’il semble rester silencieux, suivant un dessein qui nous est incompréhensible. Dans le Catéchisme de l’Eglise catholique nous lisons ceci : « Dans l’amour rédempteur qui l’unissait toujours au Père, il nous a assumé dans l’égarement de notre péché par rapport à Dieu au point de pouvoir dire en notre nom sur la croix : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné” » (n. 603). Sa souffrance est une souffrance en communion avec nous et pour nous, qui dérive de l’amour et porte déjà en elle la rédemption, la victoire de l’amour.

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Citation Carême 27
‘’L’« aujourd’hui » de la souffrance, du silence de Dieu,l’« aujourd’hui de la Résurrection, de la réponse de Dieu’’

Les personnes présentes sous la croix de Jésus ne réussissent pas à comprendre et pensent que son cri est une supplique adressé à Elie. Dans une scène bouleversante, ils tentent de le faire boire pour prolonger sa vie et vérifier si Elie viendra vraiment à son secours, mais un hurlement puissant met fin à la vie terrestre de Jésus et à leur souhait. Au moment ultime, Jésus laisse son cœur exprimer sa douleur, mais il laisse apparaître, dans le même temps, le sens de la présence du Père et l’accord avec son dessein de salut de l’humanité. Nous aussi, nous nous trouvons toujours à nouveau face à l’« aujourd’hui » de la souffrance, du silence de Dieu — nous l’exprimons très souvent dans notre prière mais nous nous trouvons aussi face à l’« aujourd’hui de la Résurrection, de la réponse de Dieu qui a pris sur Lui nos souffrances, pour les porter avec nous et nous donner la ferme espérance qu’elles seront vaincues » (cf. Lett. enc. Spe salvi, nn. 35-40).


Chers amis, dans la prière, nous portons à Dieu nos croix quotidienne, dans la certitude qu’Il est présent et qu’il nous écoute. Le cri de Jésus nous rappelle que, dans la prière, nous devons dépasser les barrières de notre « moi » et de nos problèmes et nous ouvrir aux besoins et aux souffrances des autres. Que la prière de Jésus mourant sur la Croix nous enseigne à prier avec amour pour tant de frères et sœurs qui sentent le poids de la vie quotidienne, qui vivent des moments difficiles, qui sont dans la douleur, qui ne reçoivent pas de parole de réconfort ; apportons tout cela au cœur de Dieu, pour qu’eux aussi puissent sentir l’amour de Dieu qui ne nous abandonne jamais.

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Citation Carême 28
‘’Jésus regarde sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, en en étant pleinement conscient.’’

Dans notre parcours de réflexion sur la prière de Jésus, présentée dans les Evangiles, je voudrais méditer aujourd’hui sur le moment, particulièrement solennel, de sa prière lors de la Dernière Cène.Le contexte temporel et émotionnel du banquet au cours duquel Jésus prend congé de ses amis, est l’imminence de sa mort qu’il sent désormais proche. Depuis longtemps, Jésus avait commencé à parler de sa passion, en essayant aussi d’impliquer toujours davantage ses disciples dans cette perspective. L’Evangile selon Marc raconte que depuis le départ du voyage vers Jérusalem, dans les villages de la lointaine Césarée de Philippes, Jésus avait commencé à leur enseigner « qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les chefs des prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite » (Mc 8, 31). Par ailleurs, précisément dans les jours où il se préparait à dire adieu à ses disciples, la vie du peuple était marquée par l’approche de la Pâque, c’est-à-dire le mémorial de la libération d’Israël de l’Egypte. Cette libération, vécue dans le passé et attendue à nouveau dans le présent et pour l’avenir, redevenait vivante dans les célébrations familiales de la Pâque. La Dernière Cène s’inscrit dans ce contexte, mais avec une nouveauté de fond. Jésus regarde sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, en en étant pleinement conscient. Il veut vivre cette Cène avec ses disciples, avec un caractère tout à fait spécial et différent des autres banquets; cela est sa Cène, au cours de laquelle il donne Quelque chose de totalement nouveau : Lui-même. De cette manière, Jésus célèbre sa Pâque, anticipe sa Croix et sa Résurrection.

Cette nouveauté est soulignée pour nous par la chronologie de la Dernière Cène dans l’Evangile de Jean, qui ne la décrit pas comme un dîner pascal, précisément parce que Jésus entend inaugurer quelque chose de nouveau, célébrer sa Pâque, liée bien sûr aux événements de l’Exode. Et pour Jean, Jésus mourut sur la croix précisément au moment où, au temple de Jérusalem, étaient immolés les agneaux pascals.Quel est alors le centre de cette Cène ? Ce sont les gestes de rompre le pain, de le distribuer aux siens et de partager la coupe du vin avec les paroles qui les accompagnent et dans le contexte de prière dans lequel elles s’inscrivent : c’est l’institution de l’Eucharistie, c’est la grande prière de Jésus et de l’Eglise. Mais regardons ce moment de plus près.

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Citation Carême 29
‘’La berakha’’

Tout d’abord, les traditions néotestamentaires de l’institution de l’Eucharistie (cf. 1 Co 11, 23-25 ; Lc 22, 14-20 ; Mc 14, 22-25 ; Mt 26, 26-29), en indiquant la prière qui introduit les gestes et les paroles de Jésus sur le pain et sur le vin, utilisent deux verbes parallèles et complémentaires. Paul et Luc parlent d’eucaristia/action de grâce : il « prit du pain; après avoir rendu grâce, il le rompit et le leur donna » (Lc 22, 19). Marc et Matthieu, en revanche, soulignent l’aspect d’eulogia/bénédiction : il « prit du pain, prononça la bénédiction, le rompit, et le leur donna » (Mc 14, 22). Les deux termes grecs eucaristeìn et eulogeìn renvoient à la berakha juive, c’est-à-dire la grande prière d’action de grâce et de bénédiction de la tradition d’Israël qui inaugurait les grands banquets. Les deux mots grecs différents indiquent les deux directions intrinsèques et complémentaires de cette prière. La berakha, en effet, est avant tout une action de grâce et de louange qui s’élève à Dieu pour le don reçu : au cours de la Dernière Cène de Jésus, il s’agit du pain — travaillé à partir du froment que Dieu fait germer et pousser en terre — et du vin produit à partir du fruit mûri sur les vignes. Cette prière de louange et d’action de grâce, qui s’élève vers Dieu, revient comme une bénédiction, qui descend de Dieu sur le don et l’enrichit. Remercier, louer Dieu, devient ainsi une bénédiction, et l’offre donnée à Dieu revient à l’homme bénie par le Tout-Puissant. Les paroles de l’institution de l’Eucharistie se situent dans ce contexte de prière: en elles, la louange et la bénédiction de la berakha deviennent une bénédiction et une transformation du pain et du vin dans le Corps et dans le Sang de Jésus.

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Citation Carême 30
« Je donne ma vie pour la reprendre ensuite. Personne n'a pu me l'enlever: je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la reprendre : voilà le commandement que j'ai reçu de mon Père » (Jn 10, 17-18).

Avant les paroles de l’institution viennent les gestes: celui de rompre le pain et celui d’offrir le vin. Celui qui fractionne le pain et passe la coupe est avant tout le chef de famille, qui accueille à sa table les parents, mais ces gestes sont aussi ceux de l’hospitalité, de l’accueil à la communion conviviale de l’étranger, qui ne fait pas partie de la maison. Ces mêmes gestes, au cours du repas par lequel Jésus prend congé des siens, acquièrent une profondeur toute nouvelle: Il donne un signe visible de l’accueil à la table à laquelle Dieu se donne. Dans le pain et dans le vin, Jésus s’offre et se communique lui-même.Mais comment tout cela peut-il se réaliser? Comment Jésus peut-il se donner lui-même à ce moment ? Jésus sait que la vie va lui être ôtée à travers le supplice de la croix, la peine capitale des hommes non libres, celle que Cicéron définissait comme la mors turpissima crucis. Avec le don du pain et du vin qu’il offre lors de la Dernière Cène, Jésus anticipe sa mort et sa résurrection, en réalisant ce qu’il avait dit dans le discours du Bon Pasteur : « Je donne ma vie pour la reprendre ensuite. Personne n'a pu me l'enlever: je la donne de moi-même. J'ai le pouvoir de la donner, et le pouvoir de la reprendre : voilà le commandement que j'ai reçu de mon Père » (Jn 10, 17-18). Il offre donc par avance la vie qui lui sera ôtée et transforme de cette façon sa mort violente en un acte libre de don de soi pour les autres et aux autres. La violence subie se transforme en un sacrifice actif, libre et rédempteur.

Une fois de plus dans la prière, commencée sous la forme rituelle de la tradition biblique, Jésus révèle son identité et sa détermination à accomplir jusqu’au bout sa mission d’amour total, d’offrande en obéissance à la volonté du Père. La profonde originalité du don de Soi aux siens, à travers le mémorial eucharistique, est le sommet de la prière qui caractérise le repas d’adieu avec les siens. En contemplant les gestes et les paroles de Jésus cette nuit-là, nous voyons clairement que la relation intime et constante avec le Père est le lieu dans lequel Il réalise le geste de laisser aux siens, et à chacun de nous, le Sacrement de l’amour, le « Sacramentum caritatis ». Par deux fois, au cénacle, retentissent les paroles : « Faites cela en mémoire de moi » (1 Co 11, 24.25). A travers le don de Soi, Il célèbre sa Pâque, en devenant le véritable Agneau qui accomplit tout le culte antique. C’est pourquoi, en parlant aux chrétiens de Corinthe, il affirme : « Voici que le Christ, notre agneau pascal, a été immolé. Célébrons donc la Fête... avec du pain non fermenté: la droiture et la vérité » (1 Co 5, 7-7.

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Citation Carême 31
‘’Et à l'instant même, comme il parlait encore, un coq chanta.’’

L’évangéliste Luc a conservé un précieux élément supplémentaire des événements de la Dernière Cène, qui nous permet de voir la profondeur émouvante de la prière de Jésus pour les siens en cette nuit, l’attention pour chacun. En partant de la prière d’action de grâce et de bénédiction, Jésus parvient au don eucharistique, au don de Soi-même, et, alors qu’il donne la réalité sacramentelle décisive, il s’adresse à Pierre. A la fin de la Cène, il lui dit : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le froment. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne sombre pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères » (Lc 22, 31-32). La prière de Jésus, lorsque l’épreuve s’approche également pour ses disciples, soutient leur faiblesse, leur difficulté à comprendre que la voie de Dieu passe à travers le Mystère pascal de mort et de résurrection, anticipé dans l’offrande du pain et du vin. L’Eucharistie est la nourriture des pèlerins qui devient une force également pour celui qui est fatigué, épuisé et désorienté. Et la prière s’adresse particulièrement à Pierre, pour que, une fois converti, il confirme ses frères dans la foi. L’évangéliste Luc rappelle que ce fut précisément le regard de Jésus qui chercha le visage de Pierre, au moment où celui-ci venait de commettre son triple reniement, pour lui donner la force de reprendre le chemin derrière Lui : « Et à l'instant même, comme il parlait encore, un coq chanta. Le Seigneur, se retournant, posa son regard sur Pierre; et Pierre se rappela la parole que le Seigneur lui avait dite » (cf. Lc 22, 60-61).

En participant à l’Eucharistie, nous vivons de manière extraordinaire la prière que Jésus a faite et fait sans cesse pour chacun, afin que le mal, que nous rencontrons tous dans la vie, ne réussisse pas à vaincre et qu’agisse en nous la force transformatrice de la mort et de la résurrection du Christ. Dans l’Eucharistie, l’Eglise répond au commandement de Jésus : « Faites cela en mémoire de moi » (Lc 22, 19 ; cf. 1 Co 11, 24-26) ; il répète la prière de remerciement et de bénédiction et, avec celle-ci, les paroles de la transsubstantiation du pain et du vin dans le Corps et le Sang du Seigneur. Nos Eucharisties sont une manière d’être attirés dans ce moment de prière, une manière de nous unir toujours à nouveau à la prière de Jésus. Dès le début, l’Eglise a compris les paroles de consécration comme une partie de la prière faite avec Jésus ; comme la partie centrale de la louange pleine de gratitude, à travers laquelle le fruit de la terre et du travail de l’homme nous est à nouveau donné par Dieu comme corps et sang de Jésus, comme don de Dieu lui-même dans l’amour accueillant du Fils (cf. Jésus de Nazareth, ii). En participant à l’Eucharistie, en nous nourrissant de la Chair et du Sang du Fils de Dieu, nous unissons notre prière à celle de l’Agneau pascal dans sa nuit suprême, pour que notre vie ne soit pas perdue, malgré notre faiblesse et nos infidélités, mais soit transformée.

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Citation Carême 32
‘’Il transforme la Croix, l'acte de la mise à mort, en un acte de don, d'amour jusqu'au bout.’’

Saint Jean débute son récit sur la manière dont Jésus lava les pieds de ses disciples avec un langage particulièrement solennel, presque liturgique. "Avant la fête de la Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde vers le Père, ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'à la fin" (Jn 13, 1). L'"heure" de Jésus est arrivée, vers laquelle toute son œuvre était dirigée depuis le début. Jean décrit ce qui constitue le contenu de cette heure, avec deux mots: passage (metabainein, metabasis) et agape - amour. Ces deux mots s'expliquent l'un l'autre; tous deux décrivent la Pâque de Jésus: la croix et la résurrection, la crucifixion entendue comme élévation, comme "passage" vers la gloire de Dieu, comme "passage" du monde vers le Père. Ce n'est pas comme si Jésus, après une brève visite dans le monde, repartait désormais et retournait au Père. Ce passage est une transformation. Il emporte avec lui sa chair et l'homme qu'il est. Sur la Croix, dans le don de soi-même, il se fond et se transforme en un nouveau mode d'être, dans lequel il est maintenant toujours avec le Père et en même temps avec les hommes. Il transforme la Croix, l'acte de la mise à mort, en un acte de don, d'amour jusqu'au bout. Avec cette expression "jusqu'à la fin" Jean renvoie par anticipation à la dernière parole du Christ sur la Croix: tout est porté à son terme, "c'est achevé" (Jn 19, 30). Par son amour la Croix devient metabasis transformation de l'être homme en être participant à la gloire de Dieu. Par cette transformation il nous implique tous, en nous entraînant dans la force transformatrice de son amour au point que, dans notre être avec Lui, notre vie devient "passage", transformation. Nous recevons ainsi la rédemption - nous prenons part à l'amour éternel, une condition à laquelle nous tendons tout au long de notre existence.
Ce processus essentiel de l'heure de Jésus est représenté par le lavement des pieds dans une sorte d'acte symbolique prophétique. En celui-ci, Jésus met en évidence à travers un geste concret ce que justement le grand hymne christologique de l'Epître aux Philippiens décrit comme le contenu du mystère du Christ. Jésus dépose les vêtements de sa gloire, endosse l'"étoffe" de l'humanité et se fait esclave. Il lave les pieds sales des disciples et les rend ainsi capables de partager le banquet divin auquel Il les invite. Aux purifications cultuelles et externes, qui purifient l'homme rituellement, tout en le laissant inchangé, succède le bain nouveau: Il nous rend purs par sa parole et son amour, par le don de soi. "Déjà vous êtes purs grâce à la parole que je vous ai fait entendre", dira-t-il aux disciples dans son discours sur la vigne (Jn 15, 3). Toujours et encore, Il nous lave par sa parole. Oui, si nous accueillons les paroles de Jésus dans une attitude de méditation, de prière et de foi, elles développent en nous la force purificatrice. Jour après jour, nous sommes comme recouverts de salissures diverses, de paroles vides, de préjugés, d'une sagesse réduite et altérée; une multitude de fausses vérités ou de mensonges s'infiltrent sans cesse dans notre être intérieur. Tout cela blesse et contamine notre âme, tout cela menace de nous rendre incapables de voir la vérité et le bien. Si nous accueillons les paroles de Jésus avec un cœur attentif, elles se révèlent de véritables bains, des purifications de l'âme, de l'homme intérieur. C'est à cela que nous invite l'Evangile du lavement des pieds: toujours nous laisser laver par cette eau pure, nous laisser nous rendre capables de la communion conviviale avec Dieu et nos frères. Cependant, il n'y a pas que de l'eau qui s'écoule du flanc de Jésus après le coup de lance du soldat, mais aussi du sang (Jn 19, 34; cf. 1 Jn 5, 6.7. Jésus n'a pas seulement parlé, il ne nous a pas laissé que des mots. Il s'est offert. Il nous lave par la puissance sacrée de son sang autrement dit par le don de soi "jusqu'à la fin", jusqu'à la Croix. Sa parole est plus qu'une simple déclaration; elle est la chair et le sang pour "la vie du monde" (Jn 6, 51). Dans les Saints Sacrements, le Seigneur s'agenouille toujours à nouveau à nos pieds et nous purifie. Prions-le afin que par le bain sacré de son amour nous soyons toujours plus profondément pénétrés et ainsi véritablement purifiés!

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Citation Carême 33
‘’Le christianisme est avant tout un don: Dieu se donne à nous - il ne donne pas quelque chose, mais Il se donne lui-même.’’

Si nous écoutons attentivement l'Evangile, nous relevons deux aspects différents dans l'événement du lavement des pieds. En lavant les pieds de ses disciples, Jésus accomplit avant tout un acte simple - le don de la pureté, de la "capacité pour Dieu" qui leur est offert. Mais ce don devient ensuite un modèle, le devoir de refaire ce geste les uns pour les autres. Les Pères ont qualifié ce double aspect du lavement des pieds de Sacramentum et exemplum. Sacramentum ne signifie pas dans ce contexte l'un des sept sacrements mais le mystère du Christ dans son ensemble, de l'incarnation jusqu'à la croix et la résurrection: cet ensemble devient la force qui soigne et sanctifie, la force de transformation pour les hommes, il devient notre metabasis, notre transformation en une nouvelle forme d'être, dans notre ouverture à Dieu et dans notre communion avec Lui. Mais cet être nouveau qu'il nous donne simplement, sans que nous le méritions, doit ensuite se transformer en nous dans la dynamique d'une vie nouvelle. L'ensemble du don et de l'exemple que nous trouvons dans le texte du lavement des pieds est caractéristique de la nature du christianisme en général. Le christianisme n'est pas une sorte de moralisme, un simple système éthique. Ni notre action ni notre capacité morale n'en sont à l'origine. Le christianisme est avant tout un don: Dieu se donne à nous - il ne donne pas quelque chose, mais Il se donne lui-même. Et cela n'arrive pas seulement au début, au moment de notre conversion. Il reste en permanence celui qui donne. Il nous offre en permanence ses dons. Il nous précède en permanence. De ce fait l'acte central de l'être chrétien est l'Eucharistie: la gratitude d'avoir été gratifié, la joie pour la vie nouvelle qu'Il nous donne.

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Citation Carême 34
‘’"Je vous donne un commandement nouveau: vous aimer les uns les autres; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres" (Jn 13, 34).’’

Toutefois nous ne restons pas des destinataires passifs de la bonté divine. Dieu nous gratifie comme partenaires personnels et vivants. L'amour donné est la dynamique de l'"amour partagé"; il veut être en nous une vie nouvelle à partir de Dieu. Ainsi, nous comprenons la parole, que Jésus dit à ses disciples et à nous tous, au terme du récit du lavement des pieds: "Je vous donne un commandement nouveau: vous aimer les uns les autres; comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres" (Jn 13, 34). Le "commandement nouveau" ne consiste pas en une nouvelle et difficile norme qui n'existait pas jusqu'alors. La nouveauté, c'est le don qui nous introduit dans l'esprit du Christ. Si nous considérons cela, nous percevons alors combien nos vies sont souvent éloignées de cette nouveauté du Nouveau Testament; combien on ne donne que trop peu en exemple à l'humanité notre amour en communion avec son amour. Nous restons donc débiteurs à son égard de la preuve de crédibilité de la vérité chrétienne qui se démontre dans l'amour. C'est précisément pour cela que nous devons toujours prier davantage le Seigneur afin qu'il nous rende, par sa purification, mûrs pour le nouveau commandement.

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Citation Carême 35
‘’"Non, tu ne me laveras pas les pieds, jamais!" dit-il à Jésus avec toute la passion dont il était capable (Jn 13, 7.’’

Dans l'Evangile du lavement des pieds la conversation entre Jésus et Pierre nous offre encore un autre détail de la pratique de la vie chrétienne, auquel nous voulons enfin accorder notre attention. Dans un premier temps, Pierre ne voulait pas se laisser laver les pieds par le Seigneur: ce renversement de situation, autrement dit que le maître - Jésus - lave les pieds, que le maître s'abaisse au travail de l'esclave, s'opposait totalement au respect révérencieux de Pierre envers Jésus, avec sa conception du rapport entre le maître et le disciple. "Non, tu ne me laveras pas les pieds, jamais!" dit-il à Jésus avec toute la passion dont il était capable (Jn 13, 7. Sa conception du Messie comportait une image de majesté, de grandeur divine. Il devait apprendre toujours à nouveau que la grandeur de Dieu est différente de notre idée de grandeur; qu'elle consiste précisément en une descente, dans l'humilité du service, dans l'amour radical jusqu'au dénuement total.

Nous aussi nous devons l'apprendre encore et toujours parce que systématiquement nous désirons un Dieu de succès et non de passion, parce que nous ne sommes pas en mesure de nous rendre compte que le pasteur est venu comme un Agneau qui se donne pour nous conduire vers le juste pâturage.
‘’Par la distinction introduite ici entre le bain et le lavement des pieds, on perçoit toutefois une allusion à la vie dans la communauté des disciples, à la vie de l'Eglise. Il apparaît clairement que le bain qui nous purifie définitivement et qui ne doit pas être répété est le Baptême - l'immersion dans la mort et la résurrection du Christ, un évènement qui change notre vie profondément en nous donnant comme une nouvelle identité qui demeure, si nous ne la jetons pas comme le fit Judas.’’
Lorsque le Seigneur dit à Pierre que, sans le lavement des pieds, il n'aurait plus pu le suivre, Pierre demanda spontanément que lui furent aussi lavées la tête et les mains. Suit alors la parole mystérieuse de Jésus: "Qui s'est baigné, n'a pas besoin de se laver, sinon les pieds" (Jn 13, 10). Jésus fait allusion au bain que ses disciples, selon les prescriptions rituelles avaient déjà pris; et pour participer au repas il suffisait seulement de se laver les pieds. Il faut voir naturellement ici une signification plus profonde. A quoi fait-on allusion?

Nous ne le savons pas avec certitude. Dans tous les cas, n'oublions pas que le lavement des pieds, selon le sens de tout le chapitre, n'indique pas un simple sacrement spécifique, mais le sacramentum Christi dans son ensemble - son service de salut, sa descente jusqu'à la croix, son amour jusqu'à la fin qui nous purifie et nous rend capables de Dieu. Par la distinction introduite ici entre le bain et le lavement des pieds, on perçoit toutefois une allusion à la vie dans la communauté des disciples, à la vie de l'Eglise. Il apparaît clairement que le bain qui nous purifie définitivement et qui ne doit pas être répété est le Baptême - l'immersion dans la mort et la résurrection du Christ, un évènement qui change notre vie profondément en nous donnant comme une nouvelle identité qui demeure, si nous ne la jetons pas comme le fit Judas. Cependant même avec cette nouvelle identité permanente donnée par le Baptême, nous avons besoin du "lavement des pieds" pour la communion conviviale avec Jésus. De quoi s'agit-il? Il me semble que la première lettre de saint Jean nous donne la clef de lecture. On y lit: "Si nous disons: "Nous n'avons pas de péché", nous nous abusons, la vérité n'est pas en nous. Si nous reconnaissons, si nous confessons nos péchés, lui, fidèle et juste, pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute iniquité" (1, 8sq.). Nous avons besoin de ce "lavement des pieds", de ce lavement des péchés quotidiens et pour cela nous avons besoin de la confession des péchés dont parle saint Jean dans cette Lettre. Nous devons reconnaître que dans notre nouvelle identité de baptisés nous péchons également. Nous avons besoin de la confession sous la forme du Sacrement de la réconciliation. Par celui-ci le Seigneur lave toujours à nouveau nos pieds sales afin que nous puissions nous asseoir à table avec Lui.

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Citation Carême 36
"Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres" (Jn 13, 14).’’

La parole revêt ainsi une nouvelle signification par laquelle le Seigneur élargit le sacramentum en en faisant l'exemplum, un don, un service envers nos frères: "Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres" (Jn 13, 14). Nous devons nous laver les pieds les uns les autres dans le service quotidien et réciproque de l'amour. Nous devons nous laver les pieds dans le sens où nous devons aussi nous pardonner les uns les autres. La dette que le Seigneur nous a remise est toujours infiniment plus grande que toutes les dettes que les autres peuvent avoir envers nous (cf. Mt 18, 21-35). C'est à cela que nous exhorte le Jeudi Saint: ne pas laisser la rancœur envers l'autre empoisonner notre âme. Il nous exhorte à purifier continuellement notre mémoire, en nous pardonnant réciproquement du fond du cœur, en nous lavant les pieds les uns les autres, afin de pouvoir nous rendre ensemble au banquet du Seigneur.
Le Jeudi Saint est un jour de gratitude et de joie pour le grand don de l'amour jusqu'à la fin que nous a fait le Seigneur. En cette heure prions le Seigneur afin que cette joie et cette gratitude deviennent en nous la force d'aimer ensemble avec son amour. Amen.

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Citation Carême 37
‘’Qu’est-ce qui demeure à présent devant nos yeux ?’’

Ce soir, nous avons accompagné dans la foi Jésus qui parcourt la dernière étape de son chemin terrestre, l’étape la plus douloureuse, celle du Calvaire. Nous avons entendu la clameur de la foule, les paroles de la condamnation, la dérision des soldats, les pleurs de la Vierge Marie et des femmes. Maintenant nous sommes plongés dans le silence de cette nuit, dans le silence de la croix, dans le silence de la mort. C’est un silence qui porte en lui le poids de la douleur de l’homme rejeté, opprimé, accablé, le poids du péché qui en défigure le visage, le poids du mal. Ce soir, nous avons vécu à nouveau, au plus profond de notre cœur, le drame de Jésus, chargé de la douleur, du mal, du péché de l’homme.
Qu’est-ce qui demeure à présent devant nos yeux ? Il demeure un Crucifié ; une Croix élevée sur le Golgotha, une Croix qui semble marquer la défaite définitive de Celui qui avait porté la lumière à qui était plongé dans l’obscurité, de Celui qui avait parlé de la force du pardon et de la miséricorde, qui avait invité à croire dans l’amour infini de Dieu pour toute personne humaine. Méprisé et rejeté par les hommes, devant nous se tient « l’homme de douleur, familier de la souffrance, comme quelqu’un devant qui on se voile la face » (Is 53, 3).

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Citation Carême 38
‘’Mais regardons bien cet homme crucifié entre la terre et le ciel, contemplons-le avec un regard plus profond…’’

Mais regardons bien cet homme crucifié entre la terre et le ciel, contemplons-le avec un regard plus profond, et nous découvrirons que la Croix n’est pas le signe de la victoire de la mort, du péché, du mal mais elle est le signe lumineux de l’amour, et même de l’immensité de l’amour de Dieu, de ce que nous n’aurions jamais pu demander, imaginer ou espérer : Dieu s’est penché sur nous, s’est abaissé jusqu’à parvenir dans le coin le plus sombre de notre vie pour nous tendre la main et nous attirer à lui, nous ramener jusqu’à lui. La Croix nous parle de l’amour suprême de Dieu et nous invite à renouveler, aujourd’hui, notre foi dans la puissance de cet amour, à croire que dans chaque situation de notre vie, de l’histoire, du monde, Dieu est capable de vaincre la mort, le péché, le mal, et de nous donner une vie nouvelle, ressuscitée. Dans la mort en croix du Fils de Dieu, il y a le germe d’une nouvelle espérance de vie, comme le grain qui meurt en terre.

En cette nuit chargée de silence, chargée d’espérance, résonne l’invitation que Dieu nous adresse à travers les paroles de saint Augustin : « Croyez ! soyez sûrs que vous serez admis aux délices de ma table, puisque je n’ai point dédaigné les amertumes de la vôtre… Je vous ai promis ma vie… Comme avance j’ai enduré la mort pour vous, jusqu’à vous dire : Je vous invite à partager ma vie, dans ce séjour où personne ne meurt, où la vie est réellement bienheureuse, où les aliments ne s’altèrent point, où ils nourrissent sans s’épuiser. Voilà à quoi je vous appelle, … à jouir de l’amitié de mon Père et de l’Esprit-Saint, à vous asseoir à un banquet éternel, à être en communion avec moi, à partager ma vie » (Discours 231, 5).

Fixons notre regard sur Jésus Crucifié et demandons lui dans la prière : Illumine, Seigneur, notre cœur, pour que nous puissions te suivre sur le chemin de la Croix, fais mourir en nous le « vieil homme », lié à l’égoïsme, au mal, au péché, fais de nous des « hommes nouveaux », hommes et femmes saints, transformés et animés par ton amour.

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doucecolombe

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MessageSujet: Re: Retour carême/citations/Benoît XVI    Retour carême/citations/Benoît XVI Icon_minitimeSam 5 Avr - 2:54

Citation Carême 40
«Voici ta Mère!» (Jn 19, 27). Avant de mourir,
Jésus offre à l’apôtre Jean ce qu’il a de plus précieux: sa Mère, Marie. 


Ce sont les dernières paroles du Rédempteur, qui revêtent par conséquent un caractère solennel et constituent comme son testament spirituel.
Les paroles de l’ange Gabriel à Nazareth: «Réjouis-toi, comblée de grâce» (Lc 1, 28) éclairent aussi la scène du Calvaire. L’Annonciation se situe au commencement, la Croix marque l’accomplissement. A l’Annonciation, Marie, en son sein, donne la nature humaine au Fils de Dieu; au pied de la Croix, en la personne de Jean, elle accueille dans son cœur l’humanité entière. Mère de Dieu dès le premier instant de l’Incarnation, elle devient Mère des hommes aux derniers moments de la vie de son Fils, Jésus. Elle, qui est sans péché, “connaît” en son être, au Calvaire, la souffrance du péché que son Fils prend sur Lui pour sauver les hommes. Au pied de la Croix sur laquelle meurt Celui qu’elle a conçu par le “oui” de l’Annonciation, Marie reçoit de Lui comme une “seconde Annonciation”: «Femme, voici ton fils» (Jn 19, 26).


Sur la Croix, le Fils peut épancher sa souffrance dans le cœur de sa Mère. Tout enfant qui souffre en éprouve le besoin. Vous aussi, chers jeunes, vous êtes confrontés à la souffrance: la solitude, les échecs et les déceptions dans votre vie personnelle; la difficulté de vous insérer dans le monde des adultes et dans la vie professionnelle; les séparations et les deuils dans vos familles; la violence des guerres et la mort des innocents. Sachez toutefois que dans les moments difficiles, qui ne manquent pas dans la vie de chacun, vous n’êtes pas seuls: comme à Jean au pied de la Croix, Jésus vous donne à vous aussi sa Mère, pour qu’elle vous réconforte par sa tendresse.

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Citation Carême 41
‘’«Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui» (Jn 19, 27).’’

L’Evangile dit ensuite que «dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui» (Jn 19, 27). Cette expression, si souvent commentée depuis les origines de l’Eglise, ne désigne pas seulement le lieu où Jean habitait. Plutôt que l’aspect matériel, elle évoque la dimension spirituelle de cet accueil, de la relation nouvelle qui s’instaure entre Marie et Jean.

Chers jeunes, vous avez plus ou moins le même âge que Jean et le même désir d’être avec Jésus. Aujourd’hui, c’est à vous que le Christ demande expressément de prendre Marie “chez vous”, de l’accueillir “dans vos biens” pour apprendre d’elle, qui «conservait avec soin toutes ces choses, les méditant dans son cœur» (Lc 2, 19), la disposition intérieure à l’écoute et l’attitude d’humilité et de générosité qui la caractérisèrent comme première collaboratrice de Dieu dans l’œuvre du salut. C’est elle qui, en accomplissant son ministère maternel, vous éduque et vous modèle jusqu’à ce que le Christ soit formé pleinement en vous (cf.
 Rosarium Virginis Mariae, 15).

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Citation Carême 42
‘’Vous resplendirez alors de la beauté du Christ.’’

Marie est Mère de la divine grâce, parce qu’elle est la Mère de l’Auteur de la grâce. Remettez-vous à elle en toute confiance! Vous resplendirez alors de la beauté du Christ. Ouverts au souffle de l’Esprit, vous deviendrez des apôtres intrépides, capables de répandre autour de vous le feu de la charité et la lumière de la vérité. A l’école de Marie, vous découvrirez l’engagement concret que le Christ attend de vous, vous apprendrez à le mettre à la première place dans votre vie, à tourner vers Lui vos pensées et vos actions.

Chers jeunes, vous le savez bien: le christianisme n’est pas une simple opinion et il ne consiste pas en de vaines paroles. Le christianisme, c’est le Christ! Il est une Personne, Il est le Vivant! Rencontrer Jésus, l’aimer et le faire aimer: telle est la vocation chrétienne. Marie vous est donnée pour vous aider à entrer dans une relation plus vraie, plus personnelle avec Jésus. Par son exemple, Marie vous enseigne à poser un regard d’amour sur Lui qui, le premier, nous a aimés. Par son intercession, elle modèle en vous un cœur de disciples capables de se mettre à l’écoute de son Fils, qui révèle le visage authentique du Père et la véritable dignité de l’homme. 

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Citation Carême 43
‘’N’ayez pas honte de réciter le chapelet seuls, sur le chemin de l’école, de l’université ou de votre travail, dans la rue et dans les transports publics.’’

Le 16 octobre 2002, j’ai proclamé l’“Année du Rosaire” et j’ai invité tous les fils de l’Eglise à faire de cette antique prière mariale un exercice simple et profond de contemplation du visage du Christ. Réciter le chapelet signifie, en effet, apprendre à regarder Jésus avec les yeux de sa Mère, aimer Jésus avec le cœur de sa Mère. Je remets symboliquement aujourd’hui, à vous aussi, chers jeunes, le chapelet. A travers la prière et la méditation des mystères, que Marie vous guide avec assurance vers son Fils! N’ayez pas honte de réciter le chapelet seuls, sur le chemin de l’école, de l’université ou de votre travail, dans la rue et dans les transports publics. Prenez l’habitude de le prier entre vous, dans vos groupes, mouvements et associations. N’hésitez pas à proposer à vos parents et à vos frères et sœurs de prier le chapelet à la maison, car il ravive et renforce les liens entre les membres de la famille. Cette prière vous aidera à être forts dans la foi, constants dans la charité, joyeux et persévérants dans l’espérance.


Avec Marie, servante du Seigneur, vous découvrirez la joie et la fécondité de la vie cachée. Avec elle, disciple du Maître, vous suivrez Jésus sur les routes de Palestine, devenant des témoins de sa prédication et de ses miracles. Avec elle, Mère souffrante, vous accompagnerez Jésus dans sa passion et dans sa mort. Avec elle, Vierge de l’espérance, vous accueillerez l’annonce joyeuse de Pâques et le don inestimable de l’Esprit Saint.

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Citation Carême 44
‘’A l’exemple de Marie, sachez Lui dire un “oui” inconditionnel.’’

Lui seul, qui vous a aimés jusqu’à la mort (cf. Jn 13, 1), est capable de combler vos aspirations. Ses paroles sont des paroles de vie, des paroles qui donnent un sens à la vie. Personne d’autre que le Christ pourra vous donner le vrai bonheur. A l’exemple de Marie, sachez Lui dire un “oui” inconditionnel. Il ne doit pas y avoir de place pour l’égoïsme et pour la paresse dans votre existence. Plus que jamais, il est urgent que vous soyez les “sentinelles du matin”, les guetteurs qui annoncent à l’humanité les premiers feux de l’aurore et le nouveau printemps de l’Evangile que l’on voit déjà poindre. L’humanité a un impérieux besoin du témoignage de jeunes libres et courageux qui osent aller à contre-courant et proclamer avec force et enthousiasme leur foi en Dieu, Seigneur et Sauveur.

Vous savez, vous aussi, chers amis, que cette mission n’est pas facile. Elle devient même impossible si l’on ne compte que sur soi-même. Mais «ce qui est impossible pour les hommes est possible pour Dieu» (Lc 18, 27; cf. Lc 1, 37). Les vrais disciples du Christ ont conscience de leur faiblesse. C’est pourquoi ils mettent toute leur confiance dans la grâce de Dieu qu’ils accueillent avec un cœur sans partage, convaincus que sans Lui ils ne peuvent rien faire (cf. Jn 15, 5). Ce qui les caractérise et les distingue du reste des hommes, ce ne sont pas leurs talents ni leurs dispositions naturelles. C’est leur ferme détermination à cheminer à la suite du Christ. Soyez leurs imitateurs comme ils le furent eux-mêmes du Christ! Et «puisse Dieu illuminer les yeux de votre cœur pour vous faire voir quelle espérance vous ouvre son appel, quels trésors de gloire renferme son héritage parmi les saints, et quelle extraordinaire grandeur sa puissance revêt pour nous, les croyants, selon la vigueur de sa force» (Ep 1, 18-19). 


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