coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13281 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Michel blogue la charte des valeurs québécoises avec Valérie Carrier Mer 2 Oct - 22:44 | |
| Valérie Carrier : Wow, François, tu es tellement sur la défensive dès qu'on parle de notre foi! Ça aide pas ton discours: être sur la défensive fait paraître blessé, et donc plus émotif que rationnel. Or, dans tout ce que tu dis, tu ne contredis absolument pas ce que j'ai écrit. Celui qui m'a donné ledit cours, c'est un prêtre catholique russe; il sait un peu de quoi il parle, gang. J'ai choisi volontairement le verbe "savoir",Olivia, parce que c'est comme ça que le sente les croyants. C'est pour ça, Marianne, Mathieu, que le problème dont je parle n'est pas de croire sa foi la meilleure. Pour la foi catholique, il y a bel et bien une grande Vérité, objective, une moralité sans relativité. Sauf que même si on a raison, même si la vérité en laquelle on croit, quelle qu'elle soit, se trouve être vraiment universellement la meilleure, ça ne justifie aucunement qu'on l'impose.
Voilà mon point. L'Église croit en une vérité que chacun doit apprendre à apprivoiser dans son histoire propre, dans la liberté. Je suis partie d'erreurs qu'il est important que nous reconnaissions dans notre histoire dans le but de prévenir des erreurs que nous pouvons faire maintenant. Mais, Caroline, il faut aimer notre Québec et nous l'approprier en nous affirmant comme nous sommes. C'est notre chez-nous, et nos gens ont besoin de notre amour. Nos évêques l'affirment dans leur inspirant document "Catholiques dans un Québec pluraliste": Dieu aime le Québec! C'est important aussi... Michel partage : Chère Valérie, chers amis internautes, votre approche Valérie me rappelle quand je vivais en foyer nourricier entre mes 8 ans et 9 ans 1/2. Cela faisait presque 8 ans que j'étais privé de liberté dans mon milieu familial, alors quand je suis arrivé dans mon foyer nourricier, j'étais devenu un peu sauvage ; je ne parlais jamais car mon père souffrait de cruauté mentale, il nous interdisait le droit de parole, surtout quand il était présent. Pour lui un enfant qui parlait ou qui courait ce n'était pas normal. Nous demeurions à la campagne, là où il y avait une ferme. Entre mes 8 ans et 9 ans 1/2, quand je suis arrivé dans l'un de mes foyers nourriciers la dame m'a sévèrement averti de ne pas toucher aux chats car ils étaient sauvages, ils pouvaient mordre juste à vouloir les toucher.
Comme j'étais enfant, alors je pensais et je raisonnais comme un enfant. Chaque fois que je voyais les chats je savais que la dame m'avait dit de ne pas les toucher. Mais dans ma petite tête d'enfant j'avais comme l'impression qu'il y avait un peu de chat en moi et qu'un jour je serais proche de tous ces chats non-apprivoisés. Un beau matin j'ai entendu dire que la dame devait partir pour quelques jours, alors je me voyais déjà avec tous les chats dans les bras, les caressant sans me faire avaler tout rond. Je me suis privé de viande à plusieurs repas pour l'attacher au bout d'une corde dans le but d'attirer les chats vers moi, pour leur faire comprendre que je les aimais et que je ne voulais pas leur faire de mal, mais les nourrir et les aimer. Il m'a fallu une journée complète pour en convaincre un qui a fini dans mes bras, et dans les jours suivants j'ai réussi avec tous les autres en peu de temps. Avec humour je dirais que j'ai réussi à évangéliser les chats en leur donnant à manger au bout d'une corde. Tous les chats ont compris que je les aimais et que je ne représentais aucun danger pour eux. Il m'a fallu être très patient et tirer et encore tirer ma corde assez souvent pour remettre un nouveau morceau de viande tout au bout si je voulais être convainquant. Combien de fois n'ai-je pas entendu la phrase de la dame au moment même où j'essayais d'attirer les chats vers moi,"ne touche pas aux chats car ils vont te mordre".
Un jour la dame a eu la surprise de me voir proche des chats, en train de les caresser, et elle me cria : Ne touche pas aux chats, ils vont te mordre! Je lui ai fait comprendre que j'avais réussi à les apprivoiser, mais elle ne m'a pas cru même si elle voyait que j'en avais un dans les bras et que je le caressais devant elle. Les mois passant, j'ai compris que la dame avait beaucoup plus besoin d'apprivoisement que les chats.
La dame gardait des enfants pour faire de l'argent, en plus de nous traiter comme des petits esclaves. Les repas préparés pour ses enfants était meilleurs que ce qu'elle nous servait. Le temps que ses enfants allaient s'amuser avec leurs camarades, nous on faisait le travail de ses enfants. Le seul moment où nous avions les mêmes droits que ses enfants était les deux semaines par année où le travailleur social venait nous rendre visite pour savoir si nous étions heureux dans notre foyer. Aujourd'hui je me rends compte combien j'ai été naïf de croire que ce changement serait pour toujours. Quand le travailleur social avait fait sa tournée, notre vie redevenait comme avant jusqu'à la prochaine visite de l'année suivante, celle du travailleur social.
Pour en revenir aux chats, quand la dame me disait de ne pas toucher les chats parce qu'ils allaient me mordre, c'était sa vérité à elle, mais dans mon coeur d'enfant je savais qu'avec de l'amour et de la patience il était possible de transformer cette vérité qui m'a permis de faire avec les chats sauvages ce que la dame n'aurait jamais réussi. Sa vérité était raisonnée, mais moi dans mon coeur d'enfant j'ai cru qu'en aimant ces chats ils ne me mordraient pas. Je me dis que s'il est possible d'apprivoiser des chats sauvages avec de la viande, de l'amour et de la patience, il est possible de faire davantage avec les personnes humaines.
Tout pour écrire qu'il suffit d'aimer, de croire et d'accueillir de tout son coeur, et Dieu fait le reste. Dieu nous permet de faire ce qu'il nous est possible de faire, et Il nous offre aussi en toute liberté de faire ce qu'il nous est impossible de faire. Dans le monde des différences, que ce soit au niveau de notre nationalité québécoise, notre culture, notre croyance ou notre incroyance, je crois de tout coeur que si l'on se respecte les uns les autres nous allons parvenir à découvrir qu'il y a des richesses différentes en chacun de nous ; des richesses qui nous permettent de construire un pays de plus en plus riche. Quand nous sommes privés de liberté, j'ai comme l'impression qu'il est plus facile par la suite de comprendre que c'est avec la différence de chacune de nos richesses que nous devons partager ensemble, pour que chaque personne ne soit pas privée de sa liberté ainsi que de tous ses autres droits qui lui permettent de développer ses talents.
Si Pauline Marois et Bernard Drainville remettaient la responsabilité de créer une charte de la bonne laïcité entre les mains de personnes ayant été privées de leur liberté, je suis certain que celles-ci ne changeraient pas le nom de charte de la laïcité pour le travestir en charte des valeurs québécoises. Toute personne ayant été privée de sa liberté, privée de manger comme de boire, privée de lumière, toute personne ayant vécu dans un environnement pollué développe un profond respect pour la vie qu'il ne serait pas possible d'acquérir sans passer par le chemin de la privation, qui selon moi est une école de vie pour apprendre les vraies valeurs du respect de la personne et de l'environnement. Si on remettait les dossiers de tous les problèmes de pollution environnementale entre les mains des personnes asthmatiques (entre autres) qui en sont victimes, je suis certain que la qualité de l'environnement serait meilleure.
Je suis donc certain comme je suis plus que convaincu que si Mme Pauline Marois et Mr Bernard Drainville étaient privés de leur liberté pendant plus d'un an, ils refuseraient de présenter aux Québécois(es) une charte de la laïcité falsifiée en charte des valeurs québécoises. Quand on sait que notre gouvernement a investi la jolie somme de 2 millions de dollars pour la falsification d'une charte déjà existante, alors qu'elle n'avait besoin que d'un minime retouche concernant le visage voilé, qui selon moi est inacceptable à cause de l'augmentation d'actes terroristes dans tous les pays du monde...! Je pense aussi qu'il faut savoir faire la différence entre porter un voile autour de la tête et se voiler le visage au point de ne pas identifier le visage ainsi caché, qui devient méconnaissable. Je termine en écrivant que dans la mesure où Pauline Marois et Bernard Drainville sont deux personnes qui n'ont jamais été privées de leurs droits et encore moins de leur liberté, il est tout à fait normal qu'ils ne soient pas sensibles au point d'offrir aux Québécois(es) la liberté d'une bonne laïcité en équilibre. Selon moi travestir une charte de bonne laïcité en charte des valeurs québécoises pour un coût de 2 millions de dollars, pour moi c'est un réel manque de discernement, surtout quand on sait que le seul changement valable et nécessaire consisterait à interdire les visages voilés pour des raisons de sécurité publique, pour savoir qui est qui comme qui fait quoi, etc.
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