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 Cantalamessa : Au retour du fils prodigue.../Jésus et les pécheurs/

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coeurtendre
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MessageSujet: Cantalamessa : Au retour du fils prodigue.../Jésus et les pécheurs/   Cantalamessa : Au retour du fils prodigue.../Jésus et les pécheurs/ Icon_minitimeVen 9 Jan - 23:34

P. Cantalamessa : Au retour du fils prodigue, 
« le père ne sait plus comment exprimer sa joie »

ROME, Vendredi 16 mars 2007 (ZENIT.org) - Nous publions ci-dessous le commentaire de l’Évangile de ce dimanche proposé par le père Raniero Cantalamessa OFM Cap, prédicateur de la Maison pontificale.

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 15, 1-3.11-32
Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux ! »Alors Jésus leur dit cette parabole : « Si l’un de vous a cent brebis et en perd une, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller chercher celle qui est perdue, jusqu’à ce qu’il la retrouve ? Quand il l’a retrouvée, tout joyeux, il la prend sur ses épaules, et, de retour chez lui, il réunit ses amis et ses voisins ; il leur dit : ’Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis, celle qui était perdue !’ Je vous le dis : C’est ainsi qu’il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion.Ou encore, si une femme a dix pièces d’argent et en perd une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison, et chercher avec soin jusqu’à ce qu’elle la retrouve ? Quand elle l’a retrouvée, elle réunit ses amies et ses voisines et leur dit : ’Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la pièce d’argent que j’avais perdue !’ De même, je vous le dis : Il y a de la joie chez les anges de Dieu pour un seul pécheur qui se convertit. »

Jésus dit encore : « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père : ’Père, donne-moi la part d’héritage qui me revient.’ Et le père fit le partage de ses biens. Peu de jours après, le plus jeune rassembla tout ce qu’il avait, et partit pour un pays lointain où il gaspilla sa fortune en menant une vie de désordre. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans cette région, et il commença à se trouver dans la misère. Il alla s’embaucher chez un homme du pays qui l’envoya dans ses champs garder les porcs. Il aurait bien voulu se remplir le ventre avec les gousses que mangeaient les porcs, mais personne ne lui donnait rien. Alors il réfléchit : ’Tant d’ouvriers chez mon père ont du pain en abondance, et moi, ici, je meurs de faim ! Je vais retourner chez mon père, et je lui dirai : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils. Prends-moi comme l’un de tes ouvriers.’

Il partit donc pour aller chez son père. Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fut saisi de pitié ; il courut se jeter à son cou et le couvrit de baisers. Le fils lui dit : ’Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils...’ Mais le père dit à ses domestiques : ’Vite, apportez le plus beau vêtement pour l’habiller. Mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Allez chercher le veau gras, tuez-le ; mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé.’ Et ils commencèrent la fête.
Le fils aîné était aux champs. A son retour, quand il fut près de la maison, il entendit la musique et les danses.

Jésus et les pécheurs

L’Évangile du quatrième dimanche de Carême est l’une des pages les plus célèbres de l’Évangile de Luc et de l’ensemble des quatre Evangiles : la parabole du fils prodigue. Tout est surprenant dans cette parabole ; jamais Dieu n’avait été ainsi décrit aux hommes. Cette parabole a touché plus de cœurs à elle seule que tous les discours des prédicateurs réunis. Elle a un pouvoir incroyable sur l’esprit, le cœur, l’imagination, la mémoire. Elle sait toucher les cordes les plus diverses : le regret, la honte, la nostalgie.

La parabole est introduite par ces paroles : « Les publicains et les pécheurs venaient tous à Jésus pour l’écouter. Les pharisiens et les scribes récriminaient contre lui : ‘Cet homme fait bon accueil aux pécheurs, et il mange avec eux !’. Alors Jésus leur dit cette parabole » (Lc 15,1-2). En suivant cette indication penchons-nous sur l’attitude de Jésus envers les pécheurs, en parcourant l’ensemble de l’Évangile, en conservant l’objectif que nous nous sommes fixés dans ces commentaires des Évangiles du Carême, de mieux comprendre qui était Jésus, de voir ce que nous savons de lui sur le plan historique.

On sait l’accueil que Jésus réserve aux pécheurs dans l’Évangile et l’opposition que cela lui valut de la part des défenseurs de la loi qui l’accusaient d’être « un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs » (Lc 7,34). L’un des dictons de Jésus et qui fait historiquement le plus autorité est : « Je suis venu appeler non pas les justes, mais les pécheurs » (Mc 2,17). Se sentant accueillis par lui et pas jugés, les pécheurs l’écoutaient volontiers. Mais qui étaient les pécheurs, quelle catégorie de personnes était désignée ainsi ? Dans l’intention de justifier pleinement les adversaires de Jésus, les pharisiens, certains ont affirmé que ce terme désigne « les transgresseurs délibérés et impénitents de la loi », en d’autres termes les criminels, les hors-la-loi. S’il en était ainsi, les adversaires de Jésus avaient parfaitement raison de se scandaliser et de le considérer comme une personne irresponsable et dangereuse sur le plan social. Ce serait comme si aujourd’hui un prêtre avait l’habitude de fréquenter les mafieux et les criminels et acceptait leurs invitations à dîner, sous prétexte d’en profiter pour leur parler de Dieu.

En réalité, les choses sont différentes. Les pharisiens avaient leur propre vision de la loi et de ce qui y est conforme ou contraire et considéraient comme réprouvés tous ceux qui ne se conformaient pas à leur interprétation rigide de la loi. Pour eux, étaient en somme pécheurs, tous ceux qui ne suivaient pas leurs traditions et leurs décrets. Dans cette même logique, les Essènes de Qumran considéraient les pharisiens eux-mêmes comme injustes et violateurs de la loi ! Ceci se produit aujourd’hui également. Certains groupes ultra-orthodoxes considèrent automatiquement comme hérétiques, tous ceux qui ne pensent pas exactement comme eux. Voici ce qu’écrit un écrivain célèbre à ce propos : « Il n’est pas vrai que Jésus ait ouvert les portes du royaume à des criminels endurcis et obstinés, ou qu’il ait nié l’existence de ‘pécheurs’. Jésus s’opposa aux barrières qui étaient érigées dans le corps d’Israël, à cause desquelles certains israélites étaient traités comme s’ils n’appartenaient pas à l’alliance et exclus de la grâce de Dieu » (James Dunn).

Jésus ne nie pas l’existence du péché et des pécheurs. Le fait de les appeler « malades » le montre. Sur ce point il est plus rigoureux que ses adversaires. Si ceux-ci condamnent l’adultère de fait, il condamne même l’adultère de désir ; si la loi disait de ne pas tuer, il dit que l’on ne doit pas même haïr ni insulter son frère. Il dit aux pécheurs qui s’approchent de lui : « Va, et ne pèche plus » ; il ne dit pas : « Va et continue comme avant ». Ce que Jésus condamne c’est le fait d’établir seul la véritable justice et de mépriser les autres en leur niant même la possibilité de changer. La manière dont Luc introduit la parabole du pharisien et du publicain est significative : « Jésus dit une parabole pour certains hommes qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient tous les autres » (Lc 18,9). Jésus était plus sévère envers les personnes méprisantes qui condamnaient les pécheurs qu’envers les pécheurs eux-mêmes.

Mais le fait le plus nouveau et le plus inédit dans la relation entre Jésus et les pécheurs n’est pas sa bonté et sa miséricorde à leur égard. Ceci peut s’expliquer humainement. Il y a quelque chose dans son comportement que l’on ne peut expliquer humainement, c’est-à-dire en partant du principe que Jésus fut un homme comme les autres : le fait de remettre les péchés.
Jésus dit au paralytique : « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés ». « Qui peut remettre les péchés sinon Dieu seul ? » crient horrifiés ses adversaires. Et Jésus répond : « Eh bien ! Pour que vous sachiez que le Fils de l’homme a le pouvoir de pardonner les péchés sur la terre, je te l’ordonne, dit-il au paralysé : Lève-toi, prends ton brancard et rentre chez toi ». Personne ne pouvait vérifier si les péchés de cet homme avaient été remis ou non, mais tous pouvaient constater qu’il se levait et marchait. Le miracle visible attestait le miracle invisible.

L’examen des relations de Jésus avec les pécheurs contribue donc également à fournir une réponse à la question : qui était Jésus ? Un homme comme les autres, un prophète, ou quelque chose de plus et de différent ? Au cours de sa vie terrestre Jésus n’a jamais affirmé être Dieu, de manière explicite (et nous avons également déjà expliqué pourquoi), mais il agit en s’attribuant des pouvoirs qui appartiennent exclusivement à Dieu.

Revenons maintenant à l’Évangile de ce dimanche et à la parabole du fils prodigue. Il y a un élément commun qui unit entre elles les trois paraboles racontées successivement au chapitre 15 de Luc : la brebis perdue, la pièce d’argent perdue et le fils prodigue. Que dit le pasteur qui a retrouvé la brebis perdue et la femme qui a retrouvé sa pièce d’argent ? « Réjouissez-vous avec moi ». Et que dit Jésus à la fin de chacune des trois paraboles ? « Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de conversion ».
Le leitmotiv des trois paraboles est donc la joie de Dieu. (« Il y a de la joie chez les anges de Dieu » est une manière bien juive de dire qu’il y a de la joie « en Dieu »). Dans notre parabole, la joie déborde et devient fête. Ce père ne sait plus comment exprimer sa joie et qu’inventer : il ordonne d’aller chercher un riche vêtement, l’anneau avec le sceau de la famille, de tuer le veau gras, et dit à tout le monde : « Mangeons et festoyons. Car mon fils que voilà était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé ».
Dans l’un de ses romans, Dostoïevsky décrit une scène qui a tout l’air d’une scène observée dans la réalité. Une femme du peuple tient dans ses bras son enfant de quelques semaines, lorsque celui-ci - pour la première fois, selon elle - lui sourit. Le cœur contrit, elle fait le signe de croix et répond à qui lui demande la raison de ce geste : « Voilà, comme une mère devant le premier sourire de son enfant, Dieu se réjouit chaque fois qu’un pécheur se met à genoux et lui adresse une prière du fond du cœur (L’idiot, Milano 1983, p. 272). En écoutant cela, quelqu’un décidera peut-être de procurer enfin à Dieu un peu de cette joie, de lui sourire avant de mourir...

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