" La famille et la société"
La famille est la cellule originelle de la vie sociale. Elle estla société naturelle où l’homme et la femme sont appelés au don de soi dans l’amour et dans le don de la vie. L’autorité, la stabilité et la vie de relations au sein de la famille constituent les fondements de la liberté, de la sécurité, de la fraternité au sein de la société. La famille est la communauté dans laquelle, dès l’enfance, on peut apprendre les valeurs morales, commencer à honorer Dieu et bien user de la liberté. La vie de famille est initiation à la vie en société.
La famille doit vivre de façon que ses membres apprennent le souci et la prise en charge des jeunes et des anciens, des personnes malades ou handicapées et des pauvres. Nombreuses sont les familles qui, à certains moments, ne se trouvent pas en mesure de fournir cette aide. Il revient alors à d’autres personnes, à d’autres familles et, subsidiairement, à la société, de pourvoir à leurs besoins : " La dévotion pure et sans tache devant Dieu notre Père consiste en ceci : visiter orphelins et veuves dans leurs épreuves et se garder de toute souillure du monde " (Jc 1, 27).
La famille doit être aidée et défendue par les mesures sociales appropriées. Là où les familles ne sont pas en mesure de remplir leurs fonctions, les autres corps sociaux ont le devoir de les aider et de soutenir l’institution familiale. Suivant le principe de subsidiarité, les communautés plus vastes se garderont d’usurper ses pouvoirs ou de s’immiscer dans sa vie.
L’importance de la famille pour la vie et le bien-être de la société entraîne une responsabilité particulière de celle-ci dans le soutien et l’affermissement du mariage et de la famille. Que le pouvoir civil considère comme un devoir grave de " reconnaître et de protéger la vraie nature du mariage et de la famille, de défendre la moralité publique et de favoriser la prospérité des foyers ".
La communauté politique a le devoir d’honorer la famille, de l’assister, de lui assurer notamment :
1/ – la liberté de fonder un foyer, d’avoir des enfants et de les élever en accord avec ses propres convictions morales et religieuses ;
2/ – la protection de la stabilité du lien conjugal et de l’institution familiale ;
3/ –la liberté de professer sa foi, de la transmettre, d’élever ses enfants en elle, avec les moyens et les institutions nécessaires ;
4/ –le droit à la propriété privée, la liberté d’entreprendre, d’obtenir un travail, un logement, le droit d’émigrer ;
5/ – selon les institutions des pays, le droit aux soins médicaux, à l’assistance pour les personnes âgées, aux allocations familiales ;
6/ – le protection de la sécurité et de la salubrité, notamment à l’égard des dangers comme la drogue, la pornographie, l’alcoolisme, etc.
7/ – la liberté de former des associations avec d’autres familles et d’être ainsi représentées auprès des autorités civiles.
Le quatrième commandement éclaire les autres relations dans la société. Dans nos frères et sœurs, nous voyons les enfants de nos parents ; dans nos cousins, les descendants de nos aïeux ; dans nos concitoyens, les fils de notre patrie ; dans les baptisés, les enfants de notre mère, l’Église ; dans toute personne humaine, un fils ou une fille de Celui qui veut être appelé " notre Père ". Par là, nos relations avec notre prochain sont reconnues d’ordre personnel. Le prochain n’est pas un " individu " de la collectivité humaine ; il est " quelqu’un " qui, par ses origines connues mérite une attention et un respect singuliers.
Les communautés humaines sont composées de personnes. Leur bon gouvernement ne se limite pas à la garantie des droits et à l’accomplissement des devoirs, ainsi qu’à la fidélité aux contrats. De justes relations entre employeurs et employés, gouvernants et citoyens, supposent la bienveillance naturelle conforme à la dignité des personnes humaines, soucieuses de justice et de fraternité.