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Je n'aime pas le verdict qui est un verdict (qui ouvre la porte à tout), surtout que Michel Cadotte a dû se rendre à l'hôpital pour tuer sa femme. L'Article du journal dit : Au moment de son enquête sur remise en liberté, l'accusé a témoigné que sa femme - Jocelyne Lizotte - est morte « dans la dignité ». Très émotif, il avait alors admis au tribunal avoir « étouffé » sa femme avec un oreiller.
Michel explique : Oui, on appelle mourir dans la dignité le fait de mourir en se faisant étouffer avec un oreiller!!! Comment peut-on se servir de l'expression((( mourir dans la dignité ))) quand une personne va se servir d'un oreiller pour étouffer une autre personne, quel que soit le nom de la maladie?
Imaginons quelques instants une annonce publicitaire pour un centre de soins palliatifs qui expliquerait qu'au moment de leur hospitalisation les patients qui désirent mourir dans la dignité n'ont pas besoin de payer pour l'achat d'un oreiller : il est fourni gratuitement au Centre de soins palliatifs, ils en reçoivent gratuitement 2 pour le prix de 1, pour faire la promotion de l'aide à mourir!!! Ils appellent cela des (oreillers de fin de vie).
L'Article du journal dit : Le 20 février dernier, lorsqu'il est arrivé dans la chambre de sa femme, cette dernière avait la tête tombée sur l'épaule. « J'étais fâché, a-t-il admis, ça faisait une centaine de fois que je disais aux préposés de lui mettre son appuie-tête. Ne me faites pas croire qu'elle n'avait pas mal au cou. »
Michel explique : Cela veut presque dire que si vous vous rendez dans un Hôpital où on prend soin des personnes souffrant de la maladie d'Alzheimer, et qu'après vérification, vous constatez qu'un des préposés a oublié de mettre la tête du patient sur son appuie-tête, eh bien s'il y en a une dizaine qui se retrouvent dans la même position que la femme de Michel Cadotte, alors on va prendre l'oreiller et on les étouffe!!!
1/L'Article du journal dit : C'est là qu'il a décidé de la tuer. « Je me suis dit que plus personne ne pourra lui faire du mal, a raconté l'accusé lors de son enquête sur remise en liberté. Quand j'ai mis l'oreiller, je le savais, elle allait arrêter de souffrir. »
2/L'Article du journal dit : Il lui est également interdit d'entrer en contact avec les fils de la victime.
Michel explique : On lui interdit d'entrer en contact avec les fils de la victime, mais on ne dit pas pourquoi. Selon moi il est possible que ses enfants, dans leur fragilité, n'aient pas eu la santé, la connaissance, la force de se retrouver devant une personne qui avait la maladie d'Alzheimer.
L'Article du journal dit : L'accusé a raconté avoir demandé l'aide médicale à mourir au nom de sa femme, en 2016, mais cette dernière ne remplissait pas tous les critères. Il a témoigné que ce refus l'avait beaucoup ébranlé, surtout que sa femme avait signé un mandat d'inaptitude - lequel à ses yeux équivalait à un consentement -, même si au moment de faire la demande d'aide elle n'était plus apte à consentir.
Michel explique : Ce n'est pas trop rassurant quand Michel Cadotte pense que le fait que sa femme avait signé un mandat d'inaptitude - >>>, cela équivalait à ses yeux, à un consentement>>>. Personnellement, j'ai accompagné un homme qui avait 80 ans passé et qui était atteint de la maladie de Parkinson. Pour que je puisse l'accompagner sur place, il lui a fallu signer un mandat d'inaptitude...
Radio Canada a écrit dans un article : 1/Lorsque son avocate Elfrie de Duclervil lui a demandé qui l'aidait à prendre soin de sa femme, M. Cadotte a laissé tomber : ««« personne »»». Contenant difficilement ses larmes, l'accusé a avoué que les amis et la famille avaient alors commencé à prendre progressivement leurs distances avec leur couple.
2/Danick Désautels a admis qu’il n’allait pas souvent voir sa mère au Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) Émilie-Gamelin où elle habitait, parce que c’était trop difficile pour lui. En contre-interrogatoire, il a rapporté que, lors d’une visite, sa mère l’avait pris pour son premier mari et avait tenté à plusieurs reprises de l’embrasser, ce qui l’avait perturbé. C’est à partir de ce moment-là qu’il avait réalisé que sa mère était déconnectée de la réalité et qu’il avait cessé d’aller la voir.
Michel explique : Danick Désautels a posé un geste exemplaire qui aurait dû être celui du père. Je pense que ce n'est pas donné à tout le monde de prendre soin de cas lourds, surtout quand il s'agit de maladie d'Alzheimer, Parkinson, etc. Normalement, aucune personne ne devrait se retrouver seule pour prendre soin d'une personne à qui on fait signer un mandat d'inaptitude.
Si je me guide sur plusieurs expérience de terrain, que ce soit à domicile, à l'Hôpital ou dans un centre d'hébergement, selon moi ça prend beaucoup plus qu'une personne pour encadrer un grand malade dans un suivi régulier, où il y a vérification pour s'assurer que la personne accompagnée est entre les mains d'une personne qui a la connaissance, la compétence et la santé physique et psychologique de prendre soin d'elle, qui a signé un mandat d'inaptitude.
Combien de personnes ont vécu le harcèlement pendant plusieurs mois ou plusieurs années, pour les convaincre de signer un mandat d'inaptitude, et ce, pour de multiple raisons. Personnellement, c'est une famille demeurant à Las Vegas qui a fait la demande d'un mandat d'inaptitude pour leur père qui demeurait à Québec.
J'ai accepté de rencontrer le médecin en présence de cet homme, une travailleuse sociale et une infirmière, pour fixer par écrit les conditions de mon engagement auprès de cet homme. Si l'homme, en cours de route, voulait apporter des ajouts au contrat ou y mettre fin, j'aviserais le groupe qui était présent au moment où nous avions signé le contrat.
Concernant la façon de faire les paiements à la Caisse, je m'étais arrangé avec la Caisse Populaire Desjardins pour lui créer un compte à part afin d'y mettre les dépôts, et me permettre de faire les paiements sans que je sois au courant du montant d'argent que cet homme avait dans son compte. Pour moi c'était une question de respect envers cette personne qui avait signé un mandat d'inaptitude. Je voulais permettre à cet homme d'éviter de vivre ailleurs que dans sa demeure, tout en étant accompagné par quelqu'un, et en lui donnant la possibilité de demeurer en contact permanent avec un groupe extérieur.
Selon moi il y a deux possibilités : soit Michel Cadotte a manqué de cet encadrement, soit il n'a jamais voulu en avoir, pour des raisons qui lui sont personnelles, si on se guide sur la suite de l'article de Radio-Canada, ci dessous.
Le fils de la victime, Danick Désautels, a été le dernier des 15 témoins de la poursuite. Dans son témoignage, il a dit que Michel Cadotte lui avait écrit sur l’application Messenger de Facebook : « Ça fait deux ans que j’ai une seringue et je vais finir par le faire moi-même si je trouve le courage ». Mr Désautels lui avait répondu : « Ne fais pas ça ». La semaine dernière, le frère de la victime a lui aussi rapporté que Michel Cadotte lui avait parlé d’une seringue qu’il traînait sur lui.
Michel explique : Je crois que Michel Cadotte n'avait pas la santé psychologique pour visiter une personne ayant la maladie d'Alzheimer, et encore moins pour en prendre soin à domicile. Il aurait dû suivre l'exemple de son fils. Il n'est pas le seul à se retrouver dans cette situation de quelqu'un qui n'a pas les capacités d'accompagner des cas lourds.
Si je me guide sur mon expérience de 30 ans, ils sont légion ceux qui ont un profil invisible comme celui de Michel Cadotte, bien que tous les profils soient très différents les uns des autres. Il ne faut pas avoir peur de se le dire, même parmi le personnel qui travaille en milieu institutionnel, quelle que soit leur profession : plusieurs ont la richesse du diplôme, accroché au mur dans un super beau cadre doré, qui l'emporte sur la mauvaise qualité de l'écoute de ces nombreuses personnes qui communiquent plus facilement avec le dossier qu'avec le patient.
Plusieurs, pour ne pas écrire beaucoup trop d'entre eux, ont grandi excessivement devant les nouvelles technologies qu'ils ont perdu le vrai sens du (contact humain) la vraie ((( communication ))) avec la vie, ce qui veut dire (d'une personne à une autre personne, non d'une personne à un téléphone intelligent, non d'une personne avec un ipad). Je parle de deux êtres humains qui n'ont plus rien dans les mains et tout dans le coeur, pour se retrouver face à face et partager leur joie, leur déception, leur malheur comme leur bonheur.
Conclusion
Quand on perd la richesse du vrai sens de la communication à cause des nouvelles technologies, celles-ci risquent de devenir une (technofolie) qui déshumanise notre société.