Après ceux-ci, les mots d'enfant que je préfère sont :
"La professeure : Sylvain, ta composition 'mon chien' est exactement la même que celle de ton frère. As-tu copié?
SYLVAIN : Non, nous avons le même chien."
Réponse imparable, a priori.
(Sylvain croit sans doute s'en tirer en avançant cet argument ;
il ne souhaite pas que l'on devine qu'il a copié sur la composition de son frère...)
Et pourtant, nous sommes des êtres uniques. Aussi ressentons-nous le monde différemment ; notre expérience est incommunicable, ou alors d'une manière approchée, approximative (comme en poésie, ou dans l'oeuvre artistique en général. Tentatives pour faire passer l'intraduisible).
La relation de Sylvain au chien de la maison, ne peut être que différente sur le plan affectif :
Nous aimons chacun à notre manière, à la lumière de notre histoire propre, de notre caractère et de notre expérience toute personnelle.
Ce qui me fait songer que notre relation à Dieu est, elle aussi, unique ; raison de plus - s'il en était besoin - pour ne juger personne ; nous ignorons ce qui se vit entre chaque créature et son Créateur, Dieu seul le sait!
L'air de rien, dans une autre histoire Jean épelle le mot "crocodile" à sa façon toute personnelle : Au-delà de l'orthographe ainsi malmenée, Jean affirme sa personnalité et
se donne le droit de voir les choses différemment - justement! -, et de ne pas entrer dans un "moule" social contraignant, qui étouffe l'originalité de l'individu... et sa richesse.
Il relève ici tout le défi qui consiste à enseigner sans imposer ni contraindre, à éduquer sans pervertir ce qu'il y a de plus beau en chacun... ("éduquer" : du latin "ex - ducere", conduire de l'extérieur, mener en douceur par la main, pour un jour lâcher celle-ci, ne pas violer le "jardin secret", respecter la grandeur de tout être...)
Bien sûr, les règles orthographiques sont commodes et nécessaires, sans quoi c'est l'anarchie ; mais certaines époques de notre Histoire s'en sont très bien... accommodées!
On peut donc réfléchir à une société où une certaine "marge" d'initiative et de liberté est possible, où l'individu est pris en compte sans être écrasé sous une masse impressionnante de règlements, de directives et autres interdits!
Nous savons que chaque jour qui passe représente une menace de voir nos libertés sensiblement "grignotées" par des gouvernements dirigistes ou totalitaires, quoique sous couvert de démocratie...
( À noter que, paradoxalement, quand cette "marge" d'initiative est déniée à l'individu, quand on la lui refuse, on traite ce même individu... de "marginal"! qui est en marge de l'autre?
)
Belle journée à tous!!