coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: 32/Notre mission est une mission de salut/ Mer 19 Juin - 11:43 | |
| « Ce même soir, le premier jour de la semaine, les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient, car ils avaient peur des Juifs. Jésus vint et il était au milieu d’eux. Il leur dit : “La paix soit avec vous”. Après cette parole, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau: “La paix soit avec vous! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie”. Ayant ainsi parlé, il répandit sur eux son souffle et leur dit: “Recevez l’Esprit Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; tout homme à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus” ».
“Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie... Recevez l’Esprit Saint”.
Chers Frères, c’est le Christ qui nous choisit, il nous envoie comme il a été envoyé par le Père, et il nous communique l’Esprit Saint. Notre sacerdoce s’enracine dans les missions des personnes divines, dans leur Don mutuel au cœur de la Sainte Trinité. “La grâce de l’Esprit Saint... continue à être transmise par l’ordination épiscopale. Puis, par le sacrement de l’Ordre, les évêques font participer les ministres sacrés à ce don spirituel” Les prêtres participent à cette grâce et les diacres aussi. Notre mission est une mission de salut. “Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour que par lui le monde soit sauvé” (Jn 3, 17). Jésus a prêché la Bonne Nouvelle du Royaume; il a choisi et formé ses apôtres; il a accompli par la croix et la résurrection l’œuvre de la Rédemption; à la suite des Apôtres, nous sommes associés d’une façon particulière à son œuvre de salut, pour la rendre présente et efficiente partout dans le monde. Saint Jean-Marie Vianney allait jusqu’à dire: “Sans le prêtre, la mort et la passion de Notre Seigneur ne serviraient de rien. C’est le prêtre qui continue l’œuvre de la Rédemption sur la terre” (Giovanni-Maria Vianney, curé d’Ars. sa pensée, son coeur, présentés par l'abbé Bernard Nodet, Le Puy, 1958, p. 100; par la suite: Nodet). (Lire aussi) Ce que nous avons à réaliser, ce n’est donc pas notre œuvre, c’est le dessein du Père, c’est l’œuvre de salut du Fils. L’Esprit Saint se sert de notre esprit, de notre bouche, de nos mains. Il nous revient notamment de proclamer sans cesse la Parole, pour évangéliser; de la traduire de manière à toucher les cœurs, sans l’altérer ni l’amoindrir; et de refaire le geste d’offrande de Jésus à la Cène, ses gestes de pardon envers les pécheurs. 2. Ce n’est pas seulement une charge que nous avons reçue, une fonction qualifiée à accomplir au service du peuple de Dieu. Les gens peuvent parler du sacerdoce comme d’un métier, d’une fonction, y compris la fonction de présidence du rassemblement eucharistique. Mais nous n’en sommes pas réduits à être des fonctionnaires. D’abord parce que c’est dans notre âme même que, par l’ordination, nous sommes marqués d’un caractère spécial qui nous configure au Christ Prêtre pour nous rendre capables d’agir au nom du Christ-Tête en personne. Certes, nous sommes pris d’entre les hommes et nous demeurons proches d’eux, “chrétiens avec eux” disait saint Augustin. Mais nous sommes “mis à part”, totalement consacrés à l’œuvre du salut; “la fonction du prêtre, en tant qu’elle est unie à l’ordre épiscopal, participe à l’autorité par laquelle le Christ lui-même construit, sanctifie et gouverne son Corps”
3). C’est le Concile Vatican II qui nous le rappelle.
Nous sommes à la fois dans l’assemblée chrétienne et face à elle, pour signifier que l’initiative de la sanctification vient de Dieu, de la Tête du Corps, et que l’Eglise la reçoit. Envoyés au nom du Christ, nous avons été sanctifiés par lui à un titre spécifique: cela demeure, et atteint en profondeur notre être de baptisés. Le Curé d’Ars avait à ce sujet des formules chocs: “C’est le prêtre que Dieu place sur la terre comme un autre médiateur entre le Seigneur et le pauvre pécheur” (Bernard Nodet, 99), nous dirions aujourd’hui: il participe d’une façon spécifique à la mission du seul Médiateur, Jésus-Christ. Cela entraîne une conséquence dans notre vie de chaque jour. Il est normal que nous cherchions continuellement à conformer au Christ, dont nous sommes les ministres, non seulement les gestes du ministère, mais nos pensées, l’attachement de notre cœur, notre conduite, en disciples qui vont jusqu’à reproduire les mystères de sa vie, comme disait le Père Chevrier. Cela suppose évidemment une véritable intimité avec le Christ, dans la prière. Toute notre personne et toute notre vie renvoient au Christ. Imitamini quod tractatis. Tous les baptisés sont appelés à la sainteté, mais notre consécration et notre mission nous font un devoir particulier d’y tendre, que nous soyons séculiers ou religieux, à travers les richesses inhérentes à notre sacerdoce et les exigences de notre ministère au sein du peuple de Dieu. Certes, les sacrements tiennent leur efficacité du Christ et non de notre dignité. Nous sommes ses instruments, pauvres et humbles, qui n’ont pas à attribuer le mérite de la grâce transmise, mais des instruments responsables, et, par la sainteté du ministre, les âmes sont mieux disposées à coopérer à la grâce. Précisément, nous voyons dans le Curé d’Ars un prêtre qui ne s’est pas contenté d’accomplir extérieurement les gestes de la Rédemption; il y a participé dans son être même, dans son amour du Christ, dans sa prière constante, dans l’offrande de ses épreuves ou ses mortifications volontaires. Je le disais déjà aux prêtres à Notre-Dame de Paris, le 30 mai 1980: “Le Curé d’Ars demeure pour tous les pays un modèle hors pair, à la fois de l’accomplissement du ministère et de la sainteté du ministre”. Les mots de Saint Bernard de Clairvaux au pape Eugène IV, alors qu’il lui rappelle la nécessité de la méditation, semblent applicables également au besoin d’Eucharistie des prêtres... " Tu te dois à la veuve et à l’orphelin, au riche et au pauvre, à l’homme et à la femme, au vieux et au jeune – et tu te refuserais à toi-même ? ... Ils boivent tous à ton cœur comme à une fontaine publique. Vas-tu rester en dehors de toi-même, brûlant de soif pendant que les autres boivent ? " | |
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