coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: 35/“Oh, que le prêtre est quelque chose de grand! S’il le comprenait, il mourrait” Mer 19 Juin - 12:09 | |
| C’est vous dire, chers amis, qu’à bon droit nous pouvons admirer la splendeur du sacerdoce ministériel, comme aussi la vocation religieuse, car il y a une certaine relation entre les deux. Vous connaissez le mot du Curé d’Ars: “Oh, que le prêtre est quelque chose de grand! S’il le comprenait, il mourrait” (Nodet, 99). Quelle merveille en effet d’exercer, comme évêques ou comme prêtres, notre triple mission sacerdotale, indispensable à l’Église: – celle d’annonciateur de la Bonne Nouvelle: faire connaître Jésus-Christ; mettre en relation vraie avec Lui; veiller à l’authenticité et à la fidélité de la foi, qu’elle ne défaille pas, qu’elle ne soit ni altérée, ni sclérosée; et aussi entretenir dans l’Église l’élan évangélisateur, former à l’apostolat; – celle de dispensateur des mystères de Dieu: les rendre présents de façon authentique, notamment le mystère pascal par l’Eucharistie, et le pardon; permettre aux baptisés d’y accéder, et les y préparer. A de tels ministères, les laïcs ne pourront jamais être délégués; il faut une ordination sacerdotale, qui permet d’agir au nom du Christ-Tête; – celle enfin de Pasteur: édifier et maintenir la communion entre les chrétiens, dans la communauté qui nous est confiée, avec les autres communautés diocésaines, toutes en lien avec le successeur de Pierre. Avant d’être spécialisé, en fonction de ses compétences personnelles et en accord avec son évêque, le prêtre est en effet le ministre de la communion: dans une communauté chrétienne qui risque souvent l’éclatement ou la fermeture, il assure à la fois le rassemblement de la famille de Dieu et son ouverture. Son sacerdoce lui confère le pouvoir de conduire le peuple sacerdotal. L’identité spécifique du pretre apparaît ainsi clairement. D’ailleurs, après les débats des vingt dernières années, elle est maintenant de moins en moins discutée. Mais le nombre très restreint de prêtres et d’ordinations sacerdotales en bien des pays pourrait amener certains fidèles ou même des prêtres à se résigner à ce manque, sous prétexte qu’on a mieux redécouvert et mis en pratique le rôle des laïcs. Il est vrai que le Concile a heureusement replacé le sacerdoce ministériel dans la perspective de la mission apostolique au sein de de tout le peuple de Dieu. Il a évité qu’on en fasse un enrichissement “en soi”, détaché de ce peuple. Il a mis en relief la tâche primordiale d’annoncer la Parole qui prépare le terrain à la foi, et donc aux sacrements. Il a mieux articulé le sacerdoce du prêtre sur celui de l’évêque, et montré son rapport avec le ministère ordonné des diacres et le sacerdoce commun de tous les baptisés grâce auquel tous peuvent et doivent avoir accès aux richesses de la grâce (adoption filiale, vie du Christ, Esprit Saint, sacrements), faire de leur vie une offrande spirituelle, témoigner comme disciples du Christ dans le monde, et prendre leur part de l’apostolat et des services de l’Église. Mais précisément, pour qu’ils exercent pleinement ce rôle prophétique, sacerdotal et royal, les baptisés ont besoin du sacerdoce ministériel, par lequel leur est communiqué de façon privilégiée et tangible le don de la vie divine reçue du Christ, Tête de tout le Corps. Plus le peuple est chrétien et prend conscience de sa dignité et de son rôle actif dans l’Église, plus il ressent le besoin de prêtres. Et il en est de même dans les régions déchristianisées et les milieux sociaux coupés de l’Église (Discours à Notre-Dame de Paris, 30 mai 1980, numéro 3). Laïcs et prêtres ne pourront jamais se résigner à voir réduit le nombre des vocations sacerdotales et des ordinations comme c’est le cas aujourd’hui en maints diocèses. Cette résignation serait un mauvais signe pour la vitalité du peuple chrétien, ce serait périlleux pour son avenir et pour sa mission. Et il serait ambigu, sous prétexte de faire face avec réalisme au proche avenir, d’organiser les communautés chrétiennes comme si elles pouvaient se passer en très grande partie du ministère sacerdotal. Demandonsnous au contraire si nous faisons tout le possible pour aviver dans le peuple chrétien la conscience de la beauté et de la nécessité du sacerdoce, pour éveiller les vocations, les encourager et les faire mûrir. Je suis heureux de savoir que vos services des vocations prennent de nouvelles initiatives pour relancer l’appel. Ne nous lassons pas de faire prier pour que le Maître de la moisson envoie des ouvriers. Chers Frères, restons modestes et humbles, puisqu’il s’agit d’une grâce du Seigneur reçue pour le service des autres, dont nous ne sommes jamais vraiment dignes. Le Curé d’Ars disait: “Le prêtre n’est pas pour lui, il est pour vous”. Mais, comme lui, ne cessons pas d’admirer la grandeur de notre sacerdoce et de rendre grâce à chaque instant. Et puisiez-vous, chers séminaristes, aspirer davantage encore, dans la joie et l’espérance, à ce très haut service du Seigneur et de son Église! | |
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