coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: 34/Comment ne pas reconnaître les faiblesses de nos “vases d’argile”?/ Mer 19 Juin - 13:32 | |
| Seigneur Jésus-Christ, qui as donné ta vie pour que tous les hommes soient sauvés et aient la vie en abondance, maintiens en nous le désir du salut de tous ceux que tu confies à notre ministère. Renouvelle notre disponibilité à leur offrir la réconciliation avec Dieu et avec leurs frères, comme saint Paul et saint Jean-Marie Vianney. Nous te rendons grâce pour ton Corps et ton Sang que tu nous permets chaque jour d’offrir pour le salut du monde, de recevoir en nous, de donner à nos frères et sœurs et de vénérer dans nos églises. Ne permets pas que nos cœurs s’habituent à ce don: donne-nous d’y discerner ton Amour extrême, comme le Curé d’Ars. Toi qui règnes avec le Père et le Saint-Esprit pour les siècles des siècles. 3ème Lecture (2 Cor. 4, l-15) Voilà pourquoi, miséricordieusement investis de ce ministère, nous ne faiblissons pas, mais nous avons répudié les dissimulations de la honte, ne nous conduisant pas avec astuce et ne falsifiant pas la parole de Dieu. Au contraire, par la manifestation de la vérité, nous nous recommandons à toute conscience humaine devant Dieu. Que si notre Evangile demeure voilé, c’est pour ceux qui se perdent qu’il est voilé, pour les incrédules dont le Dieu de ce monde a aveuglé l’entendement afin qu’ils ne voient pas briller l’Evangile de la gloire du Christ, qui est l’image de Dieu. Car ce n’est pas nous que nous prêchons, mais le Christ Jésus, Seigneur; nous ne sommes, nous, que vos serviteurs à cause de Jésus. En effet le Dieu qui a dit: Que des ténèbres resplendisse la lumière, est Celui qui a resplendi dans nos cœurs, pour faire briller la connaissance de la gloire de Dieu, qui est sur la face du Christ. Mais ce trésor, nous le portons en des vases d’argile, pour que cet excès de puissance soit de Dieu et ne vienne pas de nous. Nous sommes pressés de toute part, mais non pas écrasés; ne sachant qu’espérer, mais non désespérés; persécutés, mais non abandonnés; terrassés, mais non annihilés. Nous portons partout et toujours en notre corps les souffrances de mort de Jésus, pour que la vie de Jésus soit, elle aussi manifestée dans notre corps. Quoique vivants en effet, nous sommes continuellement livrés à la mort à cause de Jésus pour que la vie de Jésus soit, elle aussi, manifestée dans notre chair mortelle. Ainsi donc, la mort fait son œuvre en nous, et la vie en vous. Mais, possédant ce même esprit de foi, selon ce qui est écrit: J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé, nous aussi, nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons, sachant que Celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus nous ressuscitera nous aussi avec Jésus, et nous placera près de lui avec vous. Car tout cela arrive à cause de vous, pour que la grâce, se multipliant, fasse abonder l’action de grâces chez un plus grand nombre, à la gloire de Dieu. “Ce trésor, nous le portons en des vases d’argile pour que cette puissance extraordinaire soit de Dieu et ne vienne pas de nous”.
Chers Frères il nous fallait méditer d’abord sur la splendeur du sacerdoce, sur la “puissance extraordinaire” de salut que Dieu nous confie. Mais comment ignorer les tribulations du ministère que saint Paul lui-même éprouvait? Comment ne pas reconnaître les faiblesses de nos “vases d’argile”? Je voudrais vous aider à les vivre dans l’espérance et encourager vos efforts de ressourcement. Le Curé d’Ars disait: “Ne vous effrayez pas de votre fardeau, Notre Seigneur le porte avec vous”. Les difficultés de l’apôtre peuvent venir de l’extérieur, alors qu’il est fidèle à ne servir que Jésus-Christ. Il subit les moqueries, la calomnie, l’entrave à sa liberté; il lui arrive même d’être, comme dit saint Paul, “pressé de toute part”, “persécuté”, “terrassé”. En certains pays combien de prêtres, de chrétiens subissent silencieusement ces persécutions? Souvent elles stimulent la foi des fidèles par contrecoup et la purifient. Mais quelle épreuve! Et quelle entrave au ministère! Demeurons solidaires de ces frères éprouvés. Dans les pays d’occident, il y a d’autres difficultés. Vous rencontrez un esprit diffus de critique, de malcroyance, de sécularisation, d’athéisme même, ou simplement de fermeture sur des soucis matérialistes, et l’on relativise ou l’on rejette le message que vous voulez porter au nom du Christ et de l’Eglise. Déjà, dans les années 50, le Cardinal Suhard avait bien décrit le signe de contradiction qu’est le prêtre dans une société qui redoute son message et le classe parmi les gens du passé ou les utopistes. Depuis lors, en beaucoup de diocèses, les prêtres sont devenus moins nombreux, la moyenne d’âge est élevée. Cette pyramide des âges rend parfois plus difficile l’intégration des jeunes prêtres. Le découragement peut même trouver un aliment dans nos mentalités de prêtres; certains peuvent se laisser gagner par la morosité, l’aigreur devant des échecs ou des débats sans fin; parfois des durcissement venant d’idéologies étrangères à l’esprit chrétien et sacerdotal; parfois encore un esprit de défiance systématique envers Rome. Tout cela a pesé et pèse sur le dynamisme des prêtres. J’ai l’impression que les jeunes sont plus libres vis-à-vis de telles mentalités. Je les encourage, et je les invite aussi à apprécier les générations précédentes de prêtres éprouvés mais fidèles; ils on porté le poids du jour et de la chaleur au milieu de maints changements, et se sont acquittés de leur charge bien souvent dans un esprit évangélique. Enfin, chacun d’entre vous connaît ses difficultés propres: de santé, de solitude, de soucis familiaux, et aussi les tentations du monde qui rentrent en lui, parfois le sentiment d’une grande pauvreté spirituelle, voire de faiblesses qui humilient. Nous offrons à Dieu cette fragilité de nos “vases d’argile”. Il nous est bon de savoir que le Curé d’Ars a connu lui aussi bien des épreuves: les misères de son corps malmené par les fatigues de son ministère et par ses jeûnes, les incompréhensions et calomnies de ses paroissiens, les soupçons critiques et les jalousies des confrères et des épreuves spirituelles plus mystérieuses: une certaine “mélancolie surnaturelle”, disait l’Abbé Monnin, des désolations spirituelles, l’angoisse de son salut, une lutte implacable contre l’Esprit du mal, et une certaine nuit. Les âmes généreuses et spirituelles en sont rarement exemptes. Mais, malgré sa vive sensibilité, on n’a pas vu le Curé d’Ars découragé. Il a résisté à ces tentations. | |
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