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 Cher Zabulon-Beelzebuth-Michel, chère! petite peste, bel "enfant de chienne"

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coeurtendre
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coeurtendre

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MessageSujet: Cher Zabulon-Beelzebuth-Michel, chère! petite peste, bel "enfant de chienne"   enfant de chienne - Cher Zabulon-Beelzebuth-Michel, chère! petite peste, bel "enfant de chienne" Icon_minitimeJeu 1 Aoû - 23:08

enfant de chienne - Cher Zabulon-Beelzebuth-Michel, chère! petite peste, bel "enfant de chienne" GeorgeEacutemileMartin3p

Cher Zabulon - Beelzebuth-Michel, chère! 
petite peste, bel "enfant de chienne"

Cet avant-midi, je me sens l'âme toute guillerette, et la plume me démange au bout des doigts. Et dire que c'est toi qui, pour une fois, m'inspires cette belle disposition d'esprit, de coeur et d'âme. Oui, c'est bien le cas et c'est pour cela que je désire te manifester l'objet de cette hilaration d'âme. Je désire te communiquer par le menu cette séquence toute savoureuse dont tu es l'inspirateur et le pivot tout en même temps que la cause lointaine et immédiate. Voici comment. Cela remonte au début d'avril 1994. L'abbé Jean était absent pour sa vacance annuelle d'un mois en la divine Floride. Ne voilà-t-il pas qu'entre Jacques Lamoureux et toi-même, il est survenu quelque froissement, ta personnalité propre s'accordant à peu près exclusivement qu'avec ton père adoptif l'abbé Jean, et ton intime ami Donald Lacasse. De sorte que, d'un commun et tacite accord, vous observiez le vis-à-vis de l'autre, une grève du silence pure et dure.


 Exactement comme ce que tu avais observé religieusement à mon endroit qui s'est étendu depuis lundi, 21 décembre 1992, jusqu'au désir point y revenir. Votre grève réciproque du silence a duré pas loin de la quinzaine de jours et ce n'est que le retour de l'abbé Jean de la Floride avec les chaleurs qu'il en rapportait, qui a fait fondre comme neige au soleil les deux icebergs de vos préventions mutuelles. Toujours est-il que durant ce temps... Mais il nous faut faire une pause pour exposer une explication adventice qui est capitale pour comprendre le déroulé des choses. Voici. 


Il arrivait souvent que Jacques Lamoureux, une fois consommé son repas du soir à la salle à dîner, traversât à la cuisine où je venais de terminer mon repas du soir, et il me faisait une gesture caractéristique qu'il me faut décrire. Il étendait sa main sur sa poitrine et puis il faisait marcher l'index et le majeur de sa main droite sur le plateau intérieur de son autre main à la manière dont un bambin qui marche par terre sur ses quatre pattes. Le signal était compris immédiatement. Cela voulait dire : L'abbé Martin, voulez-vous venir faire la promenade avec moi?

 Of course, j'étais toujours prêt. Nous arpentions les trottoirs de la cité. Parfois aussi on se dirigeait vers quelque point d'intérêt en dehors de la ville en rase campagne. Et puis évidemment que nous causions tout en marchant, marchant, marchant, comme dans le conte de Ti-Jean. Or, il n'y avait qu'un seul et unique sujet pour la conversation : Michel Bertnatchez et les uns et les autres de ses exploits.Jacques Lamoureux, je ne te le cache pas, te détestait à la mort. Je te dis que je n'avais pas à alimenter son éloquence à ton endroit avec de l'huile à charbon. Non, mais seulement, de temps à autre, quelques gouttes d'amande douce pour que le feu ne s'amortît point. Grands dieux : Que nous avons eu du plaisir ensemble à ton dépens. 

Naturellement aussi que je lui contais l'une après l'autre les coches mal taillées dont tu m'accablais, espère de Léviathan des eaux saumâtres du Golfe Saint-Laurent! Ce passe-temps était le plus agréable tant notre communion d'esprit à tous deux était unanime. Je veux que tu saches que le vendredi soir avant son départ qui prit place le lundi suivant, Jacques Lamoureux nous a dit que si son départ était un peu plus hâtif, qu'il n'avait tout d'abord envisagé, la cause en était la présence de Michel de la Bernatchaise à l'intérieur des murs du presbytère. Nous étions à cinq autour de la table de cuisine :Jacques Lamoureux , à titre de conférencier invité, vu l'imminence de son départ, Monsieur Jacques David et son épouse Madame Louise, et Simon Poulin, et enfin moi-même. Tu n'étais pas dans les parages : Probablement étais-tu chez ton seul, unique et unanime ami Monsieur Le comte Donald Lacasse. 

C'est ce que Jean Lamoureux a dit ouvertement à tous et tu peux être sûr que s'il n'est pas revenu pour la saison pastorale d'hiver 1994-1995 la raison en est du tout au tout la même. Beau palmarès à la vérité dont te réjouir! Bien. Bien à propos de Mr et Mme David Albert, je désire te dire ceci. C'est que cinq mois environ après son départ, c'était vers la fin du mois d'août, toujours en 1994, Gaspard est venu faire un tour chez ses bons amis du Lac Dufault. Mme Louise Albert m'a téléphoné pour m'apprendre la présence de Jacques Lamoureux et m'inviter au souper qu'elle offrirait à leurs hôtes distingués. Je me suis rendu ponctuellement pour la rencontre qui fut des plus cordiale. 

Le repas a été d'une gastronomie remarquable tant Mme Louise Albert a des doigts de fée à cet égard, c'est connu. Nous nous sommes ensuite calés dans les fauteuils du magnifique salon. Et pendant deux heures de temps, peux-tu deviner ce qui a été le sujet unique, univoque et unanime de la conversation. Tu es assez intelligent pour t'en douter par toi-même sans que je sois obligé de te le dire ouvertement qu'il ne s'agissait que de toi. Jacques Lamoureux montrait une verve absolument exubérante, il était le coryphée de la conversation. Albert et son épouse étaient également eux aussi très éloquents. 

Et moi je n'étais pas sans ajouter des pincées de sel attique et des gouttes d'huile d'amande douce pour tenir vigilant le feu des réparties car tout le monde savait bien que c'était moi qui étais la plus grande victime de notre jeune gauleiter monté sur ses éperons. Je sais que mes chers Jacques David et Louise ont changé de sentiment à ton égard, ils t'apprécient maintenant à l'aune de la gratitude qu'ils te doivent parce que, de temps en temps, tu prépares sur la cuisinière du presbytère un bon gueuleton pour les cérébro-lésés dont ils s'occupent avec tant de dévouement. Mais je te dis qu'il n'en était guère ainsi aux temps antérieurs. Cela dit, revenons à nos promenades au grand air avec Jacques Lamoureux et moi-même sur les trottoirs de la ville au plein air de la campagne. Le seul et unique, univoque et unanime sujet des entretiens, c'était ce que je n'ai plus maintenant grand besoin de mentionner. Une bonne fois c'était durant le temps des longs jours de la sainte grève du silence pur et dur que j'ai rapporté plus haut. Mon interlocuteur me dit : L'abbé Martin, il faudrait trouver un truc quelconque pour extirper de son cerveau tous les miasmes de maliciosité et de chétivité qui y sont logés, il semble, en permanence. Je lui répondis que j'étais tout à fait d'accord sur ce noble objectif mais qu'il fallait songer au moyen adéquat : As-tu pensé à quelque chose? Oui, qu'il me répond, j'ai pensé qu'il faudrait le purger au coton. Après l'éclat de rire incompréhensible, je lui rétorquai : Fort bien. Fort bien. Je suis toute adhésion à ton projet. Mais as-tu pensé au moyen de réaliser cela.  Je te dirai que je pense chimérique de penser à introduire quoi que ce soit dans sa pâtée de canichet pour l'amour que ce n'est pas toi qui prépares ses régalades. Tu sais que c'est lui-même qui prépare tous ses repas. Comment peux-tu espérer tromper sa vigilance au point de pouvoir réaliser ton exploit à son total insu? Tu vois que ce n'est guère praticable. 

Tiens, voici plutôt mon plan. Tous les soirs entre dix heures et onze heures,je suis abonné au télé-journal en notre cuisine commune, chose qui est sacrale pour moi, tu le sais. Tous les soirs, Michel s'amène. Il ouvre les portes du réfrigérateur et il s'empare d'un pot de jus au raisin pour dégustation palatale et pour détente après toutes ses bonnes oeuvres. Alors, voici mon plan. Je surveille le niveau du liquide dans le contenant et lorsqu'il sera à moitié plein, c'est-à dire à moitié vide, je t'avertirai : Voici le moment propice arrivé. Alors tu délaieras les trois petits pains de ton Ex-lax dans de l'eau chaude et puis tu l'introduiras dans son breuvage. Pendant l'opération, je me tiendrai à la porte qui donne sur le grand couloir afin de surveiller la survenue toujours possible de notre personnage depuis le fond du corridor. Car tu sais que cela semble son sport favori que d'arpenter ce long canal sur ses courtes pépattes. Il pourrait survenir à l'improviste et ça serait la ruine de notre beau plan. Jacques Lamoureux admira la stratégie et l'adopta tout de go. Deux soirs plus tard, j'avertis mon complice Gaspard, le jour de gloire est arrivé : la cruche à Michel est à sa moitié. Nous pûmes réaliser notre plan diabolique sans esclandre alors que je me tenais au guet dans l'embouchure du grand boyau de la maison. 

Satisfait au superlatif je lui dis : Bon,Jacques, nous avons réalisé notre objectif, il ne nous reste plus qu'à attendre l'heureux développement. Je t'avertirai lorsque la boisson perfide aura été consommée. Cette nuit-là de l'ange exterminateur laisse ta porte de chambre ouverte et, à travers le corridor qui sépare vos deux appartements, tu pourras l'entendre "rider" en vitesse sur le parquet de sa chambre vers son salon de beauté et tu pourras l'entendre "flusher" la chasse d'eau à de multiples reprises. Soyons patients et soyons confiants. Ce soir-là même, étant attablé au télé-journal comme à l'habitude, survient le petit Michel tout affairé. Il ouvre le frigo. Je quette intensément. Il semble hésitant. Sa main se promène lentement sur la rondeur ventrue du package au raisin. Non, ce soir l'appétit de monsieur n'ira point au jus. Monsieur jette plutôt son dévolu sur le pot au lait dont il s'empare et il se transporte à la salle à dîner pou grignoter quelques biscottes. 

Dès la première occasion, je ne fus pas loin à dévoiler à Jacques ma déception. Jacques était tout décontenancé. Et ce fut la même chose pour le soir suivant et puis encore la même chose le suivant jour suivant. Trois majeures déconvenues pour les deux conspirateurs. Sur ce, je dis à Jacques Lamoureux : Tu sais qu'il est le fils bien-aimé de Béhelzébuth le grand. Je crois que Michel est en ligne directe avec le royaume des ténèbres et que c'est par là qu'il aura été prévenu de ne point tremper ses lèvres dans cette boisson scélérate. Et Jacques Lamoureux de philosopher là-dessus : Oui, il arrive que Satan se mêle de nos saintes affaires! Le quatrième soir, je constate que le pot au jus de raisin est complètement vidé. Je jubile en moi-même. Je vole prévenir mon comparse en son appartement : Il ne nous reste plus qu'à attendre le déroulé des événements. Toi qui as l'oreille fine, tu entendras bien à travers ton petit corridor la course éperdue sur le parquet de sa chambre et puis les détonations dans le salon de beauté et puis le "flushage" de la chasse d'eau.

 Tous deux on se tordait de rire tant la perspective des événements à venir nous remplissait d'aise. Hélas! Trois fois hélas! Il ne se produisit rien, rien, absolument rien. Le lendemain Mi-chel n'émit âme qui vive aucune complainte comme quoi il aurait été victime d'aucunes abominables coliques abominales. Jean et moi étions sidérés. Je lui suggérai : Il se peut que tes Ex-lax aient été éventés. Il faudrait peut-être doubler la dose, pas vrai? Pour nous deux, ce tourne-court de l'aventure nous était plus difficile à comprendre que le mystère de l'adorable Trinité Divine.

Deux jours s'écoulèrent. Nos occupations retenaient maintenant nos attentions ailleurs. Voici qu'en cet avant-midi-là,Jacques Lamoureux se trouvait à faire la visite de la paroisse en même temps que Mme Odette, quoique séparément. Tout à fait par hasard sur le trottoir il fait la rencontre du gros Sylvain Turcotte, celui-là même qui avait occupé pendant un certain temps le bureau de la fabrique numéro 3 sur le grand couloir. Avec sa grande façon Jacques Lamoureux s'informe : Eh! Bonjour, comment ça va? La santé est toujours bien? On mange bien? On dort bien? On digère bien? La réponse vint comme ceci : Aujourd'hui, Jean, ça va mieux. Mais si vous saviez... Imaginez qu'hier j'ai été malade comme une grosse buse. Oui, vraiment, répond Jean? Raconte-moi ça. 

Eh bien! J'ai eu une diarrhée de tous les diables, une des plus sales de toute l'histoire de l'Église. Des sueurs froides d'appréhension commençaient à parcourir l'échine et les côtes du dos de notre ami Jacques. Il commençait à redouter le pire et à soupçonner la connexion. Il lui demande hypocritement : Mais veux-tu bien me dire. Qu'est-ce donc qui a bien pu te causer cela? Aurais-tu changé quelque chose dans ta diète alimentaire? Mais absolument pas. Absolument rien en dehors de l'ordinaire. Aurais-tu, par hasard, consommé quelque breuvage incriminant? Maintenant les sueurs froides dans la dos s'atténuaient rapidement pour faire place à un ébranlement intérieur de fou-rire à grande peine maîtrisé. Eh bien! Je ne sais pas si ça peut être cela. 

Avant-hier après-midi, je suis allé travailler quelque temps à mon bureau au presbytère. Et voici juste avant de repartir, vers les dix-sept heures pm, il m'a soudainement pris une fringale de soif de force irrésistible. Je suis allé dans le frigidaire de la cuisine et là, j'ai engoulé un demi-pot de jus au raisin. Grands dieux! Qu'il m'a semblé plus délectable que de coutume, assaisonné de bon sucre à la crème comme il se trouvait! Un délice pour mon palais desséché. Je me demande si ce ne pourrait pas être cela qui pourrait être la cause? Jamais de la vie, tu penses bien, mon cher, que c'est bien impossible, dit l'ami Jacques, sifflant maintenant entre ses dents tant urgent le besoin de décompression de fou-rire contenu entre ses côtes jusqu'à les en faire éclater, mais raconte-moi la suite. C'est intéressant. 

Voilà. Le soir venu, j'ai dormi comme un prince si tant et que les princes dormiraient mieux que les autres. Quand je m'éveillai vers les sept heures, je  ressentis comme un drôle de petit renard me parcourir les entrailles du bas du ventre. Je n'y portais guère attention et me préparai un régal de déjeuner fort et solide. Je partis ensuite sans méfiance aucune par les trottoirs de la ville pour une petite destination commerciale. Mais je ne pus me rendre à destination. Oh! Monsieur! Madame! Il me prit de par le ventre des crampes et des contorsions telles que je crus plus sage de rebrousser chemin et de prendre le virage de mon habitation sans tarder. Je marchais plié en deux, me tenant le ventre à deux mains. Et voilà que le bouchon de sécurité ne put plus résister à la décompression. Ce fut un déluge dans les cuisinières et les jambières de ma combinaison de laine. 

J'ai voulu me hâter d'un pas plus rapide. Hélas! Le déluge se faisait lui aussi plus rapide. Quand je passais devant la fenêtre d'une maison privée, je me redressais héroïquement, crainte que la femme de la maisonnée ne fût embusquée dans sa fenêtre pour reluquer ce qui se déambule sur la grand'rue. C'est un peu beaucoup leur passe-temps favori une fois qu'elles ont expédié la vaisselle du matin. Je me redressai donc héroïquement en carrant les épaules comme le plus stylé des soldats de la garde impériale de Napoléon. Je fus obligé de faire ce manège un bon cinq fois, d'autant plus que j'étais parvenu dans l'aire de mon voisinage immédiat où tout le monde me connaissait à la ronde. Enfin, me voilà parvenu à la porte de mon domicile.

 Dans ma hâte et ma fébrilité j'échappai mes clefs dans la neige profonde au pied du perron. Je dus faire le pelletage avec ma main gantée. Oh! Le scélérat de trousseau, me faire un pareil truc alors que je suis dans une telle nécessité! La nouvelle penchaison en avant a provoqué une nouvelle saignée par en arrière. Et comme c'était un froid vif de février, le magma était devenu glacial sur l'arrière des mes cuisses et de s mollets des jambes, et tout ce dégelis avait découlé jusque dans mes bas et mes bottines étaient maintenant pleines. Je vous assure, cher Jean, que sitôt franchi le seuil de mon appartement, je barricadai la porte à triple tour, que je débranchai le téléphone et me dirigeai à vive allure vers mon salon de beauté. Jean en avait mal aux côtes et il tâchait de dissimuler le trouble de son visage en éternuant éperdument sans relâche dans son grand mouchoir rouge. Tout en verve, le gros Sylvain continuait son récit. J'ouvris à plein pouvoir et l'eau chaude et l'eau froide, me dévêtis le plus rapidement possible et je me laissai choir plutôt que je me vissai dans cette eau si délectable. Oh! Que je m'y sentais bien et je me maintins dans ce confort secourable une grosse quinzaine de minutes. Mais, mon cher Simon, pendant tout ce temps des relents de la senteur m'assaillaient violemment aux narines. Je pouvais guère me rincer dans une eau aussi trouble. Je renouvelai toute l'eau de la baignoire et me replongeai à nouveau dans l'eau aussi suave qu'un velours de grand prix. Que je me sentais donc là en complète sécurité et complet confort! Je formulai en moi-même le propos de me relever de là, de m'assécher complètement et de mettre mes vêtements souillés à la trempette dans cette eau limpide. 

Mais le diable m'en voulait sans doute. En faisant l'effort de me retirer de mon lieu, l'avalanche repartit de plus belle sous ma personne : Un débordement, un déluge pire que tout ce qui avait précédé. De sorte que je dus dire adieu à mon projet initial du nettoyage préliminaire de mes hardes, drainer à nouveau cette eau souillée et méphitique afin de procéder avec une eau toute neuve pour le trempage de mes frusques. Tout juste à l'après-dîner, il me fallut verser de l'eau neuve pour un deuxième rinçage de mes nippes pour le nettoyage définitif de la façade. Je te dis, Simon, que je n'ai pas très hâte de recevoir mon compte d'eau de la ville.

Il va de soi que pour notre bon Simon, ce fut tout un martyre que d'entendre cette tirade éloquente tout à la fois lamentable tant que le fou-rire intérieur vous le secoua violemment depuis la base de ses pieds jusqu'au sommet de son occiput. Il n'avait pas cessé durant tout d=ce temps, de travailler avec son mouchoir rouge pour tenter de dérober son malaise. Le plus tôt qu'il put, il bonjoura son interlocuteur en lui souhaitant mille prospérités et surtout une heureuse convalescence. Et maintenant, c'était Simon qui arpentait le trottoir ployé en deux en se retenant le ventre à deux mains.

Michel Bernatchez, toi qui as lu ces lignes jusqu'à maintenant, je ne doute pas que ton petit coeur si compatissant! ne soit maintenant gonflé de douce compassion à l'endroit de cet infortuné Daniel. Mais je désire t'amener à considération que tu l'as échappé belle par un poil seulement. Que si cette machination qui t'était destinée avait réussi, il est sûr que ton petit coeur se fût décroché de son lieu, qu'il aurait suivi tout ton trajet digestif, qu'il te fût sorti par le rectum, que tu l'eus "flushé" dans la rivière Kinojévis, qu'il eût vogué à travers les eaux de la rivière des Outaouais et du fleuve Saint-Laurent jusqu'au golfe. Et que là, des pêcheurs gaspésiens compatissants l'auraient repêché, reconditionné et tenu au frais sur la glace pour que tu puisses le récupérer lors de ton retour "au pays des ancêtres" car j'ai demandé à la Cour de statuer pour toi "le retour de tes roseaux originels comme étant le milieu de la plus grande conaturalité pour toi et l'endroit où tu pourrais exercer le moins de ravages". que si, cher Zabulon, tu doutes de la véracité de tout ce récit, tu peux demander à ton père protecteur l'abbé Jean d'en faire la confirmation. Car, à l'époque, je lui ai tout raconté et miniqué abondamment. C'était dans notre cuisine commune. Il a ri abondamment. Il se tenait plié en quatre et j'entendais les côtes lui craquer.

Ce 24 avril 1996
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