Quand je m'occupais des couples en difficulté, il m'arrivait souvent d'être en contact avec des couples qui éprouvaient le besoin de fumer une couple de petits joints pour être heureux entre conjoints, en formant un couple allumé comme on dit. Ce sont les joints allumés qui les unissait, comme c'était le manque de joints qui les divisait ou les séparait pour un certain temps, et pour certains, la séparation était pour toujours.
S'il leur arrivait de manquer de cannabis, ils ne manquaient jamais d'alibi pour faire une nouvelle demande en relation d'aide, surtout quand ils se retrouvaient sans argent. Je leur proposais souvent qu'arrêter de fumer du cannabis sans passer par la thérapie, ce n'était pas trop thérapeutique, mais c'était la meilleure façon de mettre sa vie à risque, et aussi celle de beaucoup d'autres, surtout ceux qui ont des enfants. Quand on décide d'avoir une relation avec un joint avant de passer à une relation entre conjoints, le lendemain tu peux t'être trompé de conjoint et ne plus te souvenir avec quel conjoint tu as fumé tes joints.
Un fait vécu Un jour je me suis retrouvé devant Jean, qui avait besoin de fumer une couple de joints pour s'affirmer, mais comme c'était devenu une habitude, Jean était trop dégêné, mais à quel prix? Le lendemain de la veille, sa copine était en maudit contre lui, elle lui demande de venir me voir mais je n'étais pas trop au courant de leur histoire en lien avec leur division. Après une heure d'écoute, je propose à Jean de vivre une thérapie, et je lui promets de lui venir en aide pour lui permettre d'avoir de très bon contacts, pour qu'un jour il ne soit plus obligé de fumer des joints pour se défaire de sa gêne. Quand il est sorti de mon bureau, il a dit à toutes les autres personnes dans la salle, en fixant le regard de sa copine : On dirait que je viens de me confesser.
Malheureusement, le lundi suivant Jean était arrêté par la police parce qu'il était recherché depuis un certain temps, ils en avait un portrait robot mais lui ne le savait pas. Le problème de Jean, c'était que quand il fumait une couple de joints, il lui fallait toucher aux seins des femmes le soir, quand il fait noir, parce qu'il était trop dégêné. Pas de joints, pas de seins, mais avec quelques joints, trop de seins, à un tel point que Jean s'est retrouvé en prison, et plus tard en psychiatrie, à cause des multiples plaintes faites par plusieurs femmes, qui ont permis aux policier de tracer le portrait robot de Jean.
Parce que j'accompagnais des alcooliques et des fumeurs de joints, et plusieurs autres sortes de drogués, un jour je suis allé voir mon optométriste, que j'avais déjà vu dix fois en 10 ans, à cause des multiples attaques des consommateurs(trices). Je perdais ou je brisais souvent mes lunettes, et eux le lendemain ne s'en souvenaient plus, mais moi je n'ai jamais oublié un seul de ces faits vécus qui sont restés gravés dans ma mémoire à tout jamais. Si Justin Trudeau avait entendu tous ces faits vécus avant de devenir premier ministre, sur le seul sujet du cannabis, il ne l'aurait sûrement pas légalisé, à moins que...
Les moments où c'était moins dangereux, où je pouvais repartir avec mes lunettes en toute sécurité, c'était quand je me déguisais, pour me protéger surtout des vendeurs, car ma mission était d'infiltrer les vieux bâtiments où ils se donnaient rendez-vous, certains pour vendre, et d'autres pour fumer après avoir fait l'achat de leur cannabis.
Aujourd'hui c'est différent, voilà plus de 10 ans que je ne fais plus de travail de rue et j'ai encore la même paire de lunettes. Aujourd'hui Jean n'a plus de conjointe, plus de joint, il demeure dans un groupe de personnes qui ont toutes des problèmes psychiatriques, très variés. Mon travail pour protéger les mineurs sur le Web est moins dangereux physiquement sur le Web, mais plus difficile et compliqué que sur le terrain.
Jeu 24 Fév - 10:20