Michel partage à partir de quelques faits vécus : Moi, je me dis tant mieux pour l'inscription des 2000 personnes qui ont répondu à l'appel, mais attention, oui, moi je le réécris une deuxième fois, attention, ne rêvons pas en couleur ; faire un rêve sous forme de couleur arc-en-ciel durant la nuit, comme c'est beau quand on dort, mais n'allons pas trop vite car ce n'est qu'un rêve qui aura vite sa fin dès le matin.
Pour les 2000, soyons prudents comme des présidents avant de nous en réjouir avec des sourires à pleines dents, car certains vont venir uniquement pour l'argent.
La question qui me semble importante, la voici : Les 2000 personnes qui ont répondu à l'appel du premier ministre François Legault, ont-elles répondu parce qu'elles ont vraiment le profil pour cette profession, ou juste pour les 26$ l’heure, surtout que dans le privé, les employés ne gagnent pas 15$ l’heure? Certains vont quitter le travail à 15$ l’heure pour courir vers les 26$ l’heure ; alors le bonheur des uns va faire le malheur des autres. Comment va réagir le gouvernement pour chaque endroit où des travailleurs quitteront leur travail à 15$ l’heure pour aller vers les 26$ l’heure?
Citation importante à retenir de l'Article TVA Nouvelle : «La situation est exceptionnelle avec la pandémie, et le gouvernement veut le plus de monde possible. Mais l’effet que ça va avoir, c’est que dans le privé, les employés qui ne gagnent pas 15$ l’heure vont aller postuler pour gagner 21$ en formation, puis 26$ l’heure ensuite. Et on leur garantit que s’ils passent la formation de 375 heures, ils vont avoir une job à temps complet», explique Sylvie Nelson. Cette dernière croit que l’initiative du gouvernement Legault va déplacer le problème de main-d’oeuvre. «On est d’accord pour que les préposés gagnent 26$ l’heure, ils le méritent, mais les autres aussi. Ce n’est pas normal dans le privé qu’ils gagnent 13, 14 ou 15$ l’heure. En moyenne, ils gagnent 13,50$ l’heure, même avec la prime de 4$ l’heure, ça fait seulement un salaire horaire de 17$. On va habiller Paul pour déshabiller Pierre», insiste-t-elle.
Michel explique : Si on se guide sur l'expérience tragique que nous a imposée la pandémie et la réaction du gouvernement, c'est comme s'il fallait vivre cette expérience de la pandémie pour donner des salaires plus honorables en augmentant le nombre des personnels qui travaillent dans les institutions de la santé publique, alors moi, ça m'interroge comme jamais.
Ça m'interroge tellement, que je vous présente un fait vécu qui devrait à votre tour vous interroger plus que jamais...
Un jour je suis hospitalisé pour une durée d'une semaine, et comme toujours j'ai l'immense privilège d'établir un dialogue de presque 2 heures avec une infirmière en chef, durant la nuit, car tout est tranquille. Je mets le fait vécu qui est en lien avec mes interrogations sur l'article de TVA Nouvelle, à savoir qui se cache derrière les 70.000 personnes qui vont suivre la formation pour devenir préposées auprès des personnes malades.
Exemple de fait vécu/ question 1
Je pose la question suivante à l'infirmière en chef : Est-ce un privilège pour vous d'avoir le gros titre d'infirmière en ((( Chef )))? Cela doit vous permettre de protéger et défendre les patients, surtout si le patient se retrouve dans une situation où un(e) infirmier(ère) ou un médecin ne respecte pas le code de déontologie médicale ?... Elle me répond : Au contraire, on est loin du privilège comme on est loin de pouvoir faire ce que l'on veut, même si un médecin agissait incorrectement envers un patient ou un membre du personnel. Certains médecins exercent une autorité qui se traduit par de l'autoritarisme. Exemple : Si tu ne fais pas ce que je te dis, si tu ne penses pas comme moi, si tu ne dis pas comme moi, je peux te faire perdre ta job, même pour une infirmière en chef.
Exemple de fait vécu/ question 2
Je lui pose une seconde question : Qu'est-ce que vous trouvez le plus difficile depuis que vous occupez le poste d'infirmière en chef? J'étais loin, très loin de m'attendre à une telle réponse, qui faisait partie de ce que j'avais déjà vu dans les centres hospitaliers, dans des foyers de groupe où certains responsables gardent des personnes ayant un handicap physique ou mental, pour faire de l'argent, pas plus ni moins.
Elle me dit : Ce qui me fait le plus souffrir, c'est à chaque moment où les stagiaires viennent en stage pendant une période de trois mois. Quelques semaines avant la fin de leur stage, ils demandent à me rencontrer pour me dire : Demain, je ne viendrai plus, parce que je ne pensais pas qu'il y avait autant de marde (de merde) à ramasser, je suis écœuré.
L'infirmière en chef poursuit, les larmes aux yeux, en me disant : Quand j'entends les stagiaires parler ainsi, je me demande quelles ont été les réactions des patients qu'ils ont eu à leur charge pendant leur stage de trois mois. Je me dis intérieurement : Je n'aimerais pas du tout être à la place de ces patients qui ont sûrement dû subir des regards froids et dédaigneux. Elle me dit : Vous savez, le monde a trop changé, autrefois le travail que l'on fait aujourd'hui, il fallait en avoir la vocation, alors qu'aujourd'hui la profession est devenue une simple job, rien moins que cela.
Michel explique : Il y a sûrement de très bonnes personnes sur les 70.000 qui ont répondu à cette demande, mais combien, parmi les 2.000, ont répondu seulement pour les 26$ de l’heure, alors que nous sommes très conscients que l'institution de la santé publique a besoin de faire renaître la profession dans la job? Surtout que même avant la pandémie, il y avait déjà trop de médecins qui mettaient l'accent sur la quantité des patients au lieu de mettre la priorité sur la qualité des soins à accorder à chaque patient, quels que soient sa maladie, son âge ou sa race.
Remarque importante concernant le salaire de l'année 2019, si l'on compare avec les 26$ de l'heure que va donner le gouvernement aux 10.000 préposés de 2020. J'aime beaucoup le lien que l'on fait entre le salaire des préposés et celui d'un caissier à la SAQ, et le col bleu de Montréal qui obtient 27$/heure. Si l'on compare avec le travail des préposés, ça veut presque dire que plus un travail est facile plus c'est payant. Selon moi, cette nouveauté provoquée par la pandémie du coronavirus, va susciter une crainte et une déstabilisation parmi les employés qui gagnent en moyenne 13,50$ au privé, où le système de santé est en train de nous dire que ça prend un virus pour augmenter le salaire des préposés, tandis que pour les médecins, le virus nous fait découvrir qu'ils sont payés de 10 à 15 fois plus par jour, alors qu'ils accomplissent le même travail que les préposés durant la pandémie.
Un préposé du secteur privé gagne en moyenne 14$/heure tandis que celui du secteur public touche 20$/heure. Pendant ce temps, un caissier à la SAQ est payé 19$/heure et un col bleu de Montréal obtient 27$/heure.
Dans un autre Article du Journal du Québec, il est écrit ceci : "Les 1.300 médecins spécialistes qui ont déjà répondu à l’appel de François Legault pour prêter main-forte en CHSLD gagneront jusqu’à 250$ par jour, soit 10 à 15 fois plus que le salaire d’un préposé qui effectue des tâches semblables à celles qui lui seront demandées." Cette approche est une preuve flagrante du manque de discernement du gouvernement car les médecins font le même travail que les préposés, et ils reçoivent de 10 à 15 fois plus que le salaire d’un préposé. C'est vrai que la pandémie du coronavirus a été une grande épreuve mondiale, mais d'un autre côté le coronavirus nous a fait découvrir qu'il y avait déjà un virus mondial présent au sein de la gouvernance et de l'institution de la santé publique, dans presque tous les pays. Selon moi, la prochaine étape sera pire que la première, celle-ci n'est qu'un avertissement.
Michel explique : Le cancer de la bureaucratie n'est pas juste présent dans l'institution de la santé publique, mais il est présent au sein de la gouvernance de nos dirigeants. Les responsables du gouvernement comme ceux de l'institution de la santé publique, devraient lire et relire les règles du code de déontologie médicale pour éviter de remplacer celui-ci par le code de leur idéologie personnelle qui déstabilise le personnel soignant, à un tel point qu'il y a un immense danger que les jeunes ne veuillent plus s'engager pour remplacer les membres du personnel soignant qui quitteront pour leur retraite.
Ven 24 Juin - 9:17