coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13252 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Jésus, dans le temple de Jérusalem, met en évidence deux figures opposées: le scribe et la veuve. Mais pourquoi sont-ils opposés? Mer 13 Avr - 22:42 | |
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Chers frères et sœurs, bonjour ! L’épisode évangélique du jour (Mc 12, 38-44) conclut la série d’enseignements donnés par Jésus dans le temple de Jérusalem et met en évidence deux figures opposées: le scribe et la veuve. Mais pourquoi sont-ils opposés? Le scribe représente les personnes importantes, riches, influentes; l’autre, la veuve, représente les derniers, les pauvres, les faibles. En réalité, le jugement résolu de Jésus à l’égard des scribes ne concerne pas toute la catégorie, mais se réfère à ceux qui, parmi eux, étalent leur position sociale, se vantent du titre de «rabbi», c’est-à-dire maître, qui aiment être vénérés et occuper les premières places (v. 38-39). Le pire est que leur ostentation est surtout de nature religieuse, parce que — dit Jésus — ils «affectent de faire de longues prières» (v. 40) et se servent de Dieu pour s’accréditer comme les défenseurs de sa loi. Et cette attitude de supériorité et de vanité les conduit au mépris pour ceux qui comptent peu ou se trouvent dans une situation économique difficile, comme c’est le cas des veuves.
Jésus démasque ce mécanisme pervers: il dénonce l’oppression des faibles faite de manière instrumentale sur la base de motivations religieuses, en disant clairement que Dieu est du côté des derniers. Et pour bien graver cette leçon dans l’esprit des disciples, il leur offre un exemple vivant: une pauvre veuve, dont la position sociale était insignifiante parce qu’elle était privée d’un mari qui pouvait défendre ses droits, et qu’elle devenait donc la proie facile de quelques créditeurs sans scrupules, parce que ces créditeurs poursuivaient les faibles pour qu’ils payent. Cette femme, qui va déposer seulement deux petites pièces dans le trésor du temple, tout ce qui lui restait, et qui fait son offrande en cherchant à passer inaperçue, presque honteuse. Mais, précisément dans cette humilité, elle accomplit un acte chargé d’une grande signification religieuse et spirituelle. Ce geste plein de sacrifice n’échappe pas au regard de Jésus, qui dans celui-ci voit en revanche briller le don total de soi auquel il veut éduquer les disciples.
L’enseignement que nous offre Jésus aujourd’hui nous aide à retrouver ce qui est essentiel dans notre vie et favorise une relation concrète et quotidienne avec Dieu. Frères et sœurs, les balances du Seigneur sont différentes des nôtres. Il pèse différemment les personnes et leurs gestes: Dieu ne mesure pas la quantité mais la qualité, il scrute le cœur, il regarde la pureté des intentions. Cela signifie que notre «don» à Dieu dans la prière et aux autres dans la charité devrait toujours fuir le ritualisme et le formalisme, tout comme la logique du calcul, et qu’il doit être une expression de gratuité, comme Jésus l’a fait avec nous: il nous a sauvés gratuitement; il ne nous a pas fait payer la rédemption. Il nous a sauvés gratuitement. Et nous-mêmes devons faire les choses comme expression de gratuité. Voilà pourquoi Jésus indique cette veuve pauvre et généreuse comme modèle de vie chrétienne à imiter. Nous ne connaissons pas son nom, mais nous connaissons son cœur — nous la trouverons au Ciel et nous irons la saluer, certainement —; et c’est ce qui compte devant Dieu. Quand nous sommes tentés par le désir d’apparaître et de comptabiliser nos gestes d’altruisme, quand nous sommes trop intéressés par le regard des autres et — permettez-moi l’expression — quand nous faisons les «paons», pensons à cette femme. Cela nous fera du bien: cela nous aidera à nous dépouiller du superflu pour aller vers ce qui compte vraiment, et rester humble.
Que la Vierge Marie, femme pauvre qui s’est totalement donnée à Dieu, nous soutienne dans l’intention de donner au Seigneur et à nos frères non pas quelque chose de nous, mais nous-mêmes, dans une offrande humble et généreuse.
Et demandons à la Vierge Marie de prier avec nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères.
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