coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13281 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: 42/Homélie-mots avec le mot pharisiens pape François Dim 7 Aoû - 12:14 | |
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Jésus était dans le temple, la fête de la Dédicace était proche (Jn 10, 22-30). Les juifs aussi, en ce temps, «firent cercle autour de lui et lui dirent : “Jusqu'à quand vas-tu nous faire languir? Si tu es le Christ, dis-le nous clairement”» (v. 24). Ces personnes perdaient la patience, mais avec douceur «Jésus leur répondit: “Je vous l'ai dit, mais vous ne croyez pas”» (v. 25). Ils continuaient à dire: “Mais c'est toi? C'est toi?” – “Oui, je l'ai dit, mais vous ne croyez pas!”. «Mais vous ne croyez pas, parce que vous n'êtes pas de mes brebis» (v. 26). Et cela suscite peut-être un doute en nous: je crois et je fais partie des brebis de Jésus ; mais si Jésus nous disait: “Vous ne pouvez pas croire parce que vous n'en faites pas partie”, serait-ce parce qu'il y a une foi préalable à la rencontre avec Jésus? Quel est ce faire partie de la foi de Jésus? Qu'est-ce qui m'arrête devant la porte qu'est Jésus?
Il y a des attitudes préalables à la confession de Jésus. Pour nous aussi, qui sommes dans le troupeau de Jésus. Elles sont comme des “antipathies préalables”, qui ne nous laissent pas avancer dans la connaissance du Seigneur. La première de toutes sont les richesses. Beaucoup d'entre nous, qui sommes entrés par la porte du Seigneur, nous nous arrêtons ensuite et n'allons pas plus loin parce que nous sommes emprisonnés par les richesses. Le Seigneur a été dur avec les richesses, il a été très dur, très dur. Au point de dire qu'il était plus facile qu'un chameau passe par le trou d'une aiguille plutôt qu'un riche aille dans le royaume des cieux (Mt 19,24). Cela est dur. Les richesses sont un empêchement pour avancer. Mais devons-nous tomber dans le paupérisme? Non. Mais ne pas être esclaves des richesses, ne pas vivre pour les richesses, parce que les richesses sont un maître, elles sont le maître de ce monde et nous ne pouvons pas servir deux maîtres (Lc 16,13). Et les richesses nous arrêtent.
Une autre chose empêche d'aller de l'avant dans la connaissance de Jésus, dans l'appartenance de Jésus, c'est la rigidité: la rigidité de cœur. Egalement la rigidité dans l'interprétation de la Loi. Jésus réprimande les pharisiens, les docteurs de la Loi pour cette rigidité (Mt 23,1-36). Qui n'est pas de la fidélité: la fidélité est toujours un don à Dieu; la rigidité est une sécurité pour moi-même. Je me souviens d'une fois, lorsque je suis entré dans la paroisse et qu'une femme – une brave femme – s'est approchée de moi et a dit: “Père, un conseil…” – “Dites-moi” – “La semaine dernière, samedi, pas hier, samedi dernier, nous sommes allés en famille à un mariage: il y avait la Messe. C'était samedi après-midi et nous avons pensé qu'avec cette Messe nous avions accompli le précepte dominical. Mais ensuite, en revenant à la maison, j'ai pensé que les lectures de cette Messe n'étaient pas celles du dimanche. Et je me suis ainsi aperçue que je suis en état de péché mortel, parce que dimanche je ne suis pas allée à la Messe, mais j'y suis allée samedi, mais c'était une Messe qui n'était pas vraie, parce que les lectures n'étaient pas vraies”. Cette rigidité… Et cette femme appartenait à un mouvement ecclésial. Rigidité. Cela nous éloigne de la sagesse de Jésus, de la beauté de Jésus; cela t'enlève la liberté. Et de nombreux pasteurs font croître cette rigidité dans les âmes des fidèles ; et cette rigidité ne nous fait pas entrer par la porte de Jésus (cf. Jn 10, 7). En quelque sorte, adit le pape, « il est plus important d'observer la loi comme elle est écrite ou comme je l'interprète, plutôt que d'avoir la liberté d'aller de l'avant en suivant Jésus ». Il y a autre chose qui ne nous laisse pas avancer dans la connaissance de Jésus, c'est l’acédie. Cette lassitude… Pensons à cet homme de la piscine: 38 ans là-bas (Jn 5,1-9). L’acédie. Elle nous ôte la volonté d'avancer et tout est “oui, mais... non, maintenant non, non, mais...”, qui te conduit à la tiédeur et te rend tiède. L’acédie est quelque chose qui nous empêche d'avancer.
Une autre chose qui et assez laide est l'attitude cléricaliste. Le cléricalisme se met à la place de Jésus. Il dit: “Non, cela doit être ainsi, ainsi, ainsi...” – “Mais, le Maître…” – “Laisse tomber le Maître : c'est ainsi, ainsi, ainsi, et si tu ne fais pas ainsi, ainsi, ainsi, tu ne peux pas entrer”. Un cléricalisme qui enlève la liberté de la foi des croyants. C'est une vilaine maladie dans l'Eglise: l’attitude cléricaliste. Ensuite, une autre chose qui nous empêche d'aller de l'avant, d'entrer pour connaître Jésus et confesser Jésus, est l'esprit mondain. Quand l'observance de la foi, la pratique de la foi finit en mondanité. Et tout est mondain. Pensons à la célébration de certains sacrements dans diverses paroisses: que de mondanité y a-t-il là! Et on ne comprend pas bien la grâce de la présence de Jésus.
Ce sont les choses qui nous empêchent de faire partie des brebis de Jésus. Nous sommes des “brebis” [à la sequela] de toutes ces choses: des richesses, de l'acédie, de la rigidité, de la mondanité, du cléricalisme, de modalités, d'idéologies, de formes de vie. La liberté manque. Et on ne peut pas suivre Jésus sans liberté. “Mais parfois la liberté va au-delà et l'on dérape” Oui, c'est vrai. C'est vrai. Nous pouvons déraper en allant en liberté. Mais il est pire de déraper avant d'aller, avec ces choses qui empêchent de commencer à aller. Que le Seigneur nous éclaire pour voir si, en nous, il y a la liberté de passer par la porte qui est Jésus et d'aller au-delà de Jésus pour devenir troupeau, pour devenir brebis de son troupeau.
Et demandons à la Vierge Marie de prier avec nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères.
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