coeurtendre Admin
Nombre de messages : 13248 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Sujet /30/Mariage/L'Amour dans la famille/L’adoption est une voie pour réaliser la maternité et la paternité d’une manière très généreuse. . . / Dim 15 Jan - 21:02 | |
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Sujet /30/Mariage/L'Amour dans la famille/ L’adoption est une voie pour réaliser la maternité et la paternité d’une manière très généreuse. . . /
Fécondité plus grande
178. De nombreux couples ne peuvent pas avoir d’enfants. Nous savons combien de souffrance cela comporte. D’autre part, nous sommes également conscients que « le mariage […] n’est pas institué en vue de la seule procréation. […]. C’est pourquoi, même si, contrairement au vœu souvent très vif des époux, il n’y a pas d’enfant, le mariage, comme communauté et communion de toute la vie, demeure, et il garde sa valeur et son indissolubilité ». En outre « la maternité n’est pas une réalité exclusivement biologique, mais elle s’exprime de diverses manières ».
179. L’adoption est une voie pour réaliser la maternité et la paternité d’une manière très généreuse, et je voudrais encourager ceux qui ne peuvent avoir d’enfants à faire preuve de générosité et à ouvrir leur amour matrimonial en vue de recevoir ceux qui sont privés d’un milieu familial approprié. Ils ne regretteront jamais d’avoir été généreux. Adopter est l’acte d’amour consistant à faire cadeau d’une famille à qui n’en a pas. Il est important d’insister pour que la législation puisse faciliter les procédures d’adoption, surtout dans les cas d’enfants non désirés, en vue de prévenir l’avortement ou l’abandon. Ceux qui assument le défi d’adopter et qui accueillent une personne de manière inconditionnelle et gratuite deviennent des médiations de cet amour de Dieu qui dit : « Même si les femmes oubliaient [les fils de leurs entrailles], moi, je ne t'oublierai pas » (Isaïe 49, 15).
180. « Le choix de l’adoption et du placement exprime une fécondité particulière de l’expérience conjugale, au-delà des cas où elle est douloureusement marquée par la stérilité. […]. Face aux situations où l’enfant est voulu à tout prix, comme un droit à une réalisation personnelle, l’adoption et le placement correctement compris manifestent un aspect important du caractère parental et du caractère filial, dans la mesure où ils aident à reconnaître que les enfants, naturels ou adoptifs ou confiés, sont des êtres autres que soi et qu’il faut les accueillir, les aimer, en prendre soin et pas seulement les mettre au monde. L’intérêt supérieur de l’enfant devrait toujours inspirer les décisions sur l’adoption et le placement ». D’autre part, « le trafic d’enfants entre pays et continents doit être empêché par des interventions législatives opportunes et par des contrôles des États ».
181. Il convient aussi de rappeler que la procréation ou l’adoption ne sont pas les seules manières de vivre la fécondité de l’amour. Même la famille qui a de nombreux enfants est appelée à laisser ses empreintes dans la société où elle est insérée, afin de développer d’autres formes de fécondité qui sont comme la prolongation de l’amour qui l’anime. Les familles chrétiennes ne doivent pas oublier que « la foi ne nous retire pas du monde, mais elle nous y insère davantage […]. Chacun de nous, en effet, joue un rôle spécial dans la préparation de la venue du Royaume de Dieu ». La famille ne doit pas se considérer comme un enclos appelé à se protéger de la société. Elle ne reste pas à attendre, mais sort d’elle-même dans une recherche solidaire. Ainsi, elle devient un lien d’intégration de la personne à la société et un trait d’union entre ce qui est public et ce qui est privé. Les couples ont besoin d’avoir une vision claire et une conscience convaincue de leurs devoirs sociaux. Lorsque c’est le cas, l’affection qui les unit ne diminue pas, mais en est illuminée, comme l’expriment ces vers :
“Tes mains sont ma caresse mes accords quotidiens je t’aime parce que tes mains travaillent pour la justice. Si je t’aime c’est parce tu es mon amour mon complice et tout et dans la rue, bras dessus bras dessous nous sommes bien plus que deux”.
182. Aucune famille ne peut être féconde si elle se conçoit comme trop différente ou ‘‘séparée’’. Pour éviter ce risque, souvenons-nous que la famille de Jésus, pleine de grâce et de sagesse, n’était pas vue comme une famille ‘‘bizarre’’, comme un foyer étrange et éloigné du peuple. C’est pour cela même que les gens avaient du mal à reconnaître la sagesse de Jésus et ils disaient : « D'où cela lui vient-il ? […] Celui-là n'est-il pas le charpentier, le fils de Marie » (Marc 6, 2-3). « Celui-là n’est-il pas le fils du charpentier ? » (Matthieu 13, 55). Cela confirme que c’était une famille simple, proche de tous, normalement intégrée aux gens. Jésus n’a pas grandi non plus dans une relation fermée et absorbante avec Marie et Joseph, mais il se déplaçait volontiers dans la famille élargie incluant parents et amis. Cela explique que, retournant de Jérusalem, ses parents aient accepté que l’enfant de douze ans se perde dans la caravane un jour entier, écoutant les récits et partageant les préoccupations de tout le monde : « Le croyant dans la caravane, ils firent une journée de chemin » (Luc 2, 44). Toutefois, il arrive parfois que certaines familles chrétiennes, par leur langage, par leur manière de dire les choses, par leur attitude, par la répétition constante de deux ou trois thèmes, soient vues comme lointaines, comme séparées de la société, et que même leurs proches se sentent méprisés ou jugés par elles.
183. Un mariage qui expérimente la force de l’amour sait que cet amour est appelé à guérir les blessures des personnes abandonnées, à instaurer la culture de la rencontre, à lutter pour la justice. Dieu a confié à la famille le projet de rendre le monde ‘‘domestique’’, pour que tous puissent sentir chaque homme comme frère : « Un regard attentif à la vie quotidienne des hommes et des femmes d’aujourd’hui montre immédiatement le besoin qui existe partout d’une bonne dose d’esprit familial […]. Non seulement l’organisation de la vie commune se heurte toujours plus à une bureaucratie totalement étrangère aux liens humains fondamentaux, mais les comportements sociaux et politiques révèlent même souvent des signes de dégradation ». En revanche, les familles ouvertes et solidaires accordent une place aux pauvres, sont capables de nouer amitié avec ceux qui connaissent une situation pire que la leur. Si réellement l’Évangile est important pour elles, elles ne peuvent oublier ce que dit Jésus : « Ce que vous avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait » (Matthieu 25, 40). En définitive, elles vivent ce qu’avec tant d’éloquence l’Évangile nous demande dans ce texte : « Lorsque tu donnes un déjeuner ou un dîner, ne convie ni tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins, de peur qu'eux aussi ne t'invitent à leur tour et qu'on ne te rende la pareille. Mais lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des boiteux, des aveugles ; heureux seras-tu alors » (Luc 14, 12-14) ! Heureux seras-tu ! Voilà le secret d’une famille heureuse.
184. Par le témoignage, et aussi par la parole, les familles parlent de Jésus aux autres, transmettent la foi, éveillent le désir de Dieu et montrent la beauté de l’Évangile ainsi que le style de vie qu’il nous propose. Ainsi, les couples chrétiens peignent le gris de l’espace public, le remplissant de la couleur de la fraternité, de la sensibilité sociale, de la défense de ceux qui sont fragiles, de la foi lumineuse, de l’espérance active. Leur fécondité s’élargit et se traduit par mille manières de rendre présent l’amour de Dieu dans la société.
Et demandons à la Vierge Marie de prier avec nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères. | |
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