coeurtendre Admin
Nombre de messages : 12672 Age : 67 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
| Sujet: Première retraite spirituelle quidé par le Pape à l'occasion du jubilé des prêtres/1/J’ai choisi le thème de la miséricorde/ Jeu 15 Juin - 0:12 | |
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Bonjour chers prêtres ! Nous commençons cette journée de retraite spirituelle. Je crois que cela nous fera du bien de prier les uns pour les autres, en communion. Une retraite, mais en communion, tous. J’ai choisi le thème de la miséricorde. D’abord une petite introduction, pour toute la retraite. La miséricorde, sous sa forme la plus féminine, est l’amour maternel viscéral, qui s’émeut face à la fragilité de son nouveau-né et l’embrasse en suppléant à tout ce qui lui manque pour qu’il puisse vivre et grandir (rahamim) ; et sous sa forme authentiquement masculine, elle est la ferme fidélité du Père qui soutient toujours, pardonne et remet ses enfants sur le chemin. La miséricorde est aussi bien le fruit d’une ‘‘alliance’’ – voilà pourquoi on dit que Dieu se souvient de sa (de son pacte de) miséricorde (hesed) – qu’un ‘‘acte’’ gratuit de bienveillance et de bonté qui jaillit de notre plus profonde psychologie et se traduit par une œuvre extérieure (eleos, qui devient aumône). Ce caractère inclusif fait qu’il est toujours à la portée de tous de ‘‘faire miséricorde’’, de compatir avec celui qui souffre, de s’émouvoir face à celui qui est dans le besoin, de s’indigner, de se laisser toucher jusqu’aux entrailles face à une injustice patente et de se mettre immédiatement à faire quelque chose de concret, avec respect et tendresse, pour remédier à la situation. Et, en partant de ce sentiment viscéral, il est à la portée de tout le monde de regarder Dieu à partir de la perspective de ce premier et dernier attribut, avec lequel Jésus a voulu nous le révéler : le nom de Dieu est Miséricorde.
Lorsque nous méditons sur la miséricorde, il se passe quelque chose de spécial. La dynamique des exercices spirituels se renforce de l’intérieur. La miséricorde fait voir que les voies objectives de la mystique classique - purgative, illuminative et unitive – ne sont jamais des étapes successives, que l’on peut laisser derrière soi. Nous avons toujours besoin d’une nouvelle conversion, de plus de contemplation et d’un amour renouvelé. Ces trois phases s’entrecroisent et reviennent. Rien n’unit davantage à Dieu qu’un acte de miséricorde – et ce n’est pas une exagération : rien n’unit davantage à Dieu qu’un acte de miséricorde - qu’il s’agisse de la miséricorde avec laquelle le Seigneur nous pardonne nos péchés, ou qu’il s’agisse de la grâce qu’il nous accorde pour pratiquer les œuvres de miséricorde en son nom. Rien n’éclaire plus la foi que d’expier nos péchés et il n’y a rien de plus clair que Matthieu 25 et ce « Heureux les miséricordieux, car ils obtiendront miséricorde » (Mt 5, 7), pour comprendre quelle est la volonté de Dieu, la mission pour laquelle il nous envoie. On peut appliquer à la miséricorde cet enseignement de Jésus : « De la mesure dont vous mesurez, on vous mesurera » (Mt 7, 2). Permettez-moi, mais je pense ici à ces confesseurs impatients , qui « malmènent », les pénitents, qui les réprimandent. Mais c’est ainsi que Dieu les traitera ! Au moins pour cela, ne faites pas ces choses. La miséricorde nous permet de passer du fait de nous sentir objet de miséricorde au désir de faire miséricorde. Le sentiment de honte pour les péchés personnels et le sentiment de la dignité à laquelle le Seigneur nous élève peuvent cohabiter, dans une saine tension. Nous pouvons passer, sans préliminaires, de l’éloignement à la fête, comme dans la parabole de l’enfant prodigue, et utiliser notre propre péché comme réceptacle de la miséricorde. Je le répète, c’est la clé de la première méditation : utiliser notre propre péché comme réceptacle de la miséricorde. La miséricorde nous pousse à passer de ce qui est personnel à ce qui est communautaire. Lorsque nous agissons avec miséricorde, comme lors des miracles de la multiplication des pains, qui naissent de la compassion de Jésus pour son peuple et pour les étrangers, les pains se multiplient au fur et à mesure qu’ils sont partagés.
Et demandons à la Vierge Marie de prier avec nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères.
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