coeurtendre Admin

Nombre de messages : 12071 Age : 66 Localisation : Trois-Rivières Réputation : 1 Date d'inscription : 16/02/2007
 | Sujet: Première retraite spirituelle guidée par le Pape à l'occasion du jubilé des prêtres/3/Première méditation : De l’éloignement à la fête/ Jeu 15 Juin - 1:39 | |
|
Première méditation : De l’éloignement à la fête

Et maintenant passons à la première méditation. J’ai mis comme titre “De l’éloignement à la fête”. Si la miséricorde de l’Évangile est, comme nous l’avons dit, un excès de la part de Dieu, un débordement inédit, la première chose à faire, c’est de regarder où le monde d’aujourd’hui et chaque personne ont le plus besoin d’un tel excès d’amour. Avant tout, il faut nous demander quel est le réceptacle d’une telle miséricorde ; quel est le terrain désert et sec pour un tel débordement d’eau vive ; quelles sont les blessures pour cette huile balsamique ; quels orphelins ont besoin de cette prodigalité en tendresse et en sollicitude ; quel est l’éloignement par rapport à une si grande soif d’accolade et de rencontre…. La parabole que je vous propose pour cette méditation est celle du Père miséricordieux (Lc 15, 11-31). Nous sommes dans le domaine du mystère du Père. Et il me vient à l’esprit de commencer par ce moment où le fils prodigue se trouve dans la porcherie, dans cet enfer de l’égoïsme, ce fils qui a fait tout ce qu’il voulait et qui, au lieu d’être libre, se retrouve asservi. Il regarde les porcs qui mangent les gousses…, il en a envie et il est gagné par la nostalgie. Nostalgie : mot-clé. La nostalgie du pain fraîchement sorti du four que les employés de sa maison, la maison de son père, mangent au petit déjeuner. La nostalgie est un sentiment puissant. Il a rapport avec la miséricorde, parce qu’il élargit notre âme. Il nous amène à nous rappeler le bien primordial – la patrie d’où vous venons – et nous éveille à l’espérance d’y retourner. Le nostos algos. Dans ce large horizon de la nostalgie, ce jeune – dit l’Évangile – est entré en lui-même et s’est senti misérable. Et chacun de nous peut chercher ou se laisser porter à ce point où il se sent plus misérable. Chacun de nous a son secret de misère au-dedans… Il faut demander la grâce de le trouver. Sans nous arrêter maintenant à décrire la misère de son état, passons à cet autre moment où, après que son Père l’a embrassé et lui a donné un baiser avec effusion, il se trouve sale mais vêtu pour la fête. Parce que le Père ne lui dit pas : « Va ! fais la douche et reviens ». Non. Sale et vêtu pour la fête. Il a au doigt l’anneau, signe de son égalité avec son père. Il a des sandales neuves aux pieds. Il est au centre de la fête, parmi les gens. Quelque chose comme quand, si jamais cela nous est arrivé, nous nous sommes confessés avant la messe et là, tout d’un coup, nous nous retrouvons ‘‘revêtus’’ et au milieu d’une cérémonie. C’est un état de honteuse dignité.
 
 Et demandons à la Vierge Marie de prier avec nous et pour nous le Père céleste, afin qu’il répande sur tous les croyants l’Esprit Saint, feu divin qui réchauffe les cœurs et nous aide à être solidaires avec les joies et les souffrances de nos frères.
| |
|