Stan Rougier a écrit : On me pose sans cesse la question ; "Pourquoi les jeunes n'ont pas le goût de la messe?" Votre avis?
Michel partage : Je crois en toute sincérité qu'il y a plusieurs possibilités de répondre à votre question, mais je ne pense pas non plus que ce soit juste une question de goût mais beaucoup plus une question de rencontre avec Dieu. Je veux dire permettre aux jeunes de rencontrer le Regard de Dieu en croisant notre regard, surtout si notre regard a vécu l'expérience de la vie contemplative devant Jésus Eucharistie qui nous permet de passer de la (''contemplation'') à la (''contempl-Action''). Plusieurs jeunes vont à la rencontre du merveilleux que leur propose notre société matérialiste, alors spirituellement il faudrait leur présenter les extras du merveilleux des richesses de notre vie intérieure qui se trouvent au-dedans de nous.
Je pourrais écrire qu'il faudrait leur présenter Dieu qui est Présent dans notre coeur de croyants(es), le même Dieu présenté par Jésus-Christ à ses disciples. En quelques mots simples, il faudrait leur présenter la vraie copie de la Personne de Jésus-Christ et non la copie d'une copie de l'autre copie. Je pourrais écrire encore plus simplement,
leur présenter la vraie copie de Jésus-Christ, celle de chaque rencontre de notre aujourd'hui.
Cette copie du Christ on ne peut l'obtenir avec un simple clic magique sur la vie des autres et encore moins sur notre propre vie, un peu comme les clics trop faciles sur le "j'aime" de Facebook sans dire sérieusement pourquoi je clique sur le j'aime et le partage de Facebook. Selon moi il faudrait revenir au vrai témoignage de notre rencontre avec Le Jésus-Christ de l'Évangile. L'enfant n'apprend pas à marcher seulement en voyant les autres en marche. Normalement les bons parents se font petits et proches de leur enfant pour lui apprendre à découvrir le goût et le plaisir de marcher.
Pour obtenir une vraie réponse spirituelle à votre question, il faudrait que nous suivions l'exemple des bons parents qui apprennent à leur enfant à les imiter, pour lui apprendre à marcher en le nourrissant de leur amour tout en se faisant petits avec leur enfant. Mais soyons prudents, car l'enfant avant de prendre du plaisir à marcher, a déjà en lui un plaisir indescriptible, celui d'une communion intime et affective entre son regard et celui de sa maman qui éprouve une joie profonde à plonger son regard de maman dans le regard merveilleux de son enfant.
Cette joie merveilleuse du don de la vie est un mystère qui ne s'explique pas avec des mots, il faut le vivre dans un coeur à coeur avec son enfant dans l'ivresse de l'amour C'est Dieu qui exprime la beauté comme la grandeur du regard de chaque enfant, non pas pour mieux comprendre le mystère de chaque vie en elle-même, mais surtout pour rendre la communion des deux regards plus profonde afin d'entrer dans le monde de l'émerveillement que procure cette joie mystérieuse mais combien merveilleuse.
C'est comme si la joie de la rencontre des deux regards entre la mère et l'enfant devenait la solution pour que l'enfant fasse des efforts, pour se mettre debout et marcher vers elle, sans trop connaître la vraie raison qui le motive à marcher avec un sourire au rendez-vous de chaque effort, ce qui lui permettra de marcher sur le chemin des grandes merveilles de la vie.
Quand la joie de l'un rencontre la joie de l'autre, cela crée des miracles dont il ne nous est pas toujours possible de comprendre la valeur ni la richesse, mais l'important n'est pas de tout comprendre mais d'être sur le chemin du vrai bonheur en attente d'un plus grand bonheur.
Quand il y a de la joie dans les deux coeurs, c'est comme si la joie était l'élément déclencheur qui motivait l'enfant à se mettre debout, sans qu'il soit trop conscient qu'il lui faudra faire un effort pour se rapprocher de sa maman qui s'en éloigne volontairement pour lui apprendre à se mettre debout. C'est comme si l'amour et la joie lui faisaient oublier les efforts qu'il aura à faire pour apprendre à marcher sur un chemin où la joie et le rire de l'enfant débordent de partout.
Les enfants de la joie apprennent plus vite à marcher, en comparaison avec ceux qui vivent dans un environnement de tristesse où ils deviennent trop vite les témoins d'un trop grand malheur qui paralyse leur joie de vivre par manque de vraie liberté. La crainte et la peur prennent la place de l'amour et paralysent les mouvements de liberté, elles étouffent la joie en l’empêchant de naître dans la vie de l'enfant.
Alors je peux paraître m'éloigner de votre question mais je ne crois pas qu'il en soit ainsi, car pour moi le goût de marcher pour aller à la messe, ça commence par la communion des regards de ceux que l'on croise sur la route de notre vie, à commencer par celui de nos parents.
Je crois que le regard de l'enfant est ce qu'il y a de plus précieux, pour ne pas écrire de plus merveilleux, pour découvrir et transmettre l'Amour de Dieu. Nous devons en regardant l'enfant vivre, réapprendre à regarder comme lui pour réapprendre à communiquer avec tous les enfants du monde. Cette initiation à plonger au coeur de l'amour en passant par le regard nous permettrait d'entrer dans le monde de l'émerveillement comme le font si bien les enfants, surtout ceux qui ont la chance de grandir dans un milieu de vie qui correspond au bien-être de l'enfant tout en respectant sa fragilité et son innocence.
Il ne nous sera jamais possible par nous-mêmes de donner le goût de la messe à nos jeunes s'ils ne voient pas dans notre regard de disciples le feu de l'Amour Divin. C'est Dieu qui enflamme notre coeur quand notre coeur devient le reposoir de Dieu, si nous prenons la bonne résolution de monter sur la montagne à l'exemple de Moïse, pour nous reposer tout près de Lui, Lui tout près de nous.
Monter joyeusement sur la montagne c'est donner libre accès à Dieu d’abreuver notre coeur assoiffé d'amour. Son désir est de nous communiquer son Amour qui nous transmet Sa Compassion quand nous avons en nous la passion de Sa Compassion. Je termine en écrivant qu'il faudrait restaurer notre regard en le plongeant dans le profond regard de Dieu pour devenir le regard brûlant de la Compassion de Dieu.
Quand il y a un vide trop profond de l’absence de Dieu en nous, notre goût est aussi absent que notre vide est grand, alors cela devient impossible de vouloir transmettre aux jeunes un goût qui n'existe pas en nous. Le grand danger c'est de vouloir transmettre chez les jeunes la joie d'aller à la messe quand nous-mêmes nous y allons par habitude : Et nous voudrions transmettre aux jeunes ce qui n'existe pas au-dedans de nous!
J'aurais beaucoup à écrire sur le sujet de cette question, mais s'il y a d'autres questions je répondrai avec joie et surtout avec une passion dans le coeur.