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| Outil/aumône, ses mérites, sa récompense/ | |
| Auteur | Message |
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doucecolombe
Nombre de messages : 25808 Age : 67 Réputation : 13 Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Outil/aumône, ses mérites, sa récompense/ Sam 23 Nov 2019 - 22:07 | |
| Pour traiter avec quelque compréhension du sujet de l'aumône, il importe de l'envisager à la fois au double point de vue naturel et surnaturel. Nous en envisagerons les fondements, la récompense et la façon de la faire. 1 /Fondement de l'aumône, point de vue naturel. Naturellement, nous ne sommes point portés à faire l'aumône ; nous ne la faisons que lorsque nous y sommes forcés par les circonstances : respect humain, vaine gloire, intérêt personnel, etc. Chez tous, c'est le chacun-pour-soi. J'ai travaillé, j'ai gagné mon argent, j'ai droit de le garder, je le garde pour moi. Que les autres en fassent autant ; que chacun se débrouille, à plus forte raison l'imprudent, le paresseux, le vicieux. N'est-ce pas ce que l'on entend tous les jours et partout? Oui ; et tout cela est humain, mais rien qu'humain, sans mérite après conséquent pour le salut, car le salut ne s'achète qu'au prix du surnaturel. Point de vue surnaturel Pour le bien saisir, il faut envisager l'Aumône à la lumière des quatre grands principes : le surnaturel, la gloire divine, le souverain domaine, la folie de la Croix ou la suprême Sagesse. 1/Le surnaturel - c'est le monde de Dieu ; ce doit être aussi le nôtre depuis notre élévation à l'ordre surnaturel. Sous l'ancienne Loi, Dieu avait déjà donné à son peuple le commandement de l'aumône : Que ton oeil ne soit pas mauvais envers ton frère, de peur que tu sois tenté de ne lui rien donner, et qu'il ne crie à Yahveh contre toi, et que tu ne sois chargé d'un péché. Tu dois lui donner ; et en lui donnant, que ton coeur n'ait point de regret ; car à cause de cela, Yahveh ton Dieu te bénira dans tous tes travaux et dans toutes tes entreprises. il ne manquera jamais de pauvres au milieu du pays ; c'est pourquoi je te donne ce commandement : Tu ouvriras ta main à ton frère, à l'indigent et au pauvre de ton pays. (Deut. 15, 9-11) Par ce commandement, Dieu justifie sa Providence relativement à l'intégralité des conditions humaines. Et certes, Dieu avait le droit de faire à l'homme ce commandement. N'est-Il pas le Maître absolu de tous les biens? Oui (ps 23, 1). A Lui appartient la Terre et tout ce qu'elle renferme. Il peut donc en disposer comme il Lui plaît car Il n'en a pas besoin : "Tu n'as pas besoin d'aucun de nos biens." (Ps 15) Est-ce simplement parce que Dieu a voulu rendre les uns heureux et les autres misérables, qu'il y a des riches et des pauvres sur la terre? Evidemment non : Dieu aime tous les êtres qu'Il a créés : Cette intégralité ne vient pas non plus du mérite ou du démérite personnel ; car bien souvent on naît pauvre ou riche ; et bien souvent aussi, ceux qui sont réduits à l'indigence sont plus agréables par l'innocence de leur vie que ceux qui nagent dans l'opulence. il reste donc que c'est le Seigneur qui a préparé dans l'abondance des riches, une ressource, un secours à l'indigence des pauvres. "A toi s'abandonne le pauvre et tu prends soin de l'orphelin." (Ps 9) Les riches ont été créés pour donner la vie temporelle aux pauvres, tandis que les pauvres ont été créés pour donner la vie éternelle aux riches. La fonction des pauvres est donc incomparablement supérieure à celle des riches. Jésus le dit explicitement : "Faites-vous donc des amis avec l'argent d'iniquité, afin que lorsque vous mourrez, ils vous reçoivent dans les tabernacles éternels. Nous ne pouvons refuser l'aumône aux pauvres, sans encourir la disgrâce de Dieu. Ecoutons la sentence que portera notre Seigneur au dernier Jugement contre les réprouvés : "Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel. J'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger ; j'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné à boire, etc. - Mais quand donc, Seigneur? - Lorsque vous ne l'avez pas fait au moindre des miens! Le seul refus de l'aumône, quand nous aurions pratiqué toutes les autres vertus, sera donc pour nous un juste sujet de réprobation. Le mauvais riche n'a-t-il pas été condamné par ce seul crime, qui n'était peut-être dans aucun de ses actes en particulier, mais il s'étendait à toute sa vie. Cette obligations s'appuie sur le fait que les pauvres sont nos semblables, nos frères en Jésus-Christ, qui nous a tous rachetés au prix de son Sang. Membres du Corps mystique du Christ, qui est l'Eglise, ils sont les membres mêmes de Jésus-Christ, et par conséquent, nos propres membres. De telle sorte que, donner cinq dollars à un pauvre, c'est tout simplement transférer cette somme de notre main droite à notre main gauche. L'Ecriture sainte abonde de textes où il est question de cette vertu de l'aumône. Voici en particulier ceux de l'Ecclésiastique et d'Isaïe : "Ne rejette pas la prière de l'affligé et ne détourne pas ton visage du pauvre. Ne détourne pas tes yeux du pauvre, de crainte de la colère, et ne laisse pas ceux qui t'implorent te maudire en arrière ; car l'imprécation de celui qui le maudit dans l'amertume de son coeur sera exaucé ; il sera exaucé par Celui qui l'a créé. Montre-toi affable à l'assemblée des pauvres, prête sans ennui l'oreille au pauvre, rends-lui ce qui lui est dû, et réponds-lui avec une grande douceur." (Ecclésiastique 9, 4-8 ) | |
| | | doucecolombe
Nombre de messages : 25808 Age : 67 Réputation : 13 Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Outil/aumône, ses mérites, sa récompense/ Sam 23 Nov 2019 - 22:12 | |
| Avez-vous remarqué l'expression "ce qui lui est dû?" De fait, ce dont nous pouvons disposer pour faire l'aumône, ne nous appartient pas (d'ailleurs rien ne nous appartient strictement parlant, tout appartient à Dieu) mais ce qui leur appartient leur est dû. "Les pauvres ont donc droit au superflu des riches. Quand les percepteurs d'impôts (droits du roi) viennent collecter leurs taxes, nous dit saint Jean Chrysostome, est-ce qu'il met un genou en terre pour nous supplier de les payer? Pas du tout! Et si vous dites que c'est trop, ou que vous n'avez pas d'argent, ils menacent de confisquer vos biens et de vous jeter dehors. Aussi vous prenez bien soin d'avoir, pour cette occasion, l'argent requis, et vous vous exécutez à l'instant. Eh bien les pauvres sont les percepteurs des droits de Dieu, et si vous les faites attendre, ils peuvent vous menacer des foudres de Dieu, leur Maître, qui les envoie, et il est dit qu'il les exaucera!"
Les pauvres sont la richesse des riches! En effet, le pauvre est comme une terre ambulante, à ensemencer, que Dieu offre aux riches. En proportion qu'ils y sèmeront, ils récolteront. Comme les cultivateurs sont contents d'avoir plusieurs terres à ensemencer! Que les chrétiens à l'aise soient donc contents d'avoir, eux aussi, beaucoup de pauvres autour d'eux qui les sollicitent. C'est par eux qu'ils auront le centuple en cette vie et le ciel en l'autre.
Saint François-de-Sales écrit (dans sa 35ème lettre) : "Si ce que vous jetez en terre, vous est rendu avec usure, sachez que ce que vous jetez dans le sein de Dieu vous sera infiniment plus fructueux, d'une façon ou d'une autre, c'est-à-dire, Dieu vous en récompensera en ce monde ou en l'autre!"
Saint Jean Chrysostome conclut : "Nous ne devrions donc pas attendre que ceux qui ont besoin, viennent à nous. Ils ne savent pas ce que nous possédons ou ils sont gênés, c'est nous qui devrions courir après eux pour leur donner. C'est ce que fit Abraham : A la vue de l'étranger qui passait, il s'élança à sa rencontre, se prosternant devant lui, s'abaissa jusqu'à terre et lui dit : Seigneur, si j'ai trouvé grâce à vos yeux, ne passez pas ma maison sans vous arrêter" Genèse.8... Que les riches se servent donc de leurs belles voitures pour aller chez les pauvres leur porter leurs offrandes comme à de grands seigneurs, dont ils espèrent partager un jour les somptueuses demeures éternelles! Et si le pauvre refuse? Que le riche se mette à genoux et le prie au nom de Dieu de vouloir bien accepter son aumône, afin qu'il ait une chance d'être un jour avec lui au ciel.
Saint Jean Chrysostome est logique : On devrait aller jusque-là, si l'on a véritablement la foi!
Mais hélas! combien n'agissent pas ainsi : à la vue d'un étranger, d'un pauvre, ils se troublent, froncent les sourcils, ne croyant pas ces gens dignes de leur entretien. Pour s'en débarrasser, ils ordonnent à leur serviteur de leur donner quelques pièces de monnaie, leur disant d'un ton dédaigneux de ne pas revenir trop souvent! Quel mépris!...
L'apôtre saint Jean écrit (1.3-17) : Si quelqu'un possède les biens de ce monde et voyant son frère dans la nécessité, lui ferme ses entrailles, comment l'amour de Dieu demeurera-t-il en lui?... Celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, comment peut-il prétendre aimer Dieu, qu'il ne voit pas?
On lit aux Actes des Apôtres (4,33..!) Il n'y avait aucun pauvre parmi eux (les premiers chrétiens), parce que ceux qui avaient des terres et des maisons, les vendaient et en apportaient le prix, qu'ils déposaient aux pieds des apôtres, et ils en distribuaient ensuite selon que chacun en avait besoin... Les Juifs sont restés généreux envers leurs pauvres ; ils sont en cela du moins, un bel exemple pour nos chrétiens.
La Didaché - Catéchisme des douze apôtres - comportait ce texte : "Si nous venons en partage pour les biens célestes, à plus forte raison pour les biens périssables."
La lettre à Barnabé comporte la même idée : "Soyons en communauté de biens avec le prochain et ne vous attribuez rien en propre. Car si vous partagez les mêmes droits sur les biens célestes et incorruptibles, à plus forte raison sur les biens terrestres et corruptibles."
Le païen Lucien rend ce bon témoignage à la doctrine chrétienne : "C'est quelque chose d'incroyable que l'empressement avec lequel gens de cette religion s'assistent dans leurs besoins. Ils n'épargnent rien en pareil cas. Perigrinus profita bien de leurs largesses, qui lui fournirent de quoi faire de gros revenus. Leur premier législateur leur a mis dans la tête qu'ils sont tous frères."
Voilà un des meilleurs motifs de donner : Nous sommes tous frères en Jésus-Christ. Voilà ce que les parents devraient enseigner de façon continue à leurs enfants. Lorsqu'ils leur donnent des bonbons, par exemple, ils devraient, non seulement les inviter mais les obliger à les partager avec leur petit frère, leur petite soeur, [...] cela pour des motifs surnaturels. Combien, hélas, font le contraire : "Je te les donne, mais garde-les pour toi!" De la sorte, ils leur apprennent à devenir avares, et à le rester toute leur vie.
La Gloire de Dieu/Nous la procurons par l'aumône de deux façons : Nous imitons Dieu, qui donne constamment ; nous nous exerçons à la présence divine dans le pauvre.
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| | | doucecolombe
Nombre de messages : 25808 Age : 67 Réputation : 13 Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Outil/aumône, ses mérites, sa récompense/ Sam 23 Nov 2019 - 22:50 | |
| La caractéristique dominante de Dieu, c'est de se donner : Au sein de la Trinité, le Père s'est donné à son Fils ; le Père et le Fils se sont donnés au Saint-Esprit. A l'intérieur, Dieu a donné son Fils au monde pour nous racheter, prélude du don de son ciel ; et Jésus-christ Lui-même se donne constamment à nous dans son Eucharistie. A l'imitation de leur Auteur, toutes les créatures se donnent : Le soleil donne sa lumière, sa chaleur ; l'atmosphère son souffle léger, ses vents et ses orages ; la terre, ses fruits ; la mer, ses poissons ; les brebis leur toison et leur lait ; les autres animaux, leur service et leur chair. Et nous tous, qui vivons présentement des largesses de Dieu et qui sommes appelés à vivre de sa vie au ciel, ne serions-nous pas honteux de manquer de générosité?
Un cultivateur aime à voir son jeune fils qui le suit au champ, l'imiter dans son travail d'ensemencement. A cette fin, il le munit d'un petit sac de grains. Si chaque fois que le père remplit son semoir, le fils voulait remplir aussi le sien, bien qu'à moitié vide seulement, le père lui dirait sans doute : Achève de vider ton sac, mon enfant ; je le remplirai ensuite. C'est ainsi ce que Dieu désire de nous : Il veut que nous vidions nos bourses en faisant l'aumône ; quand elles seront vides, il les remplira à nouveau. Combien de gens veulent toujours conserver un fond à leur bourse. Dieu n'aime pas cela : Il nous donnera, quand nous aurons tout donné. De même, est-ce qu'une mère est bien portée à donner à nouveau de la nourriture à son enfant quand son assiette est encore à demi remplie?
L'aumône est aussi un exercice de la Présence Réelle Divine dans le prochain. Dieu tient tellement à ce que nous Le voyions dans le prochain, qu'Il a providentiellement tout disposé ici-bas de façon à ce que nous ayons tous besoin les uns des autres. Par exemple, Dieu donne mille dollars à l'un, et rien à son voisin. Il aurait bien pu aussi facilement donner cinq cent aux deux, et chacun serait resté chez soi ; oui, mais dans ce cas, nous n'aurions pas eu l'occasion de faire l'aumône, d'exercer la charité. Dieu, en m'octroyant deux talents, et aucun à mon voisin, m'a établi son pourvoyeur. Outre qu'il me donne la chance de L'imiter en partageant mon bien, Il me fournit une occasion d'exercer ma foi en Le voyant dans mon prochain. De son côté mon voisin doit reconnaître Dieu en moi qui lui donne en son nom. Cette occasion réciproque de voir Dieu, l'un dans son bienfaiteur, l'autre, dans son bénéficiaire, est un acte de foi admirable. Les deux sont portés à remercier Dieu et à Le glorifier ; l'un pour ce qu'il a reçu directement, l'autre pour ce qu'il a reçu indirectement. Le souverain domaine est le contrôle que Dieu exerce sur toute la Création, parce qu'elle Lui appartient en propre, étant son Créateur. C'est donc une erreur, dit saint Jean-Chrysostome, que de penser que nous sommes des maîtres absolus des biens temporels qui nous ont été départis. Rien n'est à nous ; tout est à Dieu. Notre âme-même ne nous appartient pas ; comment notre argent nous appartiendrait-il?
Or, puisque les biens terrestres ne sont pas notre propriété, mais celle de Dieu, et qu'Il ne nous les a prêtés que pour notre usage et le bien du prochain, pourquoi alors nous indignerons-nous lorsqu'un pauvre se présente pour en solliciter une part? Il ne réclame qu'une part du patrimoine de Dieu, non du nôtre ; il ne réclame donc que son dû puisque Dieu ne nous l'a prêté que pour le remettre au pauvre à l'occasion.
Saint Jean-L'Aumônier appelait les pauvres ses maîtres et ses propriétaires. Plein de confiance en Dieu, il s'écriait : "Quand le monde entier viendrait à Alexandrie pour y chercher l'aumône, je la ferais à tous ; car le monde entier ne peut pas épuiser les trésors de Dieu. Il s'adressa à Dieu Lui-même : Je verrai bien, Seigneur, lequel des deux se lassera le premier, ou Vous de me donner, ou moi de distribuer." Voilà de la foi! La folie de la Croix est un autre fondement de l'aumône, car elle enseigne à semer pour récolter, et donc à donner du terrestre pour récolter du céleste, de l'humain pour du Divin, du temporel pour de l'Eternel.
Pour les renoncements que nous impose l'aumône, Dieu s'engage à nous récompenser libéralement. Lui, dont la bonté est infinie, n'enlève pas pour le plaisir d'enlever, c'est plutôt pour avoir l'occasion de donner en retour, de doubler, de décupler, de centupler, au ciel, l'offrande que nous aurons faite pour Lui sur la terre. Somme toute, ce qu'Il désire nous donner, c'est se donner Lui-même. Je serai Moi-même ton excessive récompense. Bienheureux, a-t-Il dit, les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux... Quiconque donnera à l'un de ces petits un simple verre d'eau froide, en vérité je vous le dis, il ne perdra pas sa récompense. "Le ciel est en vente! Le ciel est en vente!" criait un jour saint Augustin "- Mais quel est le prix? - C'est un verre d'eau!" répondit-il.
L'aumône peut prendre de multiples formes. Il y a des oeuvres de miséricorde spirituelle : Exhorter les pécheurs au repentir, instruire les ignorants, donner des bons conseils, consoler les affligés, supporter patiemment les injures, pardonner toutes les offenses, prier pour les vivants et les morts. Il y a aussi les oeuvres de miséricorde corporelle : Donner à manger à ceux qui ont faim, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir ceux qui sont nus, racheter les captifs, donner l'hospitalité aux étrangers, visiter les malades, ensevelir les morts. On peut y ajouter aussi donner le bon exemple. C'est le Coeur de Dieu qui regarde, et non la main ; l'affection, non le poids de l'offense.
Partagez votre pain avec celui qui a faim, dit Dieu par son prophète (Is 58), faites entrer sous votre toit le pauvre et le mendiant ; si vous voyez un indigent aller nu, couvrez-le et ne méprisez pas votre chair! Alors votre lumière brillera comme l'aurore ; la santé vous viendra promptement ; votre justice marchera devant vous ; et la gloire de Dieu vous environnera. Alors vous m'invoquerez et je vous exaucerai ; vous crierez et je vous dirai : Me voici! Si votre coeur s'attendrit à la vue du pauvre et si vous soulagez l'affligé, votre lumière brillera dans la nuit, et les ténèbres seront pour vous comme le jour à son midi. Le Seigneur vous donnera le repos éternel ; remplira votre âme de ses splendeurs ; Il ranimera vos os, et vous serez comme un jardin bien arrosé, comme une source dont les eaux ne tarissent jamais. C'est pour vous que les siècles sont établis ; vous jetterez les fondements de votre race pour une longue suite de générations : On vous appellera les réparateurs des ruines, l'homme qui rétablit la paix dans tous les siècles! L'Ecclésiastique ajoute (Ec 11, 1) : Répands ton pain sur le courant des eaux parce qu'après beaucoup de temps tu le retrouveras. Ce qui veut dire : Fais l'aumône à tout venant, en toute occasion, tu en seras toujours récompensé. L'occasion c'est encore ce courant qui apportera ton bienfait aux malheureux qui sont assis au bord du fleuve de la vie. Tu n'auras pas à te déplacer, le bien se fera comme de soi!
Récompenses Dieu s'est engagé comme par contrat à récompenser l'aumône. Il nous dit en effet au Livre de l'Ecclésiastique (17, 18) : Celui qui fait l'aumône reçoit de Dieu comme un blanc-seing, pour y inscrire ce qu'il veut, ce qu'il désire ; et par cette pièce présentée à Dieu, il en obtient ce qu'il demande. Dans un contrat, le prix convenu est fixé, inscrit ; mais ici c'est laissé à la discrétion de l'exigeant. Que dis-je? Il reçoit une empreinte divine, ; et comme on n'ose pas violer les lettres munies du sceau royal, les démons ne peuvent rien sur l'homme généreux. il peut tout demander et ce lui sera accordé : biens de ce monde : fortune, bonheur ; biens de l'Éternité : grâce, remise des fautes et de leur peine, persévérance, sainte mort, jugement favorable.
Biens temporels Félicité corporelle. - Dieu regarde comme fait à Lui-même le bien que l'on fait aux pauvres ; et Il le récompense très souvent, toujours peut-on dire, dès cette vie. Ainsi voyons-nous des familles prospérer, des personnes réussir dans leur entreprise. Ce sont leurs pieuses libéralités à l'égard des pauvres qui leur ont mérité cette libéralité Divine. Les prières des pauvres qu'ils ont secourus y sont pour beaucoup. Oui, Dieu exaucera la prière des pauvres pour leurs bienfaiteurs (Ps 68). Et si le pauvre oublie de prier, l'aumône qu'il a faite priera à sa place : Cache ton aumône dans le sein du pauvre, dit l'Esprit-Saint, et elle priera pour te délivrer du mal. Citation réflexion pape François sujet aumône
Et cela me permet de répondre à l'inquiétude manifestée dans la troisième question : accueillir le cri des pauvres pour construire une société plus inclusive. C’est curieux, l’égoïste s’exclut. Nous autres, nous voulons inclure. Rappelez-vous la parabole de l’enfant prodigue, ce fils qui a demandé l’héritage au père, qui a emporté tout son argent, l’a gaspillé dans la bonne vie et qui, au bout du compte après avoir tout perdu – parce qu’il avait faim – s’est souvenu de son père. Et son père l’attendait. C’est la figure de Dieu, qui nous attend toujours. Et quand il l’a vu venir, il l’embrasse et fait la fête pour lui. En revanche, l’autre fils, celui qui était resté à la maison, se met en colère et s’exclut lui-même : ‘‘Moi je ne me mêle pas à ces gens, moi je me suis bien comporté, je suis doté d’une grand culture, j’ai étudié dans telle ou telle université, je suis de cette famille et de cette noble lignée. Donc, ceux-là, je ne peux pas les fréquenter. N’exclure personne, mais ne pas s’exclure soi-même, parce tous nous avons besoin de tous. Un élément fondamental pour promouvoir les pauvres réside aussi dans la manière dont nous les voyons. Un regard idéologique qui finit par les utiliser au service d'autres intérêts politiques ou personnels . Les idéologies finissent toujours mal, elles ne servent pas. Les idéologies ont une relation ou incomplète, ou malsaine, ou mauvaise avec le peuple. Les idéologies ne prennent pas en compte le peuple. C’est pourquoi, tenez, au siècle dernier, à quoi les idéologies ont abouti ? A la dictature, toujours, toujours. Elles pensent pour le peuple, elles ne laissent pas le peuple penser. Ou bien comme disait ce critique acerbe de l’idéologie, quand on lui a dit : ‘‘Oui, mais ces gens ont de la bonne volonté et veulent faire des choses pour le peuple’’ – ‘‘Oui, oui, oui, tout pour le peuple, mais rien avec le peuple’’. C’est ça, les idéologies. Pour chercher effectivement leur bien, la première chose est d'avoir une vraie préoccupation pour leur personne –je suis en train de parler des pauvres - de les valoriser dans ce qu’ils ont de bon en eux-mêmes. Mais une évaluation réelle exige d’être disposé à apprendre des pauvres, apprendre d’eux. Les pauvres ont beaucoup à nous enseigner en humanité, en bonté, en sacrifice, en solidarité. Nous les chrétiens, en outre, nous avons un plus grand motif pour aimer et servir les pauvres, car en eux nous voyons le visage, le visage et la chair du Christ, qui est devenu pauvre pour nous enrichir de sa pauvreté (cf. 2 Co 8,9). Les pauvres sont la chair du Christ. Moi, j’aime demander quand je confesse les gens – maintenant, je n’ai pas beaucoup d’occasions de confesser, comme j’en avais dans mon diocèse précédent – mais j’aime demander : ‘‘Et aidez-vous les gens ?’’. – ‘‘Oui, oui je fais de l’aumône’’. – ‘‘Ah, et dites-moi, quand vous faites de l’aumône, celui à qui vous donnez vous touche-t-il la main ou vous jetez la monnaie, en faisant comme ceci ?’’. Ce sont des attitudes. ‘‘Quand vous faites de l’aumône, vous regardez [celui à qui vous donnez] droit dans les yeux ou vous regardez de côté ?’’. Ça, c’est mépriser le pauvre. Ils sont pauvres. Pensons-y bien. C’est quelqu’un comme moi et s’il traverse un moment difficile pour mille raisons –économiques, politiques, sociales ou personnelles -, je pourrais être à sa place, désirant que quelqu’un m’aide. Et outre le désir que quelqu’un m’aide, si je suis là, j’ai le droit d’être respecté. Respecter le pauvre. Ne pas l’utiliser comme un objet pour laver nos fautes. Apprendre des pauvres, comme je l’ai déjà dit, à travers les choses qu’ils ont, à travers les valeurs qu’ils ont. Et nous les chrétiens, nous avons ce motif qu’ils sont la chair de Jésus. Fin citation réflexion Oui, l'aumône augmente les biens temporels, car il est dit : Donnez et l'on vous donnera, une mesure pleine, foulée, débordante (Lc 6, 38 ). Saint Augustin dit avec raison : "Le champ du pauvre est fécond ; il rend une prompte moisson à ceux qui sèment. Au Livre des Proverbes, il est dit : Celui qui donne au pauvre ne connaîtra pas la mendicité ; celui qui rejette la prière du malheureux tombera lui-même dans l'indigence. Celui qui donne au pauvre prête à Dieu, et Dieu lui rendra au centuple (Pr 19, 17). "Pourquoi, ajoute saint Basile, l'Ecriture ne dit-elle pas : Celui qui secourt l'indigent donne à Dieu, mais bien lui prête avec usure? C'est que le Seigneur connaît notre avarice ; Il sait que notre appétit est insatiable, qu'il demande beaucoup et qu'il cherche toujours. De peur donc, qu'on aperçoive dans ce fait une simple largesse, elle dit : Il prête à usure à Dieu, afin que l'avare, l'amateur de gain, entendant parler d'usure, s'applique, lui aussi, à faire l'aumône." (Ps 38) Dieu se rend caution pour le pauvre, dit saint Léon ; Il rend avec usure ce qu'on Lui prête. L'homme charitable, dit Tobie, amasse un grand trésor et s'assure une grande récompense pour le jour de la nécessité. Tout ce qui est versé dans le sein du pauvre ne périra pas pour le donateur, mais se trouve placé dans les mains de Dieu même, qui en devient le gardien, et Il sait le rendre en son temps au centuple dès cette vie ; sans murmure, sans poids, et sans mesure dans l'autre vie. Honore Dieu en Lui faisant part de tes biens et des prémices de toutes tes récoltes, disent encore les Proverbes (Pr 3, 9-10), et l'abondance remplira tes greniers et tes pressoirs regorgeront de vin. "Sois riche en bienfaits", dit saint Pierre Chrysologue, "si tu veux être toujours riche!" Félicité spirituelle On éprouve plus de joie à donner qu'à recevoir. (Ac 20, 35). Heureux celui qui veille sur les besoins du pauvre et qui les comprend! Au jour mauvais, le Seigneur le délivrera, dit le psalmiste. Le Seigneur le conservera , le vivifiera ; il sera heureux sur la terre. (Ps 11, 2). L'aumône divinise l'homme, en quelque sorte, dit saint Grégoire de Nysse. "Car, dit-il, si l'on doit appeler Dieu miséricordieux, Jésus en nous exhortant à faire l'aumône, nous engage à devenir pieux nous-mêmes, et à nous parer d'une qualité qui est essentiellement Divine!" (Liv de Beat) Citation réflexion pape François sujet aumône L’extraordinaire joie d’être des instruments de la miséricorde divine La Parole de Dieu nous enseigne qu’« il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35). C’est précisément pour cette raison que la cinquième béatitude déclare bienheureux les miséricordieux. Nous savons que le Seigneur nous a aimés en premier. Mais nous ne serons vraiment heureux que si nous entrons dans la logique divine du don, de l’amour gratuit. Nous ne serons heureux que si nous découvrons que Dieu nous a si infiniment aimés qu’il nous a rendus capables d’aimer comme lui, sans mesure. Comme le dit saint Jean : « Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour est de Dieu, et que quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour [...] En ceci consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres » (1 Jn 4, 7-11). Après avoir brièvement expliqué comment le Seigneur manifeste sa miséricorde à notre égard, je voudrais maintenant vous suggérer des pistes pour devenir concrètement des instruments de cette miséricorde envers notre prochain.
Je me rappelle le bel exemple du bienheureux Pier Giorgio Frassati. Il disait : « Jésus me rend visite tous les matins dans la Sainte Communion. Moi, je la lui rends, aussi misérablement que je peux, en visitant les pauvres ». Le jeune Pier Giorgio avait compris ce que signifie avoir un cœur miséricordieux, sensible aux plus nécessiteux. Il leur donnait bien plus que des choses matérielles ; il se donnait lui-même, passait du temps avec eux, il leur parlait, les écoutait attentivement. Il servait les pauvres avec une grande discrétion, ne se mettant jamais en avant. Il vivait vraiment l’Évangile qui dit : « Quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône soit secrète » (Mt 6, 3-4). Figurez-vous que la veille de sa mort, gravement malade, il continuait encore à donner des indications sur la façon d’aider ses amis, les indigents. A ses funérailles, les membres de sa famille et ses amis furent stupéfaits par la présence d’un grand nombre de pauvres, de personnes que Pier Giorgio avait accompagnées et aidées, et dont ils ignoraient l’existence.
J’aime bien associer les Béatitudes évangéliques et le chapitre 25 de Matthieu, où Jésus présente les œuvres de miséricorde et déclare que nous serons jugés sur la base de celles-ci. Je vous invite donc à redécouvrir les œuvres de miséricorde corporelle : nourrir les affamés, donner à boire à ceux qui ont soif, vêtir celui qui est nu, accueillir l’étranger, assister les malades, visiter les prisonniers, ensevelir les morts. N’oublions pas non plus les œuvres de miséricorde spirituelle : conseiller ceux qui sont dans le doute, enseigner ceux qui sont dans l’ignorance, reprendre les pécheurs, consoler les affligés, pardonner les offenses, supporter avec patience les personnes importunes, prier Dieu pour les vivants et pour les morts. Comme vous pouvez le remarquer, la miséricorde n’est pas synonyme de « bonnisme » ni de pur sentimentalisme. En elle se vérifie l’authenticité de notre identité de disciples de Jésus et notre crédibilité en tant que chrétiens dans le monde d’aujourd’hui.
Je vous propose, chers jeunes qui êtes très concrets – pour chacun des sept premiers mois de l’année 2016 –, de choisir une œuvre de miséricorde corporelle et une œuvre de miséricorde spirituelle à mettre en pratique chaque mois. Laissez-vous inspirer par la prière de sainte Faustine, humble apôtre de la Miséricorde Divine pour notre temps :
Biens éternels Pages 20-21 | |
| | | doucecolombe
Nombre de messages : 25808 Age : 67 Réputation : 13 Date d'inscription : 07/05/2008
| Sujet: Re: Outil/aumône, ses mérites, sa récompense/ Dim 24 Nov 2019 - 0:33 | |
| Biens éternels I La Grâce/Bienheureux les miséricordieux, car ils obtiendront la miséricorde (Mt 5, 7). Faire miséricorde, c'est l'obtenir!
II L'absolution/L'aumône délivre de tout péché et de la mort même, dit Tobie (4, 11). Saint Ambroise compare le monde au baptême : "L'aumône, dit-il, détruit le péché, elle l'éteint comme l'eau du baptême éteint le feu de l'Enfer". Saint Cyprien enseigne encore que Dieu a établi deux moyens pour effacer les péchés : "Le baptême, pour effacer les péchés commis avant la réception de ce sacrement ; et l'aumône pour purifier de ceux qui ont été commis après".
III Remise de la peine temporelle/Faites l'aumône, dit Notre-Seigneur, et tout sera pur en vous.
IV La persévérance finale/Si le monde attire des grâces au pécheur pour se convertir, il en attire à plus forte raison au juste pour persévérer dans le bien. Dieu regarde celui qui fait miséricorde, Il s'en souvient plus tard, et au jour du malheur, celui-là trouve un appui.
V Une mort heureuse/Comme le juste a été libérateur des pauvres pendant sa vie, Dieu le délivrera à son tour des horreurs de la mort. Il a reçu le pauvre dans le sein de sa charité, Dieu recevra son âme dans le sein de sa Miséricorde. Heureux l'homme qui compatit aux maux de son prochain et qui les soulage! Il ne sera pas ébranlé dans l'Éternité (Ps 3, 5-6). "Je ne me souviens pas, dit saint Jérôme, que celui qui exerce de bon coeur l'aumône ait fait une mauvaise mort ; car il y a beaucoup d'intercesseurs, et il est impossible que les prières d'un grand nombre de personnes ne soient pas exaucées". "L'aumône, dit saint Augustin, se tient devant la porte de l'Enfer, et elle ne permet pas à celui qui l'a exercée aille dans cette horrible prison". Citation réflexion sujet aumône pape Benoît XV1 Notre immersion dans la mort et la résurrection du Christ, par le sacrement du Baptême, nous pousse chaque jour à libérer notre cœur du poids des choses matérielles, du lien égoïste avec la «terre», qui nous appauvrit et nous empêche d’être disponibles et accueillants à Dieu et au prochain. Dans le Christ, Dieu s’est révélé Amour ( 1 Jn 4,7-10). La Croix du Christ, le «langage de la Croix» manifeste la puissance salvifique de Dieu (1 Cor 1,18) qui se donne pour relever l’homme et le conduire au salut: il s’agit de la forme la plus radicale de l’amour. Par la pratique traditionnelle du jeûne, de l’aumône et de la prière, signes de notre volonté de conversion, le Carême nous apprend à vivre de façon toujours plus radicale l’amour du Christ. Le jeûne, qui peut avoir des motivations diverses, a pour le chrétien une signification profondément religieuse: en appauvrissant notre table, nous apprenons à vaincre notre égoïsme pour vivre la logique du don et de l’amour; en acceptant la privation de quelque chose – qui ne soit pas seulement du superflu –, nous apprenons à détourner notre regard de notre «moi» pour découvrir Quelqu’un à côté de nous et reconnaître Dieu sur le visage de tant de nos frères. Pour le chrétien, la pratique du jeûne n’a rien d’intimiste, mais ouvre tellement à Dieu et à la détresse des hommes; elle fait en sorte que l’amour pour Dieu devienne aussi amour pour le prochain (Mc 12,31).Sur notre chemin, nous nous heurtons également à la tentation de la possession, de l’amour de l’argent, qui s’oppose à la primauté de Dieu dans notre vie. L’avidité de la possession engendre la violence, la prévarication et la mort; c’est pour cela que l’Eglise, spécialement en temps de Carême, appelle à la pratique de l’aumône, c’est à dire au partage. L’idolâtrie des biens, au contraire, non seulement nous sépare des autres mais vide la personne humaine en la laissant malheureuse, en lui mentant et en la trompant sans réaliser ce qu’elle lui promet, puisqu’elle substitue les biens matériels à Dieu, l’unique source de vie. Comment pourrions-nous donc comprendre la bonté paternelle de Dieu si notre cœur est plein de lui-même et de nos projets qui donnent l’illusion de pouvoir assurer notre avenir? La tentation consiste à penser comme le riche de la parabole: «Mon âme, tu as quantité de biens en réserve pour de nombreuses années...». Nous savons ce que répond le Seigneur: «Insensé, cette nuit même, on va te redemander ton âme...» (Lc 19,19-20). La pratique de l’aumône nous ramène à la primauté de Dieu et à l’attention envers l’autre, elle nous fait découvrir à nouveau la bonté du Père et recevoir sa miséricorde. Fin de la citation réflexion pape Benoît XV1 VI Jugement favorable/Ce sont vos oeuvres de miséricorde qui tresseront votre couronne, dit le psalmiste. (Ps 102, 4) Au jour du jugement, Jésus-christ dira à ceux qui sont à sa droite : Venez les bénis de mon Père, possédez le Royaume qui vous a été préparé dès le commencement du monde. Car j'ai eu faim, et vous m'avez donné à manger : j'ai eu soif, et vous m'avez donné à boire ; j'étais étranger, et vous m'avez accueilli ; j'étais nu, et vous m'avez vêtu ; j'étais malade, et vous m'avez visité ; j'étais en prison et vous êtes venus à moi. Au contraire, la sentence de malédiction sera prononcée contre les réprouvés pour n'avoir pas eu soin des pauvres.
Commentant ces paroles évangéliques, saint Augustin prête à Dieu ces paroles : "Moi je suis le Seigneur, j'ai reçu et je rendrai, j'ai eu faim et vous m'avez nourri, etc., j'ai reçu la terre, je donnerai le ciel ; j'ai reçu des biens temporels, je rendrai des biens qui ne périront pas ; j'ai reçu du pain, je rendrai du pain céleste ; j'ai reçu l'hospitalité", et je donnerai un palais ; malade et j'ai été visité ; je donnerai la santé ; captif, j'ai été secouru, je donnerai la liberté.
Manière de la faire toujours "Que l'aumône ne cesse jamais de tomber de votre main, dit saint Jean Chrysostome ; ne la faites pas une fois, deux fois, dix fois, virgule, cent fois seulement, faites-la toujours". "Je fais tous les jours cette expérience, disait saint Jean-l'Aumônier, que l'aumône, loin d'appauvrir, enrichit : car plus je la fais, plus Dieu m'envoie de quoi la faire".
En état de grâce "Que le pécheur, dit saint Grégoire, ne s'imagine pas que la Justice Divine se laisse corrompre, et qu'en donnant de l'argent pour racheter ses fautes, il peut pécher impunément. L'aumône sert, dit saint Cézaire d'Arles, si vous ne cessez de pécher".
Selon vos moyens Donner aux pauvres, selon vos ressources, dit l'Ecclésiastique (14, 3). Lorsqu'on est sollicité de faire l'aumône, il ne faut pas se demander ce que l'on aura dans un mois, un an, dix ans : Nous ne le savons pas, et nous ne pouvons le savoir. Voyons plutôt ce que nous avons présentement dans notre porte-monnaie et divisons selon la proportion de nos besoins, des nôtres sans doute, mais aussi de ceux du prochain qui nous sollicite. Si nous ne vidons jamais notre porte-monnaie, Dieu, y voyant toujours quelque chose, n'y mettra jamais du sien!
La mesure de nos générosités doit aller de pair avec notre amour. La morale prescrit de donner de notre superflu. En pratique cette règle ne vaut rien. Pourquoi? C'est qu'on n'en trouve jamais qui ont du superflu : quand on est sur le point d'en avoir, on change plutôt de condition et l'on se crée de nouveaux besoins. Alors quand aura-ton du superflu? J'avoue que je n'ai jamais rencontré personne qui eût du superflu! C'est donc du côté des exigences évangéliques, plutôt que du côté des exigences sociales, qu'il faut se tourner, pour voir si l'on peut et doit faire l'aumône. Je l'ai dit : Divisons notre avoir sur l'heure, et Dieu permettra toujours que nous en ayons à cette fin. Saint Clément va jusqu'à dire, que si nous n'avons pas ce qu'il faut pour faire l'aumône, nous devons nous priver un peu, et même jeûner dans ce but ; et donnons au pauvres le fruit de nos épargnes : C'est le vrai moyen de plaire à Dieu et d'avoir toujours le nécessaire.
Dans l'ancienne Loi. Dieu exigeait de son peuple la dîme de tous les biens : Toute dîme de la terre, prélevée soit sur les semences, soit sur les fruits, appartient à Yahveh (Lectionnaire 27, 30). Cette proportion, Dieu l'exigea quatre mille ans! Et Jésus en venant parmi nous, a déclaré que cette loi n'était pas abolie, qu'Il entendait même la compléter! Nos pères s'y sont conformés jusqu'en ces dernières années. Si nous ne pouvons pas en augmenter la proportion, maintenons-la au moins. Enseignons à nos enfants - et donnons l'exemple - à ouvrir au foyer, dès maintenant, une boîte, portant l'inscription "Part de Dieu", pour y déposer fidèlement le dixième de tous nos revenus, précisément pour toutes nos bonnes oeuvres. Nous verrons que nous y trouverons toujours suffisamment à cette fin. Essayons ; c'est merveilleux!
Au temps du prophète Malachie, il y eut une grande famine. La cause? Le peuple ne payait pas fidèlement la dîme prescrite. Dieu le leur dit bien clairement : C'est parce que moi, Yahveh, je ne change pas, que vous, les enfants de Jacob, vous n'avez pas été consumés. Depuis les jours de vos pères, vous vous êtes écartés de mes ordonnances et vous ne les avez pas observées... Et vous dites, en quoi reviendrons-nous? Dans la dîme et la part à prélever. Vous êtes frappés, vous, de la malédiction, et moi, vous me fraudez, vous, toute la nation. Apportez toute la dîme au trésor et qu'il y ait des vivres dans ma maison. Après cela, mettez-moi à l'épreuve et priez-moi ;et vous verrez si je n'ouvre pas pour vous les écluses des cieux et si je ne répands pas sur vous la bénédiction jusqu'à surabondance! Pour vous, je chasserai l'insecte qui dévore, il ne détruira plus les fruits du sol et la vie ne sera plus stérile dans la campagne, dit Yahveh-des-armées. Toutes les nations vous diront heureux et vous serez le peuple de délices, dit Yahveh-des-armées!Nous conseillons fortement cette recette divine ; on l'enseigne aux enfants ; on les habitue à déposer dans la susdite boîte la dîme de tout ce qu'il recevront en présents, au lieu de tout conserver pour satisfaire leurs caprices. Un Canadien désirant une position dans une compagnie protestante, avait déjà subi un double refus à cause de sa nationalité et de sa religion. Un soir, son épouse, de retour d'un sermon où nous avions exposé précisément ce concept de l'aumône, lui en fit part. Il en fut si frappé qu'il promit séance tenante de donner en aumône le dixième de son salaire qu'il gagnerait s'il était engagé. Le soir même, vers les dix heures, il recevait la nouvelle qu'il était engagé par la compagnie au salaire demandé! Citation réflexion sujet aumône Saint Jean Paul l l Chers parents chrétiens, mesurez-vous assez le grand don de Dieu qui fait de vous ses coopérateurs, non seulement pour transmettre la vie à vos enfants, mais pour les élever? C’est un talent qu’il vous confie, pour le faire fructifier. J’aimerais que vous relisiez dans la Bible, au chapitre quatre du Livre de Tobie, les recommandations admirables que le père, Tobit, si éprouvé par la vie, donnait à son fils qui partait au loin chercher de l’argent et une épouse: “Honore ta mère . . . Sois tous les jours fidèle au Seigneur. N’aie pas la volonté de pécher . . . Fais de bonnes œuvres . . . Agis dans la vérité . . . Ne détourne jamais ton visage d’un pauvre . . . Ne fais à personne ce que tu n’aimerais pas subir . . . Prends l’avis de toute personne sage . . . En toute circonstance bénis le Seigneur, demande-lui de diriger tes voies . . . N’aie pas peur, mon enfant, si nous sommes devenus pauvres. Tu as une grande richesse, si tu crains Dieu” (Cfr. Tob. 4, 3-20). Le Juif qui parlait ainsi, exilé dans un pays païen, n’avait cessé de joindre l’exemple à la parole: il risquait sa vie par fidélité à ses compatriotes décédés qu’il ensevelissait, il gagnait sa vie dans l’honnêteté scrupuleuse, faisait l’aumône et priait chaque jour. Il a vraiment réussi l’éducation de son fils. Et le Livre biblique montre comment Dieu l’a récompensé.
Fin de la citation réflexion Saint Jean Paul l l Un jour, un commis voyageur me fait monter dans sa voiture, une superbe auto, je le remerciai et je le félicitai d'avoir une si belle voiture. Chemin faisant, il me dit qu'il donnait beaucoup aux pauvres, et que, à cause de cela, Dieu semblait le bénir. Puis il me dit que l'année précédente il avait donné en aumône 500 dollars. Alors vous avez fait autour de 5.000 dollars de profit, lui dis-je? Comment savez-vous cela, me dit-il?... C'est vrai, c'est à peu près cela! - Mais Dieu vous a donné comme d'habitude, en proportion de votre dîme! - On me l'avait assuré, dit-il!... J'en connais un autre qui donne la dîme de son salaire aux Missions de Chine depuis vingt ans! et depuis cette date, il n'a pas perdu une seule journée de travail à cause de maladie, et il est béni, avec un accroissement de foi et de vertu au sein de sa famille! Avec discernement Doit-on donner à tous les quémandeurs? C'est ce que l'on s'est souvent demandé. Evidemment si l'on est certain que celui qui demande va abuser de l'aumône qu'on lui fait, soit pour s'enivrer, soit pour fréquenter un mauvais lieu, c'est un devoir de l'en empêcher, en le privant, pour un temps, de l'argent qu'il demande ; mais si nous n'avons pour prétexte que le fait qu'il a abusé dans le passé, ce n'est pas un motif suffisant pour le priver de ce dont il a besoin présentement. Qu'il abuse ou non de notre aumône, cela n'enlève rien au mérite de nous être montré charitable à son égard, car c'est Dieu qui voit notre intention et enregistre nos mérites. Et puis, si Dieu allait se montrer aussi sévère à notre égard, qui donc parmi nous, obtiendrait miséricorde? De même donc que Notre-Seigneur, en dépit du nombre de ceux qui Le blasphèment, vivent dans l'impureté, dans le vol et toute espèce de crime, ne se désiste pas de ses bienfaits envers eux et ne cesse de leur prodiguer sa lumière, ses pluies et ses fruits de la saison, manifestant ainsi son amour pour tous, faisons de même nous aussi. Quand nous aurons l'occasion de pratiquer la bonté, la miséricorde, ne le manquons pas ; secourons l'indigent, secourons l'affamé, soulageons l'éprouvé, et ne portons pas au-delà nos regards. Abstenons-nous de faire passer un examen au malheureux avant de le secourir ; car à vouloir interroger la vie passée d'un chacun, nous n'aurions jamais pitié de personne. Entravé par cette curiosité hors de saison - à moi le jugement, dit Notre-Seigneur - nous resterions les mains vides de toute oeuvre charitable et nous nous imposerions une peine aussi grande qu'inutile. N'allons pas, non plus, blâmer les pauvres, parce qu'ils sont insouciants, imprévoyants ou vicieux. Dieu, qui les voulait pauvres, indigents perpétuels, pour l'avantage des riches, des riches perpétuels, a permis qu'ils fussent ou qu'ils deviennent tels, leur donnant un petit esprit, un petit coeur, peu de capacité, leur malice exceptée, évidemment. Mais quelque coupables qu'ils soient, Dieu vous réservera, si vous leur donnez, la même récompense que si vous Lui aviez donné à Lui-même. Quand Il a affirmé cela, Il n'a point fait de distinction entre les bons et les mauvais pauvres ; les méchants sont les membres souffreteux du Christ, c'est tout ; ils méritent donc pour cela même plus de commisération. - Mais ce pauvre, me direz-vous, invente tous les jours de nouveaux mensonges pour me tromper? - Voilà précisément ce qui le rend plus digne de compassion. C'est la nécessité où il est réduit qui le jette dans cette extrémité et lui fait perdre la honte, après avoir perdu tout le reste. De notre vivant Dire à un pauvre qui nous sollicite de grand-matin, "reviens vers dix heures, je te donnerai deux oeufs", ce n'est pas pratique, ni pour nous, ni pour lui ; car il pourrait bien nous répondre : A dix heures, j'aurai déjeuné si je peux trouver d'ici-là, et je n'aurai pas besoin de votre omelette! Et attendre à la mort ou après la mort pour se dépouiller, c'est perdre plus de la moitié de son mérite, et risquer de ne point faire l'aumône du tout. Sans espoir de retour ou de compensation Notre-Seigneur nous prêche cela, lorsqu'Il nous dit : Quand tu donneras à dîner ou à souper, n'appelle ni tes amis ni tes frères, ni tes parents, ni tes voisins riches, de peut qu'ils ne t'invitent à leur tour et qu'ils ne te rendent ce qu'ils ont reçu de toi. Mais quand tu feras un festin (aumône), appelles-y des pauvres, des estropiés, des boiteux et des aveugles ; et tu seras heureux qu'ils n'ont rien à te rendre, car cela te sera rendu à la résurrection des justes. (Luc 14, 12) Pour plaire à Dieu plutôt que de subvenir aux nécessités d'autrui Ce que Dieu regarde, c'est notre renoncement et notre pureté d'intention. Renonçons immédiatement à tout ce que nous pourrions escompter en retour et souhaitons pouvoir renoncer davantage. Dieu sera charmé de nos dispositions. Agissant ainsi, nous jouirons d'une grande paix! Le mérite du dépouillement ne réside pas seulement, ni même principalement, dans le degré de dépouillement effectif, mais dans le degré de dépouillement affectif. L'effort accompli, la contrainte imposée, la grandeur de l'obstacle surmonté, comptent sans doute pour quelque chose, mais beaucoup moins que la pureté d'intention. Aux yeux de Dieu, c'est l'empressement et l'amour avec lesquels nous préférons Dieu et sa sainte volonté à tout le reste qui compte surtout. C'est vous seuls, ô mon Dieu, que je désire et préfère à tout! Celui qui ne renonce pas à tout ce qu'il possède ne peut pas être véritable disciple de Jésus. "Ô chrétiens, dit saint Léon, donnez abondamment, donnez sans cesse ; pour recevoir de Dieu ; semez pour moissonner dans l'éternité. Faites l'aumône de tout, ici-bas, afin de recueillir au centuple au ciel. Ne craignez pas de perdre ; soyez assurés du gain, et du grand gain. Bien distribuées, vos richesses augmenteront. Trafiquer de compassion et d'aumônes, c'est trafiquer pour obtenir un bénéfice éternel. Il vaut mieux faire l'aumône que de régner sur terre : puisque c'est par l'aumône que l'on s'acquiert le droit de régner au ciel! (Saint Jean Chrysostome) | |
| | | | Outil/aumône, ses mérites, sa récompense/ | |
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